Veliidae

Les Veliidae sont une famille d'insectes hémiptères semi-aquatiques du sous-ordre des hétéroptères (punaises). On les rencontre sur tous les continents.

Description

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Semi-aquatiques, et avec des antennes bien visibles à 4 articles, leur face ventrale est recouverte d'une pubescence dense et soyeuse hydrofuge. Leur scutellum n'est pas visible de dessus, car il est recouvert par le pronotum (ce qui les différencie des Hebridae et des Mesoveliidae). Ce pronotum est plus large que l'abdomen. Leur rostre n'est pas recouvert par les buccules, leurs griffes sont insérées avant l'apex du tarse, et elles se déplacent à la surface de l'eau (différence d'avec les Macroveliidae et les Hydrometridae). On peut les distinguer des Gerridae notamment par leur tête marquée par un fin sillon sur le front, les fémurs postérieurs habituellement plus gros que les fémurs médians, et dépassant rarement l'apex de l'abdomen, les hanches médianes à égales distance des antérieures et des postérieures. Les tibias antérieurs des mâles ont généralement un peigne d'épines courtes sur leur face interne. Les tarses antérieurs comptent 1 seul article, les médians et les postérieurs 2 (1 seul chez les juvéniles), sauf chez les Rhagovelia qui en comptent 3 partout. Les yeux sont généralement assez gros, et elles n'ont pas d'ocelles (sauf les Ocellovelia). Souvent sans ailes, leur polymorphisme alaire est fréquent (longueur des ailes variable). Lorsque les ailes sont présentes, elles sont indifférenciées (pas de séparation entre clavus, corie et membrane), et présentent de 4 à 6 cellules. Ces punaises mesurent de 1 à 10 mm de long[1],[2],[3],[4],[5].

Les Veliidae se rencontrent sur les eaux courantes calmes ou stagnantes (neuston), permanentes ou temporaires, y compris marines, avec de la végétation émergente. On peut même en rencontrer dans l'eau retenue par les feuilles des Bromeliaceae[6]. Elles se déplacent à la surface de l'eau en utilisant le phénomène de la tension superficielle, mais peuvent également ramper sur les rives boueuses ou les rochers, avec certaines espèces terrestres. Les genres peuvent avoir des habitats spécialisés[4].

Elles marchent, courent ou "rament" à la surface de l'eau, ce dernier mode étant permis par la transformation des tarses médians en une sorte de rame[3]. Certaines espèces présentent un mode de locomotion particulier: elles expulsent par leur rostre un fluide détergent qui abaisse la tension de surface de l'eau, leur permettant une accélération brusque, qu'elles utilisent soit pour la chasse soit pour échapper à des prédateurs[2].

Groupe de Rhagovelia virevoltant au bord d'un ruisseau, Illinois

Ces punaises sont souvent grégaires.

Les œufs sont généralement collés sur des plantes aquatiques, à la surface ou sous la surface de l'eau. L'embryon a une lame sur le clypeus qui lui permet de découper l'enveloppe de l’œuf au moment de l'éclosion. Comme chez les autres punaises, les juvéniles passent par 5 mues jusqu'à devenir adultes[2].

Il s'agit de punaises prédatrices, qui se nourrissent d'ostracodes, de Daphnies, de larves de moustiques, nageant à la surface de l'eau, ou d'autres qui tombent dans l'eau. Elles peuvent également se nourrir d'arthropodes déjà morts[4]. Elles détectent leurs proies grâce aux vibrations de la surface de l'eau[3], et une fois qu'elles les ont attrapées, les paralysent par injection de leur salive, qui les digère également, leur permettant ensuite d'en aspirer les fluides. Elles peuvent jouer un rôle dans la régulation de ravageurs du riz[6].

Systématique

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Cette famille, établie par Amyot & Serville en 1843, est la plus riche en espèces des Gerromorpha, avec 962 espèces, réunies en 6 sous-familles et 62 genres[1]. Le genre Rhagovelia compte à lui seul plus de 200 espèces. De nombreuses espèces restent à décrire, surtout dans la sous-famille des Microveliinae[7].

En 1982, Andersen a révisé la classification et établi les 6 sous-familles actuellement reconnues[4]. Dans l'approche phylogénétique, la sous-famille des Ocelloveliinae est placée à la base de la famille, mais certaines études estiment qu'il faudrait les extraire des Veliidae[8].

Liste des sous-familles et des genres

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Selon BioLib (2 avril 2022)[9] :

Listes des genres rencontrés en Europe

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En Europe, on rencontre les genres suivants, selon Faunaeur :

Genres fossiles

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Selon BioLib (2 avril 2022)[9] :

Les Veliidae et l'humain

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Lors du passage à l'an 2000, et sa crainte d'un incident informatique, surnommé le bug de l'an 2000, qui ne s'est finalement pas produit, la découverte, début janvier 2000 d'une nouvelle espèce de Veliidae a été qualifiée de « vrai bug de l'an 2000 », bug signifiant « punaise » en anglais[10].

Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Henri-Pierre Aberlenc, Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 510, tome 2 p. pp. 239-242
  2. a b et c « Identification and Ecology of Australian Freshwater Invertebrates - Veliidae », sur mdfrc.org.au (consulté le ).
  3. a b et c « Family Veliidae - Smaller Water Striders », sur bugguide.net (consulté le ).
  4. a b c et d (en) « Australian Faunal Directory - Veliidae », sur biodiversity.org.au (consulté le ).
  5. « Veliidae »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ihs.myspecies.info (consulté le ).
  6. a et b Théo, « Les Veliidae, des punaises flottantes », sur myrmecofourmis.fr, (consulté le ).
  7. (en) Felipe Ferraz Figueiredo Moreira, Julianna Freires Barbosa et José Ricardo Inacio Ribeiro, « Veliidae (Insecta, Heteroptera, Gerromorpha) from southeastern Brazil: three new species from Rio de Janeiro State, a new species group for Neotropical Rhagovelia Mayr, and notes on distribution and synonymy », Revista Brasileira de Entomologia, vol. 56, no 2,‎ , p. 147–158 (ISSN 1806-9665, DOI 10.1590/S0085-56262012005000023, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Jakob Damgaard, Nils M. Andersen et Rudolf Meier, « Combining molecular and morphological analyses of water strider phylogeny (Hemiptera-Heteroptera, Gerromorpha): effects of alignment and taxon sampling: Water strider phylogeny », Systematic Entomology, vol. 30, no 2,‎ , p. 289–309 (DOI 10.1111/j.1365-3113.2004.00275.x, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b BioLib, consulté le 2 avril 2022
  10. (en) « Millennium Bug Found By Australian Entomologists », sur ScienceDaily (consulté le ).