Téléphonoscope
Le téléphonoscope est une invention littéraire d'Albert Robida, décrite dans son roman Le Vingtième Siècle publié en 1883, et sa suite Le Vingtième Siècle : La Vie électrique publiée en 1893. C'est aussi le titre de la revue des amis d'Albert Robida.
Il s'agit d'un écran mural plat qui permet de communiquer à distance et diffuse les dernières informations à toute heure du jour et de la nuit, les dernières pièces de théâtre, des cours et des téléconférences.
Description
[modifier | modifier le code]L'action du Vingtième Siècle se déroule en 1952 et celui de La Vie électrique en 1955. Robida profite de l'intrigue, assez simple, pour présenter un monde du futur très différent de celui des lecteurs de 1883 : parmi les inventions qu'il décrit, le téléphonoscope préfigure à la fois la télévision, l'Internet et les appareils nomades. Il permet la visiophonie, mais il offre aussi des distractions (spectacles, feuilletons, dont l'un intitulé Purée de poubelles, informations). Les programmes sont entrecoupés de publicités obsédantes. L'appareil est constitué d'un mince écran de verre accroché comme un tableau au mur du salon, mais il existe aussi une version de poche qui permet à chacun de suivre les programmes à tout moment[1],[2],[3].
Robida écrit ainsi : « Excellent pour les voyageurs, le téléphonoscope !... on ne craint plus de s’expatrier, puisque tous les soirs on retrouve sa famille au bureau du téléphonoscope ! »[1].
Comme pour la télévision moderne, le dispositif est couramment désigné par l'abréviation « télé » [4].
- Le journal téléphonoscopique.
- Les cours par téléphonoscope.
- Le théâtre chez soi par le téléphonoscope.
- Sulfatin accapare la cabine du téléphonoscope.
- Une erreur du téléphonoscope.
Téléphonoscope d'Edison
[modifier | modifier le code]Avant la description du téléphonoscope par Robida en 1883, la rumeur attribuait cette invention, sous le même nom, à Thomas Edison. Le caricaturiste George du Maurier avait ainsi publié un dessin intitulé Edison's telephonoscope dans l'almanach 1879 du magazine Punch. On y voyait un couple, dans un salon à Londres, en visioconférence avec leur fille jouant au tennis à Ceylan[5].
En fait, Thomas Edison avait bien inventé un téléphonoscope, mais ce nom avait fait travailler l'imagination, puisqu'il s'agissait de ce que nous nommons aujourd'hui un mégaphone[6].
Références
[modifier | modifier le code]- Haïdi Guirguis, « Le téléphonoscope de Robida : miroir de la société du futur », sur french.chass.utoronto.ca, Université de Montréal (consulté le ).
- (en) Marc Angenot, « Albert Robida's Twentieth Century », sur depauw.edu, Science Fiction Studies, (consulté le ).
- Albert Robida, « Les merveilles du téléphonoscope (extrait) », sur diccan.com (consulté le ).
- Robida 1893, p. 8.
- Marie Lechner, « Le vidéophone a raccroché », Libération, .
- (en) Ivy Roberts, « ‘Edison’s Telephonoscope’ : The visual telephone and the satire of electric light mania », Early Popular Visual Culture, vol. 15, no 1, , p. 1–25 (DOI 10.1080/17460654.2016.1232656).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Albert Robida, Le Vingtième Siècle : La Vie électrique, Librairie illustrée, (lire sur Wikisource), chapitre 1.
- Gilles Delavaud, « La télévision avant la télévision : Le spectacle à domicile selon Albert Robida », dans Bernard Darras (dir.) et Marie Thonon (dir.), Médiation et Information (MEI), vol. 12-13 : Medias : 1900-2000, Paris, L'Harmattan, (ISBN 2-7475-0035-7), p. 99–113 [lire en ligne] [lire en ligne].
- Gilles Delavaud, « Visions de la télévision : Le XXe siècle d’Albert Robida », Les dossiers de l'audiovisuel, no 112, .