Ergy Landau
Naissance | |
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Décès | (à 70 ans) 16e arrondissement de Paris |
Nom de naissance | Landau Erzsébet |
Nationalité | |
Activité |
Maître | Olga Máté (en) |
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Ergy Landau, née Erzsébet Erzsi Landau le à Budapest en Hongrie et morte le à Paris 16e, est une photographe française d’origine hongroise.
Biographie
[modifier | modifier le code]Née en 1896 à Budapest[1],[2], Erzsi Landau se forme à la photographie tout d’abord dans sa ville natale, auprès de Olga Máté (en) en 1918[2]. Puis elle travaille à Vienne (Autriche) dans l’atelier du photographe Franz Xaver Setzer[2]. Un an plus tard, elle devient assistante dans l’atelier de Rudolf Dührkoop à Berlin[2].
Elle retourne ensuite en Hongrie où elle ouvre à Budapest son premier studio. Elle se lie alors d’amitié avec le peintre László Moholy-Nagy, qu’elle photographie, et son épouse Lucia Moholy[1]. Elle est d’abord inspirée par les photographes pictorialistes dans la lignée d’Alfred Stieglitz et Edward Steichen. Elle expose dès 1921[2].
En 1922, Ergy Landau quitte de nouveau la Hongrie, un pays désormais sous la houlette du régime autoritaire de Miklós Horthy. Le 18 mai 1923, elle arrive seule à Paris où elle se fait recenser au bureau des étrangers de la Préfecture de Police sous le nom d'Élisabeth Landau, photographe[3]. Elle ouvre un studio photographique, et change son prénom en Ergy[1],[2]. Elle vit essentiellement de son activité de portraitiste. Ergy Landau réalise alors de nombreux portraits dont ceux d’Antoine Bourdelle, de Thomas Mann, d’Elsa Triolet et de Paul Valéry[1]. Elle réalise aussi des reportages extérieurs et se fait connaître aussi par la réalisation de nus féminins : « exhibant avec pudeur la plénitude de leurs formes, elle en offre une vision affranchie des tabous [...] la femme radieuse et sereine s'épanouit en plein air, dans la nature, au soleil couchant ». Ses photos reflètent une vitalité : « c'est le temps des congés payés, des auberges de jeunesse et colonies de vacances. Il s'inscrit, joyeux, dans les virées en kayak, les cavalcades dans les sous-bois, le repas dominical sur une grève normande. »[4]. À la fin des années 1920, elle change aussi de style photographique abandonnant le portrait au sfumato et ses techniques héritées du pictorialisme pour se tourner vers la Nouvelle Vision[1],[2].
En 1930, Nora Dumas et Ylla commencent leurs carrières photographiques dans le studio Landau. À partir de l’année suivante, Ergy Landau publie régulièrement dans Arts et Médecine, Jazz, ou encore Paris Magazine. En 1932, elle est membre fondateur de la Société des artistes photographes puis en 1933 de l’agence photographique Rapho, fondée par Charles Rado[2],[3].
L’agence est mise en sommeil pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais Ergy Landau participe à sa relance dès 1945, avec Brassaï et Raymond Grosset, rejoints également par de jeunes photographes tels que Robert Doisneau ou encore Sabine Weiss[1].
En 1954, elle part dans la Chine de Mao Zedong, avec l’écrivain Pierre Gascar, pour réaliser un reportage qui sera publié sous le titre Aujourd’hui la Chine, par la Guilde du Livre à Lausanne [1],[5],[6].
Ergy Landau participe aux grandes expositions des années 1950, avant de mourir à 70 ans, le , à Paris[1],[2],[7]. Après sa mort, les archives personnelles d'Ergy Landau sont conservées par Raymond Grosset, directeur de l’agence Rapho, puis par sa fille Kathleen Grosset[8].
Publications
[modifier | modifier le code]- Ergy Landau (préf. Marcel Aymé), Enfants, Paris, Ed. O.E.T.,
- Beatrix Tudor-Hart (photogr. Ergy Landau), Plays and Toys in Nursery Years, Londres, Country Life,
- Hélène Natkin et Ergy Landau, Comment photographier les enfants ?, Nice, Édition de L’Éclaireur de Nice, [9]
- Pierre Gascar et Ergy Landau (préf. Claude Roy), Aujourd’hui la Chine, Lausanne, La Guilde du Livre,
- Pierre Gascar et Ergy Landau, Chine ouverte, Paris, Gallimard, , 183 p.
- Maurice Genevoix (photogr. Ergy Landau), Le Petit chat, Paris, Arts et Métiers graphiques, [10]
- Yves Bonnieux (photogr. Ergy Landau), Horoldamba : Le petit Mongol, Paris, Calmann-Lévy,
Expositions
[modifier | modifier le code]Liste non exhaustive
Expositions personnelles
[modifier | modifier le code]- - : « Ergy Landau. collections Musée Niépce », Musée Nicéphore-Niépce, Chalon-sur-Saône[4].
- 2009 : Hôtel de Sully, Paris
- 2018 : « Ergy Landau à livres ouverts », exposition en ligne[11].
- - : « Ergy Landau 1896 - 1967 », Maison de la photographie Robert-Doisneau, Gentilly[12],[13].
- - : « Paris dans l’objectif d’Ergy Landau », mairie du 16e arrondissement, Paris.
Expositions collectives
[modifier | modifier le code]- - : La photographie humaniste, 1945-1968 : autour d'Izis, Boubat, Brassaï, Doisneau, Ronis, Bibliothèque nationale de France, Paris.
Œuvres en collection publique
[modifier | modifier le code]Liste non exhaustive
- Musée Nicéphore-Niépce, Chalon-sur-Saône.
- Musée national d’Art moderne, Paris.
- Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Julie Jones, « Ergy Landau », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 147
- Csilla Csorba, « Landau, Ergy (Erzsi, dite) [Budapest 1896 - Paris 1967] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 2451
- « Le mystère Landau est levé - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )
- « Ergy Landau au Musée Niepce, à Chalon-sur-Saône. La praticienne remarquable », Le Monde, (lire en ligne)
- Laurence Le Guen, « Abolir les frontières en littérature jeunesse : la tentative des albums photographiques des années 1950 à travers l’exemple d’Horoldamba le petit Mongol », Strenæ. Recherches sur les livres et objets culturels de l’enfance, no 11, (ISSN 2109-9081, DOI 10.4000/strenae.1670, lire en ligne, consulté le )
- (en) Éva Fisli, « The Questioning Gaze: on Ergy Landau's photos taken in China », Revelar, no 1, , p. 66-79 (lire en ligne [PDF]).
- « Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e, n° 758, vue 6/11 », sur Archives de Paris
- Frédérique Roussel, « Laurence Le Guen, "Ergy Landau a laissé de nombreux portraits d’écrivains" », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Leguen Laurence, « Enfants au naturel, par Ergy Landau », sur MINIPHLIT, (consulté le )
- Maurice Genevoix (1890-1980), Le petit chat / photographies de Ergy Landau ; texte de Maurice Genevoix,..., (lire en ligne)
- « Ergy Landau à livre ouverts », sur Ergy Landau à livre ouverts (consulté le )
- « Exposition Ergy Landau 1896 - 1967 », sur Maison de la Photographie Robert Doisneau (consulté le )
- Eva Belgherbi, « En regardant Ergy Landau, une histoire de photos », sur un carnet genre et histoire de l'art, (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ergy Landau (préf. Dominique Perben, Paul Jay) (catalogue d'exposition), Chalon-sur-Saône, Musée Nicéphore Niépce, , 16 p. (ISBN 2-903292-70-1).
- Eva Belgherbi, « En regardant Ergy Landau, une histoire de photos », sur ghda.hypotheses.org, .
- Kathleen Grosset, Laurence Le Guen et David Martens, Ergy Landau, une vie de photographe (catalogue d'exposition), Marseille, Le Bec en l’air, , 126 p. (ISBN 978-2-36744-163-4).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Ergy Landau photographiée vers 1920 », sur Réunion des musées nationaux.