Yves de Boisboissel
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | Militaire |
Père | |
Parentèle | Jacques Libman (grand-père maternel) |
Membre de | |
---|---|
Grade militaire | Général de corps d'armée (d) |
Conflits | |
Distinctions | |
Archives conservées par | Service historique de la Défense (GR 13 YD 1376)[1] |
Yves de Boisboissel, né à Paris le et mort dans la même ville le , est un militaire français, général des troupes coloniales[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Issu d'une ancienne famille de la noblesse bretonne — sa famille possède le château du Pélem à Saint-Nicolas-du-Pélem —, Yves de Boisboissel prépare l'École navale, au collège Saint-Charles à Saint-Brieuc. Admissible deux années de suite, il échoue de très peu. Il fait l'École d'hydrographie du Havre où il obtient son brevet supérieur de capitaine au long cours[2] puis embarque sur un voilier pour y faire un tour du monde. Il intègre ensuite l'école spéciale militaire de Saint-Cyr dont il sort 8e en 1909[2]. Il est alors affecté au 22e régiment d'infanterie coloniale à Hyères (Var) puis en 1913 au 2ème bataillon de tirailleurs sénégalais à Tombouctou comme officier méhariste[2]. En 1911, il escorte l'Azalaï (la caravane du Sel, de Taoudenni à Tombouctou) sur Taoudenni. En 1912, il entre à Oualata, une ancienne capitale de l'empire du Mali, avec la Colonne Roullet, qui effectue la liaison avec les méharistes de Mauritanie: la jonction A.F.N - A.O.F. est réalisée. Le 16 décembre 1912, il est cité à l'ordre de la Région de Tombouctou, pour avoir mené de main de maître la poursuite d'un razzi. En mars 1913, il est proposé pour la Croix de la Légion d'honneur, à 26 ans, fait exceptionnel pour l'époque. Entre 1914 et 1916, il est de nouveau en poste au Maroc, où il est nommé capitaine à l’état-major du général Lyautey[2]. En 1917, il combat comme capitaine devant le Moulin de Laffaux, dont il couvre les abords avec sa compagnie de mitrailleuses du 22ème Colonial. Il reste seize mois sur le front français, où il reçoit une citation très élogieuse pour sa conduite au Chemin des Dames à l'ordre du Corps d'Armée, le 14 mai 1917[2]. Le 15 juin 1918, il retrouve le Maroc, à l'Etat-Major du 1er Corps d'Armée Colonial. En juin et début juillet 1925, alors que 5000 Riffains s'avancent dans la région de Taza sous la conduite d'Abd-el-Krim, le Groupe Freydenberg livre 32 combats en 19 jours. En août 1925, le général Naulin cite alors à l'ordre de l'armée le Commandant de Boisboissel dont les brillantes qualités se sont à nouveau affirmées et loue sa coopération à la coordination des troupes françaises et espagnoles. Après un passage à l'École supérieure de guerre, il devient chef d’état-major de la région marocaine de Meknès. En 1930, il est nommé lieutenant-colonel, devient membre du Conseil supérieur de la guerre et participe à l'organisation de l'Exposition coloniale internationale de 1931[2]. En août 1931, il prend ses fonctions de chef d'Etat-Major des troupes de l'Afrique-Occidentale française, auprès du Général Freydenberg, qui l'a fait venir à Dakar. A Noël 1933, il est nommé colonel et lors de son rapatriement, le 24 juillet 1934, le général Thiry, Commandant Supérieur souligne ses qualités qui en font un chef d'Etat-Major modèle. De 1934 au le colonel de Boisboissel commande le 21e régiment d'infanterie coloniale, puis devient en 1937 auditeur au Centre des hautes études militaires. Il part en Indochine où, de 1938 à 1941, il commande la division de Cochinchine-Cambodge[2]. En octobre 1940, il est chargé de la défense du Cambodge et aura la lourde tâche, étant donné les circonstances politiques et la pénurie des effectifs, d'arrêter la ruée siamoise sur le Cambodge. En 1941, il est affecté en Algérie, d'abord comme adjoint du général Koeltz, puis comme commandant de la 19e région militaire avec pour mission de maintenir en état l'Armée d'Afrique et de la préparer à la reconquête de la France aux côtés des Alliés. Le 25 décembre 1942, il est promu général de Corps d'Armée. En juin 1943, il est nommé Commandement Supérieur des troupes de l'A.O.F (Afrique-Occidentale française). Il quitte le service actif le 7 mai 1945 avec le grade de général de corps d'armée.
Il sera élevé à la dignité de Grand Officier de la légion d'honneur par le maréchal Alphonse Juin en 1942. Il sera également décoré des palmes académiques.
L'écrivain
[modifier | modifier le code]Élu non résident à l'Académie des sciences d'outre-mer en , il en devient membre titulaire en . Il est l'un des fondateurs de la Société de géographie commerciale de Paris. Il écrit lors de sa retraite plusieurs articles dans des revues militaires, ainsi que des ouvrages sur les troupes des territoires d'outre-mer et notamment sur les Tirailleurs Sénégalais. Il publie également plusieurs ouvrages sur sa Bretagne natale. Il devient membre actif du Collège des Bardes et membre d'honneur du Gorsedd, l'Assemblée des Bardes de Bretagne.
Massacre de Thiaroye
[modifier | modifier le code]Le massacre de Thiaroye eut lieu au Sénégal, près de Dakar, le alors que le général Yves de Boisboissel était commandant en chef de troupes de l’A.O.F. Le 29 novembre 1944, près d'un mois après le retour au Sénégal d'un premier détachement de plus de 1600 tirailleurs sénégalais anciens prisonniers de guerre libérés des camps de Versailles, de La Flèche et de Rennes, une mutinerie éclata parmi certains d'entre eux pour exiger des autorités militaires le paiement intégral des arriérés de solde[3][4]. Les tirailleurs révoltés ayant bloqué avec des barbelés l'automobile du général Dagnan, commandant d'armes délégué de la place de Dakar, qui tentait de négocier et menaçant d'utiliser leurs armes, les officiers présents, après sommation, donnèrent l'ordre d'ouvrir le feu. L'Administration militaire compta 35 morts et autant de blessés. Le général de Boisboissel, absent durant les faits, ne fut pas tenu responsable de cette répression[réf. nécessaire].
Publications
[modifier | modifier le code]- Souffles du terroir et du large, Saint-Brieuc, O.-L. Aubert, 1928, 117 p.
- - Prix Montyon 1935 de l'Académie française
- Peaux noires, cœurs blancs, Impr. et libraire universelle L. Fournier, Paris, 1931, 131 p.
- Dans l'ombre de Lyautey, A. Bonne éditeur, Paris, 1953, 367 p.
- Un Baroudeur : le capitaine Georges Mangin : 1873-1908, Peyronnet, Paris , 1954, 161 p.
- Bretagne, ma mère bien-aimée, Peyronnet, Paris , 1955, 127 p.
- Le Dernier Avocat général au Parlement de Bretagne : Hippolyte Loz de Beaucours: 1746-1830, Peyronnet, Paris, 1955, 303 pages
- Le Naufrage de La Méduse et ses suites militaires, Dakar, Revue internationale d’histoire militaire, , 23 p., in-8°. — Extrait de la Revue internationale d’histoire militaire (1956, p. 64-86).
- Histoire de Saint Nicolas du Pélem, Impr. de la manutention, Mayenne, 1951 réédité 1994, 122 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Académie des sciences d'outre-mer, « Boisboissel, Yves de », sur www.academieoutremer.fr/ (consulté le ).
- Mabon 2002, p. 90.
- Fargettas 2006, p. 118.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henry de Boisboissel, Général Yves de Boisboissel des troupes coloniales L'Harmattan, Paris, 2002, 224 p.
- Julien Fargettas, « La révolte des tirailleurs sénégalais de Tiaroye », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 92, 4e trimestre 2006, p. 117–130 (DOI 10.3917/ving.092.0117).
- Armelle Mabon, « La tragédie de Thiaroye, symbole du déni d'égalité », Hommes et Migrations, no 1235, , p. 86–95 (DOI 10.3406/homig.2002.3780).
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :