Alain Mérieux
Alain Mérieux | |
Alain Mérieux, en 2010. | |
Fonctions | |
---|---|
Conseiller municipal de Lyon | |
– (5 ans et 9 mois) | |
Élection | 18 juin 1995 |
Maire | Raymond Barre |
Conseiller régional de Rhône-Alpes | |
– 15 ans et 8 mois | |
Élection | 16 mars 1986 |
Réélection | 22 mars 1992 15 mars 1998 |
Président | Charles Béraudier (1986-1988) Charles Millon (1988-1999) Anne-Marie Comparini (1999-2001) |
1er vice-président du Conseil régional de Rhône-Alpes chargé de la coordination et de l'animation des politiques générales | |
– 12 ans et 1 mois | |
Élection | mars 1986 |
Réélection | mars 1992 20 mars 1998 |
Président | Charles Béraudier (1986-1988) Charles Millon (1988-1998) |
Coalition | UDF-RPR |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lyon 6e (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | RPR (1992-1998) |
Père | Charles Mérieux |
Famille | Famille Mérieux |
Diplômé de | Université de Lyon (Pharmacie) Harvard Business School (Management) |
Profession | Pharmacien Entrepreneur |
Résidence | France |
modifier |
Alain Mérieux, né le à Lyon, est un industriel de la biologie, milliardaire et homme politique français. Il est l'un des propriétaires de l'Institut Mérieux, l'actionnaire majoritaire des sociétés bioMérieux, spécialisée dans le diagnostic in vitro, Transgene (immunothérapie), Mérieux NutriSciences (sécurité alimentaire & nutrition), ABL (recherche et bioproduction sous contrat) et Mérieux Equity Partners (investissements dans le domaine de la santé).
En 2020, sa fortune est évaluée par Forbes aux environs de 8 milliards d'euros ce qui le classe parmi les premières fortunes de France. Dans son classement de juillet 2024, Challenges classe Alain Mérieux et sa famille 20ème fortune française, avec 6,55 milliards d'euros[1].
Engagé en politique dans les années 1980 et 1990, il a siégé au Conseil municipal de Lyon ainsi qu'au Conseil régional de Rhône-Alpes, en tant que premier vice-président, chargé de l’International, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur.
Biographie
[modifier | modifier le code]Alain Mérieux naît le dans le 6e arrondissement de Lyon[2] de l'union de Charles Mérieux et de Simone Perréard. Appartenant à la famille Mérieux, une riche famille de soyeux lyonnais[3], il est le petit-fils de Marcel Mérieux. Après avoir effectué une partie de sa scolarité au collège jésuite Saint-Joseph de Lyon, il commence plus tard des études à Sciences Po, qu'il abandonnera en 1963 pour terminer son internat de pharmacie à Lyon[4].
En 1960, il est diplômé de la faculté de pharmacie de l'université de Lyon et poursuit ses études à la Harvard Business School (Program for Management Development)[5]. Il épouse Chantal Berliet, la fille de Paul Berliet, constructeur automobile français de la marque Berliet[6]. De cette union naissent trois fils, Christophe, Rodolphe et Alexandre.
Alain Mérieux est l'héritier de l'Institut Mérieux, fondé par son grand-père Marcel Mérieux[7] et spécialisé à l’époque dans les vaccins. Il préside l’Institut Mérieux (vaccins) de 1968 à 1994, date à laquelle les activités de vaccins sont cédées au groupe Rhône Poulenc. En 1963, Alain Mérieux crée la société BD Mérieux[8] avec Becton Dickinson dans le domaine du diagnostic. BD Mérieux deviendra bioMérieux en 1974, lorsqu'Alain Mérieux en reprend le contrôle. bioMérieux est introduite en Bourse trente ans plus tard, en 2004[9].
En 1975, son fils Christophe Mérieux est enlevé par le gang des Lyonnais. Il est finalement rendu à ses parents contre une rançon de 20 millions de francs[10].
Alain Mérieux exerce les fonctions de président de Transgene dans les années 1990.
En 2008, il est nommé par le ministre des Affaires étrangères, coprésident du comité Franco-Chinois de lutte contre les maladies infectieuses émergentes, dont l'objectif était d'accompagner la création d'un laboratoire de type P4, en Chine, à Wuhan. En 2015, il quitte la coprésidence du comité mixte qui supervisait le projet[11]. En 2024, Alain Mérieux et sa femme rencontrent le président chinois Xi Jiping en privé à Beijing, confirmant sa proximité avec les autorités chinoises et les projets de développement de Mérieux en Chine[12].
En 2010, Alain Mérieux laisse la présidence de bioMérieux à Jean Luc Belingard. En 2014, Alexandre Mérieux, le fils d’Alain Mérieux devient Directeur Général de bioMérieux. En , Alexandre Mérieux succède à Jean-Luc Belingard en devenant président-directeur général de bioMérieux.
En décembre 2018, Alain Mérieux reçoit à Pékin, le Reform Friendhip Award, lors de l’événement célébrant le 40ème anniversaire de la Réforme de l’ouverture de la Chine. À travers ce prix, le pays le remercie pour son engagement quant à la santé publique, en particulier en ce qui concerne la recherche contre les maladies infectieuses[13].
En 2019, il est mis en cause pour évasion fiscale par Mediacités qui révèle l'existence d'une société d'investissement de bioMérieux basée au Luxembourg. Ce montage fiscal lui a permis de prendre une participation dans une société de soins à domicile, sans que l'entreprise paye les impôts associés en France[14]. Sa fortune est alors estimée entre 4,4 et 5,2 milliards d'euros par Forbes et Challenges[15],[16]. En 2020, elle s'élève à environ 8 milliards d'euros[17], et en 2024 est évaluée par Challenges à 6,55 milliards d'euros[1].
Philanthropie
[modifier | modifier le code]Alain Mérieux est président de la Fondation Mérieux, reconnue d’utilité publique, qui a pour vocation la lutte contre les maladies infectieuses dans les pays les plus défavorisés, en renforçant notamment leurs capacités de diagnostic[réf. nécessaire].
Enfin, il est l’un des fondateurs et le président de l’Entreprise des Possibles, un fonds de dotation dont le but est de venir en aide aux sans-abris de l’agglomération lyonnaise[18]. Son modèle repose sur la mobilisation d’un collectif d’entreprises partenaires au profit d’associations déjà à l’œuvre sur le terrain. Les entreprises ont trois champs d’action pour exprimer leur solidarité : humain (don de temps pour des missions de bénévolat), financier (don de congés payés, de la part des salariés, qui seront monétisés et abondés par leur employeur) et immobilier (prêt de locaux vacants)[19].
Engagement politique
[modifier | modifier le code]Dès la fin des années 1970, Alain Mérieux fréquente Michel Noir, député élu en 1978, dans un groupe de réflexion rassemblant des universitaires et des industriels, le groupe Velleda[20]. Lors des élections municipales de 1983 à Lyon, il rejoint la liste conduite par celui-ci, à l'appel de Jean-Michel Dubernard, tête de la liste du Rassemblement pour la République (RPR) dans le 3e arrondissement[20], mais n'est pas élu.
Lors des élections régionales de 1986, il conduit la liste du RPR dans la région Rhône-Alpes[4]. Après la victoire de la droite, il est élu conseiller régional et devient 1er vice-président du conseil[4].
Gaulliste, il adhère au RPR en 1992[21]. Il succède à Michel Noir à la tête de la fédération RPR du Rhône en 1992, à la demande de Jacques Chirac[7],[22]. Ce dernier le désigne ensuite pour mener la liste d'union RPR-UDF aux élections régionales de 1992, mais il cède sa place de tête de liste au président de la région d'alors, Charles Millon[4].
Lors des élections législatives de 1993, il est investi par l'Union pour la France (coalition du RPR, auquel il appartient, et de l'UDF) face à Michel Noir. Il est battu au 2e tour avec 41,69 % des voix[7]. Il aurait souhaité être sénateur mais le RPR l'aurait dupé[23].
En 1995, il se présente à nouveau aux élections municipales à Lyon et parvient cette fois à se faire élire[24]. Il siège dans le groupe RPR et apparentés, mené par Jean-Michel Dubernard, qui fait partie de la nouvelle majorité municipale formée autour de Raymond Barre.
Le , il quitte le RPR et, sous pression, démissionne de la vice-présidence du conseil régional de Rhône-Alpes, après que le président Charles Millon et ses vice-présidents, dont Mérieux lui-même, se sont fait réélire avec les voix du Front national le [25],[22].
Lors des élections municipales de 2001 à Lyon, il apporte son soutien à Charles Millon (DLC)[26], qui perd face à Gérard Collomb. Il se met en retrait de la vie politique après ces élections.
Responsabilités actuelles
[modifier | modifier le code]- Président de l'Institut Mérieux
- Président fondateur de bioMérieux
- Administrateur de Plastic Omnium
- Administrateur de Transgène
- Président de la Fondation Mérieux
- Président d’honneur de la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux
- Président du comité de mécénat de l'Université Catholique de Lyon
- Président de l'Entreprise des Possibles
Anciens mandats
[modifier | modifier le code]- Président de bioMérieux jusqu'en 2010
- Membre du conseil d'administration de bioMérieux (jusqu'au )[27]
- Conseiller municipal de Lyon
- 1er vice-président du Conseil régional de Rhône-Alpes
- Membre du conseil d'administration de l’École normale supérieure de Lyon[28].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Grand-croix de la Légion d'honneur [29].
- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Commandeur de l'ordre du Mérite (Pologne)
- Commandeur de l'ordre national du Mali à titre étranger
- Officier de l'ordre national de la Croix du sud (Brésil)
- Chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (Saint-Siège)[30]
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Docteur honoris causa de l'université de Parme (4 octobre 2004)
- Docteur honoris causa de l'université Saint-Joseph de Beyrouth (2011)[31]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Alain Mérieux et sa famille: fortune et classement », sur Challenges, (consulté le )
- Archives municipales de Lyon, 6e arrondissement, tables décennales des naissances 1933-1942, cote 2E2852
- « Les 10 familles qui tiennent Lyon », LExpansion.com, (lire en ligne, consulté le ).
- « La politique le fascine, il fascine les politiques, et pourtant Mérieux se veut patron. », lexpansion.com, (lire en ligne)
- (en-US) « Alain Merieux », sur Wealth-X (consulté le ).
- « Le fabuleux destin de la dynastie Mérieux », sur Le Point, .
- « Michel Noir distance Alain Mérieux - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
- Biographie d'Alain Mérieux.
- « La fortune de Alain Mérieux et sa famille - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges (consulté le )
- « Le 9 décembre 1975, Christophe Mérieux est enlevé... », sur 20minutes.fr, .
- Philippe Reltien, Covid-19 : enquête sur le P4 de Wuhan, ce laboratoire en partie financé par la France où a été identifié le virus, francetvinfo.fr, 17 avril 2020
- « Rhône. Alain Mérieux reçu « à titre privé » par le président chinois Xi Jinping à Pékin », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- « Alain Mérieux lauréat du Reform Friendship Award | Profession | ProcessPropre.fr », sur processpropre.fr (consulté le )
- « L'Institut Mérieux dispose d'une société d'investissement au Luxembourg », sur Rue89Lyon, (consulté le )
- « Classement Forbes 2019 des Milliardaires Français », sur forbes.fr, (consulté le )
- « Rhône. Découvrez le classement des plus grosses fortunes du département », sur leprogres.fr, (consulté le )
- La fortune d'Alain Mérieux sur le site de Forbes
- « À Lyon, la croisade des entreprises pour loger les démunis », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Alain Mérieux, Abbé Pierre, version entrepreneur », sur lyon-entreprises.com, (consulté le )
- « Les frères ennemis de la Croix-Rousse », sur referentiel.nouvelobs.com
- « Le choc Noir-Mérieux », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Le Point, magazine, « Alain Mérieux l'ami fidèle », sur Le Point.fr (consulté le )
- « L'après-Barre a commencé », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Registre des délibérations du Conseil municipal de Lyon », sur fondsenligne.archives-lyon.fr, (consulté le )
- « Alain Mérieux quitte le bateau Millon », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
- « Photographes en Rhône-Alpes. Elections municipales à Lyon, 2001. », sur numelyo.bm-lyon.fr,
- « Transgene : Alain Mérieux quitte le Conseil d'administration et est nommé Président Honoraire », sur Bourse Direct (consulté le )
- Arrêté du 8 septembre 1994 portant nomination au conseil d'administration de l'Ecole normale supérieure de Lyon (lire en ligne)
- Décret du 13 juillet 2021 portant élévation dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
- « Actes 2018 »
- Le campus de l’innovation et du sport de l’USJ : un nouveau centre d’excellence > L'USJ dispose, depuis vendredi dernier, d'un nouvel espace académique, le campus de l'innovation et du sport. Ce fleuron architectural abrite le laboratoire de biotechnologie le plus performant du Moyen-Orient > Deux doctorats honoris causa, sur L'Orient-Le Jour, 17 mai 2011 (consulté le 4 novembre 2020)
Liens externes
[modifier | modifier le code]