Colère du ventre vide

La baisse des taux de glucose entraîne une modification des métabolisme induisant une irritabilité accrue.
La baisse des taux de glucose entraîne une modification du métabolisme induisant une irritabilité accrue.

La colère du ventre vide est un ensemble de symptômes comportementaux associés à la faim[1]. Différentes études ont mis en évidence des modifications comportementales lorsque les personnes ont faim[2]. Une personne ayant faim commence à se comporter de manière particulière et imprévisible et à devenir plus agressive[3].

Description

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La faim s'accompagne d'une irritabilité et de difficultés à se concentrer[1]. Les personnes ayant faim éprouvent des difficultés à s’exprimer clairement, à être poli et agréable[4].

Les écoliers ne recevant pas une nourriture en quantité adéquate et suffisante ont des difficultés scolaires liées à ces problèmes de concentration[3].

La colère du ventre vide a également été observée chez les drosophiles mâles[5] ainsi que chez les chamois[6].

C'est la baisse des taux de glycémie dans le sang qui serait à l’origine de ces modifications comportementales provoquées par la faim[1]. Le cerveau active des mécanismes de survie pour pouvoir augmenter les chances de trouver ou d’accéder à de la nourriture y compris en recourant à la violence[4].

La théorie de l'évolution suggère que deux phénomènes peuvent s'opposer : l'agressivité augmente lorsque la disponibilité des ressources est plus faible mais a contrario l'énergie allouée aux interactions agressives devrait augmenter lorsque les ressources alimentaires sont plus abondantes permettant ainsi une plus grande sélection au sein d'un groupe. Une étude portant sur des chamois a mis en évidence le rôle de l'épuisement de la nourriture dans l'augmentation de l'agressivité entre les individus en quête de nourriture avec des effets en cascade sur la phénologie du groupe, la vigilance et le stress. Dans les zones peu abondantes en nourriture, les chamois étaient plus agressifs que dans les zones abondantes en nourriture[6].

Une étude de 2015 a montré que l'augmentation de la colère était clairement proportionnelle au taux de glycémie chez les humains[1].

Pour contrebalancer l'hypoglycémie, le corps sécrète des hormones de croissance, du glucagon, de l’adrénaline et du cortisol qui favorisent le stress[4] ainsi que des neuropeptides Y qui régulent l’agressivité et la colère[4].

Certaines études nuancent cependant l'association entre faim et colère, la faim seule ne suffirait pas pour ressentir la colère du ventre vide. La colère se développerait surtout chez les personnes dont l'humeur était déjà négative avant d'avoir faim[7],[8].

Références

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  1. a b c et d « Qu’est-ce que le syndrome de la colère du ventre vide ? », sur Sciencepost, (consulté le )
  2. (en-US) healthfortnight, « An empty stomach can cause shifts in people's behaviour, says survey - Healthfortnight.com » (consulté le )
  3. a et b (en) « Hunger Pangs: The Empty-Stomach Problem », sur Edutopia (consulté le )
  4. a b c et d « Pourquoi est-ce qu'on est agressif quand on a faim ? », sur Maxisciences, (consulté le )
  5. (en) Danielle Edmunds, Stuart Wigby et Jennifer C. Perry, « ‘Hangry’ Drosophila: food deprivation increases male aggression », Animal Behaviour, vol. 177,‎ , p. 183–190 (ISSN 0003-3472, DOI 10.1016/j.anbehav.2021.05.001, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Niccolò Fattorini, Claudia Brunetti, Carolina Baruzzi et Elisabetta Macchi, « Being “hangry”: food depletion and its cascading effects on social behaviour », Biological Journal of the Linnean Society,‎ (ISSN 0024-4066 et 1095-8312, DOI 10.1093/biolinnean/bly119, lire en ligne, consulté le )
  7. « Supplemental Material for Feeling Hangry? When Hunger Is Conceptualized as Emotion », Emotion,‎ (ISSN 1528-3542 et 1931-1516, DOI 10.1037/emo0000422.supp, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Voici pourquoi nous sommes de mauvaise humeur le ventre vide », sur HuffPost, (consulté le )