VocalTec

VocalTec
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Alon Cohen (en) et Lior Haramaty (en)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Action NASDAQ (CALL)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social NetanyaVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité TélécommunicationsVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits Voix sur IPVoir et modifier les données sur Wikidata

VocalTec est un fournisseur de services de Voix sur IP et un pionnier de cette technologie, au milieu des années 1990, tout comme son concurrent américain Net2Phone, grâce à un des tout premiers logiciels qui ont permis de faire baisser le coût du téléphone. Fondée en 1985 en Israel, et entrée en Bourse dès 1996, la société VocalTec s'est fait connaître la première dans ce domaine à partir de 1995 avant d'être rattrapé et doublé par des concurrents.

Fondée en 1985 en Israel[2] par Alon Cohen et Lior Haramaty[3], la société s'est fait connaître d'abord dans les logiciels de synthèse vocale pour personnes handicapées[2].

Entrée en Bourse de février 1996

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Vocaltec a levé une trentaine de millions de dollars lors d'une discrète introduction en bourse à 19 dollars l'action[2] sur le Nasdaq le , dans une conjoncture boursière encore hésitante[2].

L'action tombe de 20 à 4 dollars en quelques mois[2] car elle se heurte aux opérateurs télécoms[2], qui réclament des mesures de régulation pour s'opposer à sa pénétration du marché[2], en faisant valoir un son de piètre qualité[2]. VocalTec réalise d'abord 98 % de ses ventes dans la Voix sur IP[2], dont elle contrôle 90 % du petit marché[2]. Puis son action rebondit de 16 %[2] quand elle annonce au 3e trimestre 1996 que d'autres services assurent désormais la moitié du chiffre d'affaires[2], estimé à 3,8 millions de dollars pour l'année 1996[2].

Vocaltec annonce aussi au printemps 1996 un nouveau logiciel permettant une communication avec un correspondant équipé d'un téléphone classique[4], pour concurrencer le service similaire lancé au même moment par son concurrent américain Net2Phone.

Investissement de Deutsche Telekom

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Deutsche Telekom a pris 21,1% du capital de VocalTec dès 1997 pour 48,3 millions de dollars[5]. Le géant allemand a dans la foulée annoncé qu'un millier de ses clients vont tester son produit[5]. C'est le premier opérateur au monde à réaliser un tel investissement[5]. Cet investissement attire l'attention de la presse sur le succès des entreprises israéliennes de technologie, d'autant qu'une autre, ICQ, se fait connaître dans le même domaine, la la Voix sur IP, et se fera acheter en 1998 par America Online (AOL).

Les Echos observent alors que l'allemand Siemens et le canadien Newbridge ont co-investi 435 millions de francs dans la petite société Radnet, opérant dans les réseaux de télécommunications, Siemens ayant aussi racheté l'électronicien Ornet. De son côté, l'américain Cylink a acquis Algorithmie Research, spécialisée dans le cryptage informatique, pour 82,7 millions de dollars, soit plus de 10 fois son chiffre d'affaires[6]. En 1997, cette petite nation compte 4 sociétés, dont Check Point Software Technologies, parmi les 25 leaders mondiaux des technologies liées à Internet[6].

Le quotidien français souligne que l'armée israélienne « offrant jusqu'à cinq ans de formation à ses recrues informatiques, des régiments de « grosses têtes » ont sans cesse essaimé vers l'industrie »[6] des hautes technologies. Dans ce pays au 5e rang mondial des liaisons Internet, plus du tiers des foyers est alors déjà équipé d'un ordinateur[6]. Selon le modèle japonais du Miti, et grâce à « 40 fonds de capital-risque, canalisant 800 millions de dollars vers les hautes technologies »[6], soit plus que l'ensemble du continent européen, Israël est alors numéro cinq mondial derrière le Japon, l'Allemagne, la Suisse et la Suède, pour le taux d'investissement du PIB dans la R&D, qui s'élève à 2,3 %[6]. Wall Street et le NASDAQ cotent plus de 80 firmes israéliennes, pesant collectivement près de 800 millions de dollars de capitalisation boursière[6], avec un volume d'échanges supérieur à celui des 700 sociétés cotées de Tel Aviv[6].

L'offre T-NetCall

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Deutsche Telekom a utilisé l'investissement dans VocalTec pour promouvoir son image d'opérateur investi dans Internet, alors qu'il a lancé le fournisseur d'accès international T.Net, dont le logiciel T-NetCall est un service vedette[7]. Mais les annonces ne sont suivies d'actions qu'après une année.

Le site d'information CNet indique alors que la direction veut investir 18 milliards de dollars dans ce secteur[7], pour défier les opérateurs américains Qwest Communications et Level 3[7], ou le service Connect'N Save d'AT&T, qui est offert à Boston, Atlanta, Phoenix, Baltimore, Miami et à San Francisco pour 2 dollars par mois et 8,5 cents la minute[7].

Après plus d'un an de tests auprès de mille grands clients, Deutsche Telekom a ouvert son propre service, utilisant la technologie VocalTec, le [7].

T-NetCall devient alors un réseau de téléphonie sur Internet permettant de passer des appels internationaux vers vingt pays différents, pour un prix variant de 19 cents la minute vers la Grande- Bretagne à 99 cents la minute vers la Chine[7].

La concurrence avivée

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VocalTec, au coude à coude avec Net2Phone[8], n'a plus sur l'année 1997 que 20% du marché mondial[8], qui reste restreint à 17 millions de dollars[8], et sa part tombera à 10 % en 1998[8].

VocalTec devient en 1998 vendeur de capacités d'appels d'ordinateur à téléphone et de téléphone à téléphone. L'action grimpera jusqu à 3363 dollars le . A la fin de l'année 1999, grâce à son apport technologique, VocalTec avait été classée par PC Magazine dans les 100 sociétés les plus influentes au monde[9]

L'année 1999 avait vu ce marché exploser, passant de 310 millions à 2,7 milliards de minutes en Voix sur IP[8], avec une multiplication du nombre d'acteurs[8], tandis que les opérateurs télécoms y restent très marginaux[8], seul le cablo-opérateur Cablevision parvenant à en prendre 20%, en valeur, en 2003[8] tandis que les services gratuits de Skype lui permettent d'avoir 309 millions d'abonnés en 2008.

Chronologie

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Notes et références

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  1. « https://en.wikipedia.org/wiki/Lior_Haramaty »
  2. a b c d e f g h i j k l et m (en) Article de Chris Nerney dans le magazine The Power Player, semaine du 23 au 30 décembre 1996 Vocaltel hopes to make itself heard
  3. "Data-Centric Business and Applications: Evolvements in Business Information Processing and Management—Volume 1", par Natalia Kryvinska et Michal Greguš aux Editions Springer en 2018
  4. a b c et d Mieux téléphoner via Internet par Olivier Belin dans Le Monde du 7 avril 1996
  5. a b et c "Communications Systems Management Handbook, Sixth Edition" par Anura Guruge, Lisa Gaetta CRC Press, 25 oct. 1999 [1]
  6. a b c d e f g et h " Hautes technologies : les multinationales font leur marché en Israël" par Claudine Meyer dans Les Echos en décembre 1997 [2]
  7. a b c d e f g et h Téléphoner pour dix fois moins cher, par Annie Khan dans Le Monde du 22 novembre 1998 [3]
  8. a b c d e f g h i j k l m et n Media Ownership and Concentration in America, par Eli M. Noam, Oxford University Press, octobre 2009 [4]
  9. VocalTec - the Great Israeli Might-have-been That Wasn't, par Ami Ginsburg dans Haaretz le 12 mai 2005 [5]
  10. a et b "Valeur du jour : Netscape tient sa revanche" par Philippe Le Cœur et Enguérand Renault, dans Le Monde le 20 mai 1998 [6]
  11. « L'historique de Yahoo », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. "Wall Street signe le succès de Yahoo! Après une année d'existence, cette société vaut plus de 4 milliards", par Patrick Sabatier, dans Libération du 15 avril 1996 [7]
  13. a et b "Téléphoner par Internet, ça sourit!" par Jean-Emmanuel Ducoin, Prix Pierre-Chany, dans L'Humanité du Vendredi 26 Décembre 1997 [8]
  14. "La concurrence téléphonique fait son entrée dans les foyers" par Enguérand Renault dans Le Monde du 13 avril 1999 [9]
  15. "Les bonnes fortunes du logiciel gratuit. AOL rachète une invention israélienne pour 287 millions de dollars" par Florent Latrive dans Libération du 13 juin 1998
  16. "Une porte d'entrée commode pour les pirates et les virus" dans Le Monde du 4 août 1999 [10]
  17. Kathleen Cholewka, « AT&T, Yahoo! Invest In Net2Phone », Forbes,‎ (lire en ligne)
  18. Larry Dignan, « AT&T trumps AOL, buys into Net2Phone », ZDNet,‎ (lire en ligne)
  19. "Net2phone, partenaire de France Télécom", dans 01Net le 01/10/2001 [11]
  20. "Las Vegas consacre la voix sur IP", article dans 01net du 01/06/2001 [12]
  21. L'Internaute février 2005 [13]
  22. "eBay rachète Skype pour une somme comprise entre 2,6 milliards et 4,1 milliards de dollars" par Jamal Henni, dans Les Echos du 13 septembre 2005 à [14]
  23. « Let's call the whole thing off », The Economist,‎ (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
  24. « Microsoft achète Skype pour 8,5 milliards de dollars en numéraire », sur Le Point, (consulté le ).
  25. « Microsoft achète Skype pour 8,5 milliards en numéraire - high tech », sur Challenges.fr, .
  26. "Téléphonie mobile et restrictions imposées par les opérateurs, on fait le point" par Sébastien Gavois, le 20 janvier 2014 sur Next Impact [15]
  27. "Skype inquiète de plus en plus les opérateurs de télécommunications traditionnels" par Cécile Ducourtieux et Sarah Belouezzane dans Le Monde du 22 mars 2013 [16]
  28. Chris Welch, « Facebook is buying WhatsApp for $16 billion », sur The Verge, (consulté le ).
  29. a et b "Facebook Messenger lance des appels vidéo gratuits" par Jamal El Hassani, dans Le Figaro le 28/04/2015 [17]

Liens externes

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