Antonio Barrette

Antonio Barrette
Illustration.
Antonio Barrette, vers 1940.
Fonctions
Premier ministre du Québec

(5 mois et 27 jours)
Lieutenant-gouverneur Onésime Gagnon
Gouvernement Barrette
Législature 25e
Prédécesseur Paul Sauvé
Successeur Jean Lesage
Ministre du Travail

(15 ans, 10 mois et 5 jours)
Premier ministre Maurice Duplessis
Paul Sauvé
Gouvernement Duplessis (2)
Sauvé
Législature 22e, 23e, 24e et 25e
Prédécesseur Edgar Rochette
Successeur René Hamel
Député à l'Assemblée législative du Québec

(24 ans et 19 jours)
Circonscription Joliette
Législature 20e, 21e, 22e, 23e, 24e et 25e
Groupe politique Union nationale
Prédécesseur Lucien Dugas
Successeur Gaston Lambert
Chef de l'Union nationale

(8 mois et 7 jours)
Prédécesseur Paul Sauvé
Successeur Yves Prévost (intérim)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Joliette (Canada)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Montréal (Canada)
Parti politique Union nationale
Conjoint Marie-Estelle Guilbault (1898-1976)
Profession Machiniste
Courtier d'assurances

Antonio Barrette
Premiers ministres du Québec

Antonio Barrette, né le à Joliette et mort le à Montréal, est un homme politique québécois. Il est député de la circonscription de Joliette à l'Assemblée législative du Québec de 1936 à 1960 et ministre du Travail dans les gouvernements de l'Union nationale de 1944 à 1960. Il est brièvement premier ministre du Québec de à .

Il est fils d'Ernest Barrette, employé civil, et de Robéa Côté[1]. Il travaille au Canadien National comme messager de 1914 à 1921, puis comme machiniste de 1921 à 1931[1]. Il épouse Marie-Estelle Guilbault, le , à Joliette[1]. De 1931 à 1935, il est ingénieur mécanicien en chef à l'Acme Glove Work Ltd. de Joliette[1]. En 1932 et en 1933, il est secrétaire de l'International Association of Machinists du district de Joliette[1]. Son entrée en politique active coïncide avec une réorientation vers le commerce des assurances. En 1936, il est cofondateur de la société Barrette et Lépine, courtiers d'assurance[1].

Lors de l'élection générale québécoise de 1935, il est candidat du parti conservateur dans la circonscription de Joliette mais il est défait. Lors de l'élection générale de 1936, il est candidat de l'Union nationale et il est élu député de Joliette à l'Assemblée législative du Québec. Il y est réélu sans interruption comme député de l'Union nationale lors des élections générales de 1939, de 1944, de 1948, de 1952, de 1956 et de 1960[1].

Il est ministre du Travail du au , dans le gouvernement de Maurice Duplessis (du au ), dans celui de Paul Sauvé (du au ), puis dans son propre gouvernement (du au )[1].

La correspondance de Georges-Henri Lévesque indique qu'Antonio Barrette avait énormément de scrupules à faire adopter le projet de loi no 5 qui durcissait le code du travail à la veille de la Grève de l'amiante (1949), « car il s'agissait pour lui de choisir pratiquement entre la fidélité à ses principes et à son idéal social, et la fidélité à son chef politique. [...] Tout le monde ici a d'ailleurs l'impression qu'il a [...] sacrifié la mission qu'il s'était donnée de travailler pour un idéal social et qu'il n'est plus qu'un pauvre petit politicien comme tant d'autres[2]. » En effet, il a songé à démissionner mais ne l'a pas fait.

À partir de la session de l'automne 1956, Barrette cesse d'assister aux séances de l'Assemblée législative et aux réunions du Conseil des ministres[3]. Il n'y est que rarement présent lors de la session de l'automne de 1957[4]. Il fait néanmoins partie des ministres qui accompagnent Duplessis à la conférence intergouvernementale sur les relations fiscales entre le gouvernement fédéral et les provinces, les 25 et à Ottawa[5].

Barrette suit des traitements dans une clinique de Boston. Le , Barrette écrit à Duplessis pour lui demander la permission de démissionner de son poste de ministre. Il se dit incapable d'un travail régulier et à bout de forces. Mais Duplessis lui refuse sa permission et oblige Barrette à conserver officiellement son poste[6]. Le , Barrette insiste et demande encore de pouvoir démissionner, ce qui est encore rejeté par Duplessis[7]. Le , depuis Boston, Barrette écrit de nouveau à Duplessis pour le supplier de le laisser démissionner. « Je suis absolument rendu à bout de forces et de plus en plus malade, sans espoir, sans intérêt pour quoi que ce soit », écrit-il. Il essuie un nouveau refus[8].

Premier ministre

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Antonio Barrette devient le 18e premier ministre du Québec le , succédant à Paul Sauvé comme chef de l'Union nationale après la mort de ce dernier. Il occupe ce poste pendant six mois avant de perdre l'élection générale du 22 juin 1960 au profit du Parti libéral de Jean Lesage. Il démissionne à la fois comme chef de l'Union nationale et député à l'Assemblée législative le [1].

Son nom est mêlé à des allégations de corruption et de favoritisme que la Commission Salvas, mise en place par le gouvernement Lesage pour faire la lumière sur l'administration précédente, a mis en lumière.

Mis en cause dans le scandale du gaz naturel, des accusations ne furent toutefois jamais portées contre l'ancien premier ministre, malgré l'avis favorable des conseillers de Lesage. La décision de son successeur a permis au premier ministre fédéral conservateur John Diefenbaker de nommer Barrette au poste d'ambassadeur du Canada en Grèce[9], un poste que ce dernier a occupé du au [1].

Antonio Barrette était aussi le fondateur des Assurances Barrette, situé à Joliette. De 1966 à 1968, il est président d'Antonio Barrette et fils, courtiers d'assurance à Joliette[1].

Antonio Barrette meurt en 1968 à Montréal. Il est inhumé à Joliette, dans le cimetière de la paroisse Saint-Pierre, le [1].

Résultats électoraux

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Résultats électoraux d'Antonio Barrette

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Élection générale québécoise de 1935 dans Joliette [10]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Lucien Dugas (sortant) Libéral 3 484 53,3 % 434
     Antonio Barrette Conservateur 3 050 46,7 % -
Total 6 534 100 %  
Élection générale québécoise de 1936 dans Joliette [11]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette Union nationale 3 595 54 % 529
     Lucien Dugas (sortant) Libéral 3 066 46 % -
Total 6 661 100 %  
Élection générale québécoise de 1939 dans Joliette [12]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 3 466 51,8 % 243
     Lucien Dugas Libéral 3 223 48,2 % -
Total 6 689 100 %  
Élection générale québécoise de 1944 dans Joliette [13]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 8 652 61,8 % 3 655
     Victor Masse Libéral 4 997 35,7 % -
     Yvon Ricard Bloc populaire 344 2,5 % -
Total 13 993 100 %  
Élection générale québécoise de 1948 dans Joliette [14]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 10 482 65 % 5 030
     Maurice Breton Libéral 5 452 33,8 % -
     A.-Émile Ducharme Union des électeurs 195 1,2 % -
Total 16 129 100 %  
Élection générale québécoise de 1952 dans Joliette [15]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 10 281 57,9 % 2 799
     Georges-Émile Lapalme Libéral 7 482 42,1 % -
Total 17 763 100 %  
Élection générale québécoise de 1956 dans Joliette [16]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 11 500 64,9 % 5 275
     Joseph-Aimé-Conrad Boisvert Libéral 6 225 35,1 % -
Total 17 725 100 %  
Élection générale québécoise de 1960 dans Joliette [17]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Antonio Barrette (sortant) Union nationale 12 479 64,7 % 5 685
     Joseph-Aimé-Conrad Boisvert Libéral 6 794 35,3 % -
Total 19 273 100 %  

Résultats électoraux de l'Union nationale sous Barrette

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élections précédentes • Résultats des élections générales de 1960 [18]élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1956 Élus Nb % +/-
     Libéral Jean Lesage 95 20 51 1 077 135 51,4 % +6,53 %
     Union nationale Antonio Barrette 95 72 43 977 318 46,6 % -5,19 %
     Union nationale indépendant 22
-
-
10 531 0,5 % +0,28 %
     Libéral indépendant 20
-
-
8 208 0,4 % 0,15 %
     Communiste 2
-
-
536 0 % -
     Libéral républicain 1
-
-
188 0 % -
     Social démocratique 1
-
-
166 0 % -0,59 %
     Capital familial 1
-
-
144 0 % +0,00 %
     Union nationale ouvrier 1
-
-
134 0 % -0,02 %
     Ouvrier 1
-
-
50 0 % -0,07 %
     Indépendant 14 1 1 22 187 1,1 % -0,74 %
Total 253 93 95 2 096 597 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 81,7 % et 33 510 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 2 608 439 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection.

Commémoration

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Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Antonio Barrette — Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale du Québec
  2. Correspondance de G.-H. L. citée dans Jules Racine St-Jacques, Georges-Henri Lévesque – Un clerc dans la modernité, éditions Boréal, Montréal, 2020, (ISBN 978-2-7646-3601-5) p. 415-416.
  3. Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, tome II (1944-1959), Fides, Montréal, 1973, (ISBN 0-7755-0461-0), 750 p., à la p. 579
  4. Rumilly, Maurice Duplessis, op. cit., p. 614
  5. Rumilly, Maurice Duplessis, op. cit., p. 613 et 615
  6. Rumilly, Maurice Duplessis, op. cit., p. 635-636
  7. Rumilly, Maurice Duplessis, op. cit., p. 648
  8. Rumilly, Maurice Duplessis, op. cit., p. 659 à 651
  9. Dale C. Thomson, Jean Lesage et la Révolution tranquille, Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, , 615 p. (ISBN 978-2-89249-106-7), p. 534.
  10. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  11. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  12. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  13. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  14. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  15. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  16. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  17. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/j.html
  18. Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989, Québec,
    Assemblée nationale du Québec, , 3e éd., 962 p. (ISBN 2-551-12466-2)
  19. Fonds Antonio Barrette (P182) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Publications

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  • Considérations sur les relations industrielles en démocratie, 1953
  • Le Communisme est-il une menace?, 1954
  • Mémoires, 1966