Benoît Schneckenburger
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Partis politiques | Parti socialiste (- Parti de gauche (depuis ) La France insoumise (depuis ) |
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Membre de | Association de financement de la formation politique La France insoumise (d) |
Directeur de thèse | |
Blog officiel | |
Distinction |
Benoît Schneckenburger, né le , est un essayiste, militant politique et politologue français.
Enseignant en philosophie, il est responsable du service d’ordre bénévole de Jean-Luc Mélenchon.
Biographie
[modifier | modifier le code]Benoît Schneckenburger naît en 1971[1] dans une famille de chrétiens de gauche. Son père travaille à la direction des ressources humaines de Renault, puis à la Cogéma. Sa mère, femme au foyer, est très investie dans les activités paroissiales[2].
Il est agrégé de philosophie[3] — il passe l'agrégation en autodidacte en se rendant tous les soirs à la bibliothèque après avoir quitté le parti socialiste en 1996[4] — et docteur en science politique (2011)[5]. Il a aussi étudié les mathématiques appliquées[2]. Il a été fonctionnaire territorial[4][Où ?] et est aujourd'hui enseignant en philosophie[6]. Il a enseigné au lycée parisien Turgot et à l'université Paris-VIII[7] ainsi qu'aux lycées Joseph-Marie Carriat et Edgar Quinet à Bourg-en-Bresse[8] pour les classes de terminale et de classe préparatoire aux grandes écoles option « économique et commerciale voie générale », qu'il quitte en 2020. Il est aujourd'hui professeur de philosophie en hypokhâgne au lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie[9].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Son premier geste politique est de porter au revers de son blouson un badge, la main de SOS Racisme. Il intègre le secrétariat national de SOS Racisme et fait ses débuts militants contre le projet de loi Devaquet (1986), et devient aussi membre des collectifs Jeunes libertaires[2]. Il se définit lui-même comme étant, à l'époque, un « militant d'extrême gauche ».
Côtoyant d'autres militants, il rencontre Jean-Luc Mélenchon au début des années 1990 au cours d'un collage d'affiche[10],[6] (« Alors c'est vous qui collez des affiches ? La semaine prochaine, vous écrirez des tracts »[11]), qui le séduit notamment par l'attention qu'il porte à la formation des militants. Il le suit au Parti socialiste en 1992[3].
En 1996, il défend les sans-papiers de l'église Saint-Bernard[7].
Il quitte le parti socialiste dès 1996, avant Jean-Luc Mélenchon, recherchant « une alternative à gauche »[6], et déçu par le manque de réactivité du parti socialiste après l'expulsion de trois cents étrangers sans papiers de l'église Saint-Bernard[12],[13]. Il rejoint le syndicalisme « interprofessionnel », car « on ne peut pas être groupusculaire »[12].
En 2008, il suit Mélenchon et participe à la fondation du Parti de gauche[7],[3], car il y voit « une perspective cohérente pour le mouvement social »[12]. Il devient ensuite le garde du corps bénévole de Jean-Luc Mélenchon. Il le raccompagne personnellement à son domicile dans les transports en commun[7], et gère aussi lors des meetings ou des défilés le service d'ordre et de sécurité, qui comporte au minimum 50 personnes pour les meetings et peut monter à 600 personnes lors d'un défilé, selon ses propres estimations. Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, déclare au sujet de Benoît Schneckenburger que même s'il est « un véritable intellectuel, il est prêt à toutes les tâches, même celles qui sont considérées comme les moins nobles. C’est assez fascinant[3],[6]. »
Benoît Schneckenburger est aussi responsable de l'école de formation des militants[13], dans laquelle, selon Le Point, il « organise et anime les cycles de réflexions collectives sur des sujets théoriques — intérêts de classe et intérêt général, progrès et décroissance, histoire du mouvement ouvrier…[12] »
Pour les municipales de 2014, il est candidat du Parti de gauche dans le 9e arrondissement de Paris. Il estime notamment que l'un des gros enjeux pour cet arrondissement est le logement, et qu'il faut « réquisitionner les logements vides et baisser le prix des loyers »[13]. En , le site du Parti de gauche indique que Schneckenburger est secrétaire national à la laïcité, à l'extrême droite et à l'antiracisme[14],[6]. Deux ans plus tard, il est en douzième position sur la liste de La France insoumise pour les élections européennes[15].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Ceinture noire de karaté[3] depuis 2002[2], il est pacsé[6].
Distinction
[modifier | modifier le code]- 2015 : chevalier dans l'ordre national du Mérite[16]
Idées
[modifier | modifier le code]En 2012, Benoît Schneckenburger publie Populisme, le fantasme des élites. Selon L'Obs, cet ouvrage s'attaque à l'accusation « Mélenchon est populiste », qui se trouve par exemple dans un dessin de Plantu dans le journal Le Monde faisant de Jean-Luc Mélenchon un jumeau de Marine Le Pen, présidente du Front national, elle aussi accusée de populisme.
Pour Schneckenburger, « l’accusation de populisme cache un déni de démocratie », un « refus que le peuple participe trop à la vie politique »[3]. Selon lui, « déjà Jean Bodin au XVIe siècle parlait de populace à mater à coups de bâton, il n'y a rien de nouveau aujourd'hui à utiliser le mot populisme comme une insulte[12]. » Il considère que la campagne référendaire sur le projet de Constitution européenne en 2005 a marqué un point de « bascule » :
« La haine contre le peuple qui s'est exprimée après le non montre à l'évidence que lorsqu'il décide démocratiquement, à l'issue d'un long débat public, contre les élites, c'est qu'il s'est trompé. »
Et aussi que « si l'on ne confond pas les aspirations populaires avec la démagogie et la xénophobie alors le populisme est l'autre nom de l'espoir démocratique. Il s'agit de redonner au peuple une image et une parole confisquées[17]. »
En 2014, deux ans après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, il critique la politique d'austérité du gouvernement, reproche au Parti communiste français de s'allier avec le Parti socialiste pour pratiquer une telle politique, et se désole que François Hollande ait pu faire une campagne sur « le changement c'est maintenant » pour gouverner de la sorte[13].
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Apprendre à philosopher avec Épicure, Paris, Éditions Ellipses, coll. « Apprendre à philosopher avec », , 183 p. (ISBN 978-2-7298-6431-6)
- Populisme : le fantasme des élites, Paris, Bruno Leprince, coll. « Politique à gauche », , 95 p. (ISBN 978-2-36488-013-9)
- Intelligence du matérialisme (préf. Jean-Luc Mélenchon), Noisy-le-Sec, L'Épervier, coll. « Pour aller plus loin », , 123 p. (ISBN 978-2-36194-020-1)
- Les Phrases choc de la philosophie commentées, Paris, Éditions Ellipses, , 222 p. (ISBN 978-2-340-01598-2)
- Insoumission Émancipation Laïcité, Bruno Leprince, coll. « Politique à gauche », (ISBN 978-2-36488-150-1)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notice BnF.
- de Kerangal 2015.
- Dryef 2011.
- « Benoît Schneckenburger, bodyguard de Mélenchon et prof de philo », sur lavoixdelain.fr (consulté le ).
- Sous la dir. de Gérard Mairet, Philosophie matérialiste et autonomie politique, le cas des matérialistes français du XVIIIe siècle : Julien Offray de La Mettrie et Claude-Adrien Helvétius : la quête du bonheur, déterminations matérialistes de la politique (thèse de doctorat en science politique), Paris, université Paris-VIII, , 325 p. (SUDOC 167041355).
- Hizzir 2017.
- Couvelaire 2012.
- « Benoît Schneckenburger: philosophe, garde du corps et candidat insoumis », sur Bourse Direct, (consulté le ).
- J-M Darier, « Bienvenue en lettres supérieures (hypokhâgne) au lycée Saint-Exupéry ! », sur prepamantes.fr, (consulté le ).
- « Benoît Schneckenburger, le garde du corps philosophe de Mélenchon », sur L'Obs (consulté le ).
- « PORTRAIT - Schneckenburger, la tête et les bras », sur Europe 1 (consulté le ).
- Grenapin 2012.
- Leroy 2014.
- « Le Secrétariat exécutif national (SEN) », sur Parti de gauche (consulté le ).
- « Benoît Schneckenburger : philosophe, garde du corps et candidat insoumis », sur Le Point, (consulté le ).
- Décret du portant promotion et nomination.
- Raphaëlle Besse Desmoulières, « “Populisme”, un mot à démonter ou à assumer », Le Monde, (lire en ligne).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Louise Couvelaire, « Le poids lourd et la fine plume », Le Monde, (lire en ligne)
- Zineb Dryef, « Benoît Schneckenburger, le garde du corps philosophe de Mélenchon », L'Obs, (lire en ligne)
- Antoine Grenapin et M.-C. Poncet, « L'homme à tout faire de Mélenchon », Le Point, (lire en ligne)
- Hamza Hizzir, « Qui est Benoît Schneckenburger, le garde du corps philosophe de Jean-Luc Mélenchon ? », LCI, (lire en ligne)
- Maylis de Kerangal, « En deçà du volcan », Libération, (lire en ligne)
- Martin Legros, « Benoît Schneckenburger. Gardien du corps politique », Philosophie magazine, (lire en ligne)
- Zoé Leroy, « Portrait de candidat: Benoît Schneckenburger, la tête la première », Le Daily Neuvième, (lire en ligne)
- Cédric Mathiot, « Est-il vrai que le garde du corps de Mélenchon est en place éligible sur la liste LFI aux européennes ? », Libération, (lire en ligne)
- M. Villeminot, « Benoît Schneckenburger, bodyguard de Mélenchon et prof de philo », Voix de l'Ain, (lire en ligne)
Liens externes
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