Usa Hachiman-gū
Nom dans la langue d’origine | 宇佐神宮 |
---|---|
Nom en kanas | うさじんぐう |
Localité | |
---|---|
Baigné par | Yorimo River (d) |
Coordonnées |
Type | |
---|---|
Religion | |
Dédié à |
Style |
---|
Fondation | |
---|---|
Patrimonialité | Site historique du Japon (en) Monument naturel (Chinju no Mori) Trésor national (Honden) |
Site web | (ja) www.usajinguu.com |
L'Usa Hachiman-gū (宇佐八幡宮 ), aussi appelé Usa-jingū (宇佐神宮 ), est un sanctuaire shinto situé dans la ville d'Usa, préfecture d'Ōita au Japon. L'empereur Ojin, qui a été déifié en Hachiman-jin (le dieu tutélaire des guerriers), est vénéré dans tous les sites qui lui sont dédiés ; et le premier et plus ancien d'entre eux a été fondé à Usa au début du VIIIe siècle[1]. Usa-jingū a longtemps bénéficié du patronage impérial et ne le cède en prestige qu'à Ise-jingū selon Helen Hardacre[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le sanctuaire est fondé en Kyushu durant l'époque de Nara. D'anciens documents situent la fondation d'Usa-jingū à l'ère Wadō (708-714)[3]. Un temple appelé Miroku-ji a été construit à ses côtés en 779, ce qui en fait ce que l'on croit être le premier de tous les sanctuaires-temples (jingū-ji)[4]. Le complexe mixte résultant, appelé Usa Hachimangu-ji (宇佐八幡宮寺 , sanctuaire-temple Usa Hachiman), dure plus de mille ans jusqu'en 1868, lorsque la partie bouddhiste a été éliminée pour se conformer à l'acte de séparation des kamis et des Bouddhas. C'est à présent le centre dont sont issus plus de 40 000 sanctuaires Hachiman-jinja[5]. Le sanctuaire Usa Hachiman est mentionné pour la première fois dans les chroniques de l’histoire impériale durant le règne de l'impératrice Shōtoku. L'impératrice aurait eu une liaison avec un moine bouddhiste nommé Dōkyō. Il se rapporte qu'un oracle aurait proclamé que le moine devait être fait empereur et le kami Hachiman à Usa a été consulté pour vérification. L'impératrice est cependant décédée avant que quoi que ce soit ne se fasse[6].
Usa Hachiman-gū a été désigné comme sanctuaire shinto de tête (ichi-no-miya) pour l'ancienne province de Buzen[7].
De 1871 jusqu'en 1946, Usa est officiellement classé parmi les kanpei-taisha (官幣大社 ), ce qui signifie qu'il est au premier rang des sanctuaires financièrement soutenus par l'État dans le « système moderne de classement des sanctuaires shinto ». Les autres sanctuaires Hachiman honorés de la même façon sont Iwashimizu Hachiman-gū à Yawata, préfecture de Kyoto et Hakozaki-gū de Fukuoka, préfecture de Fukuoka[8].
Mikoshi
[modifier | modifier le code]Le premier emploi documenté d'un mikoshi remonte au VIIIe siècle. En 749 en effet, le mikoshi du sanctuaire est utilisé pour transporter l'esprit de Hachiman de Kyushu à Nara où la divinité doit protéger la construction du grand Daibutsu au Tōdai-ji. Au Xe siècle, le transport du mikoshi dans la communauté pendant les fêtes du sanctuaire est devenu une pratique conventionnelle[9].
Sanctuaires branches
[modifier | modifier le code]Avec le temps, un grand nombre de sanctuaires Hachiman ont étendu la portée du kami d'Usa. En 859, Iwashimizu Hachiman-gū est établi pour étendre l'influence protectrice de Hachiman sur Kyoto[2] et ce sanctuaire attire toujours les fidèles et les touristes aujourd’hui. En 923, Hakozaki-gū est fondé à Fukuoka comme extension du sanctuaire d'Usa[10]. En 1063, Tsurugaoka Hachiman-gū est fondé par Minamoto no Yoriyoshi pour étendre l'influence protectrice de Hachiman sur Kamakura[2] et aujourd'hui ce sanctuaire attire plus de visiteurs que n'importe quel autre sanctuaire au Japon.
Festival Hōjō-e
[modifier | modifier le code]En raison de son ascendance religieuse mixte, l'un des festivals importants au sanctuaire est le Hōjō-e (放生会 ), à l'origine cérémonie bouddhiste au cours de laquelle des oiseaux et des poissons captifs sont libérés[11]. La cérémonie est accompagnée de danses sacrées kagura destinées à commémorer les âmes des poissons tués par les pêcheurs pendant l'année précédente. C'est ici qu'a eu lieu le premier rite syncrétiste de fusion du bouddhisme et du shintoïsme, rite maintenant pratiqué dans de nombreux sanctuaires dans tout le pays.
Architecture
[modifier | modifier le code]Le bâtiment principal et le Kujaku Monkei sont classés trésors nationaux du Japon[5].
Les bâtiments qui composent le complexe sanctuaire actuel ont été construits au milieu du XIXe siècle. Leur configuration caractéristique, appelée « Hachiman-zukuri », se compose de deux structures parallèles avec des toits à pignons interconnectés sur le côté non-pignon pour former ce qui, à l'intérieur, ne fait qu'un seul bâtiment. Vu de l'extérieur cependant, le complexe donne toujours l'impression d'être composé de deux bâtiments séparés[12]. La structure de devant, appelée le ge-in, est l'endroit où la divinité est censée résider pendant la journée. La structure à l'arrière, appelée le nai-in, sert de chambre à coucher de la divinité pendant la nuit[1].
Galerie d'images
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Usa jingū » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Usa-jingū Shrine », sur www.japan.travel (consulté le ).
- Helen Hardacre, Shinto and the State, 1868-1988, 1989, p. 12.
- Richard Ponsonby-Fane, Studies in Shinto and Shrines, 1962, p. 195
- Cambridge History of Japan, vol. 2, Cambridge University Press, , 524-530 p. (ISBN 978-0-521-22352-2, lire en ligne).
- Ministère japonais du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MITT) : « Usa Jinju Shrine »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon, 1834, p. 78-81 ; Delmer Brown et al., The Cambridge History of Japan, 1993, p. 411, n. 144, citant Ross Bender, « The Hachiman Cult and the Dōkyō Incident », Monumenta Nipponica, no 24, été 1979, p. 124.
- (en) « Nationwide List of ichi-no-miya » [PDF], sur eos.kokugakuin.ac.jp (consulté le ), p. 3.
- Richard Ponsonby-Fane, The Imperial House of Japan, 1959, p. 124-126.
- Tsubaki Grand Shrine of America (en) : « Omikoshi procession »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Fukuoka/Hakata Tourist Information website : « Hakozaki Shrine », sur yokanavi.com (consulté le ).
- Brian Bocking, A Popular Dictionary of Shinto : “Iwashimizu Hachimangū”, Routledge, , 251 p. (ISBN 978-0-7007-1051-5, lire en ligne).
- « Hachiman-zukuri », sur www.aisf.or.jp (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ross Bender, « The Hachiman Cult and the Dōkyō Incident », Monumenta Nipponica, no 24, été 1979, p. 124.
- Helen Hardacre, Shinto and the State, 1868-1988, Princeton, Princeton University Press, 1989 (ISBN 0-691-02052-3 et 978-0-691-02052-5) (OCLC 19067219).
- Nakano Hatayoshi (Hg.), Hachiman shinkō jiten (Lexikon des Hachiman-Glaubens), Tōkyō, Ebisu Kōshō, 2002.
- Richard Ponsonby-Fane, Studies in Shinto and Shrines, Kyoto, Ponsonby Memorial Society, 1962 (OCLC 3994492).
- Isaac Titsingh, [Siyun-sai Rin-siyo/Hayashi Gahō, 1652], Nipon o daï itsi ran ; ou Annales des empereurs du Japon, Paris, Royal Asiatic Society/Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland, 1834 (fr).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (ja) Site officiel du Usa Hachiman-gū
- « Panorama 180° »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Panorama 180° »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)