Grade à titre temporaire
Dans les armées, un militaire peut être nommé à un grade à titre temporaire (ATT) lorsqu'il est jugé capable de remplir cette fonction par son encadrement, et que les circonstances ne permettent pas de suivre la procédure administrative.
France
[modifier | modifier le code]Une nomination "à titre temporaire" peut être référée par l'abréviation ATT.
Durant la première guerre mondiale, les pertes importantes d'officiers au front font que de nombreux autres doivent être promus en fonction de leur valeur au feu à un grade supérieur « à titre temporaire et pour la durée de la guerre ». Ils sont confirmés dans leur poste avec effets rétroactifs après parfois plusieurs mois de procédure[1].
De nos jours, les élèves officiers en formation sont nommés à titre temporaire à leur grade. Par exemple les élèves de l'École navale sont nommés Enseigne de vaisseau de deuxième classe à titre temporaire après un an au grade d'aspirant.
Militaires français promus à un grade d'officier général à titre temporaire
[modifier | modifier le code]- Martial Beyrand,
- Pierre-Mathieu Parein du Mesnil,
- Paul Jules Henri Muteau,
- Henri Berthelot, 1914
- Henri Lebocq, 1914
- Henry Victor Deligny, 1914
- Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas,
- Paul Maistre,
- Henri Marie Alfred de Cadoudal,
- Albert Baratier,
- Alphonse Nudant,
- Théodore de Dartein,
- Jean-Marie Brulard,
- François Anthoine,
- Marie Jean Auguste Paulinier,
- Georges de Bazelaire,
- Alphonse Édouard Caron,
- Adolphe Guillaumat,
- Élie de Riols de Fonclare,
- Jean de Montdésir, 1915
- Frédéric Hellot,
- Denis Auguste Duchêne,
- Marie Émile Fayolle,
- Charles de Lardemelle,
- Georges Prosper Anne Claret de la Touche,
- Eugène François Germain Vuillemot,
- Edmond Buat,
- Gustave Paul Lacapelle,
- Pierre des Vallières,
- Louis Monroë dit Roë,
- Ferdinand Auguste Pont,
- Maurice de Barescut,
- Antoine Baucheron de Boissoudy,
- André Joseph Emmanuel Massenet,
- Marie Joseph Just Cherrier,
- Georges Demetz,
- Maxime Weygand, 1917
- Bernard Serrigny,
- Stanislas Naulin,
- André Corap,
- Charles De Gaulle,
- Charles Mast
- Marius Daille
- Martial Valin, , promu colonel à titre temporaire puis général de brigade à titre temporaire, par la suite confirmé dans ses fonctions de colonel puis général.
- Jules Decamp,
Voir aussi : Liste des généraux français tués pendant la Première Guerre mondiale
Charles De Gaulle
[modifier | modifier le code]Le , le colonel Charles De Gaulle, qui commandait le 507e régiment de chars de combat depuis 1937, est désigné pour diriger, par intérim, la 4e division cuirassée en cours de constitution. Il lance la contre-attaque de la bataille de Montcornet le , et bien que la bataille s'achève par le retrait des forces françaises à la suite de l'intervention de l'aviation allemande, De Gaulle a pris plusieurs points stratégiques. À la vue de son action vigoureuse, et sachant qu'il exerçait de fait une fonction d'officier général, les commandants des trois autres divisions cuirassées ayant ce grade, De Gaulle est nommé général de brigade à titre temporaire, avec effet au 1er juin. Il s'illustre encore à la bataille d'Abbeville (du au ) sous les ordres de Maxime Weygand, pendant laquelle son grade de général prend effet.
Le , De Gaulle est nommé sous-secrétaire d'État à la guerre dans le Gouvernement Paul Reynaud, à nouveau sous les ordres de Weygand devenu Ministre de la Défense nationale. Le , il est envoyé en mission à Londres, où il entreprend de négocier l'Union franco-britannique. Mais le , le gouvernement Reynaud est remplacé par le Gouvernement Philippe Pétain. À la suite de l'Appel du 18 juin, De Gaulle est mis à la retraite d'office avec le grade de colonel, puis condamné par contumace à la prison et à la perte de la nationalité française, puis dans un deuxième jugement le , à la dégradation et à la mort.
Il continue cependant d'être traité comme général par les Alliés, à commencer par Winston Churchill qui reconnaît son autorité sur la France libre le , et il use de l'uniforme de général et de ses décorations tout au long de la guerre. Le , à la libération de Paris, il se réinstalle dans le bureau du ministère de la Défense qu'il avait quitté le .
Après la guerre, il n'exerce plus de fonctions militaires mais politiques et reste donc toujours connu comme général. Il pouvait toucher une retraite de colonel mais refusa pour préserver son indépendance vis-à-vis du régime[2].
Zélande
[modifier | modifier le code]Royaume-Uni
[modifier | modifier le code]Exemple de généraux britanniques nommés à titre temporaire :
- Henry Hughes Wilson, 1907
- William Joseph Slim, 1939
- John Aizlewood,
- Robert Laycock, 1940
- David Stirling,
- Edmund Charles Wolf Myers, 1942
- John George Walters Clark, 1938
- Nigel Poett
- Fitzroy Maclean
Voir aussi Brevet (militaire)
États-Unis
[modifier | modifier le code]Exemple de généraux américains nommés à titre temporaire :
- Leslie Richard Groves, 1942
Voir aussi Brevet (militaire)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/forum-pages-histoire/nomination-definitif-retrospectivement-sujet_8735_1.htm
- Yvonne de Gaulle, par Frédérique Neau-Dufour, Fayard 2010 (ISBN 9782213660875) : « Le général refuse fermement la solde qui pourrait lui être allouée en tant qu'officier, pour des raisons qu'Alain de Boissieu expose : “Un jour, un fonctionnaire (probablement antigaulliste) du Bureau des officiers généraux découvrit que mon beau-père n'avait été nommé officier général qu'à titre temporaire ; en conséquence, légalement, il n'était que colonel. L'intendance proposa alors au général de Gaulle une retraite de colonel que l'ancien chef de la France libre refusa, saisissant le prétexte pour assurer sa totale indépendance vis-à-vis du régime[605]”. » Yvonne de Gaulle sur Google Livres