Théorème de Borel
En mathématiques, le théorème de Borel[1],[2],[3],[4],[5], ou lemme de Borel[6], est un résultat d'analyse, sur l'existence de fonctions de série de Taylor arbitraire.
Il a été démontré en 1884 par Giuseppe Peano[7],[8] et en 1895 par Émile Borel[9]. Auparavant, en 1876, Paul du Bois-Reymond[10] avait donné un premier exemple d'une série de Taylor divergente en tout point non nul. Le théorème de Borel généralise ce résultat.
Énoncé simple
[modifier | modifier le code]Pour toute suite de nombres complexes, il existe une fonction de classe , d'une variable réelle et à valeurs complexes, définie au voisinage de 0, telle que
Conséquence
[modifier | modifier le code]Une conséquence de ce théorème est qu'il existe des fonctions différentes de leur série de Taylor sur tout voisinage de 0 : il suffit par exemple de prendre la fonction associée à la suite .
Énoncé général
[modifier | modifier le code]Soit un ouvert de et une suite de fonctions de classe à valeurs complexes sur . Alors il existe une fonction de classe à valeurs complexes sur , solution de l'équation aux dérivées partielles :
Il existe une preuve constructiviste de ce résultat[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Lemme de Borel » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Borel's lemma » (voir la liste des auteurs).
- Claude Sabbah, Distributions dans le sillage de Laurent Schwartz, éd. École Polytechnique, 2003, p. 3.
- Jean-Michel Bony, Cours d'analyse : théorie des distributions et analyse de Fourier, éd. École Polytechnique, 2001, p. 76.
- Jacques Lafontaine, Introduction aux variétés différentielles [détail des éditions], 2010, p. 99.
- Alain Chenciner, Courbes algébriques planes, Springer, 2007, p. 74.
- Dany-Jack Mercier et Jean-Étienne Rombaldi, Annales du CAPES externe 1999 à 2005 : 15 problèmes corrigés, Publibook, 2005, p. 127.
- Serge Alinhac et Patrick Gérard, Opérateurs pseudo-différentiels et théorème de Nash-Moser, EDP Sciences, 1991, p. 31.
- (it) A. Genocchi et G. Peano, Calculo differenziale e principi di calcolo integrale, Fratelli Bocca, Roma, 1884, paragraphe 67.
- (en) Ádám Besenyei, « Peano's Unnoticed Proof of Borel's Theorem », Amer. Math. Monthly, vol. 121, no 1, , p. 69-72 (lire en ligne).
- É. Borel, Sur quelques points de la théorie des fonctions, Ann. Sci. Éc. Norm. Supér. 12 (1895) 9-55.
- (de) P. du Bois-Reymond, Über den Gültigkeitsbereich der Taylorschen Reihenentwickelung, Sitzungsb. k. Bayer. Akad. Wiss., math.-phys. Klasse (1876) 225-237, ou bien Math. Ann. 21 (1883) 107-119.
- (en) Marty Golubitsky et Victor Guillemin, Stable mappings and their singularities, New York, Springer, coll. « GTM » (no 14), , 3e éd., 209 p. (ISBN 978-0-387-90073-5).