Aurora (bateau)

Aurora
illustration de Aurora (bateau)
L'Aurora à quai.

Type Trois-mâts goélette
Histoire
Chantier naval Alexander Stephen and Sons Ltd. Dundee, Glasgow, Écosse
Lancement 1876
Statut Déclaré perdu en mer le 2 janvier 1918
Caractéristiques techniques
Longueur 50,3 m
Maître-bau 9,3 m
Tirant d'eau 5,7 m
Déplacement 383 tonneaux
Propulsion voile et moteur à vapeur Cunliffe and Dunlop of Glasgow (charbon)
Puissance 98 ch
Vitesse nœuds

Le voilier à vapeur Aurora a été construit en 1876 par le chantier naval Alexander Stephen and Sons, de Glasgow en Écosse pour le compte de la Compagnie Dundee de chasse aux phoques et baleines (Dundee Seal and Whale Fishing Company). Il fut d'abord utilisé dans les mers du Nord et sa construction lui permit de résister au mauvais temps et aux glaces fréquentes dans ces parages. Cette solidité devait par la suite lui permettre de participer à des expéditions variées autour du globe.

Chasse à la baleine

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De 1876 à 1910, l’Aurora fit chaque année le voyage de Glasgow à Saint-Jean (Terre-Neuve, Canada) pour chasser le phoque et la baleine dans les eaux arctiques. Durant cette période il connut quelques péripéties remarquables. En 1884 l’Aurora tenta sans succès de sauver l'expédition Greely pour toucher l'argent de la récompense et en 1891 le navire sauva l'équipage du Polynia dont le bateau avait été coulé par les glaces.

L'expédition antarctique australasienne

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En 1910 le navire fut acheté par le géologue Douglas Mawson pour son expédition antarctique australasienne. L’Aurora transporta l'expédition en d'Hobart en Tasmanie jusqu'à l'île Macquarie qui avait été choisie comme base arrière des opérations de Mawson. Une fois la base installée, l'expédition reprit la mer pour la baie du Commonwealth en Antarctique, qu'elle atteignit le . Le bateau débarqua Mawson et son équipe à Cap Denison et l'équipage participa à la construction de la « cabane de Mawson » où l'expédition devait hiverner, puis l’Aurora reprit la route pour Hobart pour ne pas être piégé par la banquise durant l'hiver.

En , l’Aurora revint rechercher les membres de l'expédition mais découvrit que Douglas Mawson, Xavier Mertz, et Belgrave Ninnis étaient partis en expédition en traîneau et n'étaient toujours pas revenus. Le capitaine attendit leur retour mais le mouillage de mauvaise qualité et les vents extrêmement violents entraînèrent la rupture de la chaîne d'ancre. Fin janvier le navire dut abandonner l'expédition pour ne pas être bloqué pour l'hiver par les glaces. L’Aurora laissa à terre une équipe de 6 hommes avec d'amples provisions puis prit le large. Mawson, seul survivant de l'expédition en traîneau, arriva juste à temps pour voir l’Aurora disparaître à l'horizon.

L’Aurora revint dans la baie du Commonwealth le où il récupéra les sept hommes et retourna en Australie.

Expédition Endurance

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En 1914, sir Ernest Shackleton chargea l’Aurora de participer à la création de dépôts d'approvisionnement sur le futur parcours de l'expédition Impériale Transantarctique. Après avoir été retardé par la banquise dans le détroit de McMurdo, l’Aurora réussit à se frayer son chemin vers le sud et put déposer à terre en les équipes chargées de mettre en place les dépôts. L’Aurora se rendit ensuite dans la baie Discovery où il mouilla le et continua à décharger du ravitaillement.

Dérive de l'Aurora

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Carte montrant la dérive de l'Aurora.
  • La dérive de l’Aurora, sa libération puis sa retraite vers Port Chalmers.

En mai l’Aurora fut bloqué dans les glaces puis repoussé vers le large abandonnant les hommes qui étaient en train de mettre en place les dépôts. Le bateau ne put échapper aux glaces que le , date à laquelle il retourna à Port Chalmers en Nouvelle-Zélande pour effectuer des réparations, port qu'il atteignit le .

Sauvetage du groupe de la mer de Ross

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Après l'épopée légendaire de l'expédition de l’Endurance en mer de Weddell, Ernest Shackleton arriva en Nouvelle-Zélande en . On lui apprit que l'équipe de la mer de Ross était bloquée en Antarctique. L’Aurora ayant été réparé et après discussion avec le capitaine du navire, Shackleton embarqua et mit le cap sur l'île de Ross pour rapatrier ses hommes. Le , le bateau rencontra la glace près du cap Royds et se dirigea vers Cap Evans. Une semaine plus tard Shackleton et les 7 survivants de l'équipe de la mer de Ross, qui avaient pu être récupérés, reprenaient la direction de Wellington en Nouvelle-Zélande.

Disparition

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L’Aurora en 1914.

Sur le retour en Nouvelle-Zélande, le navire est vendu par Shackleton à un transporteur de charbon pour servir de vraquier. L'Aurora quitte Newcastle, en Nouvelle-Galles du Sud, le à destination d'Iquique au Chili et est officiellement porté disparu le [1],[Note 1]. Parmi les disparus, James Paton, le bosco du navire[2].

Les capitaines de l’Aurora

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Voici une liste partielle des capitaines de l’Aurora :

Liens externes

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Bibliographie

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  • (en) Lennard Bickel, Shackleton's Forgotten Men : The Untold Tragedy of the Endurance Epic, Londres, Pimlico Original, , 241 p. (ISBN 978-0-7126-6807-1).
  • (en) Kelly Tyler-Lewis, The Lost Men : The Harrowing Saga of Shackleton's Ross Sea Party, Londres, Bloomsbury Publications, , 384 p. (ISBN 978-0-7475-7972-4).

Notes et références

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  1. L'Aurora a probablement coulé en sautant sur une mine marine déposée par le SMS Wolf dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

Références

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  1. Bickel 2001, p. 236
  2. Tyler-Lewis 2007, p. 274