Cenelle
La cenelle, parfois écrit senelle, est le fruit du houx ou celui de l'aubépine. Celle-ci est d'ailleurs parfois appelée cenellier[1].
Cenelles de houx
[modifier | modifier le code]Les fruits du houx n'apparaissent que sur les pieds femelles et sont de petites drupes sphériques de 8 à 10 mm de diamètre, longtemps vertes puis jaunes et rouge éclatant (parfois restant jaunes) à maturité, qui contiennent deux quatre noyaux jaunâtres striés, enserrant une graine lignifiée[2]. Ces fruits qui murissent en fin d'été ont une toxicité légère[3] et persistent tout l'hiver. Leurs graines sont dispersées naturellement par les oiseaux (merles et grives), assez friands de la chair farineuse des fruits (dispersion par ornithochorie)[2].
Cenelles d'aubépine
[modifier | modifier le code]Les cenelles de l'aubépine sont en fait des faux-fruits, la partie comestible étant constituée par le réceptacle floral hypertrophié et charnu, le vrai fruit étant le noyau interne.
La cenelle a aussi pour noms locaux poire à bon Dieu, poire d’oiseau, poire à cochons[4], poiriette, hague en Normandie (cf. norvégien hagtorn, anglais hawthorn), Mehlbeere « baie à farine » en Allemagne où on en fait du pain.[réf. souhaitée]
Utilisations
[modifier | modifier le code]Les cenelles d'aubépine ont été traditionnellement utilisées, comme les fleurs, en cas de palpitations cardiaques de l'adulte (si le cœur est sain), et de troubles du sommeil (grâce à la présence de composés procyanidiques et de flavonoïdes qui ont un effet sédatif et sur la circulation coronarienne)[5],[6]
Représentation artistique
[modifier | modifier le code]Espèces fruitières
[modifier | modifier le code]La cenelle est souvent insipide (léger arôme de pomme), farineuse et de petite taille[5]. Toutefois, il existe des espèces et variétés d'aubépine utilisées comme des arbres fruitiers classiques :
- En Europe :
- l'azérolier (Crataegus azarolus) en région méditerranéenne
- Crataegus schraderiana : venant du sud de l'Europe, fruit de 15 mm de diamètre au goût de pomme, rustique à -18 °C, très réputé pour ses fruits.
- En Amérique du Nord : espèces rustiques (-25 °C) de 6 à 10 m de haut produisant des fruits juteux rouges et sucrés.
- Crataegus arnoldiana : production tardive en automne
- Crataegus crus-galli : l'aubépine ergot de Coq, fruits précoces de 15 mm de diamètre.
- Crataegus durobrivensis : fruits précoces de 15 mm de diamètre.
- Crataegus ellwangeriana : fruits de 20 mm de diamètre.
- Crataegus mollis : fruits rouges de 12 à 25 mm de diamètre.
- Crataegus pedicellata : floraison tardive, fruit de 2 cm de long au goût de pomme.
- En Amérique centrale : Rustique jusqu'à -10 °C.
- la pomme de mai (Louisiane) ou « cenelle de mai », Crataegus opaca et Crataegus aestivalis dans le sud des États-Unis
- le tejocote ou « aubépine du Mexique » (Crataegus mexicana ou Crataegus pubescens) : originaire du Mexique, fruits de 15 à 18 mm de diamètre.
- En Asie :
- Crataegus altaica (syn. Crataegus pinnatifida) en Chine et en Asie centrale, en chinois shānzhā bǐng, littéralement « flocon d'aubépine ». La variété Big Golden Star donne des fruits rouge foncé de 25 mm de diamètre. On les utilise notamment pour les très célèbres bingtang hulu pékinois.
- Crataegus tanacetifolia : originaire de Syrie, fruits de 25 mm de diamètre, rouge orangé et de bon arôme.
Étymologie
[modifier | modifier le code]L’étymologie du terme cenelle n'est pas assurée. Un dérivé non attesté *acinella du latin acinus signifiant « baie » fait difficulté, car on doit supposer une aphérèse du a- initial, en outre le correspondant provençal (occitan) est de type assan(h)a, ce qui s'accorde mal avec cette hypothèse. Il faut plutôt penser à un étymon prélatin, mais il n'a pas été identifié avec certitude[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Cenelle, lexicographie », sur TLFi (consulté le ).
- Michel Botineau, Guide des plantes à fruits charnus comestibles et toxiques, Lavoisier, , p. 140
- « Annuaire des plantes toxiques - Le Houx ».
- « Aubépine », sur passeportsante.net, (consulté le ).
- François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 89.
- Michel Botineau, Guide des plantes médicinales, Belin, , p. 208.
- « Cenelle, étymologie », sur TLFi (consulté le ).