La septième étape de cette 105e édition du Tour d'Italie présente un profil accidenté, de moyenne montagne, avec 4 490 m de dénivelé. D'abord, les coureurs longent la côte de la Mer Tyrrhénienne, jusqu'à la première ascension répertoriée de la journée : le Passo Colla (9,3 km à 4,5 %, 3C). Passé Maratea, le parcours ondule continuellement, avec des pentes plus ou moins fortes. Ainsi, les coureurs entrent dans le massif des Apennins du Sud, marqué par le Monte Sirino (24,4 km à 3,8 %, 1C), le Monte Grande di Viggiano (6,6 km à 9,1 %, 2C) et la Sellata (7,8 km à 5,9 %, 3C) ; le sommet de ce dernier se situe à environ 24 km de l'arrivée. Tout au long du parcours, les routes sont généralement étroites et endommagées par endroits, au fil des virages à flanc de la montagne. Le final dans Potenza est technique : l'itinéraire monte à travers le centre-ville, avec de fortes pentes, puis descend sur de larges avenues pavées ; de plus, un court tunnel se situe à deux kilomètres de l'arrivée. Les 350 derniers mètres ont une pente moyenne de 8 %, avec une maximale à 13 %[1].
Dès le départ, nombreux sont les coureurs qui souhaitent prendre l'échappée, la victoire d'étape leur semblant promise. Malgré quelques tentatives, notamment celle du BelgeThomas De Gendt (Lotto-Soudal), aucun coureur ne parvient à s'extirper du peloton, dans les trente premiers kilomètres.
Au sprint intermédiaire de Viggiano, Koen Bouwman passe en tête dans l'échappée ; le peloton passe avec cinq minutes et vingt-trois secondes de retard. Au sommet du Monte Grande di Viggiano, c'est encore une fois Bouwman qui passe en tête devant Davide Formolo ; le Néerlandais prend la première place au classement de la montagne du Tour d'Italie et prend le maglia azzurra à l'AllemandLennard Kämna (Bora-Hansgrohe). Le peloton principal passe avec cinq minutes et trente-deux secondes de retard, où les favoris à la victoire finale se replacent et commencent à reprendre leur temps perdu sur l'échappée.
Dans la montée de la Sellata, Tom Dumoulin accélère. En sursis depuis de nombreux kilomètres, Camargo et Villella lâchent. Mollema et Formolo attaquent chacun leur tour. Un temps lâché, Bouwman récidive en passant en tête du sommet, devant l'Italien. Le groupe maillot rose passe avec trois minutes et vingt secondes de retard. Au sprint intermédiaire du centre-ville de Potenza, Bauke Mollema passe en tête devant Koen Bouwman, avec seize secondes d'avance sur Tom Dumoulin, qui ne parvient pas à suivre les différentes attaques, et près de trois minutes sur le peloton principal.
Dans le final, Tom Dumoulin revient sur le trio de devant et se sacrifie pour son coéquipier. Au pied du mur au bout duquel la ligne d'arrivée est tracée, le Néerlandais propulse Koen Bouwman dans de parfaites conditions, qui place directement une forte attaque, creusant un écart important sur Bauke Mollema et Davide Formolo. Au bout d'une étape très accidentée, le Néerlandais remporte sa troisième victoire professionnelle, après la 3e étape du Critérium du Dauphiné 2017 et la 1re étape de l'UAE Tour 2019, et sa première étape sur un grand tour. A la même occasion, il récupère le maillot bleu du classement de la montagne des épaules de Lennard Kämna[3].