Diaspore (minéral)

Diaspore
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Diaspore (minéral)
Diaspore de Turquie
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique HAlO2 AlO(OH)
Identification
Masse formulaire[2] 59,9883 ± 0,0007 uma
H 1,68 %, Al 44,98 %, O 53,34 %,
Couleur blanc, gris verdâtre, marron, incolore, jaune
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale ;
Pbnm
Clivage parfait à {010}, bon à {110}
Cassure conchoïdale
Habitus massifs, écailleux, stalactitiques, et feuilletés
Faciès prismes allongés, aciculaires, ou tabulaires selon {010}. Faces striées.
Échelle de Mohs 6,5 - 7
Trait blanc
Éclat vitreux, perlé sur les faces de clivage
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,682-1,706 ;
β=1,705-1,725 ;
γ=1,730-1,752
Biréfringence biaxe positif ; Δ=0,048
2V = 80-84° (calculé)
Fluorescence ultraviolet oui et luminescence
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,3 - 3,5
Propriétés physiques
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le diaspore est une espèce minérale de formule AlO(OH) avec des traces : Fe, Mn, Cr, Si. Les cristaux peuvent atteindre 40 cm[3].

Historique de la description et appellations

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Inventeur et étymologie

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Il a été décrit par René Just Haüy en 1801, du grec διασπείρειυ (diaspérein), « dispersion », en raison de sa fragmentation au feu.

  • Diasporite : synonyme répandu dans les publications anglo-saxonnes.
  • Diasporogélite (Tučan 1913)[4]
  • Empholite (Igelström 1883)[5]
  • Kayserite (Walther 1921)[6]
  • Tanatarite (Petrushkevich 1926) : dédiée au professeur Joseph Tanatar, de l'Institut minier d'Ekaterinoslav, Russie[7].
  • Zultanite : dérivé du mot sultanite, désigne la qualité gemme de ce minéral trouvé en Turquie[8].

Caractéristiques physico-chimiques

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Variétés et mélanges

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Mangan-diaspore : seule variété reconnue, c'est un diaspore manganésifère pour un ratio Al/Mn de 1/59. Il a été décrit par le minéralogiste Chudoba en 1929[9]. Cette variété est présente à Glosam mine, Postmasburg, Cap-du-Nord, Afrique-du-Sud[10].

Cristallochimie

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  • Le diaspore est dimorphe de la Boehmite.
  • Le diaspore sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux.
Groupe du diaspore

Il s'agit d'espèces minérales de formule générique X+3O(OH) tous du système cristallin orthorhombique, formé de métaux oxyhydroxylés. Le diaspore le plus courant est le chef de file d'un groupe qui comprend :

Cristallographie

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  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 4,397 Å, = 9,421 Å, = 2,843 9 Å ; Z = 4 ; V = 117,81 Å3
  • Densité calculée = 3,38 g cm−3

Gîtes et gisements

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Gîtologie et minéraux associés

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Le diaspore se trouve :

  • dans les calcaires cristallins, argileux ;
  • comme composant de la bauxite ;
  • accompagnant le corindon dans l'émeri ;
  • dans les dépôts hydrothermaux des pegmatites alcalines.

Il est associé aux minéraux suivants : boehmite, chlorites, corindon, gibbsite, halloysite, hématite, kaolinite, lépidocrocite, magnétite, margarite, sillimanite, spinelles.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

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  • Canada
Jeffrey mine, Asbestos, Les Sources RCM, Estrie, Québec[11]
  • France
Mines du Costabonne, Prats de Mollo-La Preste, Céret, Pyrénées-Orientales, Occitanie[12]
Chantel, Saint-Ilpize, Lavoûte-Chilhac, Haute-Loire, Auvergne[13]
  • Madagascar
Matory, Département de Nosy Varika, Faritra Vatovavy-Fitovinany, Faritany Fianarantsoa[14]
  • Russie
Mramorsk Zavod, Village de Kosoi Brod, Iekaterinbourg, région de l'Oural[15]

Exploitation des gisements

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Le diaspore est, avec la gibbsite et la boehmite, l'un des trois principaux composants des bauxites, à ce titre il est un important minerai d'aluminium.

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Halides, Hydroxides, Oxides, vol. III, Mineral Data Publishing, .
  4. Fran Tučan, Centralblatt für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Stuttgart, 1913, p. 68
  5. L.-J. Igelström, « Empholite, nouveau minéral de Hörrsjöberg (Wermland) Suède », Bulletin de la Société minéralogique de France, t. 6,‎ , p. 40-44 (lire en ligne).
  6. (de) Walther Ernst, « Über den oberen Ganlt von Lüneburg », Zeitschrift der Deutschen Geologischen Gesellschaft, vol. 73,‎ , p. 291-320 (présentation en ligne).
  7. Petrushkevich (1926), Bulletin of the Geological Min. Circle, Ekaterinoslav Mining Institute, 2:17
  8. Antoinette Matlins, Antonio C. Bonanno, Jewelry & Gems, the Buying Guide, 2009, p. 206
  9. Chudoba (1929) Centralblatt für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Stuttgart: 11.
  10. Mineralogical Magazine (1997): 61: 213-231.
  11. Mineral. Rec. 1979
  12. Dubru. M, (1986) Pétrologie et géochimie du marbre à brucite et des borates associés au gisement de tungstène de Costabonne, (Pyrénées orientales, France) 930p
  13. Forestier, F.H., and Lasnier, B. (1969): Découverte de niveaux d’amphibolites à pargasite, anorthite, corindon et saphirine dans les schistes cristallins de la vallée du Haut-Allier – Existence du faciès granulite dans le Massif central Français. Contrib. Mineral. Petrol. 23, 194-235
  14. Behier, J. (1963): Carte minéralogique de Madagascar. Archive Service Géologique Madagascar. A 1871
  15. Pekov, I. (1998) Minerals First discovered on the territory of the former Soviet Union 369p. Ocean Pictures, Moscow

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Articles connexes

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