Bordeaux

Bordeaux
Vue de la place de la Bourse de Bordeaux qui se reflète sur le miroir d'eau, de nuit.
Vue du pont de pierre et de la Garonne.
Image du tramway de Bordeaux prenant une courbe.
Vue du Grand Théâtre illuminé.
Photo de la cité du vin prise depuis la rive droite. On aperçoit la Garonne.
Photo d'une rue animée du centre ville de Bordeaux.
Vue large de la ville éclairée de nuit, avec le pont Jacques Chaban-Delmas en fond.
De haut en bas et de gauche à droite : La place de la Bourse ; Le pont de pierre ; La place des Quinconces avec le tramway ; Le Grand-Théâtre de nuit ; La Cité du Vin vue de la Garonne ; La place Pey Berland avec la cathédrale Saint-André et la tour Pey-Berland ; Les quais de Bordeaux avec le pont Jacques-Chaban-Delmas.
Blason de Bordeaux
Blason
Bordeaux
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
(préfecture)
Département Gironde
(préfecture)
Métropole Bordeaux Métropole
(siège)
Arrondissement Arrondissement de Bordeaux
(chef-lieu)
Maire
Mandat
Pierre Hurmic (EELV)
2020-2026
Code postal 33000 Bordeaux Centre
33100 La Bastide
33200 Caudéran
33300 Bordeaux Maritime, Chartrons
33800 Bordeaux Sud, Nansouty, Saint-Augustin
Code commune 33063
Démographie
Gentilé Bordelais, Bordelaises
Population
municipale
261 804 hab. (2021 en augmentation de 4,84 % par rapport à 2015)
Densité 5 304 hab./km2
Population
agglomération
1 008 509 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 44° 50′ 16″ nord, 0° 34′ 46″ ouest
Altitude Min. 1 m
Max. 42 m
Superficie 49,36 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Bordeaux
(ville-centre)
Aire d'attraction Bordeaux
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Bordeaux-1,
Canton de Bordeaux-2,
Canton de Bordeaux-3,
Canton de Bordeaux-4 et
Canton de Bordeaux-5
(bureau centralisateur)
Législatives 1re circonscription,
2e circonscription et
3e circonscription de la Gironde
Localisation
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Bordeaux
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Bordeaux
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Bordeaux
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Bordeaux
Liens
Site web bordeaux.fr

Bordeaux (/bɔʁ.do/ Écouter[a]) est une commune française, préfecture et chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine, du département de la Gironde et le siège de Bordeaux Métropole.

Capitale durant deux siècles de la Gaule aquitaine, au sein de l'Empire romain, puis capitale du duché d'Aquitaine et de la Guyenne, sous souverainté anglaise puis française, elle est aujourd'hui l'une des plus grandes métropoles européennes. Au , elle est la neuvième commune de France avec 261 804 habitants et son unité urbaine est la sixième avec 1 008 509 habitants. La ville est également le cœur d'une métropole de 831 534 habitants (2021).

Située au carrefour de l'océan Atlantique, de la forêt des Landes et de l'estuaire de la Gironde, la position centrale de Bordeaux entre les itinéraires commerciaux, terrestres et fluviaux, au cœur d'une riche région viticole en a fait une des principales villes de France et d'Europe. Centre de commerce international dès le IIe siècle par la plantation de vignes romaines lors des conquêtes de l'Empire, elle accueille à la Renaissance un foyer intellectuel avec le collège de Guyenne. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle devient le premier port de France et le troisième de la traite atlantique. A la Révolution française, elle incarne avec les philosophes Montesquieu et Montaigne le siècle des Lumières. Enfin sous l’Empire, l’œuvre architecturale de l'intendant Tourny est inaugurée avec des palais, de riches abbayes et une cathédrale agrandie. Architecture néo-classique reprise par le préfet Haussmann pour la rénovation de Paris.

Capitale mondiale du vin par ses châteaux et vignobles prestigieux du Bordelais, la ville est considérée comme un centre de la gastronomie et du tourisme d'affaires pour l'organisation de congrès internationaux. Sa métropole est également un pôle stratégique du secteur aéronautique et spatial mais aussi militaire avec de nombreuses entreprises internationales telles que Dassault Aviation, ArianeGroup, Safran et Thales. Par ailleurs, la commune du Barp, entre Bordeaux et Arcachon, abrite l'un des deux seuls lasers mégajoule au monde.

Avec l'université de Bordeaux, la ville et sa métropole sont un important pôle d'enseignement supérieur et de recherche au niveau national et européen avec plus de 100 000 étudiants.

Bordeaux est une destination touristique internationale pour son patrimoine architectural et culturel d'exception regroupant plus de 400 monuments historiques, faisant de Bordeaux, après Paris, la ville qui détient le plus de monuments classés ou inscrits aux monuments historiques en France. Traversée par la Garonne et proche de la Côte d'Argent, la métropole des Lumières met en scène depuis le XVIIIe siècle ses façades blondes et dorées, ses cours prestigieux et places monumentales accompagnées de ses jardins à la française.

Bordeaux a également reçu de nombreux prix et classements d'organisations internationales, notamment en 1957 avec le prix de l'Europe, pour ses efforts dans la transmission de l'idéal européen. Depuis , il s'agit de la plus grande ville protégée au monde (1 810 hectares), avec l'inscription du Port de la Lune sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, pour son unité architecturale classique et néo-classique depuis le début du XVIIIe siècle représentant « un ensemble de biens culturels et naturels d'un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l'humanité. »

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Représentations cartographiques de la commune
Carte
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte topographique
Avec les communes environnantes
Avec les communes environnantes
Carte de la position de Bordeaux par rapport au département de la Gironde.
Carte de la position de Bordeaux par rapport au département de la Gironde.
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes ; 5 : carte de la position de Bordeaux par rapport au département de la Gironde.

Située en plein cœur du bassin aquitain, la commune de Bordeaux se trouve dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine[1],[2]. La commune est par ailleurs ville-centre du bassin de vie.

L'unité urbaine de Bordeaux comprend 73 communes au [3].

L'aire d'attraction de l'agglomération Bordelaise comprend 275 communes, ce qui en fait la 6e aire d'attraction du pays[4].

Bordeaux est distante de 50 km de la côte atlantique (Lacanau-Océan), avec les sites touristiques du bassin d'Arcachon comme la dune du Pilat ou le Cap Ferret (65 km) ou Royan (90 km).

Les communes les plus proches[b] sont[5] : Le Bouscat (3,4 km), Talence (3,4 km), Bègles (4,1 km), Floirac (4,2 km), Cenon (4,3 km), Mérignac (5,2 km), Pessac (5,5 km), Bruges (5,6 km).

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de 12 communes :

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

La commune se situe au nord-ouest du Bassin aquitain, un vaste bassin sédimentaire composé localement d'un empilement de roches sédimentaires d'origine marine et lacustre (dépôts carbonatés) et fluviatiles (dépôts détritiques issus de l’érosion d'anciennes chaînes de montagnes). Le bassin d'Aquitaine est un bassin du type avant-pays très asymétrique. Son endroit le plus profond avec 11 000 mètres est situé à proximité de la faille nord-pyrénéenne. L'isobathe de 2 000 mètres de profondeur suit à peu près la Garonne et divise le bassin en deux parties. La partie au nord, appelée Plateau d'Aquitaine, est une plate-forme peu profonde avec des sédiments réduits et légèrement plissés et faillés, elle diffère de la partie méridionale qui est beaucoup plus profonde et plissée. Elle montre une subsidence très forte dès le Trias inférieur. La déformation croît vers le sud en direction de la faille nord-pyrénéenne, en plus il s'y ajoute le diapirisme halocinétique[7].

Le calcaire à Astéries constitue le substratum géologique de la commune. C'est une roche marno-calcaire d'origine marine âgée du Rupélien (de −33,9 à −27,82 millions d’années). Il doit son nom aux innombrables petits « osselets » constitutifs des bras d’étoiles de mer du genre Asterias. Son origine marine est attestée par la présence de fossiles : huîtres, coraux, osselets d'étoiles de mer, ainsi que par ses plans de stratification obliques[8]. Son aspect est jaunâtre, elle est poreuse et friable. La formation des « Calcaires à Astéries » (hydrogéologie) désigne l'entité des « calcaires, faluns et grès de l’Oligocène », système aquifère situé de part et d'autre de la Garonne[9].

La superficie de la commune est de 49,36 km2. Son altitude varie de 1 à 42 mètres[10].

Paysages[modifier | modifier le code]

4 cartes topographiques de Bordeaux.
Topographie de Bordeaux.

Bordeaux est à l'intersection de deux plateaux, séparés par la Garonne. À l'est, l'Entre-deux-Mers, avec un relief vallonné, et à l'ouest, le plateau des Landes, caractérisé par sa planéité[11].

La rive gauche de la Garonne, où se situe la plus grande partie de la ville de Bordeaux, se compose de grandes plaines, souvent marécageuses, comme au nord, vers Bordeaux Lac[12]. Bien qu'il y ait quelques collines, l'altitude moyenne de la rive gauche reste faible[13]. Ces plaines sont formées de sédiments et le sous-sol est principalement composé de gravier[14],[15]. L'ouest de l'agglomération empiète sur la plaine sableuse des Landes. Les sols y sont perméables à l'eau et stockent facilement la chaleur[16]. Ces sols sont parfaitement adaptés à la pratique de la viticulture. La ville de Bordeaux est située entre le Médoc (en aval) et les Graves (en amont) qui sont semblables sur le plan géologique.

La rive droite de la Garonne est différente, puisque l'on passe presque directement de la plaine à un plateau calcaire[17]. L'altitude s'élève alors de façon abrupte à près de 90 mètres. C'est sur ce même plateau, à environ 40 kilomètres de Bordeaux, que se situent des appellations viticoles mondialement connues comme Saint-Émilion, Pomerol et Fronsac.

De manière plus globale, les sols aux alentours de Bordeaux sont relativement humides, en particulier dans l'Entre-deux-Mers[18].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Grands fleuves et rivières[modifier | modifier le code]

La ville de Bordeaux est traversée par la Garonne[19]. Elle sépare la rive gauche et la rive droite de la ville par une largeur de 450 mètres[c]. C'est la forme de croissant que dessine ce fleuve qui vaut à la ville le surnom de « port de la Lune »[20]. La Garonne à Bordeaux est traversée par sept ponts, du nord au sud : le pont d'Aquitaine, le pont Jacques-Chaban-Delmas, le pont de pierre, le pont Saint-Jean, le pont ferroviaire, la passerelle Eiffel et le pont François-Mitterrand (hors commune). Un huitième pont est en construction, le pont Simone-Veil.

Photographie de la Garonne. On aperçoit la ville illuminée et le pont Jacques Chaban-Delmas.
La Garonne à Bordeaux, vue depuis Lormont, sur la rive droite.

Le grand port maritime de Bordeaux est accessible aux navires de haute mer, il est notamment utilisé par les navires de croisière. Le port de la Lune est utilisé principalement pour l'activité touristique, le reste des activités du port de Bordeaux ayant été transféré sur différents sites, plus en aval, sur la Garonne et la Gironde.

Le dernier pont en aval sur la Garonne est le pont d'Aquitaine. Au-delà, la Garonne, puis l'estuaire de la Gironde, ne sont franchissables que par deux bacs : l'un qui relie Lamarque à Blaye, l'autre Le Verdon à Royan[21].

Au Nord de la ville, le lac de Bordeaux constitue le principal lac artificiel de la métropole. Sa construction s'achève en 1990, pour une surface de 1,4 km2[22]. Le lac est situé à moitié entre la commune de Bordeaux et celle de Bruges. Il est possible de s'y baigner[23] et d'y pratiquer certaines activités nautiques.

Petits cours d'eau[modifier | modifier le code]

Vue très large de Bordeaux. On aperçoit les deux rives de la ville et la Garonne la traversant en formant une courbe.
La Garonne à Bordeaux, vue du ciel en 2019.

Peu de cours d'eau traversent la ville. Le Peugue est le principal et le fait d'est en ouest de manière souterraine[24]. D'une longueur de 14 kilomètres, il prend sa source dans la commune de Pessac, à 51 mètres d'altitude[25] au lieu-dit « bois des sources du Peugue »[26]. Son cours sert de frontière entre Mérignac et Pessac[27]. Il partage une partie de son trajet avec la Devèze, qu'il finit par rejoindre avant de se jeter dans la Garonne[28].

Au Sud de la ville, le ruisseau d'Ars est une rivière canalisée mesurant 10 kilomètres. Il prend sa source à Pessac, à partir du ruisseau du Serpent[29].

Au Nord de la ville, le cours d'eau de La Jallère prend sa source à Blanquefort pour finir dans la Garonne. Sa longueur totale est de 7 kilomètres[30].

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat de la Gironde, de type océanique aquitain, codé « Cfb » selon la classification de Köppen, se caractérise à Bordeaux par des hivers doux et des étés chauds. Les précipitations sont fréquentes et réparties tout au long de l'année avec 929,1 mm d'eau et environ 111 jours pluvieux par an[31]. Le record de précipitations sur 24 heures enregistré à Bordeaux date du avec 137,9 mm[32].

L'hiver est doux en raison de sa proximité avec l'océan, et notamment le Golfe de Gascogne, qui joue un rôle de régulateur thermique[33]. Malgré certains épisodes de grand froid[34], la neige est rare, elle ne tombe pas plus de deux fois pendant l'hiver et ne tient que brièvement au sol. Il se peut qu'il ne neige pas durant toute une année voire plus[35].

Les températures moyennes sont de 6,8 °C en janvier et de 21,6 °C en août avec une moyenne annuelle de 14 °C. Bordeaux connaît en moyenne 28,2 jours en été où les températures dépassent les 30 °C. Le record de température est atteint le avec 41,2 °C. Bordeaux bénéficie d'un ensoleillement élevé dépassant 2 000 heures de soleil par an[32].

Comme une grande partie de la France, Bordeaux a un climat océanique classé Cfb selon la classification de Köppen, c'est-à-dire tempéré chaud[36].

Statistiques 1991-2020 et records établis sur la période du 01−11−1920 au 02−08−2023
Station BORDEAUX-MERIGNAC (33) Alt: 47m 44° 49′ 50″ N, 0° 41′ 28″ O
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,7 3,6 5,8 8 11,4 14,6 16,2 16,3 13,3 10,7 6,7 4,4 9,6
Température moyenne (°C) 7,1 7,8 10,7 13 16,6 19,8 21,7 21,9 18,8 15,2 10,4 7,7 14,2
Température maximale moyenne (°C) 10,5 12 15,5 18 21,7 25 27,1 27,6 24,2 19,6 14,1 11 18,9
Record de froid (°C)
date du record
−16,4
16.1985
−14,8
15.1956
−9,9
06.1971
−5,3
07.1929
−1,8
01.1938
2,5
03.1938
5,2
11.1938
4,7
31.1938
−1,8
24.1928
−5,3
08.1936
−7,3
20.1985
−13,4
21.1938
−16,4
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
20,8
01.2022
26,2
21.1926
27,7
25.1981
31,1
30.2005
35,4
29.1922
40,5
18.2022
41,2
23.2019
40,7
04.2003
37,5
12.2022
33,2
02.2023
26,7
08.2015
22,5
16.1989
41,2
2019
Ensoleillement (h) 89,8 117,4 170,2 186 220,8 237,7 256 248,8 208,8 150,3 100 84,1 2 069,8
Précipitations (mm) 86,9 66,9 63,3 75,6 71,1 70,4 48,6 56,7 81,2 83,3 114,5 106,4 924,9
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 12,2 10,1 10,7 11,2 10 8,3 7,1 7 9,3 10,7 13,3 12,7 122,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 5,8 4,7 4,8 5,3 4,6 4,4 2,9 3,2 4,6 5,4 7,4 6,8 59,9
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 3 2,2 1,8 2,3 2,3 2,3 1,3 1,6 2,7 2,5 4,4 3,9 30,3
Source : [MétéoFrance] « Fiche 33281001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/08/2023 dans l'état de la base


Ville Ensoleillement
(h/an)
Pluie
(mm/an)
Pluie
(j/an)
Neige
(j/an)
Orage
(j/an)
Brouillard
(j/an)
Médiane nationale 1 852 835 Non connu 16 25 50
Bordeaux 2 035 944 111 2 32 78
Paris 1 662 637 111 12 17 8
Nice 2 724 733 61 1 27 1
Strasbourg 1 693 665 114 26 28 51
Brest 1 530 1 210 159 7 12 76
Sources[37],[31],[38],[39],[40] :

Milieux naturels et biodiversité[modifier | modifier le code]

Photographie d'un panneau signalant l'entrée dans la réserve naturelle nationale des marais de Bruges.
La réserve naturelle nationale des marais de Bruges.

Les principaux milieux naturels au sein de la ville se composent de quelques prairies, de deux plans d'eau avec le Lac de Bordeaux et les bassins à flot au nord et de marécages longeant la Garonne. Cette dernière est, depuis le pour une surface de 6 684 ha, protégée par le programme Natura 2000[41],[42].

Plusieurs espaces naturels de la commune et de ses alentours sont aussi protégés[43], parmi-eux, les marais de Bruges, depuis le pour une surface de 192,0 ha, par décision préfectorale[44]. La diversité de biotopes du marais est synonyme de grande richesse écologique, notamment en ce qui concerne les espèces de la faune et de la flore. Plus de 4 000 espèces d’animaux et de plantes ont ainsi été recensées dans le périmètre de cette réserve naturelle. Selon la saison, on peut régulièrement observer la Cigogne blanche, le Milan noir, le Héron cendré, la Sarcelle d'hiver, la Cistude d'Europe, le Cuivré des marais, l’euphorbe des marais, le Jonc fleuri… Cette réserve naturelle représente également un habitat favorable pour le Vison d'Europe, mustélidé très rare et menacé d’extinction[45]. Dernier vaste marais aux portes de Bordeaux et de la Forêt des Landes, la réserve naturelle des Marais de Bruges représente une relique des anciens « grands marais de Bordeaux » qui s'étendaient, jadis, sur plus d'un millier d'hectares et comprenaient une zone maraîchère et des parties basses inondées à plusieurs reprises dans l'année[46].

Le réseau hydrographique de la Jalle, depuis le pour une surface de 1 631 ha, est inscrit au programme de la ZNIEFF[47]. Le site contient une mosaïque de paysages et d’habitats. On y rencontre des prairies humides, du bocage, des étangs, des forêts de feuillus et un chevelu de cours d’eau dénommés dans le Médoc « Jalles »[45],[48].

Enfin, cinq sites archéologiques, dont l'auditorium de Bordeaux et la cité judiciaire sont inscrits à la protection des sites archéozoologiques et archéobotaniques[49].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Bordeaux est une commune urbaine. Elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[d],[50],[51],[52]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux, une agglomération intra-départementale regroupant 73 communes[53] et 1 008 509 habitants en 2021, dont elle est ville-centre. L'agglomération de Bordeaux est la sixième plus importante de la France par la population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française) et Toulouse[54],[55].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe 275 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[56],[57].

À l’échelle européenne, la métropole bordelaise est classée dans les « pôles régionaux supérieurs » par une étude de l’Insee Nouvelle-Aquitaine publiée en 2020, comme Toulouse et Nantes, ou Lyon et Lille dont la métropole a une population supérieure[58]. Sur ce critère, elle est positionnée dans un groupe de 15 métropoles européennes (parmi 109 étudiées avec les mêmes critères) : Aarhus, Vilnius, Eindhoven, Séville, Bilbao, Cardiff, Édimbourg, Glasgow, Bristol, Newcastle et les villes françaises citées précédemment.

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols de Bordeaux.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (83,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante[59],[60] :

Détail de l'occupation des sols entre 1990 et 2018 de la ville de Bordeaux[59],[f].
Année 1990 2000 2006 2012 2018
Tissu urbain continu 30,00 % 30,00 % 30,25 % 29,71 % 29,71 %
Tissu urbain discontinu 19,53 % 19,35 % 19,35 % 19,26 % 19,94 %
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques 21,47 % 20,98 % 20,77 % 22,29 % 22,77 %
Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés 3,59 % 3,59 % 3,59 % 3,94 % 3,82 %
Chantiers 0,00 % 0,00 % 0,00 % 0,69 % 0,00 %
Espaces verts urbains 0,00 % 0,00 % 0,00 % 0,57 % 0,57 %
Equipements sportifs et de loisirs 8,46 % 8,46 % 8,46 % 6,69 % 6,98 %
Terres arables hors périmètres d'irrigation 0,05 % 0,47 % 0,47 % 0,89 % 0,89 %
Prairies et autres surfaces toujours en herbe à usage agricole 1,91 % 4,77 % 4,73 % 3,33 % 2,68 %
Systèmes culturaux et parcellaires complexes 2,61 % 0,00 % 0,00 % 0,00 % 0,00 %
Forêts de conifères 0,02 % 0,00 % 0,00 % 0,00 % 0,00 %
Landes et broussailles 0,00 % 0,02 % 0,02 % 0,02 % 0,02 %
Marais intérieurs 1,04 % 1,04 % 1,04 % 1,30 % 1,30 %
Cours et voies d'eau 9,14 % 9,14 % 9,14 % 9,14 % 9,14 %
Plans d'eau 2,18 % 2,18 % 2,18 % 2,18 % 2,18 %
Total 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Carte
Quartiers de Bordeaux :
  • Bordeaux Centre
  • Bordeaux Maritime
  • Bordeaux Sud
  • Chartrons - Grand Parc - Jardin Public
  • Caudéran
  • La Bastide
  • Nansouty - Saint-Genès
  • Saint Augustin - Tauzin - Alphonse Dupeux

L’agglomération bordelaise s’est développée à un rythme rapide, du fait d’un fort étalement urbain principalement vers l'ouest. En particulier, au XXe siècle, où l'aéroport de Bordeaux-Mérignac est encerclé par l'urbanisation croissante[61]. Cet étalement est notamment lié au fait que les habitations de l’agglomération bordelaise excèdent rarement deux, voire trois niveaux, y compris dans les faubourgs proches du centre-ville.

La ville de Bordeaux est divisée en huit quartiers administratifs[62] avec un maire adjoint et un conseil de quartier. Ces 8 quartiers formels sont en réalité chacun composés de plusieurs quartiers informels.

Bordeaux Centre[modifier | modifier le code]

La vieille ville de Bordeaux est la partie située à l'intérieur des anciens murs de la ville, qui correspondent aujourd'hui aux cours de Verdun, Georges Clemenceau, place Gambetta, cours d'Albret, cours Aristide-Briand, place de la Victoire, et cours de la Marne. À l'est, la vieille ville est délimitée par la Garonne. Au Moyen Âge, deux portes permettaient l'entrée dans la ville : la porte Cailhau et la porte Saint-Éloi, dite de la Grosse Cloche[63].

La rue Sainte-Catherine, rue piétonnière de près de 1 300 mètres, relie la place de la Comédie (Grand-Théâtre) et la place de la Victoire, caractérisée par une activité étudiante importante. Il s'agit de la plus longue rue piétonne d'Europe[64]. La rue Sainte-Catherine et les quartiers situés à l'ouest de celle-ci sont très commerçants. À l'est de la rue, jusqu'aux quais, se situent des quartiers plus résidentiels.

Bordeaux Maritime[modifier | modifier le code]

Bassins à flot.
Bassins à flot
Photographie de la cité du vin et de la Garonne en avant plan.
La Cité du vin.

Sur la rive gauche, au nord de la ville, se situent les quartiers de Bordeaux Lac et de Bacalan. La construction du quartier de Bordeaux Lac fut entreprise par la municipalité dirigée par Jacques Chaban-Delmas, après l'assèchement de marais et la création d'un lac artificiel[65]. Ce quartier, dessiné par l'architecte-urbaniste Xavier Arsène-Henry[66], accueille des tours de logements, quelques bureaux et des centres commerciaux, le parc des expositions et le palais des congrès, le casino-théâtre, des espaces verts (parc floral et bois de Bordeaux), de très nombreux équipements sportifs (le stade Matmut Atlantique, le vélodrome, un golf, un karting, etc.), le pont d'Aquitaine, un camping, et l'écoquartier Ginko.

Le quartier de Bacalan accueille le port de plaisance de Bordeaux au sein de l'ancienne zone portuaire des bassins à flot (construits avec du granite rose de l'Aber-Ildut[67]). Là aussi, l'arrivée du tramway et la restructuration du quartier et des anciens hangars concourent à le modifier en profondeur notamment par l'arrivée de la Cité du Vin[68]. De plus, le Grand port maritime de Bordeaux contribue au dynamisme économique du quartier à travers l'implantation de 70 000 m2 consacrés aux commerces, au tertiaire et au nautisme. Enfin, le port de plaisance de Bordeaux a été repensé et développé avec la mise en place de 9 pontons pour accueillir plus de 300 bateaux, voiliers et yachts[69],[70],[71].

Sont également situés à Bacalan le pont Jacques-Chaban-Delmas qui relie ce quartier à celui de La Bastide, la base sous-marine devenue lieu d'expositions, les Bassins de Lumières (centre d'art numérique), les Vivres de l'Art (pôle culturel), la sculpture Le vaisseau spatial de Suzanne Treister, le multiplexe UGC Ciné Cité Bassins à Flot, les halles de Bacalan et l'école du cirque.

Bordeaux Sud[modifier | modifier le code]

La partie la plus centrale du quartier sud est le quartier Saint-Michel, un secteur du centre ancien construit autour de l'imposante basilique de style gothique du même nom dont le clocher, un campanile indépendant, est l'un des plus hauts de France. Il jouxte le quartier Capucins-Victoire qui doit son nom à la place de la Victoire et au marché des Capucins. Ce marché couvert, dont les origines remontent au XVIIIe siècle, a été un marché aux bestiaux puis un marché de gros avant d'être remplacé dans ce rôle par le marché d'intérêt national de Brienne, créé en 1963 en périphérie sud-est[72],[73]. Le secteur de la Victoire abrite aussi le campus historique de l'Université de Bordeaux[74].

Plus loin du centre, le futur quartier Bordeaux-Euratlantique est un projet de réhabilitation urbaine construit autour de la gare Saint-Jean. Il prévoit d'exploiter la LGV Sud Europe Atlantique, inaugurée en , en rénovant la gare et en créant un nouveau quartier d'affaires. Sur 738 hectares dont 386 à Bordeaux (le reste à Bègles et Floirac), le projet prévoit 2 500 000 m2 de constructions dont la moitié de logements, 40 000 nouveaux habitants et 30 000 emplois. Il est reconnu Opération d'intérêt national par l’État et s’inscrit dans l'ensemble de projets Bordeaux 2030[75].

Chartrons - Grand Parc - Jardin Public[modifier | modifier le code]

Photographie du quartier des Chartrons, avec ses bâtiments anciens séparés par des rues étroites.
Les Chartrons et l'église Saint-Louis.

Le quartier des Chartrons doit soit nom au couvent des Chartreux fondé en 1377, lors de la guerre de Cent Ans, par des chartreux du Périgord venus se réfugier dans ce quartier marécageux[76]. L’intendant Tourny relie les Chartrons à la ville par une promenade (l'actuel cours Xavier-Arnozan), et une grande allée (l'actuel cours de Verdun), et a fait construire des demeures de style Louis XV et de style Louis XVI, par les frères Laclotte, ainsi que le jardin public[77]. La rénovation actuelle des quais du quartier des Chartrons et l'arrivée du tramway B dans ce quartier ont entraîné une augmentation importante du prix de l'immobilier[78],[79].

Le quartier Saint-Seurin, du nom de la basilique Saint-Seurin, est situé au nord-ouest et construit autour du palais Gallien. Ce quartier et le quartier des Chartrons accueillent de nombreux consulats[80].

Le quartier du Grand Parc, au nord du quartier Saint-Seurin, est un quartier récent composé de plusieurs grands ensembles[81]. Depuis 2011, ce dernier est au cœur d'un projet urbain visant à « valoriser le quartier »[82]. La salle des fêtes du Grand Parc fut un haut lieu de la scène bordelaise des années 1970-1990. Fermée durant plus de vingt ans, elle a rouvert en après réhabilitation à l'identique.

Caudéran[modifier | modifier le code]

Photomontage de plusieurs vues de Caudéran. On aperçoit des rues végétalisées et des bâtiments anciens. Une image présente deux gratte-ciels noirs.
Le quartier de Caudéran. La place du Monument, la mairie, l'église Saint-Amand, la cité administrative et le parc bordelais.

À l'ouest se situe Caudéran. Le nom viendrait du gascon Coy (chauve). Caudéran fut, au début du Xe siècle, le surnom héréditaire d'une branche illustre de la famille Duvigneau du domaine de Certes (XVIe siècle) du bassin d'Arcachon[83].

Cette ancienne commune de l'agglomération a fusionné avec Bordeaux le et constitue maintenant le quartier le plus vaste et le plus peuplé de la ville[84],[85]. Cette fusion a permis l'extension de Bordeaux vers l'ouest. La cité administrative et le Parc bordelais, un des principaux espaces verts de la ville, se situent dans ce quartier[86],[87].

La Bastide[modifier | modifier le code]

Vue du quartier de La Bastide depuis la flèche Saint-Michel
Vue du quartier de La Bastide depuis la flèche Saint-Michel.

La rive droite de Bordeaux, composée des quartiers de La Bastide et de la Benauge, s'est longtemps développée loin du regard des urbanistes de la rive gauche, et de manière plus anarchique. Avec l'inauguration en 1822 du pont de pierre, l'urbanisation progresse rapidement, avec l'implantation de la gare d'Orléans et de nombreuses usines. En 1865 la Bastide est annexée par Bordeaux, et attire une population largement ouvrière[88].

En 2000, le maire, Alain Juppé, lance le projet d’un nouveau quartier avec des logements, un jardin botanique, une université, des écoles, l’école de la fondation Nicolas-Hulot, un cinéma multiplexe (Mégarama), un ponton pour accueillir les bateaux, ainsi que des espaces publics (parc des Berges). En 2005, est inauguré Le Lion de Veilhan, une statue de lion couleur bleu clair, place de Stalingrad[89].

En une quinzaine d'années, l'arrivée du tramway, ainsi que des programmes de rénovation urbaine importants dont le pont Jacques-Chaban-Delmas qui relie La Bastide à Bacalan ont modifié le visage de la Bastide, qui attire de plus en plus de monde : Darwin autour de l'ancienne caserne Niel, le programme Bordeaux-Euratlantique, l'implantation des Archives municipales et métropolitaines sur l'ancien site de la halle des Magasins généraux, la présence des locaux du journal Sud Ouest, de TV7 Bordeaux et du siège France Bleu Gironde[90].

L'église Sainte-Marie, la maison cantonale, la caserne de la Benauge sont quelques monuments visibles à La Bastide.

Nansouty - Saint-Genès[modifier | modifier le code]

Au sud-ouest, le quartier Saint-Genès abrite une population aisée, voire bourgeoise. Au sud (Nansouty, Barrière de Toulouse, Saint-Jean Belcieretc.) vit une population aux revenus plus modestes[91]. Les secteurs Gare-Saint-Jean et Belcier (sur lesquels on trouve des zones industrielles) sont au cœur du projet Bordeaux-Euratlantique et subissent de nombreuses transformations, avec notamment la création de nouveaux équipements[92].

Nansouty et Saint-Genès, avec une forte densité scolaire et un axe routier (cours de la Somme et cours de l'Argonne) direct entre les boulevards et la place de la Victoire, gardent un cachet qui rend leurs échoppes très prisées. D'une manière générale, que ce soit dans la vieille ville ou dans les anciens faubourgs, la partie sud de Bordeaux accueille une population plus populaire que celle des quartiers nord (liés aux commerces et négoce)[91].

Saint-Augustin - Tauzin - Alphonse Dupeux[modifier | modifier le code]

Au sud-ouest de la ville, Saint-Augustin accueille une population de la classe moyenne supérieure. On y trouve le stade Chaban-Delmas et le complexe sportif du parc Lescure, l'hôpital Pellegrin (CHU de Bordeaux) et la faculté de médecine de l'université de Bordeaux)[93],[94].

Logement[modifier | modifier le code]

La ville de Bordeaux comptait 159 602 logements en 2018, selon l'INSEE dont 87,9 % de résidences principales, 5,2 % de résidences secondaires et 6,9 % de logements vacants[95].

Depuis une dizaine d'années, la métropole a vu son nombre de logements augmenter grâce aux nombreuses opérations immobilières et au développement de la ville. Ainsi, Bordeaux comptait 148 618 logements en 2013 et 143 174 en 2008, soit une augmentation de 11,5 % en 10 ans[96],[97],[98].

31,7 % des logements sont occupés par des propriétaires à Bordeaux, un chiffre stable depuis 2008. En comparaison, la moyenne de l'unité urbaine de Bordeaux est de 47,1 %, celle du département de la Gironde est de 54,7 %[g]. Ainsi, Bordeaux est une des grandes villes de France comptant le taux de propriétaires le moins élevé[99],[h].

En 2017, Bordeaux est la 16e ville de France par nombre de logements suroccupés, avec 6 287 résidences principales (hors studio) en suroccupation[100],[101].

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Infrastructures routières[modifier | modifier le code]
Carte des routes ceinturant Bordeaux :
  • Rocade
  • Boulevards
  • Autres axes inclus dans le projet de réaménagement des boulevards
  • Ceinture des cours
  • Pont Jacques-Chaban-Delmas
  • Pont Simone-Veil
  • Boulevard Aliénor d'Aquitaine (au nord) et ex-A631 (au sud)

Bordeaux est un nœud routier et autoroutier important de la côte Atlantique, c’est notamment un passage obligé pour se rendre de Paris et de l'Europe du Nord à la façade atlantique de l'Espagne. La ville est reliée à Paris par l'autoroute A10, à Libourne et Lyon par l'A89, à Toulouse par l'A62, à Mont-de-Marsan par l'A65 et à Bayonne et l'Espagne par l'A63[102].

Bordeaux est équipé d'une ceinture périphérique communément nommée « rocade de Bordeaux ». Longue de 45 km, la rocade bordelaise constitue la ceinture périphérique la plus longue de France[103]. Elle est constituée de l'autoroute A630, section des routes européennes 05 et 70, sur la rive gauche de la Garonne (rocade ouest), et de la route nationale 230 sur la rive droite (rocade est). Elle se situe dans le prolongement de l'autoroute A10 et à l'intersection des autoroutes A89 (via la route nationale 89), A631, A62 et A63. Elle est à 2 × 3 voies sur tout son tracé depuis le 6 mai 2023, après des travaux démarrés en 2009[104]. Une trentaine de panneaux à messages variables informent en temps réel les automobilistes des temps de parcours vers différents points névralgiques de la métropole ainsi que des éventuels bouchons ou incidents. La vitesse maximale est de 90 km/h et de 80 km/h pour les poids lourds[105].

Le centre-ville est ceinturé par les boulevards de Bordeaux qui entourent la ville historique en formant jusqu'aux quais une boucle suivant celle de la Garonne. Ils sont ponctués par les barrières où étaient situés les postes d'octroi aux différentes entrées dans la ville à l'époque[106].

Franchissement de la Garonne[modifier | modifier le code]
Photographie aérienne du pont de Pierre et de la Passerelle Eiffel. En avant plan, on distingue des arbres aux couleurs rougeatres.
Le pont de pierre et la passerelle Eiffel.

Depuis sa réalisation en 1821, le pont de pierre a permis le désenclavement de la ville. En particulier, le pont de pierre a permis d'intégrer la rive droite à la ville, historiquement uniquement présente sur la rive gauche de la Garonne[107]. La passerelle Eiffel, pont métallique ferroviaire, est construite entre 1858 et 1860[108]. La construction d'un pont transbordeur commence en 1910 mais il n'est jamais achevé[109].

Photographie du pont Jacques Chaban-Delmas de nuit. La nuit est éclairée par le pont, qui reflète des couleurs violettes dans l'eau de la Garonne.
Le pont Jacques-Chaban-Delmas, au nord de Bordeaux.

Le , le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, prend la décision de construire un pont suspendu au nord de la ville. Le ministre des travaux publics, Robert Buron, pose la première pierre le . Le , le pont d'Aquitaine, réalisé entre Bordeaux et Lormont, est ouvert[110].

En 1965, le pont Saint-Jean est également mis en service, après deux ans de travaux[111]. En 1993, c'est le pont François-Mitterrand qui est ouvert afin de relier la rocade bordelaise[112]. En 2008, un nouveau pont ferroviaire se substitue à la passerelle Eiffel[113]. L'objectif est de supprimer le bouchon ferroviaire de Bordeaux et de préparer les infrastructures à l'arrivée de la LGV Sud Europe Atlantique[114]. La passerelle est conservée compte tenu de son intérêt architectural et historique[115]. La passerelle Eiffel est rendue piétonne en 2023[116].

Le , le pont levant Jacques-Chaban-Delmas est inauguré par le président de la République François Hollande[117]. Ce pont vient relier les quartiers de Bacalan sur la rive gauche, et de La Bastide sur la rive droite.

Le pont Simone-Veil permet en 2024, un franchissement sud de la Garonne intégré au projet Bordeaux-Euratlantique[118].

Transports[modifier | modifier le code]

Transports en commun[modifier | modifier le code]
Logo de TBM. Les trois lettres sont respectivement verte, bleu et rose.
Logo de Transports Bordeaux Métropole.
Photographie d'un tramway passant devant le Grand Théâtre et ses colonnes de pierre.
Un tramway place des Quinconces.

Bordeaux et sa métropole possèdent un important réseau de transport en commun. Le réseau est regroupé depuis 2016 sous l'appellation Transports Bordeaux Métropole abrégé en TBM qui remplace l'ancien nom « Tram et bus de la CUB » abrégé en TBC. Ce réseau est exploité par la société Keolis Bordeaux Métropole, filiale du groupe Keolis qui gère le réseau par un contrat de délégation de service public[119].

La création du réseau de tramway s'est accompagnée d'un projet d'urbanisme ayant complètement transformé Bordeaux[120]. La circulation automobile a été limitée dans le centre de la ville, lequel a été rénové en profondeur. Des travaux d'embellissement, comme les aménagements le long des quais, et la priorité donnée aux piétons ont rendu son attractivité à la ville avec des impacts importants sur le plan du logement et du tourisme[121]. Le réseau a largement structuré la croissance urbaine qui s'est concentrée le long des nouvelles lignes de tramway.

Photographie d'un bus de la ligne no 1 stationné devant la Gare de Bordeaux.
Un bus TBM devant la gare St-Jean.

Le réseau est composé de[122],[123],[124],[125],[126] :

Ce réseau dessert les 28 communes de Bordeaux Métropole de h à h du matin (h en fin de semaine).

Voies cyclables[modifier | modifier le code]
Photographie d'une station de VCub. Les vélos bleus et rouges sont alignés devant l'imposante cité du vin.
Une station VCub proche de la Cité du Vin.

La ville possède un réseau qui dépasse les 200 km de pistes et bandes cyclables[127]. Tous les ponts sur la Garonne (dont ceux de la rocade) en sont munis. Le Copenhagenize index, qui établit un classement des villes du monde les plus accueillantes pour les déplacements à vélo, classait Bordeaux en 5e position en 2013, 7e position en 2015, puis 6e position en 2017 et 2019[128]. Le maintien de cette position en 2019 est justifié notamment par la fermeture du pont de pierre aux voitures et à une forte politique volontariste en faveur du vélo[129].

L'EuroVelo 3 (« la Scandibérique ») (5 122 km) passe par Bordeaux puis rejoint l’EuroVelo 1 à Bayonne[130],[131].

La Voie Verte de Bordeaux à Lacanau-Océan, réalisée sur l'ancienne voie ferrée, commence au nord de Bordeaux, avec un accès direct depuis le centre-ville, traverse l’agglomération, puis se poursuit jusqu'à Lacanau-Océan[132].

Une journée sans voiture, « dimanche à Bordeaux », se déroule chaque premier dimanche du mois (sauf en août) dans tous les quartiers de la ville, avec pour objectif, entre autres, de favoriser les déplacements à vélo[133].

Un système de vélos en libre-service (Le Vélo[i]) est en place sur l'ensemble de Bordeaux Métropole. Le service est composé de 2 000 vélos (dont 1 000 électriques) répartis dans 184 stations[134].

Transport fluvial[modifier | modifier le code]
Photographie d'un petit bateau sur la Garonne grise.
Le BatCub.
Photographie d'un paquebot surplombant la ville. Il est adossé à la Garonne et est plus haut que les bâtiments environnant.
Un bateau de croisière sur la Garonne.

Au départ du quai Louis XVIII, en face des Quinconces, des bateaux proposent des promenades fluviales et des croisières longeant les façades du XVIIIe siècle[135].

La navette fluviale bateaux-bus (Le Bateau), composée de quatre bateaux hybrides (électriques et diesel) construites au port de Gujan-Mestras, permettent de relier les deux rives de la Garonne. Cette ligne fait partie du réseau TBM[136].

Transport maritime[modifier | modifier le code]

Après avoir été un des plus actifs de France et du monde, l'activité marchande du port de Bordeaux a fortement décliné au cours du XXe siècle, et les zones d'activités portuaires ont depuis migré en aval[137]. Le port de marchandises débute désormais au terminal de Bassens, et s'étend jusqu'au Verdon, en passant par les sites de Blaye et Pauillac.

Le port de la Lune a maintenant une vocation principalement touristique, avec notamment une cinquantaine d'escales de navires de croisière chaque année[138].

Transport aérien[modifier | modifier le code]
Photographie aérienne de l'aéroport. On y voit une piste de décollage et un bâtiment voyageur.
L'Aéroport de Bordeaux-Mérignac, situé en périphérie de la ville.

L’aéroport de Bordeaux, situé à Mérignac, est le 6e aéroport régional de France[139] (7,7 millions de passagers en 2019[140]). Plus de 140 vols quotidiens relient Bordeaux à 76 destinations en Europe[141].

L'aéroport est accessible depuis la rocade mais également via les transports en commun par la ligne A du tramway et une ligne de bus, reliant la station Le Haillan Rostand au parc industriel de Bersol à Pessac, offrant une correspondance avec la gare de Pessac Alouette-France[142].

Transport ferroviaire[modifier | modifier le code]
Photographie de la Gare de Bordeaux. De nombreux voyageurs attendent.
La gare de Bordeaux-Saint-Jean.

Bordeaux est un nœud ferroviaire important entre Paris et l’Espagne. La gare Bordeaux-Saint-Jean est desservie par de nombreux TGV en provenance ou à destination de Paris-Montparnasse, Toulouse-Matabiau, Lille-Flandres, Strasbourg-Ville, Arcachonetc., ainsi que par des trains Intercités en provenance ou à destination de Nantes, Marseille-Saint-Charles et Paris-Austerlitz.

Depuis le , avec l'arrivée de la LGV Sud Europe Atlantique, le temps de trajet pour rejoindre la capitale est de h 4[143]. La fréquentation a été multipliée par deux selon la SNCF[144].

Les chemins de fer font leur apparition en 1841 à Bordeaux avec l'ouverture de la ligne entre Bordeaux et la Teste par la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à La Teste[145]. La première gare de Bordeaux (Bordeaux-Ségur) est alors inaugurée. Cette gare fut remplacée par une caserne et se situait au niveau de l'actuelle rue de Pessac.

La gare de Bordeaux-Saint-Jean est construite à partir de 1855 sous le nom de gare du Midi[146]. La fusion en 1934 entre la Compagnie du Midi et la Compagnie du Paris-Orléans entraîne la fin définitive de la gare de Bordeaux-Bastide. Le bâtiment qui occupait la gare de Bastide-Orléans est alors reconverti en cinéma[147].

La ville possède une autre gare desservie par les trains régionaux, sur la ligne de ceinture de Bordeaux : Caudéran-Mérignac, située juste entre le quartier de Caudéran et la ville de Mérignac[148].

Bordeaux possédait également une troisième gare : la gare de Bordeaux-Benauge, mais elle a été détruite en 2011 pour l'aménagement des voies ferrées (passage de 2 à 4 voies entre la gare Saint-Jean et la bifurcation de Cenon)[149]. Cette fermeture s'est faite au profit de la gare de Cenon qui est desservie par la ligne A du tramway. La gare de Ravezies (qui a remplacé l'ancienne gare Saint-Louis), située dans les quartiers nord de Bordeaux, à proximité des cités du Grand-Parc et des Aubiers et du lac de Bordeaux, est définitivement fermée depuis , pour permettre l'extension de la ligne C du tramway jusqu'à Blanquefort, mise en service le [150],[151].

Risques naturels et technologiques[modifier | modifier le code]

Risques naturels[modifier | modifier le code]

La ville de Bordeaux est soumise aux risques d’inondation et de retrait-gonflement des sols argileux. Dans une moindre mesure, le risque lié au radon est classé comme moyen et le risque de séisme est de niveau 2 (faible)[152].

Inondations[modifier | modifier le code]

L'agglomération bordelaise est soumise à la fois à l’influence des fleuves (Garonne et Dordogne) et de leurs principaux affluents ainsi qu’à celle de l’océan lors d’un épisode de tempête : il s’agit d’un régime fluvio-maritime.

En 1999, le territoire de l'agglomération bordelaise a subi des dommages face à des inondations rapides et violentes[153].

Bordeaux est soumise à un double risque d'inondation avec le débordement des fleuves de la Garonne et de la Dordogne, mais aussi avec les épisodes pluvieux combiné à un sol très imperméabilisé. La gestion de ce risque est, par conséquent, une priorité pour Bordeaux Métropole qui a la compétence dans ce domaine. Ainsi, depuis les années 1980, de grands tunnels souterrains ont été réalisés pour évacuer l'eau plus rapidement lors des inondations[154].

En 2021, une trentaine de rues de la ville de Bordeaux ont été fermées ponctuellement le pour cause d’inondations, ainsi que les parcs et jardins[155].

Submersion marine[modifier | modifier le code]

Si les experts internationaux s’accordaient sur une augmentation du niveau marin de 60 cm d’ici la fin du XXIe siècle, cette valeur pourrait être sous-évaluée. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a réévalué cette valeur à 1,1 m en 2019, en indiquant que l'augmentation pourrait être encore supérieure si des actions fortes dans la lutte contre le dérèglement climatique ne sont pas menées[156]. Cette augmentation affecterait la capacité de la Garonne à s'écouler vers le littoral (débit, hauteur, etc.).

Autres risques[modifier | modifier le code]

Le risque lié au retrait-gonflements des sols argileux est modéré sur la plus grande partie de la commune, mais élevé dans les quartiers du centre-ville, et du Sud-Ouest de la ville[152]. Ce risque se manifeste par la variation de volume des sols chargés en argile. En particulier, lors de phénomènes de forte chaleur, voire de canicule, l'assèchement du sol peut faire gonfler l'argile et provoquer des dégâts sur les bâtiments[157]. La commune n'est cependant pas soumise au plan de prévention des risques retrait-gonflement des sols argileux.

Le risque lié au radon est décrit comme moyen, c'est-à-dire que la commune est « localisée sur des formations géologiques présentant des teneurs en uranium faibles mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments »[158].

Enfin, le risque de séisme est de 2 sur 5, soit un niveau faible. Le dernier séisme recensé date du à 22 h 10. Il n'a provoqué que des dégâts minimes[159],[152].

Risques technologiques[modifier | modifier le code]

Parmi les quatre risques technologiques existant, seul ceux liés à l'activité industrielle sont modérés. Plus précisément, les risques liés à la pollution des sols et aux installations industrielles sont décrits ainsi :

  • Anciens sites industriels recensés dans la commune : 1878 ;
  • Installations industrielles classées recensées dans la commune : 45 ;
  • Installations rejetant des polluants dans la commune : 30.

Pour autant, la commune n'est pas soumise à un plan de prévention des risques technologiques et installations industrielles[152].

Une seule canalisation d'hydrocarbure passe à l'extrême nord de la ville, et la contourne par l'ouest. Le risque nucléaire est nul car aucune centrale nucléaire ne se situe à moins de 20 kilomètres de Bordeaux[152]. L'installation nucléaire la plus proche, la centrale nucléaire du Blayais, se situe à 50 kilomètres au nord[j].

Prévention des risques[modifier | modifier le code]

Bordeaux est intégrée au Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRI) de l'agglomération Bordelaise[160]. La version de 2015 comprend deux cartes des zones à risque[161]. Les risques technologiques sont intégrés dans le Plan de Prévention Risques Technologiques (PPRT) de la ville de Bassens et de Saint-Médard-en-Jalles[162].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Les habitants sont appelés les Bordelais et Bordelaises[163].

Attestations anciennes[modifier | modifier le code]

Le nom de la ville en occitan est Bordèu[164], tant dans le dialecte gascon que les autres dialectes occitans parlés non loin comme le languedocien (est de la Gironde)[165]. Ce nom a été francisé en Bourdeaux puis Bordeaux. Étant donné sa situation de port antique, de nombreuses autres langues de la côte atlantique possèdent des noms distincts pour la ville : Bourdel en breton, Bordele en basque, Burdeos en espagnol, Bordeos en galicien, et Bordéus en portugais, Bordozo en espéranto.

Le nom de la localité est attesté pour la première fois sous la forme Burdigala au Ier siècle[166]. Par la suite, le toponyme est mentionné sous diverses formes au Moyen Âge, Burdegale, certaines monnaies anciennes portent aussi les noms de Burdeghla et Burdiale. Une forme en langue d'oc Bordelh apparaît dans le troisième couplet du sirventès de Bertran de Born D'un sirventes no m qual far longo ganda (« Sai de Bordelh, ni dels Cascos part landa »), tandis que la ville est clairement mentionnée sous le nom de Bordel dans la Chanson de la croisade albigeoise de Guilhem de Tudèla. Citons également la forme latine Burdellum, dans une lettre de 1147 à l'abbé Suger. Les premières formes gasconnes sont Bordeu, attesté en 1280[166], et Bordel. Au XIXe siècle, Luchaire indique que le paysan gascon prononçait aussi Burdéu[167] devenant sous sa forme moderne Bordèu[168]. La forme française de Bordeaux représente une francisation du gascon Bordèu en Bourdeaux ou Bordeaux par analogie avec l'ancien pluriel de Bordel « petite maison » et qui explique bien en revanche les autres noms de lieux du type Bordeaux, Bourdeaux[169].

Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porte le nom révolutionnaire de « Commune-Franklin »[170],[171].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Par le passé, plusieurs étymologies ont été proposées pour l'antique Burdigala, comme Burgos Gallos (le bourg gaulois) par Isidore de Séville[172] ou, en 1695, dans le Mercure de France « la bourde et la jalle ». Dans ses Recherches sur la ville de Bordeaux, l'abbé Baurein se base sur les racines celtiques burg (la ville) et cal (le port)[173], à savoir *burg et * cal, avec astérisques car ces termes ne sont pas directement attestés dans les langues celtiques, ni sous cette forme, ni avec ce sens. En outre *Burg-i-cal-a peut difficilement expliquer phonétiquement le nom antique de Bordeaux, à savoir Burdigala, à moins de supposer une altération, non démontrée par les formes anciennes.

Le nom de Burdigala peut s'analyser sur la base de deux éléments, à savoir deux racines aquitaniennes (ou aquitaniques) *burd- et *gala signifiant respectivement « boueux » et « crique ». *Burd- serait la variante d'un pré-latin *bard- qui est aussi à l'origine du nom du village basque de Bardos. *Gala est issu d'un pré-latin *cal- traduit par « abri, crique » et dont dérive le mot « calanque »[174]. Ainsi, selon Michel Morvan, la signification primitive de Burdigala devrait être « crique ou abri dans les marais »[174].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

Un petit port d'estuaire[modifier | modifier le code]

Une carte de la ville durant l'antiquité. La Garonne traverse la ville, qui ne compte que quelques bâtiments.
Un plan de Bordeaux dans l'Antiquité par Pierre Lacour.

Des recherches en archéologie indiquent une première agglomération d'une surface estimée à 4 ou 5 hectares sur la rive gauche de la Devèze. Cette agglomération protohistorique trouve son origine à l'âge du fer, au VIe siècle av. J.-C.[175],[176],[177].

Burdigala est fondée au Ier siècle av. J.-C. par les Bituriges Vivisques (littéralement « Bituriges déplacés »), peuple gaulois originaire de la région de Bourges[178] et déplacés par l'Empire romain sous le statut de pérégrins. Une étude numismatique semble confirmer la parenté des populations gauloises du Berry et du Bordelais[179] et l'installation des Bituriges sur le site après la conquête de César[180].

Le géographe Strabon, au début du Ier siècle, décrit sommairement l'estuaire avec ses marées et présente Burdigala comme un simple emporion (comptoir de commerce) sans statut civique particulier. Il précise que les Bituriges Vivisques ne font pas partie de la confédération préromaine des Aquitains et sont le seul peuple au sud de la Garonne à parler le gaulois et non l'aquitain[181]. Agrippa, lieutenant de l'empereur Auguste, élargit la province de Gaule aquitaine en y intégrant les cités entre Garonne et Loire et fait tracer une voie romaine de Lugdunum (Lyon) à Bordeaux, mais la capitale de l'Aquitaine est fixée à Saintes[182].

Burdigala, cité romaine (Ier siècle - Ve siècle)[modifier | modifier le code]

Les piliers de Tutelle. On voit un bâtiment en pierre soutenu par de nombreux piliers, et entouré par une végétation abondante.
Le palais des Piliers de Tutelle, à l'Époque Romaine.
Le palais Galien. La plus grande partie du bâtiment est détruite.
Le Palais Gallien.

La ville du Haut Empire se construit autour de l'îlot Saint-Christoly, comprenant le cardo et le decumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et rues Porte Dijeaux et Saint-Rémi), entre les rivières Devèze et Peugue et la place Pey Berland[183].

En 70, l'empereur Vespasien en fait la capitale administrative de la province romaine d’Aquitaine. Il semble que sous le règne de cet empereur, la ville ait reçu le statut de municipe de droit romain[184]. La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235). Elle englobe alors le mont Judaïque (actuel quartier Saint-Seurin). La ville se dote de monuments comme le forum avec les Piliers de Tutelle et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir 20 000 personnes sur ses gradins en bois)[185],[186].

Dans la perspective de répondre au trafic grandissant, un port intérieur est établi. L'attractivité de la ville l'amène à s'étendre vers les plateaux de Saint-Michel, de Sainte-Eulalie et de Saint-Seurin afin d'accueillir une population de 20 000 habitants. Ainsi de « civitas stipendaria » (cité soumise à l’impôt), elle devient, au IIe siècle, un « municipe » (cité dont les habitants jouissent de certains droits de la citoyenneté romaine). Cette prospérité amenant de nombreuses invasions barbares, les légions romaines érigent des remparts de neuf mètres de hauteur entre 278 et 290, utilisant les pierres d’anciens monuments, ils réduisent l'espace de la ville d'une trentaine d’hectares. Après les invasions, Burdigala accueille 15 000 habitants. Ces nombreuses guerres donneront lieu à la création d’un empire des Gaules sécessionniste en 260, centré d'abord sur Cologne puis sur Burdigala : Tetricus, gouverneur d'Aquitaine, se fait proclamer empereur en 270 et se maintient au pouvoir jusqu’au retour de la Gaule dans l'Empire romain en 274[187].

Ausone, né à Burdigala en 309, est rhéteur (professeur de rhétorique) et poète ; il ne tarde pas à quitter sa ville natale pour exercer son activité à la cour impériale, à Trèves et à Milan, avant de retourner finir sa vie à Bordeaux[188].

Après la crise du IIIe siècle, Bordeaux, en 310, se dote d'une enceinte fortifiée (castrum) percée de quatre portes dont l’une, la « porta Navigera », permet aux bateaux d'accéder à la Garonne[189].

Les débuts du christianisme à Bordeaux sont mal connus. La première épitaphe présumée chrétienne, celle d'une jeune femme originaire de Trèves, date de 261[190]. Un évêque de Bordeaux participe au concile d'Arles en 314[191]. En 333, un pèlerin, l'Anonyme de Bordeaux, note son itinéraire de Bordeaux à Jérusalem[192].

Du Moyen Âge à la Renaissance (Ve – XVe siècle)[modifier | modifier le code]

Des Wisigoths aux Carolingiens (Ve – IXe siècle)[modifier | modifier le code]

Au début du Ve siècle, Bordeaux est occupée par les Wisigoths. Les Francs de Clovis s'en emparent après la bataille de Vouillé en 507. Elle est disputée ou échangée plusieurs fois entre les rois mérovingiens. Les Vascons, franchissant les Pyrénées, arrivent sur la rive sud de la Garonne vers 578 : les rois francs doivent constituer une marche pour les contenir[193].

À la fin du VIIe siècle, Bordeaux fait partie du duché d'Aquitaine. En 732, elle est pillée par les troupes du général arabe Abd al-Rahman. Le duc Eudes d'Aquitaine part combattre le califat omeyyade près de Bordeaux : la bataille de la Garonne fait un grand nombre de morts et, bien que vaincu, il reste au duc suffisamment de troupes pour prendre part à la bataille de Poitiers dans laquelle périt Abd al-Rahman[194],[195].

À la fin du IXe siècle, les « Normands » pillent la ville : une bande menée par le chef viking Hasting[196] met le siège fin 847. Le roi d’Aquitaine Pépin II ne fait rien pour aider la ville, et c’est son neveu, roi de Francie occidentale, Charles le Chauve qui détruit une flottille de neuf drakkars sur la Dordogne, mais ne peut faire lever le siège. Bordeaux est prise en . L'épisode vaut à Pépin d'être déposé en par les Grands d’Aquitaine, qui reconnaissent alors l'autorité directe de Charles le Chauve[196]. En 855, Bordeaux est pillée pour la seconde fois par les Vikings[197].

Bordeaux devient capitale d’un comté rattaché d'abord au duché de Vasconie (de 852 à 1032), puis au duché d'Aquitaine sous les autorités successives des comtes de Poitiers (de 1032 à 1137) et des Capétiens (de 1137 à 1152).

L'Aquitaine entre France et Angleterre (Xe – XVe siècle)[modifier | modifier le code]

Dessin des remparts surplombant la Garonne. En fond, on distingue quelques bâtiments d'habitation.
Les remparts du XIIIe siècle.

Du Xe au XIIe siècle, Bordeaux dépend du duché d'Aquitaine où elle ne joue qu'un rôle effacé : la province est disputée entre les comtes de Poitiers et ceux de Toulouse.

Au XIIe siècle, Bordeaux s’agrandit et de nouvelles enceintes sont édifiées : en 1227 au sud, pour protéger les quartiers neufs (rue Neuve, la Rousselle, etc.) ; en 1327, pour intégrer les nouveaux faubourgs (Sainte-Croix, Sainte-Eulalie, Saint-Michel).

En 1377, Bordeaux repousse une armée française commandée par Bertrand du Guesclin. En 1400, elle se révolte, cette fois contre le roi d'Angleterre Henri IV qui a détrôné et peut-être fait assassiner Richard II « de Bordeaux ». Bordeaux fait figure de république indépendante. En 1406-1407, une flotte bordelaise chasse les Français de la Gironde et les oblige à abandonner les sièges de Blaye et Bourg. En 1416, les Bordelais acceptent de rendre hommage à Henri V, fils de l'usurpateur Henri IV, tout en conservant leur autonomie[198].

Après des fortunes diverses, les redditions de Bordeaux et la bataille de Castillon en 1453 ramènent la ville sous l'autorité du roi de France : les Bordelais doivent se résigner à une autorité qu'ils n'aiment guère et qui, dans les actes officiels, remplace le gascon par le français[199].

Charles VII décide en 1459 de faire de Bordeaux une ville royale et d’y faire édifier plusieurs forteresses, le fort du Hâ pour défendre la ville des attaques venant du sud et de l’ouest[200], et le château Trompette pour la protéger du côté de la Garonne. En 1470, le château du Hâ devient la résidence de Charles de Valois, nommé duc de Guyenne par son frère Louis XI. Le château, devenu le siège d'une cour brillante, connaît une courte époque de splendeur jusqu'au décès du duc qui y meurt le [201].

De la Renaissance au siècle des Lumières (XVe – XVIIIe siècle)[modifier | modifier le code]

Intégration dans le royaume de France et contestation[modifier | modifier le code]

Un plan de la ville au XVIIIe siècle. La ville est bien moins étendue qu'aujourd'hui, et la végétation est abondante.
Un plan de Bordeaux et de ses environs, par Hippolyte Matis (1716-1717). La ville n'est alors située que sur la rive gauche de la Garonne.

L'enseignement supérieur ne se développe que tardivement à Bordeaux et les étudiants doivent se rendre à Toulouse, Cahors ou Poitiers. En 1441, pendant la période anglaise et sur proposition de l'archevêque Pey Berland, un rescrit du pape crée une université sur le modèle de celle de Toulouse, fondation confirmée par Louis XI en 1472. Elle se réduit à quelques régents et un enseignement sommaire. C'est en 1533 que François Ier fonde le collège de Guyenne, centre d'humanisme avec des maîtres venus de Paris, de Padoue ou des Pays-Bas d'où sortent des élèves comme Montaigne et Étienne de La Boétie[202],[203].

L'introduction de la fiscalité royale se heurte à une forte résistance. En 1548, à la suite de la jacquerie des Pitauds, la population se révolte contre l'impôt des cinquante mille hommes de pied et pour les libertés publiques. Les insurgés encerclent le le fort du Hâ et le château Trompette. Ils massacrent le gouverneur du roi Tristan de Moneins et vingt officiers des gabelles. Le roi Henri II ordonne au connétable Anne de Montmorency une répression exemplaire. La cité perd ses privilèges. Elle est désarmée, verse une amende et son parlement est suspendu. Néanmoins, en 1549, Henri II amnistie la cité[204]. Ces événements ont inspiré à Étienne de La Boétie son Discours de la servitude volontaire[205].

Le massacre de la Saint-Barthélemy ( à Paris) se répète à Bordeaux le , où les protestants sont exterminés, le Parlement ayant planifié les opérations et les massacreurs étant excités par les prêches des prêtres catholiques. Le lieutenant du roi tente d’empêcher les tueries, mais le maire laisse lui aussi faire, le bilan s'élève à 200 ou 300 morts[206]. En 1585, Montaigne est élu maire de Bordeaux par les Jurats.

Commerce triangulaire[modifier | modifier le code]

Bordeaux connaît son second apogée du milieu du XVIIe siècle jusqu'à la Révolution française. Cette prospérité provient à nouveau de son port, qui va devenir le premier port du royaume. Ainsi, la ville compte 40 000 habitants en 1700, ce qui en fait l'un des centres urbains les plus importants du royaume[207].

Illustration de la ville au XVIIIe siècle. La Garonne est envahie par de nombreux bateaux à voile. Les passants admirent ce spectacle.
Vue du port de la Lune depuis le château Trompette, au XVIIIe siècle. On distingue à gauche de l'image les nombreux bateaux marchands qui naviguent sur la Garonne.

La traite des noirs, déjà initiée par les grandes compagnies portugaises ou anglaises notamment, va se développer peu à peu en France. Au même titre que Nantes, La Rochelle, au Havre et bien d'autres, Bordeaux devient un centre négrier et permet à certaines familles de négociants de s'enrichir grâce au commerce colonial triangulaire ou en droiture[208]. À trois reprises, pendant la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748), pendant la guerre de Sept Ans (1755-1762) puis pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis (1778-1783), les guerres interrompent l'activité négrière — et affectent plus généralement le commerce de la capitale aquitaine — : les vaisseaux ennemis se font trop menaçants[209]. Chaque fois, dès que la paix est rétablie, le trafic reprend au même rythme d'environ un départ tous les deux mois[210].

Le port de Bordeaux avant 1840, par Thomas Allom.

Progressivement, les négriers obtiennent des mesures d'encouragement d'un État soucieux de la bonne santé de ses colonies : exemptions fiscales, règlements protectionnistes, incitations financières au « troque » lointain (en Angola en 1777, sur la côte orientale d'Afrique en 1787)[211].


Dès son arrivée à Paris en 1791, le député bordelais Armand Gensonné s'inscrit à la Société des amis des Noirs, dont l'objectif est d'obtenir l'égalité entre les hommes blancs et les hommes de couleur libres[212].

Le représentant en mission Tallien, envoyé par la Convention montagnarde, fait tomber les têtes de nombreux opposants girondins et royalistes[213]. Mais c'est aussi lui qui, le , préside à Bordeaux la fête de l'abolition de l'esclavage. Pour célébrer d'événement, quelque deux cents Noirs habitant Bordeaux se joignent à la foule en liesse[214].

La décroissance effective est plus rapide à Bordeaux qu’à Nantes : les négociants comprennent vite que le métier de négrier n’est plus aussi rentable, et devient même dangereux. Surtout, l'indépendance de Saint-Domingue en 1804 a eu un effet majeur pour le commerce maritime bordelais[k],[215].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Lumières et Révolution[modifier | modifier le code]

Pierre Lacour, Vue d'une partie du port et des quais de Bordeaux, vers 1804.

Pendant cette période de prospérité pour la ville, les archevêques, les intendants et les gouverneurs installés par le roi, embellissent la ville, assèchent les faubourgs marécageux et insalubres et aménagent les anciens remparts. Les intendants Claude Boucher et Louis-Urbain Aubert de Tourny font, à moindre échelle, ce que fit cent ans plus tard le baron Haussmann à Paris. L'architecte André Portier construit, à la place des portes fortifiées de la vieille ville, des arcs de triomphe majestueux comme la porte d'Aquitaine (place de la Victoire), la porte Dijeaux (place Gambetta/ Rue Porte Dijeaux), la porte de la Monnaie (quai de la Monnaie) ou encore la porte de Bourgogne (place de Bir-Hakeim)[216]. La ville se dote également d'un opéra construit par Victor Louis. À la demande de Tourny, l'architecte de Louis XV, Ange-Jacques Gabriel, crée le Jardin public, voulu comme un espace vert et un haut lieu de promenade qui rencontre très vite la faveur des Bordelais[217]. La flèche Saint-Michel est construite[réf. nécessaire].

Gabriel construit aussi la vitrine de la ville : la place de la Bourse, alors appelée place Royale, ensemble de type versaillais, qui donne sur les quais. Elle sert dans un premier temps d'écrin à la statue équestre du roi Louis XV, érigée en 1756[218], mais elle est fondue en 1792 pour fabriquer des canons[219]. Elle est remplacée en 1869 par la fontaine des Trois Grâces[220].

La ville devient une des capitales européennes des Lumières dont Montesquieu est le précurseur. La franc-maçonnerie bordelaise commence à se développer avec la création de la première loge anglaise en 1732. À la fin du XVIIIe siècle Bordeaux accueillait plus de 2 000 maçons[221].

Les guerres de la Révolution et de l'Empire voient un recul partiel du commerce bordelais. Napoléon ordonne en 1810 la construction du pont de pierre destiné à faciliter la marche de ses troupes dans la guerre d'Espagne, ce qui impactera les chantiers navals de Bordeaux, en même temps que la restauration de la cathédrale Saint-André de Bordeaux[222],[223]. La ville paie de lourdes contributions pour financer les campagnes militaires et ses hôpitaux accueillent les blessés de guerre. Les maréchaux de Napoléon accumulent les défaites en Espagne face aux Britanniques alliés des Espagnols qui franchissent les Pyrénées au début de 1814. Le maire Jean-Baptiste Lynch prend contact avec les agents du duc d'Angoulême, va au-devant de la petite armée britannique et déclare son ralliement à Louis XVIII : Bordeaux est ainsi la première ville de France à proclamer la Restauration[224].

De la Restauration à la Ve République[modifier | modifier le code]

Un plan de la ville au XIXe siècle. La ville s'étend progressivement et on distingue certaines rues encore existantes aujourd'hui.
Plan de la ville en 1832. Au centre de l'image, on aperçoit la place des Quinconces, alors nommée Place de Louis XVI. Sur la rive droite, seules quelques rues sont présentes. Le seul pont permettant de traverser la Garonne est le pont de pierre.

Après les guerres napoléoniennes, la cité se métamorphose à la Restauration avec la démolition du château Trompette, en 1816, remplacé par la place des Quinconces (1818-1827). Le pont de pierre est achevé en 1822 ; le même architecte, Claude Deschamps, construit l’Entrepôt Lainé, l’un des ouvrages représentatifs de l’architecture portuaire du XIXe siècle en Europe. Le faubourg rive droite de la Bastide connaît en conséquence ses premiers développements. La ville s'étend vers l'ouest avec la construction d'échoppes, maisons basses caractéristiques du paysage urbain bordelais. Bordeaux poursuit sa modernisation avec la création des boulevards et la démolition des vieux quartiers. L'hôpital Saint-André, fondé au XIVe siècle, est entièrement reconstruit en 1829[225],[226].

La traite négrière achève de s'éteindre. Elle prend fin à Bordeaux en 1826[227]. Un ultime navire négrier, le Voltigeur, est lancé en 1837[227]. Plusieurs lois se succèdent jusqu'à l'abolition finale le [228].

Le , la première ligne de chemin de fer est ouverte entre Bordeaux et la Teste. Les trains partent alors de la première gare de Bordeaux, celle de Bordeaux-Ségur située rive gauche. En 1852, la ligne entre Bordeaux et Angoulême est ouverte, permettant de relier Bordeaux à Paris. Les trains à destination de la capitale partent de la gare de Bordeaux-Orléans située rive droite. En 1855, la gare Saint-Jean est construite, ainsi que la voie ferrée de ceinture et la gare du Médoc (plus tard gare Saint-Louis puis Gare de Ravezies)[229],[230].

En 1858, le maire Antoine Gautier inaugure le premier système d'adduction d'eau de Bordeaux. L'eau est alors captée au Taillan, puis stockée rue Paulin dans un réservoir de 22 000 m3 avant de desservir les fontaines de la ville[231]. En 1870, pendant la guerre franco-allemande, Léon Gambetta quitte Paris assiégé pour former un gouvernement de la Défense nationale à Tours qui se replie ensuite à Bordeaux.

Le peintre Eugène Boudin, originaire de la côte normande, vient pour la première fois à Bordeaux en 1873, invité par le collectionneur d'art Arthur Bourges[232]. Entre 1874 et 1876, il y réalise des peintures du port et des quais de la ville, peignant un total de quarante-sept œuvres[233].

Le maire de Bordeaux Camille Cousteau inaugure en la première ligne de tramway électrique[234]. Le maire Adrien Marquet imprime à la ville ouvrière une politique de transformation sociale en construisant ou en modernisant les équipements. Le Plan Marquet a pour objectif d'engager des grands travaux afin d'atténuer les conséquences de la crise de 1929[235]. La ville est alors créditée d'équipements publics d'une architecture Art-déco, comme la nouvelle Bourse du travail, la piscine judaïque, le stade Lescure, le centre de tri postal Saint-Jean ou les abattoirs[236],[237],[235].

En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris étant menacée par l’avancée des armées allemandes, la ville accueille le gouvernement présidé par Paul Reynaud. Celui-ci s’installe au 17 rue Vital Carles, certains locaux de l'université sont réquisitionnés pour les différents ministères notamment le ministère de la Défense. Quelques jours plus tard, alors que le gouvernement français maintenant présidé par Philippe Pétain s’apprête à signer l'armistice, le consul du Portugal, Aristides de Sousa Mendes délivre, en neuf jours, des visas qui permettent à plus de 30 000 réfugiés de fuir l’avancée de l’armée allemande[238].


En 1947, Jacques Chaban-Delmas, qui avait commandé la Résistance lors de la libération de Paris, devient maire. Il industrialise la ville, avec comme élément moteur le domaine aéronautique et spatial en récupérant de nombreuses entreprises inhérentes à l'aviation militaire en parallèle de Toulouse qui récupère l'aviation civile[239],[240]. Il lance de nombreux programmes immobiliers et de modernisation[241].

De 1960 à 1975, l'accélération de l'urbanisation par le déploiement de l'habitat individuel et des échoppes et voiries correspondantes, a provoqué une consommation d'espace quasi-équivalente à celle du siècle et demi précédent (1810-1960) : plusieurs grands aménagements ont été réalisés : création du quartier du Grand Parc et du quartier du Lac[235] ; rénovation du quartier Mériadeck ; réaménagement du quartier de La Bastide ; délimitation d'un vaste secteur sauvegardé de 150 hectares ; transfert des universités au domaine universitaire de Talence Pessac Gradignan ; franchissement de la Garonne par trois nouveaux ponts (en 1965, 1967 et 1993)[242] et ouverture d'une rocade (1967)[243]. Jacques Chaban-Delmas reste maire jusqu'en 1995, année où Alain Juppé lui succède à ce poste.

Après 1995, Alain Juppé souhaite donner à la ville un nouveau souffle. Il lance le premier projet urbain de Bordeaux de 1995 à 2005 qui concerne essentiellement l'aménagement des quais et la (re-)création d'un réseau de plus de 50 kilomètres de lignes de tramways[244],[245]. Après 2006, il poursuit la rénovation de la ville, la construction de nouveaux quartiers et l'extension du tramway. À la suite de l'annonce de la ligne LGV, par un décret du , l'État a décidé la création d'une opération d'intérêt national pour l'aménagement global des espaces situés autour de la gare Saint-Jean. Le projet est baptisé Bordeaux-Euratlantique. Il se développera sur une surface de 738 ha répartis sur Bordeaux avec 386 ha, Bègles avec 217 ha et Floirac avec 135 ha. L'objectif, à l'horizon 2030, est de créer un centre d'affaires au rayonnement international dans ces nouveaux quartiers. Il est prévu la construction de 2 millions de mètres carrés de surface, répartis entre 15 000 logements et 500 000 m2 de bureaux ; des commerces et des équipements publics viendront compléter ces aménagements[246],[247]. Durant ces années, la ville a entrepris d'importants projets d'urbanisme visant à revitaliser son centre historique et à moderniser ses infrastructures[248]. Longtemps surnommée « la belle endormie » pour illustrer son sommeil, Bordeaux s'éveille depuis les années 2000-2010 au rythme des chantiers de renouvellement du centre-ville, profondément transformé depuis le retour du tramway[249].

Le jardin des Lumières sur les quais de la rive gauche.

La rénovation des quais de la Garonne a été l'un des projets phares, transformant les berges en espaces de promenade animés et attractifs[250]. Parallèlement, Bordeaux a consolidé sa réputation en tant que destination culturelle et touristique. Sur le plan économique, Bordeaux a bénéficié de sa position privilégiée dans le secteur viticole ainsi que de l'essor de l'industrie aéronautique, militaire et spatial, avec la présence de grandes entreprises telles que Dassault Aviation et Thales, mais aussi de l'inauguration de la LGV en 2017.

Cette période de croissance n'a pas été exempte de défis. La pression sur le marché immobilier a entraîné une hausse des prix du logement, rendant la ville moins accessible pour de nombreux habitants[251]. À la suite des élections municipales de 2014, un troisième projet urbain intégrant les projets physiques et le développement durable est lancé : « Bordeaux 2030 » toujours orienté sur les transformations importantes de la ville[252],[253],[254].

En 2018, le métro à Bordeaux revient sur le devant de la scène, notamment la création de deux lignes de métro[255]. En 2019, une étude d'opportunité commandée par la métropole de Bordeaux conclut à la pertinence d'un réseau de métro à l'horizon 2030. À la suite des élections municipales de 2020 et de l'arrivée d'une majorité de gauche à la métropole, le projet de métro est ajourné. Des élus de droite et des citoyens continuent néanmoins à porter l'idée d'un métro à Bordeaux[256],[257] et une étude d'opportunité et de faisabilité démarre en septembre 2023[258].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Organisation territoriale[modifier | modifier le code]

Commune et intercommunalité[modifier | modifier le code]

Plan des communes de Bordeaux Métropole. La plupart des communes se situent à l'ouest de la ville.
Carte des communes de Bordeaux métropole.

La commune de Bordeaux est membre de l'intercommunalité Bordeaux Métropole[259], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bordeaux. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux, tel que le Syndicat départemental d'énergie électrique de la Gironde (SDEEG) depuis 1937, avec 193 autres communes[260], ainsi que du Conservatoire botanique Sud-Atlantique depuis 2006, avec 4 autres communes[261],[262].

Circonscriptions administratives[modifier | modifier le code]

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Bordeaux, à la circonscription administrative de l'État de la Gironde et à la région Nouvelle-Aquitaine[259]. La ville est le siège de l'hôtel de la préfecture de Gironde[263], du conseil départemental[264] et du conseil régional[265].

Circonscriptions électorales[modifier | modifier le code]

Sur le plan électoral, elle comprend 5 cantons pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[259],[l].

Les cinq circonscriptions électorales[266],[m].
Canton Nom Code canton Conseillers départementaux Nombre d'habitants en 2019
1er canton Bordeaux-1 33 02 Wiame Benyachou, Romain Dostes 46 284
2e canton Bordeaux-2 33 03 Laurence Dessertine, Michel Dufranc 50 058
3e canton Bordeaux-3 33 04 Géraldine Amouroux, Gerald Carmona 48 342
4e canton Bordeaux-4 33 05 Vincent Maurin, Véronique Seyral 63 268
5e canton Bordeaux-5 33 06 Eve Demange, Matthieu Michel Etienne Mangin 53 006

La ville dépend de la première, deuxième et troisième circonscription de la Gironde pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[267].

Élection municipales et communautaires[modifier | modifier le code]

Élections de 2020[modifier | modifier le code]

Le conseil municipal de Bordeaux, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[268], pour un mandat de six ans renouvelable[269]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 65[270]. Les soixante-cinq conseillers municipaux sont élus au second tour avec un taux de participation de 37,69 %, se répartissant en quarante-huit issus de la liste conduite par Pierre Hurmic, quatorze issus de celle de Nicolas Florian et trois issus de celle de Philippe Poutou[271]. Pierre Hurmic est élu nouveau maire de la commune le [272].

Les trente-cinq sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire de l'intercommunalité Bordeaux Métropole se répartissent en trois listes avec l'équipe de Pierre Hurmic vingt-six sièges, celle de Nicolas Florian huit sièges et Philippe Poutou un siège[271].

Tête de liste Suffrages Pourcentage Sièges au conseil municipal Sièges au conseil de Bordeaux Métropole
Pierre Hurmic 26 509 46,48 % 48 26
Nicolas Florian 25 163 44,12 % 14 8
Philippe Poutou 5 357 9,39 % 3 1

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires de Bordeaux depuis la Libération.
Période Identité Étiquette Qualité
Jean-Fernand Audeguil SFIO Enseignant[273]
[274] Jacques Chaban-Delmas RPR Journaliste puis haut fonctionnaire[275]
[276] Alain Juppé RPR puis UMP Inspecteur des finances publiques[277]
[278] Hugues Martin UMP Assureur conseil[278]
[276] Alain Juppé UMP puis LR puis SE Inspecteur des finances publiques[277]
[279] Nicolas Florian LR Conseiller municipal[280]
[281] En cours Pierre Hurmic EÉLV Avocat[281]

Autres élections[modifier | modifier le code]

Récapitulatif de résultats électoraux récents[modifier | modifier le code]

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e % 4e %
Municipales 2014 UCD 60,95 PS 22,58 FN 6,06 FG 4,60 Victoire au premier tour
Européennes 2014[282] UMP 23,69 PS 16,09 EELV 15,62 UDI-MODEM 12,85 Tour unique
Régionales 2015[283] UCD 36,84 PS 32,40 FN 11,76 EELV 7,08 UGE 48,70 UCD 41,51 FN 9,78 Pas de 4e
Présidentielles 2017[284] EM 31,26 LFI 23,43 LR 21,80 PS 10,06 EM 85,62 FN 14,08 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2019[285] LREM 29,47 EELV 21,55 RN 9,40 LR 9,02 Tour unique
Municipales 2020 UGE 34,38 UCD 34,55 LREM 12,69 NPA-LFI 11,77 UGE 46,48 UCD 44,12 NPA-LFI 9,39 Pas de 4e
Régionales 2021[286] PS 25,26 LR 20,23 EELV 18,54 LREM 14,74 PS 34,73 EELV 21,30 LR 20,37 LREM 13,91
Présidentielles 2022[287] LREM 33,51 LFI 29,06 RN 8,52 EELV 8,17 LREM 80,06 RN 19,94 Pas de 3e Pas de 4eRésultats d'autres élections.

Politique environnementale[modifier | modifier le code]

Photographie de la verdure du Jardin Botanique entouré de bâtiments en verre modernes.
Le jardin botanique, situé sur la rive droite de la Garonne, dans le quartier de La Bastide.

La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2007[288]. La reconstruction de la station d'épuration Louis Fargue, d'une capacité de 447 000 équivalent-habitant[289], sur 54 mois de chantier, de 2009 à 2013[290]. De surcroit, l'implantation d'installations d'énergies renouvelables est une préoccupation pour la métropole. Le parking du parc des expositions s'est doté d'ombrières photovoltaïques. Les 61 000 panneaux couvrent 20 hectares pour une puissance crête de 13 MWc, en faisant la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France[291]. D'autre part, des installations de géothermie profonde (Mériadeck) et de récupération de chaleur dans les réseaux d'eaux usées permettent d'alimenter en chaleur aussi bien des logements collectifs que des locaux tertiaires ou commerciaux.

L’écoquartier Ginko est composé de logements dont le réseau de chaleur est alimenté par une chaufferie bois, utilisant les bois tombés dans la forêt des Landes lors des différentes tempêtes[292],[293]. Une réflexion est aussi alimentée sur l'utilisation des transports collectifs et la complémentarité des différentes formes de transport. Commencé il y a quinze ans, le chantier du tramway a clos sa troisième phase. L'arrivée de nouvelles formes de transport permet de modifier l'urbanisme et l'intérêt des futurs propriétaires/locataires pour ces zones[294],[295]. Et enfin, l'aménagement progressif d'une « coulée verte », autour de la Garonne, réunissant Bordeaux et plusieurs villes de Bordeaux Métropole[296],[297].

Différents espaces verts existent en centre-ville. Le Jardin public, d'une superficie de 10 hectares dans l'hypercentre, a été créé en 1746[298],[299]. Le Jardin botanique de Bordeaux, situé rive droite, abrite de nombreuses espèces végétales et des activités de découverte à destination des scolaires et du grand public[300].

Finances communales[modifier | modifier le code]

Cette section est consacrée aux finances locales de Bordeaux de 2000 à 2018[n].

Les comparaisons des ratios par habitant sont effectuées avec ceux des communes de plus de 100 000 habitants appartenant à un groupement fiscalisé, c'est-à-dire à la même strate fiscale.

Budget général[modifier | modifier le code]

Pour l'exercice 2020, le compte administratif du budget municipal de Bordeaux s'établit à 512 183 000  en dépenses et 512 183 000  en recettes :

  • les dépenses se répartissent en 334 437 000  de charges de fonctionnement[o] et 134 818 000  d'emplois d'investissement[p] ;
  • les recettes proviennent des 362 757 000  de produits de fonctionnement[q] et de 149 426 000  de ressources d'investissement[r].
Dépenses et produits de fonctionnement de la ville de Bordeaux par an[303].
Dépenses et produits de d'investissement de la ville de Bordeaux par an[303].
Chiffres clés des finances de Bordeaux de 2017 à 2020[303].
2017 2018 2019 2020
Valeur (k€) Par hab. (€) Strate (€) Valeur (k€) Par hab. (€) Strate (€) Valeur (k€) Par hab. (€) Strate (€) Valeur (k€) Par hab. (€) Strate (€)
Produits de fonctionnement 348 240 1 389 1 389 384 863 1 516 1 411 370 062 1 445 1 412 362 757 1 407 1 378
Charges de fonctionnement 315 012 1 256 1 285 321 154 1 265 1 282 324 115 1 266 1 274 334 437 1 297 1 272
Solde de la section de fonctionnement 33 228 132 104 63 709 251 129 45 948 179 138 28 320 110 106
Emplois d'investissement 138 621 553 458 130 044 512 444 123 094 481 477 134 818 523 428
Ressources d'investissement 145 002 578 463 105 743 417 431 130 554 510 458 149 426 580 465
Solde de la section d'investissement −6 381 −25 −5 24 301 96 13 −7 460 −29 19 −14 607 −57 −38
Les valeurs sont arrondies au millier d'euros (k€) le plus proche.

Fiscalité communale[modifier | modifier le code]

Évolution des taux d'imposition de Bordeaux entre 2017 et 2020[304].
2017 2018 2019 2020
Taxe d'habitation 24,13 % 24,13 % 24,13 % 24,13 %
Foncier bâti 29,51 % 29,51 % 29,51 % 28,92 %
Foncier non bâti 90,92 % 90,92 % 90,92 % 90,01 %

Bordeaux possède des taux d'imposition supérieurs à sa strate fiscale. La taxe d'habitation est 10 % plus élevée, la taxe foncière sur le bâti est 24 % plus élevé, et la taxe foncière sur le foncier non bâti est 2,44 fois plus élevé que la moyenne des communes de sa strate fiscale[s],[305].

Endettement[modifier | modifier le code]

L'endettement de Bordeaux au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[t], l'annuité de la dette[u] et sa capacité de désendettement[v],[303]

L'encours de la dette est d'une valeur de 254 598 000 , soit 1 003  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Pour la période allant de 2014 à 2018, ce ratio fluctue et présente un minimum de 1 003  par habitant en 2018 et un maximum de 1 537  par habitant en 2015[303].

L'annuité de la dette est d'une valeur totale de 31 423 000 , soit 124  par habitant, ratio inférieur de 13 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (142  par habitant). Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et présente un minimum de 119  par habitant en 2017 et un maximum de 231  par habitant en 2015[303].

La capacité d'autofinancement (CAF) est de 70 695 000 , soit 279  par habitant, ratio supérieur de 51 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (185  par habitant). En partant de 2014 et jusqu'à 2018, ce ratio fluctue et présente un minimum de 119  par habitant en 2016 et un maximum de 292  par habitant en 2015. La capacité de désendettement est d'environ 3 années en 2018. Sur une période de 19 années, ce ratio présente un minimum d'environ 3 années en 2006 et un maximum d'environ 11 années en 2001[303].

Plus généralement, la valeur de la dette de la ville diminue significativement depuis plusieurs années. Elle est passée de 377 106  en 2015 à 254 598  en 2018[303].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Photographie d'Alain Juppé, avec le maire de la ville d'Ashdod.
Alain Juppé, ancien maire de Bordeaux, en visite à Ashdod.

Des jardins ont été aménagés dans le parc floral de Bordeaux, lors de sa création en 1992 à l’occasion des Floralies internationales, autour d’objets offerts par 11 villes jumelles de Bordeaux,

Chaque ville jumelle de Bordeaux a conçu son jardin autour d’un symbole l'identifiant : terrasses et oliviers pour Ashdod, jardin mauresque, mosaïques et mosquée Hassan-II miniature pour Casablanca, jardin japonais pour Fukuoka, à l’anglaise pour Bristol, à l'américaine pour Los Angeles, pagode pour Wuhan, et d'autres pour Madrid, Québec, Munich, Porto et Lima.

En surcroit des 150 contrats de coopération signé depuis 50 ans avec différentes villes à l'international, Bordeaux est jumelée avec[306] :

Carte
Jumelages et partenariats de Bordeaux.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Bordeaux.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
Ashdod[307],[308],[309],[310]Israëldepuis le
Bakou[307],[311],[312],[310]Azerbaïdjandepuis
Bamako[307],[313],[310]Malidepuis
Bilbao[307],[314],[310]Espagnedepuis
Bristol[315],[310]Royaume-Unidepuis
Casablanca[316],[310]Marocdepuis le
Cracovie[317],[318],[310]Polognedepuis le
Fukuoka[307],[319],[310]Japondepuis le
Lima[307],[320],[310]Péroudepuis
Los Angeles[321],[322],[310]États-Unisdepuis le
Madrid[323],[310]Espagnedepuis le
Munich[310],[324]Allemagnedepuis le
Oran[307],[325],[310]Algériedepuis
Ouagadougou[326],[310]Burkina Fasodepuis
Porto[307],[327],[328],[310]Portugaldepuis le
Québec[307],[329],[330],[310]Canadadepuis le
Ramallah[331],[310]Palestinedepuis
Riga[307],[332],[310]Lettoniedepuis