Grade à titre temporaire

Dans les armées, un militaire peut être nommé à un grade à titre temporaire (ATT) lorsqu'il est jugé capable de remplir cette fonction par son encadrement, et que les circonstances ne permettent pas de suivre la procédure administrative.

Une nomination "à titre temporaire" peut être référée par l'abréviation ATT.

Durant la première guerre mondiale, les pertes importantes d'officiers au front font que de nombreux autres doivent être promus en fonction de leur valeur au feu à un grade supérieur « à titre temporaire et pour la durée de la guerre ». Ils sont confirmés dans leur poste avec effets rétroactifs après parfois plusieurs mois de procédure[1].

De nos jours, les élèves officiers en formation sont nommés à titre temporaire à leur grade. Par exemple les élèves de l'École navale sont nommés Enseigne de vaisseau de deuxième classe à titre temporaire après un an au grade d'aspirant.

Militaires français promus à un grade d'officier général à titre temporaire

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Voir aussi : Liste des généraux français tués pendant la Première Guerre mondiale

Charles De Gaulle

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De Gaulle pose en uniforme de général pour une photographie officielle de l'armée américaine en 1942.

Le , le colonel Charles De Gaulle, qui commandait le 507e régiment de chars de combat depuis 1937, est désigné pour diriger, par intérim, la 4e division cuirassée en cours de constitution. Il lance la contre-attaque de la bataille de Montcornet le , et bien que la bataille s'achève par le retrait des forces françaises à la suite de l'intervention de l'aviation allemande, De Gaulle a pris plusieurs points stratégiques. À la vue de son action vigoureuse, et sachant qu'il exerçait de fait une fonction d'officier général, les commandants des trois autres divisions cuirassées ayant ce grade, De Gaulle est nommé général de brigade à titre temporaire, avec effet au 1er juin. Il s'illustre encore à la bataille d'Abbeville (du au ) sous les ordres de Maxime Weygand, pendant laquelle son grade de général prend effet.

Le , De Gaulle est nommé sous-secrétaire d'État à la guerre dans le Gouvernement Paul Reynaud, à nouveau sous les ordres de Weygand devenu Ministre de la Défense nationale. Le , il est envoyé en mission à Londres, où il entreprend de négocier l'Union franco-britannique. Mais le , le gouvernement Reynaud est remplacé par le Gouvernement Philippe Pétain. À la suite de l'Appel du 18 juin, De Gaulle est mis à la retraite d'office avec le grade de colonel, puis condamné par contumace à la prison et à la perte de la nationalité française, puis dans un deuxième jugement le , à la dégradation et à la mort.

Il continue cependant d'être traité comme général par les Alliés, à commencer par Winston Churchill qui reconnaît son autorité sur la France libre le , et il use de l'uniforme de général et de ses décorations tout au long de la guerre. Le , à la libération de Paris, il se réinstalle dans le bureau du ministère de la Défense qu'il avait quitté le .

Après la guerre, il n'exerce plus de fonctions militaires mais politiques et reste donc toujours connu comme général. Il pouvait toucher une retraite de colonel mais refusa pour préserver son indépendance vis-à-vis du régime[2].

Royaume-Uni

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Exemple de généraux britanniques nommés à titre temporaire :

Voir aussi Brevet (militaire)

États-Unis

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Exemple de généraux américains nommés à titre temporaire :

Voir aussi Brevet (militaire)

Notes et références

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  1. http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/forum-pages-histoire/nomination-definitif-retrospectivement-sujet_8735_1.htm
  2. Yvonne de Gaulle, par Frédérique Neau-Dufour, Fayard 2010 (ISBN 9782213660875) : « Le général refuse fermement la solde qui pourrait lui être allouée en tant qu'officier, pour des raisons qu'Alain de Boissieu expose : “Un jour, un fonctionnaire (probablement antigaulliste) du Bureau des officiers généraux découvrit que mon beau-père n'avait été nommé officier général qu'à titre temporaire ; en conséquence, légalement, il n'était que colonel. L'intendance proposa alors au général de Gaulle une retraite de colonel que l'ancien chef de la France libre refusa, saisissant le prétexte pour assurer sa totale indépendance vis-à-vis du régime[605]”. » Yvonne de Gaulle sur Google Livres