Émile Bertin (croiseur)

Émile Bertin
illustration de Émile Bertin (croiseur)
L’Émile Bertin après modernisation de 1943.

Type Croiseur léger
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire
Commandé
Lancement
Commission
Statut Désarmé le
Retiré du service le
Démoli en 1961
Équipage
Équipage 675 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 177 m
Maître-bau 15,84 m
Tirant d'eau 5,44 m
Déplacement 5 886 t (normal)
8 480 t (à pleine charge)
Propulsion 6 chaudières Penhoët et 4 turbines centrales Parsons
Puissance 102 000 ch
Vitesse 34 nœuds, 40,2 aux essais
Caractéristiques commerciales
Équipements Catapulte lance-aéronefs + grue
Caractéristiques militaires
Blindage ponts : 25 mm
soutes à munitions : 30 mm
tour : 20 mm
Armement
Origine :
9 canons de 152 mm (3 × 3)
4 canons de 90 mm (1 × 2 et 2 × 1)
8 canons de 37 mm (4 × 2)
8 mit. de 13,2 mm (4 × 2)
6 TLT de 550 mm (2 × 3)
200 mines navales

Après modernisation :
9 canons de 152 mm (3 × 3)
4 canons de 90 mm (2 × 2)
16 canons de 40 mm (4 × 4)
20 canons de 20 mm (20 × 1)

Rayon d'action 6 000 nautiques à 15 nd
2 800 nautiques à 20 nd
1 100 nautiques à 33 nd
Aéronefs 2 hydravions Gourdou-Leseurre GL-832 HY (supprimés en 1943)
Carrière
Pavillon France
Indicatif 173

L’Émile Bertin était un croiseur léger de la marine française. Il a été baptisé du nom de l'ingénieur du génie maritime Louis-Émile Bertin, en son honneur. Ses caractéristiques ont inspiré la conception des croiseurs légers français de la classe La Galissonnière.

Caractéristiques

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L’Émile Bertin, conçu comme mouilleur de mines et conducteur de flottille de contre-torpilleurs, avait reçu un armement de neuf pièces de 152 mm complètement nouveau, tant par son calibre que par sa disposition en trois tourelles triples. Il disposait, comme artillerie secondaire anti-aérienne, de quatre pièces de 90 mm, en un affût double et deux pièces simples. Son déplacement était de 5 886 tonnes, ses machines développaient 102 000 ch, pour 34 nœuds en service normal, mais il n’avait qu'un léger blindage d’une épaisseur supérieure à 30 mm. Son rayon d’action n’était que de 3 600 nautiques à 15 nœuds. Atteignant 40,2 nœuds à ses essais de vitesse, en développant 137 908 ch, ce fut le croiseur français le plus rapide jamais construit[1].

La Seconde Guerre mondiale

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Jusqu'en 1939, il navigue en Atlantique comme navire amiral d'une flottille de douze contre-torpilleurs. À cette date, le navire est employé pour une mission secrète de transport de l'or de la Banque de Pologne de Beyrouth à Toulon. En , il opère avec la Home Fleet britannique lors de la campagne de Norvège et y est légèrement avarié par une bombe d'avion. En , il reçoit l'ordre d'évacuer une partie de l'or de la Banque de France. Il fait 2 voyages de Brest à Halifax les 21 mai et . À l'arrivée de son deuxième voyage à Halifax le , il réussit à échapper à l'internement, alors que les Britanniques ont déjà la préoccupation de prendre le contrôle des navires de guerre français. Son commandant, le capitaine de vaisseau Battet, reçoit l'ordre de gagner la Martinique. Surveillé par le croiseur lourd HMS Devonshire, l'Émile Bertin rejoint Fort-de-France avec son chargement précieux le . L'or est stocké au Fort Desaix jusqu'à la fin de la guerre. Le croiseur séjourne dans la baie de Fort-de-France avec le porte-avions Béarn chargé de 106 avions et le croiseur léger Jeanne d'Arc.

Les trois navires sont à présent neutres à la suite de l'armistice du . Ils échappent de peu à la destruction le lors de l'opération Catapult quand l'ordre donné par l'Amirauté britannique de couler les deux croiseurs et le porte-avions français fut annulé par l'intervention personnelle in extremis du Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt. Leur présence et celle de l'or de la banque de France entraînent le blocus total de l'île de la Martinique par les navires anglais et américains. L'Émile Bertin reste au mouillage en 1941 et 1942 hormis pour deux exercices. Le , il commence à être désarmé sous la pression des États-Unis.

Après l'occupation de la Zone Sud et le sabordage de la flotte à Toulon, les navires de guerre français internés aux Antilles, restés aux ordres de l'amiral Robert, ne rallient le camp des Alliés qu'avec le ralliement de ces îles à la France Libre, en [2]. L’Émile Bertin est modernisé à Philadelphie de septembre à . Il est équipé d'un sonar et de radars, ses installations aéronautiques ainsi que ses tubes lance-torpilles sont débarqués. Son artillerie antiaérienne est renforcée par deux tourelles doubles supplémentaires de 90 mm et modernisée avec 16 canons antiaériens de 40 mm en 4 affûts quadruples, 20 canons simples de 20 mm à la place des canons de 37 mm et des mitrailleuses de 13,2 mm d'origine. Les installations de mouillage de mines, qui étaient démontables, n'ont jamais été utilisées ; elles sont débarquées.

Il rejoint ensuite la Méditerranée où il participe aux opérations d'appui naval lors des débarquements en Italie puis en Provence. Il effectue également des bombardements côtiers contre les défenses allemandes sur la Riviera italienne.

L'après guerre

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Il appareille de Toulon à destination de l'Indochine en . Il y contribue à diverses opérations (notamment le débarquement au Tonkin) et accueille à son bord la rencontre entre l'amiral Thierry d'Argenlieu et Hô Chi Minh le . Il regagne Toulon au mois de juillet suivant. Le , il retourne en France avec à son bord les cendres du général Philippe Leclerc de Hauteclocque qui reposeront dans le Panthéon militaire de l'Hôtel des Invalides, à Paris. Il termine sa carrière à quai à Toulon comme bâtiment-école en 1947, puis est utilisé comme cible entre son désarmement en 1952 et son retrait définitif du service en 1959.

Liste des commandants

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Notes et références

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  1. Le Masson 1969, p. 102.
  2. Richard Seiler, « L'histoire mouvementée de l’Émile Bertin, croiseur rapide de la marine française de 1939 à 1946 », Magazine 39-45, no 186,‎ , p. 24-35 (ISSN 0761-7348).

Bibliographie

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Liens internes

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Liens externes

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  • Croiseur Émile Bertin, possibilité de télécharger la troisième édition d'un livre sur l’histoire de l’Émile Bertin au format Word.