Ville impériale de Landau
(de) Reichsstadt Landau
(la) Landoia civitas imperialis
–
(388 ans)
Blason de Landau au XVIIe siècle | |
Statut | Ville d’Empire État du Saint-Empire |
---|---|
Capitale | Landau |
Langue(s) | Francique rhénan, allemand, français |
Religion | Catholicisme puis protestantisme |
Bailliage | Grand-Bailliage d'Alsace |
Cercle impérial | Cercle du Haut-Rhin |
Population | |
---|---|
• | ~ 2 500 hab. |
• | ~ 1 500 hab.[1] |
Charte de franchises accordée par Rodolphe Ier du Saint-Empire | |
Immédiateté impériale (statut de « ville d’Empire ») accordée par Adolphe Ier | |
Mise en gage au prince-évêque de Spire | |
Rachat du gage par Maximilien Ier | |
Alliance avec d’autres villes au sein de la Décapole | |
Adoption de la Réforme protestante | |
Prise et occupation de la ville par l'armée protestante d'Ernst von Mansfeld lors de la guerre de Trente Ans | |
Prise de la ville par l'armée suédoise de Gustaf Horn | |
Mise sous protectorat du Roi de France | |
Reconnaissance des droits de la France sur les villes impériales de la Décapole (traités de Westphalie) | |
Annexion par la France et maintien des institutions de la ville sous l'autorité du Roi (traités de Nimègue) | |
Révolution française et fin de la constitution municipale |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La ville impériale de Landau (en allemand : Reichsstadt Landau, en latin : Landoia civitas imperialis[2]) est une ancienne cité-État du Saint-Empire romain entre et .
Village construit en contrebas du château de Landeck (de) édifié aux alentours de , Landau devient une ville au Moyen Âge. Elle mentionnée pour la première fois en et entourée d'un mur d'enceinte quelques années plus tard sous l’autorité des comtes de Linange-Landeck, vassaux du souverain du Saint-Empire[3]. À la suite de son élection au trône du Saint-Empire en , Rodolphe Ier accorde à Landau une franchise le , à la demande du comte Emich IV de Linange-Landeck. Ses habitants se dotent alors d'institutions en obtenant ainsi les mêmes droits concédés à Haguenau. Après l'extinction de la lignée des Linange-Landeck, Rodolphe Ier accorde à Landau le statut de « ville d'Empire » le [4]. Celle-ci dispose ainsi de l'immédiateté impériale avec droit de siéger à la Diète d'Empire : elle n'est désormais plus un bien personnel d'un seigneur mais un état du Saint-Empire à part entière[5].
En , Louis IV met en gage Landau auprès du prince-évêque de Spire, Emich de Linange, après le soutien apporté par la cité au duc Frédéric III d'Autriche, rival et adversaire du nouveau souverain lors de la bataille de Mühldorf en . Bien que devant prêter désormais serment aux évêques et à leurs avoués, la ville conserve toutefois ses droits et privilèges. L'empereur Maximilien Ier rachète le gage en pour réunir la cité au pouvoir impérial. Le elle se rapproche de l'alliance connue sous le nom de Décapole et formée par les villes impériales de la plaine d'Alsace[6] qu'elle intègre définitivement le . Décidée par Charles Quint l'entrée de Landau dans la ligue compense le départ de Mulhouse quelques années auparavant[7].
La Réforme protestante est introduite par des prédicateurs en puis est adoptée en par les autorités municipales. Lors de la guerre de Trente Ans la ville est pillée et occupée en par l'armée protestante conduite par Ernst von Mansfeld, avant d'être reprise en par les troupes catholiques de Léopold V d'Autriche-Tyrol, grand-bailli d'Alsace et prince-évêque de Strasbourg, pour y rétablir l'autorité impériale. Landau est conquise en par les troupes du royaume de Suède conduites par Gutaf Horn. Les villes occupées par les Suédois sont confiées aux armées françaises qui y établissent des garnisons. Les ravages du conflit poussent Landau à se placer sous protectorat du royaume de France en . La ville est ensuite occupée par les armées des États des Habsbourg à partir de , puis par les troupes de Bernard de Saxe-Weimar en et à nouveau par les Français en et jusqu'à la fin du conflit. Les traités de Westphalie de accordent au Roi de France des droits sur la ville impériale et ses alliées. Lors de la guerre de Hollande, les Français s'emparent de la cité et l'occupent à partir de [8].
Le traité de Nimègue du marque la fin de l'indépendance de Landau qui est rattachée au territoire français[9]. Les institutions de la ville continuent d'exister sous l'autorité du Roi jusqu'à la Révolution française et la fin de l'Ancien Régime en [10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Stadtgeschichte: Zeittafel », sur landau.de (consulté le )
- Münster 1554, p. 470-471
- Uberfill 2020
- Grasser 1988, p. 121
- Nicollier 2012, p. 215
- Encyclopédie de l'Alsace 1984, p. 4616-4617
- Vogler 2009, p. 362-365
- Kintz 2017, p. 276-280
- Kintz 2017, p. 346-348
- Kintz 2017, p. 356
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Encyclopédie de l'Alsace 1984] « Landau », dans Encyclopédie de l'Alsace, t. 8 : Kientzheim-Mietesheim, Strasbourg, Éditions Publitotal, , p. 4616-4617.
- [Dollinger 1991] Philippe Dollinger (dir.), Histoire de l'Alsace, [Toulouse], Privat, (1re éd. 1970), 524 p. (ISBN 2-7089-1695-5 et 978-2-70891-695-1).
- [Grasser 1988] Jean-Paul Grasser, La Décapole, Haguenau, Musée historique, , 128 p. (ISBN 978-2-9032-1815-7 et 2-9032-1815-3).
- [Kintz 2017] Jean-Pierre Kintz, La conquête de l’Alsace : le triomphe de Louis XIV, diplomate et guerrier, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 604 p. (ISBN 978-2-8099-1509-9).
- [Münster 1554] (la) Sebastian Münster, Cosmographia Universalis : Liber III De Germania, Bâle, Heinrich Petri, (lire en ligne).
- [Nicollier 2012] Béatrice Nicollier, Le Saint-Empire romain germanique au temps des confessions : 1495-1648, Paris, Ellipses, , 256 p. (ISBN 978-2-729-87577-0).
- [Uberfill 2020] François Uberfill, « Landau (ville de) », sur dhialsace.bnu.fr, (consulté le ).
- [Vogler 2009] Bernard Vogler (dir.), La Décapole : dix villes d'Alsace alliées pour leurs libertés 1354-1679, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 397 p. (ISBN 978-2-71650-728-8).