Arlette Jouanna
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance | Arlette Galinat |
Nationalité | |
Formation | École normale supérieure de jeunes filles (- Université Paris-Sorbonne (doctorat) (jusqu'en ) |
Activité | |
Fratrie | Danielle Jouanna (d) |
Conjoint | Paul Jouanna (d) |
Parentèle | Jacques Jouanna (beau-frère) |
A travaillé pour | |
---|---|
Directeur de thèse | |
Distinctions |
Histoire et dictionnaire des guerres de religions (d) |
Arlette Jouanna, née Galinat, née le à Clermont-Ferrand et morte le à Toulouse, est une historienne française, professeure émérite d'histoire moderne à l’université Paul-Valéry-Montpellier. Elle est spécialiste de l'histoire politique et sociale du XVIe siècle en France, en particulier l'histoire de la noblesse et du protestantisme.
Biographie
[modifier | modifier le code]Arlette Jouanna est une élève de l'École normale supérieure de Sèvres[1] (1956 L)[2].
Elle est reçue à l'agrégation d'histoire et géographie en 1960[1] et poursuit ses études d'histoire à l'université Paris-Sorbonne. En 1975 elle soutient sa thèse d'État intitulée L'Idée de race en France au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, sous la direction de Roland Mousnier[3]. Elle réalise sa carrière à l'université Paul-Valéry-Montpellier dont elle est professeure émérite[4].
Elle meurt le à Toulouse[5],[6],[7].
Activités de recherche et éditoriales
[modifier | modifier le code]Dans la version remaniée de sa thèse d'État, publiée sous l'intitulé Ordre social, mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle[8], Arlette Jouanna montre combien l'accès à la noblesse est devenu rare, voire impossible, à partir des années 1520-1530 ou au-delà, selon les régions[8]. Aussi, la hiérarchie sociale semble-t-elle s'inscrire dans un ordre naturel[8].
Arlette Jouanna étudie particulièrement le protestantisme du XVIe siècle, notamment le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572, qui débute le 24 août, six jours après le mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, et se poursuit à Paris et dans le reste de la France[9]. Elle recontextualise cet événement, entre 1570, année de la paix de Saint-Germain-en-Laye et l'édit de Beaulieu en 1576, et s'intéresse aux répercussions parmi les protestants, abjurations notamment, et aux écrits monarchomaques qui justifient le droit de résister à la tyrannie[9].
Publications
[modifier | modifier le code]- Ordre social : mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle, Paris, Hachette, coll. « Le Temps et les hommes », , 252 p. (ISBN 2-01-003328-0, présentation en ligne)Texte remanié de sa thèse soutenue devant l'université de Paris-Sorbonne le sous le titre : L'Idée de race en France au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.
- Le Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l'État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, coll. « Nouvelles études historiques », , 504 p. (ISBN 2-213-02275-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- La France du XVIe siècle, 1483-1598, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », , XVIII-688 p. (ISBN 2-13-047777-1, présentation en ligne). Réédition : La France du XVIe siècle, 1483-1598, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige. Manuels », , XVIII-690 p. (ISBN 2-13-055327-3).
- Histoire et dictionnaire des guerres de religion (avec Jacqueline Boucher, Dominique Biloghi et Guy Le Thiec), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1526 p. (ISBN 2-221-07425-4, présentation en ligne).
- La France de la Renaissance, Perrin, coll. « Tempus », 2001 (ISBN 978-2262030148).
- La Saint-Barthélemy : les mystères d'un crime d'État, 24 août 1572, Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », , 407 p. (ISBN 978-2-07-077102-8, présentation en ligne).
- Le Pouvoir absolu : naissance de l'imaginaire politique de la royauté, Paris, Gallimard, coll. « L'Esprit de la cité », , 436 p. (ISBN 978-2-07-012047-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Le Prince absolu : apogée et déclin de l'imaginaire monarchique, Paris, Gallimard, coll. « L'Esprit de la cité », , 333 p. (ISBN 978-2-07-014713-7, présentation en ligne), [présentation en ligne]
- Montaigne, Paris, Gallimard, coll. « Biographies NRF », , 459 p. (ISBN 978-2-07-014706-9, présentation en ligne).
- Le Sang des princes : les ambiguïtés de la légitimité monarchique, Paris, Gallimard, coll. « L'Esprit de la cité », , 368 p. (ISBN 978-2-07-274516-4, présentation en ligne).
Distinctions
[modifier | modifier le code]Prix
[modifier | modifier le code]- En 2008, elle a remporté le prix François Guizot pour son livre La Saint-Barthélemy. Les Mystères d'un crime d'État (Paris, Gallimard, 2007), décerné par le Conseil général du Calvados[10].
- En 2013, elle a reçu le prix Chateaubriand pour son livre Le Pouvoir absolu : Naissance de l'imaginaire politique de la royauté[11],[12].
- En 2014, elle a obtenu le J. Russell Major Prize, un prix annuel donné à un historien de l'American Historical Association, pour son livre traduit The St Bartholomew’s Day Massacre: The Mysteries of a Crime of State[13]. Le prix est décerné chaque année pour le meilleur ouvrage en anglais sur tout aspect de l'histoire de France.
- En 2018, le jury du prix Montaigne de Bordeaux lui décerne un prix spécial pour sa biographie de Michel de Montaigne, Montaigne (Paris, Éditions Gallimard, 2017)[14].
Décoration
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Arlette Jouanna » (voir la liste des auteurs).
- Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 [1].
- « L'annuaire | a-Ulm », sur archicubes.ens.fr (consulté le )
- « Catalogue SUDOC », sur sudoc.abes.fr (consulté le )
- « Université Paul-Valéry CRISES - membres permanents », sur crises.www.univ-montp3.fr (consulté le ).
- « Arlette Jouanna est morte » , sur lhistoire.fr, (consulté le )
- Philippe-Jean Catinchi, « L’historienne Arlette Jouanna, spécialiste du XVIe siècle, est morte », Le Monde.fr, (lire en ligne , consulté le )
- Hugues Daussy, « Hommage à Arlette Jouanna (1936-2022) » , sur ahmuf.hypotheses.org, (consulté le )
- [recension] Henri Weber, « Arlette Jouanna, Ordre social, mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle, Hachette, 1977 », Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, vol. 8, , p. 58-59 (lire en ligne, consulté le ).
- [compte rendu] Marc Venard, « Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État, Paris, Gallimard, 2007 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 56, no 3, , p. 168-170 (lire en ligne, consulté le ).
- « 'The 2008 Guizot Prize', guizot.com. »
- « Le Parisien, 5 décembre 2013 »
- « 'Le Prix Chateaubriand', patrickdevedjian.fr, 4 décembre 2013 »
- « American Historical Association, J. Russell Major Prize Recipients »
- « PaySud Mag, 20 mars 2018 »
- Décret du 31 décembre 2019, JORF no 0001 du .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (mélanges) Joël Fouilleron, Guy Le Thiec et Henri Michel, Sociétés et idéologies des temps modernes : hommage à Arlette Jouanna, Montpellier, Université Montpellier-3/Centre d'histoire moderne et contemporaine de l'Europe méditerranéenne et de ses périphéries, 1996, 822 p. (ISBN 2-84269-008-7)
- [hommage] Marie-Madeleine Fragonard, « In memoriam Arlette Jouanna (24 mars 1936-29 janvier 2022) », Réforme, Humanisme, Renaissance, no 94, , p. 7-11 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Déplacer Montaigne
- Entretien avec Arlette Jouanna à propos de Michel de Montaigne
- Entretien avec Arlette Jouanna à propos du massacre de la Saint-Barthélemy