Édouard Ourliac

Édouard Ourliac
Biographie
Naissance
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Activité

Édouard Ourliac, né le à Carcassonne[1] et mort le à Paris[2], est un romancier, journaliste, nouvelliste, poète et littérateur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille très modeste, il reçoit une bonne éducation, et termine ses études au collège Louis-le-Grand[2].

Il occupe une place dans l’administration des hospices, il fréquente les poètes bohèmes de l’impasse du Doyenné où il fait la connaissance de jeunes hommes dont plusieurs deviendront célèbres, comme Gérard de Nerval ou Théophile Gautier[3]. Arsène Houssaye dit de lui :

« Il vivait avec son père et sa mère, rue Saint-Roch. [...] On ne l’y voyait que le soir ou le dimanche, car il était attelé à un petit emploi de douze cents francs aux Enfants-Trouvés. Il avait beaucoup de camarades et peu d’amis. C’était dans notre poétique Bohème de l’impasse du Doyenné que nous vivions en familiarité avec ce charmant esprit. Édouard Ourliac venait tous les matins nous voir dans ce royaume de la fantaisie.[...] Nous n’avions pas d’argent, mais nous vivions en grands seigneurs ; nous donnions la comédie ; ces dames de l’Opéra soupaient chez nous, vaille que vaille, et daignaient danser pour nous à la fortune de leurs souliers. Édouard Ourliac surtout donnait la comédie. C’était le Molière de la bande. Il était auteur et acteur avec la même verve & la même gaieté[1]. »

« Il aime la grosse gaieté, les farces, les danses bruyantes des bals de barrière[2] ». Après la proclamation de la Monarchie de Juillet, il imagine se rendre sous les fenêtres des Tuileries, brandissant un drapeau tricolore, et accompagné de quelques jeunes gens recrutés sur son passage. Il appelle le roi Louis-Philippe, à grands cris, pour le prier de chanter La Marseillaise[2],[1].

Il se marie en 1842 avec la fille d'un chef de bureau au Ministère de la guerre, mais leur union n'est pas heureuse : « au bout de quelque temps, son caractère s'assombrit ; il perdit sa turbulente gaieté et publia presque aussitôt une nouvelle, Hubert Talbot, qui est le roman d'un couple mal assorti »[2]. Édouard Ourliac est atteint d'une maladie de poitrine, qui lui fait quitter Paris. Il va alors en Touraine, puis au Mans et enfin jusqu'en Italie. Il passe tout l'hiver de 1846 à Pise. Condamné par les médecins, il retourne à Paris où il mène une malheureuse existence. Édouard Ourliac, alors séparé de sa femme, n'a plus la force pour se consacrer à sa passion, l'écriture. Il accepte donc une place au Ministère de la Marine afin de passer du temps aux côtés de son vieux père. Après la mort de celui-ci, il se réfugie dans une maison religieuse (les frères de Saint-Jean de Dieu) où il meurt à trente-cinq ans[2].

L'écriture[modifier | modifier le code]

Il se distingue par ses aptitudes littéraires et à l’âge de vingt ans, il publie ses deux premiers romans intitulés L’Archevêque et la protestante paru en 1832 ainsi que Jeanne la Noire paru en 1833. Ourliac écrit tout d'abord dans Le Figaro[4]. Il est ensuite amené à collaborer au recueil du Journal des Enfants, il y compose plusieurs parades en prose ou en vers[3]. Celles-ci finiront par devenir un très grand succès comme le Théâtre du seigneur Croquignole comprenant la Guérison de Pierrot, Gilles magicien, l'Hôpital des fous ou encore la Foire Saint-Nicolas. Dans la même veine plaisante, il est l'auteur d'un pastiche de Swift et de Scarron : Confession de Nazarille. Ses productions sont recueillies avec beaucoup de faveur et lui attirent l'attention de la critique, qui s'accorde généralement à dire que la pratique de la nouvelle convient bien au talent d'observateur d’Édouard Ourliac[2],[5].

Il se lie d'amitié avec Balzac, qui publie sur lui des critiques assez positives, et avec qui il travaille à l'écriture de sa pièce de théâtre, Vautrin[1].

Grand lecteur de Joseph de Maistre et de Bonald, il se tourne de plus en plus vers le catholicisme[4], et écrit dans le journal catholique l'Univers[1]. Ses dernières productions littéraires, en particulier les Contes du Bocage, sont marqués par cette influence[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Une rue de Carcassonne porte son nom à la suite d'un décret municipal du .

Œuvres[modifier | modifier le code]

Comprend : Le Marquis de la Charnaye, Hector de Locmaria, La Commission militaire, La Statue de saint George
Comprend : L'ingénieux Thibault, Les Phyllophages, Souvenirs de mon oncle, Manette, Le Chemin de Kéroulaz, Légende apocryphe, Le Bien des pauvres, La petite Loiseau, Lafrimbolle, Tambour et Trompette
  • Jean Réveillère, Impr. de Hinzelin, 1844
  • Le Prince Coqueluche, son histoire intéressante et celle de son compagnon Moustafa, Hetzel, 1846

Publications posthumes[modifier | modifier le code]

Chez Michel-Lévy, publication des « Œuvres complètes », reprenant des ouvrages déjà publiés en volume, et des recueils de textes publiés en revues, dont :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Charles Monselet, « Édouard Ourliac », dans Portraits après décès, Achille-Faure, libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 155–201
  2. a b c d e f et g « Édouard Ourliac », dans Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1877 (lire en ligne)
  3. a et b Beaumarchais, Jean-Pierre de. et Rey, Alain, (1928- ...), Dictionnaire des littératures de langue française : auteurs. [3], M-R, Bordas, impr. 1998 (ISBN 2-907092-24-3, 9782907092241 et 2047273056, OCLC 491245338, lire en ligne)
  4. a et b Demougin, Jacques., Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures : littératures française et etrangères, anciennes et modernes, Paris, Larousse, , 1861 p. (ISBN 2-03-101850-7, 9782031018506 et 2031018515, OCLC 31636330, lire en ligne)
  5. a et b Léon Gautier, « Édouard Ourliac », dans Portraits du XIXe siècle. Poètes et romanciers, Paris, Achille-Faure, (lire en ligne), p. 269–282

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Franciscus Dominicus Hupperts, Edouard Ourliac 1813-1848, Maastricht, Cl. Goffin, (lire en ligne)
  • Charles Monselet, « Édouard Ourliac », dans Portraits après décès, Achille-Faure, libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 155–201

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