Xavier Arsène-Henry

Xavier Arsène-Henry
Image illustrative de l'article Xavier Arsène-Henry
Présentation
Nom de naissance Xavier Marie Arsène Henry
Naissance
Bordeaux
Décès (à 90 ans)
14e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Mouvement Fonctionnalisme, Mouvement moderne
Diplôme DPLG en 1946
Formation ENSBA, atelier Gromort et Arretche
Œuvre
Réalisations Quartier de Bordeaux-Lac,
ZUP de Nîmes et Montereau-Fault-Yonne
Distinctions Second Grand Prix de Rome 1950

Xavier Arsène-Henry, né le à Bordeaux et mort le à Paris 14e[1], est un architecte et urbaniste français. Militant du mouvement moderne, il a contribué tant au plan conceptuel qu'opérationnel, à l'industrialisation du bâtiment et à la politique des grands ensembles. Toutefois, son héritage en la matière est fortement critiqué de nos jours par plusieurs spécialistes d'urbanisme et d'architecture.

Xavier Arsène-Henry est fils d'un ingénieur polytechnicien et le neveu de Charles Arsène-Henry, ambassadeur de France au Canada puis au Japon. Il entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts en 1943 dans l'atelier de Georges Gromort et Louis Arretche. Il est diplômé en 1946 et obtient le Second Grand Prix de Rome en 1950.

Influencé par Arretche, mais aussi Marcel Lods et Vladimir Bodiansky, il participe au CIAM de Le Corbusier à partir de 1949. Il commence à participer au projet de construction du Grand ensemble des Grandes terres à Marly-le-Roi (Yvelines), projet mis en œuvre par Jean-Jacques Honneger et Marcel Lods, mais finalement, lui et son frère Luc abandonnent cette collaboration en 1953.

Il est nommé successivement urbaniste de Quimper, de Charente-Maritime et architecte conseil de la ville de Marseille. Dans le même temps, il crée la même année avec son frère, Luc Arsène-Henry (1923-1998), un cabinet d'architectes. Comme architecte-urbaniste en chef, il a conçu et supervisé plusieurs "grands ensembles" à Bordeaux, Nîmes et Montereau-Fault-Yonne. Son frère Luc dessine un grand nombre d'ouvrages d'art : ponts (pont du Point du jour à Paris) et barrages. Ensemble, ils ont inventé le béton de ciment blanc, mis en œuvre pour la première fois au monastère franciscain d'Orsay en 1952.

Il est estimé que l'agence des frères Arsène-Henry a assuré la maîtrise d'œuvre d'une dizaine de milliers de logements, et supervisé la construction de plus de 200 000 logements. Les projets d'urbanisme, conformes à la charte d'Athènes, étaient constitués de tours et de barres organisés autour d'espaces verts. Leurs projets d'architecture reposaient quant à eux sur la mise en œuvre de systèmes constructifs, constitués de panneaux préfabriqués en béton blanc cannelé.

Il a enseigné à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, en tant que chef d'atelier extérieur à partir de 1951 puis en tant que chef d'atelier de 1968 à 1986 à l'Unité Pédagogique d'Architecture no 2. Son enseignement reposait sur le choix et la défense d'un parti pris fondé sur la lecture attentive du programme, la prise en compte du contexte environnemental et urbain, la cohérence de la démarche, et la lisibilité du rendu. Il a également collaboré avec le quotidien La Croix, par le biais de chroniques régulières.

Il décède à Paris le . Il est inhumé à Château-l'Évêque en Dordogne[2].

Ses fils, Luc Arsène-Henry junior (né en 1949) et Tristan Arsène-Henry (né en 1957) sont eux-mêmes architectes et spécialisés en bâtiments industriels et commerciaux.

Principales réalisations des frères Arsène-Henry

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Critiques des réalisations

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Plusieurs auteurs spécialistes d'urbanisme et d'architecture contemporaine décrivent aujourd'hui les réalisations urbaines des frères Arsène-Henry comme l'archétype des grands ensembles standardisés à l'extrême et de médiocre qualité. Certains de leurs grands ensembles, à l'instar de ceux de Montereau-Fault-Yonne, se sont dégradés de manière prématurée. Ne correspondant plus à la vision actuelle de l'urbanisme ni aux standards actuels, ils ont dû être démolis[6]. Parmi les critiques :

  • François Loyer, dans son Histoire de l'architecture, tome III, l'époque contemporaine, qualifie Montereau-Surville de « médiocre »[7]
  • Daniel Pinson, dans son ouvrage Architecture et modernité, qualifie Nîmes-Pissevin de « drame architectural »[8]

Xavier Arsène-Henry a assumé jusqu'au bout le choix de ses partis d'aménagement et d'urbanisme, qui sont à resituer dans le contexte de l'époque et dans le débat sur les grands ensembles[9].

Références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. "Le père du quartier du Lac n'est plus", Sud-Ouest, 22 juin 2009
  3. Voir la fiche et photographies du quartier de la Base Mérimée du Ministère de la Culture, ainsi que « les photographies des immeubles (1980) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) issues du fonds Vera Cardot et Pierre Joly, conservé à la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou
  4. Voir l'inventaire complet sur la base Mérimée.
  5. "Notre ville", Mame 1969
  6. Projet de loi de finances pour 2001 : Ville - ANNEXE N° 1 - BILAN DE LA VISITE DE LA ZFU DE MONTEREAU-FAULT-YONNE. sur le site du Sénat
  7. Histoire de l'architecture, tome III, l'époque contemporaine p. 321 et n. 1184
  8. Architecture et modernité p. 30
  9. Faut il vraiment démolir les grands ensembles  ? Gérard Baudin et Philippe Genestier in Espaces et sociétés. 2006/2 - no 124-125

Bibliographie

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  • Xavier Arsène-Henry, « La ville de l'an 2000 », revue Études, 1972
  • Xavier Arsène-Henry, Notre ville, Mame, 1969
  • Xavier Arsène-Henry, Rentrons, il se fait tard, le long voyage d'un architecte (1919-1998), éd. L'Harmattan, 1999, 432 p.
  • Xavier Henry, J'allais oublier de vous dire... : suite du long voyage d'un architecte, 1998-2002, Paris, L'Harmattan, , 288 p. (ISBN 978-2-7475-3660-8).
  • Xavier Arsène-Henry, Arrêtons nous quelques instants, 3e étape du long voyage d'un architecte (2002-2006), éd. L'Harmattan, 2006 (ISBN 978-2296028869), 250 p.
  • Cap-Ferret : dessins et textes de Xavier Arsène-Henry : 50 ans de dessins, Elyte, 2008

Liens externes

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