Démographie du Maroc

Démographie du Maroc
Dynamique
Population 37,076 millions hab.
(est. 2023)[1]
Évolution de la population 1,2 % (2021)[2],[3]
Indice de fécondité 2,05 enfants par [4]
(2023)[6]
Taux de natalité 17,2  (2022)[7],[8]
Taux de mortalité 4,9  (2018)[9],[10]
Taux de mortalité infantile 2,35  (2020)[11]
Âges
Espérance de vie à la naissance 77,3 ans (2020)[12]
Hommes : 76,5 ans
Femmes : 80,5 ans
Âge médian 29,7 ans (2018)[13]
Hommes : 29 ans
Femmes : 30,3 ans
Structure par âge 0-14 ans : 25,47 %
15-64 ans : 67,57 %
65 ans et plus : 6,95 %
Sex-ratio (2018)
Population totale 96 /100
À la naissance 105 /100
Par tranche d'âge 0-14 ans : 103 /100
15-24 ans : 99 /100
25-54 ans : 94 /100
55-64 ans : 97 /100
65 ans et + : 83 /100
Composition linguistique
Arabe (officielle)  
Berbère

(officielle)

 
Espagnol (non officielle)  
Anglais (non officielle)  
Français (non officielle)  
Composition ethnique (2022)
Arabo-berbères 62 %
Berbères 32 %
Européens %
Subsaharien %
Composition religieuse (2022)
Islam >98,9 %
Christianisme <0,1 %
Judaïsme <0,01 %

La démographie du Maroc est l'ensemble des données et études concernant la population du Maroc à toutes les époques. Ces données sont gérées par le Haut-Commissariat au plan (HCP). Le dernier recensement officiel évalue la population du Maroc à 37,772 millions[14]d'habitants auxquels il faut ajouter la diaspora estimée à 4,5 millions de personnes[15].

Évolution de la population

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La population du Maroc était d'environ 6 millions en 1900. Elle a connu une croissance très rapide au cours du XXe siècle, le taux de croissance démographique dépassant les 3 % par an dans les années 1950. Le pic de croissance maximale a atteint 3,3 % par an entre 1952 et 1960. Il a ensuite diminué, revenant à 1,38 % entre 1994 et 2004 puis 1,25 % entre 2004 et 2014, un taux de croissance équivalent à la moyenne mondiale.

En 1981, le Maroc compte officiellement 20 millions d'habitants[16].

En 2004, le Maroc compte officiellement 29,6 millions d'habitants[17].

En 2014, le Maroc compte officiellement 33,8 millions d'habitants[15].

60 % de la population au Maroc est urbaine[réf. souhaitée].

Composition ethnique

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Répartition ethnique vers 1973

La population marocaine est principalement de souche berbère, arabe et juive.

Comme dans les autres pays d'Afrique du Nord, la traite des Noirs, probablement présente dès le VIIe siècle[18] et qui ne s'achève qu'au début du XXe siècle[19], ainsi que l'immigration récente ont contribué à l'établissement d'une communauté subsaharienne, installée essentiellement dans les villes du sud du pays[20].

À partir de la fin du XVe siècle et jusqu'au début du XVIIe siècle, le Maroc accueille des populations fuyant la chute d'Al-Andalus : Andalous principalement arabophones, Juifs megorachim et enfin Morisques.

Le XXe siècle voit le bouleversement des structures sociales et démographiques marocaines, marqué par l'exode juif vers Israël, l'Europe et l'Amérique du Nord, les mouvements de migration internes dus à l'exode rural, ainsi que l'installation de communautés européennes à partir de la première moitié du XXe siècle puis africaines subsahariennes à partir du début du XXIe siècle.

Transition démographique

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Taux de fécondité

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Selon un rapport du Conseil d'analyse économique français destiné au premier ministre français et publié en 2002 :

  • « Au rythme actuel, il semble vraisemblable que la France et le Maghreb verront leurs niveaux de fécondité converger dans un avenir proche »[21].

Autour de 2012, les taux de fécondité sont repartis à la hausse dans les pays du Maghreb[22]. Le Maroc ne semble pas vraiment avoir été concerné par ce phénomène[5]. Aussi, entre 2014 et 2023, le nombre d'enfants par femme est passé de 2,21 à 2,05, c'est-à-dire en deçà du seuil de remplacement (2,1)[5].

Le Maroc connait une transition démographique extrêmement rapide, il passe entre 1982 et 2004 de 5,5 à 2,5 enfants par femme[23]. Ainsi, le Maroc a réalisé en 22 ans ce que la France avait mis 160 ans à achever[23],[24].

Cette baisse de la fécondité se manifeste de manière distincte selon le milieu de résidence et la classe sociale.

Entre 1962 et 2004 en milieu urbain l’indice de fécondité baisse de 5,5 enfants par femme en passant de 7,6 à 2,1. En milieu rural, cet indice a baissé de 3,8 enfants en passant de 6,9 enfants par femme à 3,1 enfants par femme.

En 2009 l’indice de fécondité a atteint 2,2 enfants par femme au niveau national. Il est de 2,7 enfants pour les femmes n’ayant pas été scolarisées, de 2 enfants pour les femmes dont le niveau scolaire ne dépasse pas le primaire et de 1,4 enfant seulement pour les femmes qui ont le niveau secondaire et plus[25].

En 2018, l'indice de fécondité s'élève à 2,38 enfants par femme, soit une légère augmentation depuis 2010.

Évolution du taux de fécondité (enfants par femme)[26],[27]
1962 1975 1982 1994 2004 2010 2014 2018
7,20 5,91 5,52 3,28 2,47 2,19 2,21 2,38

Nombre d’étrangers

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Le Maroc connait un nombre croissant de ressortissants étrangers, en particulier subsahariens depuis le début des années 2000. Selon le HCP, le Maroc comptait, lors du recensement de 2014, 86 206 étrangers sur son territoire[28].

Au Maroc les migrations ne sont pas nouvelles alors que dans la 1re partie du XXe siècle il a été un pays d'émigration, le Maroc accueille désormais des ressortissants étrangers. Comme on le voit sur la Carte DemoMed représentant les dynamiques spatiales de l'immigration du Maroc. Les dynamiques ne sont pas les mêmes. Les étrangers sont arrivés grâce à plusieurs accords. Selon M. Fabre" Le Maroc bénéficie de plusieurs atouts. Les migrants sont souvent des étrangers retraités en quête de soleil et de repos. Le Maroc permet ce cadre de vie. Ainsi on observe qu'ils sont présents notamment près d'Agadir, mais aussi à Marrakech ou l'on note la présence importante de Français ou d'Espagnols. D'autres facteurs importants aident à l'accueil de ressortissants étrangers comme les accords économiques, des conventions fiscales sont en effet passé par exemple entre la France et Le Maroc, ceux-ci peuvent ainsi toucher leur retraite malgré leur déménagement.

Population étrangère au Maroc par nationalité
Nationalité 2014
Population totale du Maroc 33 800 000
Population étrangère totale 84 001
Drapeau de la France France 21 344
Drapeau du Sénégal Sénégal 6 066
Drapeau de l'Algérie Algérie 5 710
Drapeau de la Syrie Syrie 5 225
Drapeau de l'Espagne Espagne 3 990
Drapeau de la Guinée Guinée 2 424
Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire 2 271
Drapeau de la Libye Libye 2 013
Drapeau de l'Italie Italie 1 970
Drapeau de la république du Congo République du Congo 1 955
Drapeau de la Tunisie Tunisie 1 859
Drapeau de la Mauritanie Mauritanie 1 560
Drapeau des États-Unis États-Unis 1 428
Drapeau du Cameroun Cameroun 1 370
Drapeau de l'Égypte Égypte 1 279
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo 1 160
Drapeau du Mali Mali 1 139
Drapeau de la Belgique Belgique 1 056
Drapeau de l'Irak Irak 914
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 805

Source : Résidents étrangers au Maroc selon le haut-commissariat au plan[29]

Répartition géographique de la population

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La population urbaine a fortement progressé au Maroc depuis 1950. Le taux de population urbaine au Maroc est passé de 10 % en 1926 à 55 % en 1998. Selon les chiffres du HCP, le Maroc compte 55,1 % d'urbains en 2004. En 2014 ce chiffre atteint 60 %[30]. En 2014, plus d'un tiers de la population marocaine habite désormais sur l'axe Casablanca-Kénitra.

Selon le ministre marocain de l'Habitat Mohamed Nabil Benadbdallah (PPS) le Maroc devrait atteindre en 2022 environ 75 % d'habitants urbains[30].

Mortalité infantile

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Le taux de mortalité maternelle dans le pays a chuté de 67 % entre 1990 et 2010 et le taux de mortalité des moins de cinq ans chuté de 60 % entre 1990 et 2011[31].

Espérance de vie

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En 2017, l’espérance de vie moyenne au Maroc est de 76 ans contre 63 ans[32] en 1987.

Ce chiffre cache cependant de très fortes disparités géographiques et sociales.

Les Marocains habitant dans les grandes villes vivent, en moyenne, cinq ans de plus que les ruraux. L’espérance de vie à la naissance en milieu urbain est ainsi de 77 ans contre 72 ans en milieu rural. De plus, les marocains ayant un niveau d’éducation modeste ont tendance à fumer, consommer des quantités élevés de sucre. Les 2 premières causes de mortalité au Maroc sont désormais les maladies cardio-vasculaires[33] suivies des cancers.

Projections

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Conséquences politiques

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En 2006, le gouvernement marocain demande au démographe Youssef Courbage de l'INED et à l'anthropologue Emmanuel Todd de réaliser une étude sur l'évolution de la société marocaine. L'étude affirme qu'en matière de démographie, le Maroc est un des premiers pays d'Afrique à avoir amorcé sa transition démographique dès 1975 (après la Tunisie et l'Algérie). L’étude souligne que la chute de la natalité des femmes marocaines depuis les années 1980 bouscule le conservatisme social traditionnel et aura des conséquences politiques :

  • "Avant la baisse de la tension démographique, doit être envisagée une période de tension sociale, durant laquelle la hausse du niveau éducatif et celle du niveau d’aspiration sociale de la population jeune, n’impliquent aucune amélioration de sa situation économique. Le problème est que le Maroc allie deux éléments de structure sociale contradictoires et générateurs de tension : un régime démographique de plus en plus occidentalisé avec un système de relations entre les sexes largement traditionnel (insistance sur la virginité de la femme, réprobation des relations sexuelles avant le mariage, prohibition du concubinage). Les implications psychologiques et politiques sont sérieuses dans un pays qui compte dans ses villes, 1,3 million de jeunes célibataires? La transition de la fécondité et l’entrée dans la modernité comportent quelques « déstabilisations », telles que l’érosion du modèle familial patriarcal, l’émergence des femmes dans la sphère publique avec les progrès de leur scolarisation et, enfin, la contradiction entre une liberté individuelle accrue offerte par la contraception et la croissance vertigineuse du nombre des célibataires, hommes et femmes. C’est au regard de ces évolutions que doivent s’analyser les phénomènes d’anxiété religieuse ou idéologique conjoncturels que l’on observe au Maroc".
  • "En 1991, lors de la poussée islamiste, l’Algérie vivait une chute de fécondité d’une extrême brutalité. Tous les éléments de désorientation psychologique jouaient donc en même temps. Au Maroc, la maîtrise de la fécondité qui date de 1975 est irréversible. On ne peut envisager une tension du niveau de celle qui a déstabilisé l’Algérie".
  • "La scolarisation de masse transforme les relations verticales, entre aînés et jeunes, et horizontales, entre hommes et femmes. On doit imaginer, au-delà de la phase transitoire de déstabilisation et de désorientation des comportements, l’émergence d’une société plus égalitaire et plus ouverte. Les nouveaux modes d’union permettront de brasser les populations en rapprochant des conjoints venus d’horizons divers. Ces changements favoriseront l’avènement d’une classe moyenne plus consistante et d’une société plus égalitaire. En fait, la mutation démographique annonce, à moyen terme, l’avènement d’une société plus mûre pour la démocratie".

Articles connexes

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • [PDF] Centre des études et des recherches démographiques du haut-commissariat au Plan, Démographie marocaine : Tendances passées et perspectives d'avenir, , 94 p. (ISBN 9954-405-28-3, lire en ligne)
  • Recensements

Notes et références

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  1. Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
  2. Le taux de variation de la population 2021 correspond à la somme du solde naturel 2021 et du solde migratoire 2021 divisée par la population au 1er janvier 2021.
  3. Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
  4. L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour 2023 est la somme des taux de fécondité par âge observés en 2023. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés en 2023. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de 2023.
  5. a b et c « Les indicateurs sociaux du Maroc », sur Haut-Commissariat au plan, (consulté le ), p. 21
  6. [5].
  7. Le taux de natalité 2022 est le rapport du nombre de naissances vivantes en 2022 à la population totale moyenne de 2022.
  8. Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
  9. Le taux de mortalité 2018 est le rapport du nombre de décès, au cours de 2018, à la population moyenne de 2018.
  10. Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
  11. Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
  12. L'espérance de vie à la naissance en 2020 est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de 2020. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de 2020.
  13. L'âge médian est l'âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l'autre moitié est plus âgée.
  14. « Population Morocco - evolution population Morocco - Pyramide des âges - age median - demographie - chiffres », sur en.humandatas.com (consulté le )
  15. a et b « Recensement: et la population du Maroc est… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fr.africatime.com (consulté le )
  16. « Prospective Maroc 2030 : Quelle démographie? (version française) », sur HCP
  17. « Recensement général de la population et de l'habitat 2004 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Site Officiel du Haut Commissariat Au Plan,
  18. Jean-Michel Deveau, « Esclaves noirs en Méditerranée », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
  19. Rita Aouad Badoual, « « Esclavage » et situation des « noirs » au Maroc dans la première moitié du XXe siècle », sur cairn.info, (consulté le ).
  20. « Racisme anti-Noirs au Maroc : « Le Coran ne soutient pas la pratique de l’esclavage mais son abolition » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Michel Aglietta, Didier Blanchet et François Héran, « Démographie et économie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Conseil d'Analyse Économique et Social,
  22. « Inattendu : le nouveau baby boom des pays arabes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  23. a et b « La transition démographique s’accélère: 1,84 enfant en ville », sur L'économiste,
  24. (fr) L'économiste (journal marocain), édition électronique du 04/08/09
  25. « Fécondité: Plus on est riche, moins on a d’enfants », sur l’Économiste,
  26. Note sur le niveau et la tendance de la fécondité au Maroc
  27. Évolution de l'indice synthétique de fécondité par milieu de résidence
  28. « Note sur les premiers résultats du recensement général de la population et de l'habitat 2014 », sur Haut-Commissariat au plan (consulté le )
  29. « Démographie / Téléchargements / Site institutionnel du Haut-Commissariat au Plan du Royaume du Maroc », sur hcp.ma (consulté le ).
  30. a et b « Taux d'urbanisation : Le Maroc s'approche des 60% »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Info Médiaire,
  31. « Mortalité infantile: Le Maroc a réalisé des progrès considérables, selon l'OMS »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Le Mag,
  32. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/MAR/fr/SP.DYN.LE00.IN.html
  33. « Un Marocain sur deux meurt d une maladie cardiaque », sur Aujourd’hui le Maroc,
  34. « IPM », sur pasteur.ma (consulté le ).
  35. « Les effets du «karkoubi» sur la jeunesse marocaine - Archive », sur yabiladi.com (consulté le ).
  36. « Karkoubi, la drogue de la mort au Maroc », sur Bladi.net (consulté le ).
  37. Ghalia Kadiri, « Casablanca sous l’emprise du « karkoubi », la drogue de la violence », sur lemonde.fr, (consulté le ).