Élections législatives macédoniennes de 2024

Élections législatives macédoniennes de 2024
120 députés de l'Assemblée
(Majorité absolue : 61 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 815 350
Votants 1 006 431
55,44 % en augmentation 4,1
Blancs et nuls 27 451
Votre Macédoine – Hristijan Mickoski
Voix 436 407
44,58 %
en augmentation 10
Sièges obtenus 58 en augmentation 14
Pour un futur européen – Dimitar Kovačevski
Voix 154 447
15,78 %
en diminution 20,1
Sièges obtenus 18 en diminution 28
Front européen – Ali Ahmeti
Voix 137 690
14,06 %
en augmentation 2,6
Sièges obtenus 18 en augmentation 3
Vlen – Bilal Kasami
Voix 106 937
10,92 %
Sièges obtenus 14 en augmentation 14
La Gauche – Dimitar Apasiev
Voix 68 637
7,01 %
en augmentation 2,9
Sièges obtenus 6 en augmentation 4
Pour notre Macédoine – Maksim Dimitrievski
Voix 56 232
5,74 %
en augmentation 1,6
Sièges obtenus 6 en augmentation 6
Président du gouvernement
Sortant Élu
Talat Xhaferi
BDI/DUI
Hristijan Mickoski
VMRO-DPMNE

Les élections législatives macédoniennes de 2024 (en macédonien Македонски парламентарни избори, 2024) ont lieu le en même temps que le second tour de l'élection présidentielle macédonienne de 2024 afin d'élire les 123 députés de l'Assemblée de Macédoine du Nord.

Comme prévu par la loi électorale, les élections sont organisées sous un gouvernement de transition. Celui-ci est présidé par Talat Xhaferi, premier Albanais à assumer la présidence de l'exécutif.

À la tête du gouvernement précédent, l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) subit une défaite au profit de l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE), qui frôle la majorité absolue des sièges.

Gouvernement Zaev II

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Zoran Zaev en 2020.

Les élections législatives macédoniennes de 2020 voient arriver en tête la coalition « Nous pouvons », formée autour de l'Union sociale-démocrate de Macédoine et du Mouvement Besa. C'est la première fois depuis 2002 que les sociaux-démocrates, menés par Zoran Zaev, arrivent en tête aux législatives, une performance cependant qualifiée de courte victoire en raison de la faible différence en suffrages et en sièges séparant la coalition de celle du « Renouveau pour la Macédoine », menée par l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) de Hristijan Mickoski. La défaite de cette dernière est pour autant accueillie avec soulagement à l'international, les milieux économiques et diplomatiques craignant que son arrivée au pouvoir ne provoque un regain de tension dans la région et ne remette en cause le début des négociations d'adhésion à l'Union européenne[1],[2]. Les élections interviennent en effet quelques années à peine après la signature de l'accord de Prespa, approuvé par référendum en 2018. Ce dernier met fin au différend de longue date opposant le pays à la Grèce quant à son nom officiel, qui devient ainsi « Macédoine du Nord ». Signé par le gouvernement mené par la SDSM, l'accord est cependant vivement contesté par la VMRO-DPMNE, dont la candidate malheureuse à l'élection présidentielle de 2019 promettait encore de convoquer un référendum pour restaurer le nom de « Macédoine »[3]

L'Union démocratique pour l'intégration, arrivée troisième, se trouve en position de faiseur de rois, ce qui pousse la formation à réaffirmer son exigence de campagne d'obtenir pour l'un des siens le poste de président du gouvernement, une demande jugée inacceptable aussi bien par Zoran Zaev que par Hristijan Mickoski[1]. Après plusieurs semaines de négociations, un accord est finalement conclu entre la SDSM et le DUI[4], permettant de reconduire Zoran Zaev à la tête du gouvernement. La DUI renonce ainsi à sa promesse électorale mais obtient en contrepartie que le prochain président du gouvernement de transition chargé des affaires courantes pendant les 100 jours précédant les prochaines élections soit issu de cette ethnie, une première dans le pays[5]. Le président Stevo Pendarovski charge par conséquent Zaev de former un nouveau gouvernement de coalition[6], qui reçoit également le soutien du Parti démocratique des Albanais, et obtient le vote de confiance du parlement le par 62 voix pour et 51 contre[7].

Gouvernement Kovačevski

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Dimitar Kovačevski en 2023.

La défaite de la SDSM aux élections municipales de 2021 amène cependant Zaev a annoncer au soir du second tour le sa démission de la direction du parti ainsi que du gouvernement[8]. Une semaine plus tard, le dirigeant du principal parti d'opposition Hristijan Mickoski dépose une motion de censure avec le soutien du Mouvement Besa, qui rejoint l'opposition. La motion échoue cependant à une voix près lors du vote organisé le [9],[10].

Malgré l'éclatement de sa coalition et son départ annoncé, Zoran Zaev parvient à conclure le un accord avec le parti albanais Alternative, qui remplace ainsi Besa au sein de la majorité parlementaire et permet à la coalition gouvernementale de retrouver la majorité absolue[11]. Dimitar Kovačevski est élu le à la présidence de la SDSM avec une confortable majorité[12], avant de se voir confier le mandat de constituer un nouveau gouvernement après la démission effective de Zaev le [13]. Le , Kovačevski présente son programme et son gouvernement aux députés, qui lui accordent leur confiance par 62 voix favorables[14].

Les élections législatives ayant été fixées au 8 mai 2024, un gouvernement technique est mis en place afin de gérer les affaires courantes pendant les cent jours précédant le scrutin. Talat Xhaferi devient ainsi président du gouvernement le , ainsi que le premier membre de la minorité albanaise du pays à accéder à ce poste. Il reçoit ce jour-là la confiance de l'Assemblée avec 65 voix pour, 3 contre et aucune abstention[15],[16].

Élection présidentielle de 2024

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Candidat a sa réélection, le président sortant Stevo Pendarovski, membre de la SDSM, arrive deuxième au premier tour de l'élection présidentielle organisée le . Il affronte au second tour Gordana Siljanovska-Davkova, arrivée largement en tête lors du premier tour avec plus de 41 % des suffrages, soit le double de deux réunit par Pendarovski, dans un contexte de hausse de la participation. Le second tour intervient le 8 mai, en même temps que les élections législatives[17].

La campagne est marquée par l'opposition entre le candidat de la SDSM, qui se prononce en faveur d'une révision de la Constitution de 1991 afin de reconnaitre officiellement la minorité bulgare, une condition posée par la Bulgarie à l'accession de la Macédoine du Nord à l'Union européenne (UE). Si l'accord de Prespa, bien que politiquement très difficile à mettre en œuvre, avait lancé une dynamique de réformes et d'optimisme au sein de la population, les nouvelles exigences bulgares conduisent depuis deux ans à un sentiment de dépit généralisé. Si la révision demeure très impopulaire, le règlement de cette question permettrait néanmoins de faire avancer plus rapidement les négociations sur le processus d'adhésion du pays à l'UE, selon Pendarovski[18],[19],[20].

La candidate de la VMRO-DPMNE rejette quant à elle le calendrier institutionnel proposé. Promettant de « ne pas oublier les intérêts nationaux », elle propose à la place de conditionner la révision constitutionnelle à l'entrée effective de la Macédoine du Nord dans l'UE, en fixant pour date d'entrée en vigueur de la révision celle, future, de l'adhésion. Déjà opposée au changement de nom — bien que ne faisant plus de cette question un élément central de la campagne —, sa formation politique cherche ainsi à trouver un équilibre entre ses positions conservatrices et nationalistes et la nécessité de ne pas bloquer totalement le processus d'adhésion, toujours très attendu par la population[20].

Prélude aux élections législatives, la campagne électorale de la présidentielle est également dominée par le thème de la lutte contre la corruption. La SDSM promet ainsi une politique plus agressive à l'encontre du crime organisé, tandis que la VMRO-DPMNE met l'accent sur une réforme du système judiciaire[21]

Système électoral

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Le palais de l'Assemblée à Skopje.
L'hémicycle.

L'Assemblée de Macédoine du Nord (Собрание) est un parlement monocaméral composé de 123 sièges pourvus pour quatre ans, dont 120 au scrutin proportionnel plurinominal dans six circonscriptions de 20 sièges chacune. Les électeurs votent pour le candidat d'une liste, et ce vote correspond à une voix pour cette dernière tout en jouant le rôle d'un vote préférentiel pour le candidat en question, lui donnant la possibilité de faire monter sa place dans la liste. Après décompte des suffrages, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt au quotient simple, sans seuil électoral au niveau national. Toutes les listes reçoivent par conséquent un siège en proportion de leurs parts des suffrages exprimés, avec un siège par tranche de 1/20ème de suffrage dans chacune des six circonscription, soit un seuil de facto de 5 % des suffrages exprimés. Les sièges sont répartis, au sein des listes, entre les candidats ayant reçu le plus grand nombre de suffrages en leur nom, par ordre décroissant[22].

Les trois sièges restants, réservés à la diaspora, sont pourvus selon le même système, mais leur élection est conditionné à l'obtention d'un minimum de suffrages liés au scrutin précédent. Un candidat de la diaspora n'est ainsi élu que si la liste sur laquelle il se présente réunit au moins autant de votes en sa faveur que le candidat ayant été élu avec le moins de voix en Macédoine du Nord lors du scrutin précédent. Les second et troisième sièges ne sont attribués que si cette même liste réunit le double et le triple de ce montant[23].

Le système proportionnel permet notamment la représentation de la minorité albanaise. En outre, toute liste doit comprendre au moins 30 % de candidats de chaque sexe, et les candidats du sexe le moins représenté dans chacune des listes être positionnés au minimum tous les dix noms[24].

Forces en présences

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Principales forces politiques
Parti
Nom en macédonien et/ou en albanais
Idéologie Chef de file Résultat en 2020
Union sociale-démocrate de Macédoine
Socijaldemokratski Sojuz na Makedonija (SDSM)
Centre gauche
Social-démocratie, europhilie
Dimitar Kovačevski 35,9 % des voix
46 députés
Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne
Vnatrešna makedonska revolucionerna organizacija – Demokratska partija za makedonsko nacionalno edinstvo (VMRO-DPMNE)
Centre droit à droite
Nationalisme, conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme économique
Hristijan Mickoski 34,6 % des voix
44 députés
Union démocratique pour l'intégration
Demokratska unija za integracija (DUI)
Bashkimi Demokratik për Integrim (BDI)
Centre droit
Défense des intérêts de la minorité albanaise, conservatisme social, europhilie
Ali Ahmeti 11,5 % des voix
15 députés
Moyenne lissée des sondages
Résultats des législatives macédoniennes de 2024[25]
Parti Voix % +/– Sièges +/–
Coalition « Votre Macédoine » (VMRO-DPMNE) 436 407 44,58 en augmentation 10,01 58 en augmentation 14
Coalition « Pour un futur européen » (SDSM) 154 447 15,78 en diminution 20,11 18 en diminution 23
Coalition « Front européen » (BDI/DUI-PDSH/DPA) 137 690 14,06 en augmentation 1,05 18 en augmentation 1
Coalition « Vlen » (LB/DB-Alternativa) 106 937 10,92 N/a 14 en augmentation 6
La Gauche (Levica) 68 637 7,01 en augmentation 2,91 6 en augmentation 4
Pour notre Macédoine (ZNAM) 56 232 5,74 Nv 6 en augmentation 6
Autres partis 18 630 1,90 0 en diminution 8[a]
Votes valides 978 980 97,27
Votes blancs et nuls 27 451 2,73
Total 1 006 431 100 120 en stagnation
Abstention 808 919 44,56
Inscrits / participation 1 815 350 55,44

Analyse et conséquences

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Perçues comme un référendum sur l'avenir européen du pays, les élections voient la victoire de la formation jugée la moins europhile. L'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) arrive ainsi largement en tête. Il s'agit d'une double victoire pour cette dernière, sa candidate, Gordana Siljanovska-Davkova ayant quant à elle remporté à une très large majorité le second tour de l'élection présidentielle, assurant ainsi à la VMRO-DPMNE le contrôle de la présidence comme de l'Assemblée[26],[27],[28].

Devant l'échec de la SDSM, qui obtient le pire résultat de son histoire, son dirigeant Dimitar Kovačevski annonce sa démission de la tête du parti, effective après l'élection de son successeur[29],[30].

A la tête de la VRMO-DPMNE et de sa coalition « Votre Macédoine », Hristijan Mickoski se retrouve en position de devenir Président du gouvernement. Il annonce son intention de faire de la lutte contre la corruption sa priorité[30]. Après avoir annoncé la conclusion d'un accord de coalition avec la Coalition « Vlen » et Pour notre Macédoine (ZNAM), il est officiellement chargé le 6 juin de former un gouvernement par Gordana Siljanovska-Davkova, investie présidente un mois plus tôt[31]. Son gouvernement reçoit la confiance de l'Assemblée le 23 juin 2024 par 77 voix pour et 22 contre, et entre en fonction le jour même[32].

Notes et références

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  1. Les 8 députés de l'Alliance pour les Albanais, divisée entre deux factions alliées respectivement aux coalitions « Front européen » et « Vlen ».

Références

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  1. a et b « En Macédoine du Nord, maigre avance électorale des sociodémocrates », Le Monde, Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
  2. « Législatives en Macédoine du Nord: courte victoire des sociaux-démocrates sur les nationalistes », tv5monde,‎ (lire en ligne).
  3. Силјановска ќе игра „втор референдум“ за Договорот од Преспа! 18.02.2019; Deutsche Welle.
  4. (en) Valentina Dimitrievska in Skopje, « North Macedonia’s ruling SDSM and DUI close to agreement on new government », sur www.intellinews.com, (consulté le ).
  5. « Macédoine du Nord: Zoran Zaev de nouveau premier ministre », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  6. (en) « N. Macedonia's president hands Zaev mandate to form new govt », sur seenews.com (consulté le ).
  7. (en) « North Macedonia parliament approves Zoran Zaev as PM », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Macédoine du Nord : le Premier ministre Zoran Zaev annonce sa démission », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Zeljko Trkanjec, « Opposition VMRO-DPMNE announces parliamentary majority », Euractiv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Agence France-Presse, « North Macedonia coalition blocks no confidence vote in parliament », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Sinisa Jakov Marusic, « North Macedonia Govt Solidifies Majority, Adding New Coalition Partner », Balkan Insight,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Sinisa Jakov Marusic, « North Macedonia Ruling Party Elects Dimitar Kovacevski as Leader », Balkan Insight,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Associated Press, « Social Democrat leader Dimitar Kovacevski elected as new North Macedonia PM », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (mk) « Со 62 гласа избрана Владата на Ковачевски (ФОТО) », MKD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Rédaction, « Xhaferi a officiellement assumé le poste de Premier ministre de la Macédoine du Nord », sur koha.net, Koha, (consulté le ).
  16. Rédaction, « Macédoine du Nord : Talat Xhaferi à la tête d'un gouvernement intérimaire », Le Courrier des Balkans, (consulté le ).
  17. L’Express, « Présidentielle en Macédoine du Nord : la droite très largement en tête au premier tour », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « En Macédoine du Nord, la reconnaissance de la minorité bulgare dans la Constitution divise », sur euronews (consulté le ).
  19. FRANCE 24, « La Macédoine du Nord accepte un accord avec la Bulgarie, premier pas vers une candidature à l'UE », sur france24.com, (consulté le ).
  20. a et b Grégoire SAUVAGE, « Présidentielle en Macédoine du Nord : un baromètre pour l'adhésion à l'Union européenne », sur france24.com, (consulté le ).
  21. https://apnews.com/article/north-macedonia-election-president-european-union-185e7e3870c4017114e6d148df0320ba
  22. (en) « The Republic of North Macedonia's 2020 Parliamentary Elections Handbook », IDSCS,‎ (lire en ligne).
  23. « EARLY PARLIAMENTARY ELECTIONS 11 December 2016 », sur www.osce.org (consulté le ).
  24. Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE (Sobranie), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  25. « Résultats ».
  26. Courrier international, « Politique. En Macédoine du Nord, les élections prennent des airs de référendum sur l’UE », sur Courrier international, (consulté le ).
  27. AFP, « La Macédoine du Nord a voté pour un double scrutin crucial pour son avenir européen  : Actualités - Orange », sur Orange Actualités, (consulté le ).
  28. « Macédoine du Nord : le parti au pouvoir perd face à son adversaire nationaliste », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  29. Jean-Arnault Dérens, « La Macédoine va-t-elle «perdre le nord» ? - Le Temps », sur www.letemps.ch, (consulté le ).
  30. a et b (en) « North Macedonia elects first woman president as center-left incumbents suffer historic losses », sur AP News, (consulté le ).
  31. (en) « North Macedonia's center-right leader given official mandate to form government after election win », sur AP News, (consulté le ).
  32. (mk) Мирослава Бурнс, « The new Government was elected, whose president is Hristijan Mickoski - Free Press », sur Слободен печат, slobodenpecat,‎ (consulté le ).