Félix Pyat
Félix Pyat | |
Portrait photographique de Félix Pyat par Nadar. | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (1 an, 4 mois et 9 jours) | |
Élection | |
Circonscription | Bouches-du-Rhône |
Législature | IVe (Troisième République) |
Groupe politique | Extrême gauche |
Prédécesseur | Jean-Baptiste Pally |
– (23 jours) | |
Élection | 8 février 1871 |
Circonscription | Seine |
Groupe politique | Extrême gauche |
Successeur | André Daher |
– (1 an, 9 mois et 16 jours) | |
Élection | 23 avril 1848 |
Réélection | 28 mai 1849 |
Circonscription | Cher |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Vierzon |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Saint-Gratien |
Nationalité | Française |
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Félix Aimé Pyat, né le à Vierzon et mort le à Saint-Gratien[1], est un journaliste, auteur dramatique et homme politique français, personnalité de la Commune de Paris.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d’un avocat d’opinion royaliste, il monta, âgé d’à peine seize ans, au sortir de ses études à Paris, où il devient lui-même avocat. Entrainé dans le mouvement politique des dernières années de la Restauration, ponctuée de banquets, de solennités, il signala sa hardiesse en portant un toast à la Convention nationale et en remplaçant le buste de Charles X par celui de La Fayette[2]. Puis il se lance dans le journalisme au Figaro, au Charivari et à la Revue démocratique. Il est aussi auteur de pièces de théâtre, dont certaines sont jouées par l'acteur en vogue Frédérick Lemaître.
Séduit par les thèses humanistes de la franc-maçonnerie, il est initié à la franc-maçonnerie, le par la loge parisienne « La Clémente Amitié ». En 1848, il se bat en duel avec Pierre-Joseph Proudhon. Après la révolution, le Gouvernement provisoire de la Deuxième République le désigne comme commissaire dans le département du Cher. Il s'y fait élire comme député de gauche à l'Assemblée constituante de 1848, où il fait, en septembre, un remarquable discours sur le droit au travail, en réponse à Thiers et à Tocqueville. Puis, en 1849, il est reconduit dans l'Assemblée législative. Il est opposé en 1848 à l'élection de Louis Napoléon Bonaparte, qui préfigure selon lui une nouvelle royauté[3]. Compromis dans l'émeute du 13 juin 1849, il doit se réfugier en Suisse, puis à Bruxelles et enfin à Londres. Il y fonde le parti révolutionnaire « La commune révolutionnaire » et publie et diffuse de nombreux textes révolutionnaires. Il adhère à l'Association internationale des travailleurs en 1864. Il revient en France en 1869. Il comparaît devant un tribunal le 31 décembre 1869, pour avoir organisé avec Maurice Garreau, Ferdinand Gambon et Marc Amédée Gromier (d) une réunion électorale publique illégale[4],[5]. Au lendemain de l'assassinat du journaliste Victor Noir le 10 janvier 1870, il appelle à l'insurrection et repart en exil en Angleterre. Il est condamné, par contumace, à cinq ans de prison par la haute cour.
Après la proclamation de la République le , il rentre en France et fonde un journal : Le Combat. Le 11 février 1871, par décision du gouvernement de la défense nationale Le Combat est supprimé. Le 8 février 1871, il est élu à l'Assemblée nationale mais en démissionne le 3 mars. En février 1871, il fonde un nouveau journal, Le Vengeur, vite supprimé par le général Vinoy, gouverneur militaire de Paris, mais qui sera rétabli pendant la Commune. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Il fait partie de la Commission exécutive de 1871, de celle des Finances et du Comité de Salut public (du 1er au 8 mai). Il ne participe pas à la Semaine sanglante et rejoint Londres. Il revient en France après l'amnistie de 1880. Il est élu sénateur du Cher en 1887 puis député des Bouches-du-Rhône en 1888.
Hommage
[modifier | modifier le code]- Marseille a donné le nom de Félix Pyat à une rue du 3e arrondissement de la ville, ainsi que les villes de Puteaux, Champigny-sur-Marne, Salon de Provence, Bourges, Vierzon, La Rochelle etc.
Principales publications
[modifier | modifier le code]- Œuvres de Claude Tillier, précédées d’une introduction par M. Félix Pyat. 4 vols. Nevers: C. Sionest impr.-éditeur 1846.
- Lettres d'un proscrit. La vile multitude. Le prince Tityre. Lettres à Barbès, à M. Chambord, 13 juin. Aux électeurs de la Seine, de la Nièvre et du Cher, Paris, , 2 vol (lire en ligne).
- Loisirs d'un proscrit. Lettre au général Changarnier. Vive la République. Samedi et dimanche. Les carabiniers royaux. L'espion Schnepp, Paris (lire en ligne).
- La Folle d'Ostende (1886)
Articles
[modifier | modifier le code]- Marie-Joseph Chénier et le prince des critiques (dans le journal La Réforme), Paris, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
Théâtre
[modifier | modifier le code]- Une révolution d'autrefois, ou les Romains chez eux, pièce historique en 3 actes et en prose, avec Théodose Burette, Paris, théâtre de l'Odéon, 1er mars 1832.
- Le Brigand et le philosophe, drame en 5 actions, avec 1 prologue en 2 parties, avec Auguste Luchet, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 22 février 1834.
- Ango, drame en 5 actes, 6 tableaux, avec un épilogue, avec Auguste Luchet, Paris, théâtre de l'Ambigu-Comique, 29 juin 1835.
- Les Deux Serruriers : drame en 5 actes, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, (lire en ligne).
- Cédric-le-Norwégien : drame héroïque en 5 actes, Paris, théâtre de l’Odéon, (lire en ligne).
- Mathilde, drame en 5 actes, avec Eugène Sue, tiré de Mathilde, Mémoires d'une jeune femme, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 24 septembre 1842 lire en ligne sur Gallica
- Diogène : comédie en 5 actes, précédée d'un prologue, Paris, théâtre de l’Odéon, (lire en ligne).
- Le Chiffonnier de Paris : drame en 5 actes et 1 prologue (12 tableaux), Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin, (lire en ligne).
- L'Homme de peine, drame en 5 actes, 9 tableaux, Paris, théâtre de l'Ambigu-Comique, 24 février 1885 lire en ligne sur Gallica.
- " Médecin de Néron", drame publié aux Editions l'Harmattan en 2010. Une conférence publique fut donnée par Guy Sabatier fut à Vierzon la même année:la médiathèque de la ville en possède un enregistrement
Autres
[modifier | modifier le code]Il est l'auteur en 1856[6] de la Lettre à Marianne, pastiche de l'Ave Maria, parfois citée par Jean-Louis Debré[7] :
« Salut Marianne pleine de force, le peuple est avec toi. Le fruit de tes entrailles, la République, est béni. Sainte Marianne, délivre-nous vierge de la liberté, des rois et des papes. Ainsi soit-il[8]. »
Adaptations cinématographiques
[modifier | modifier le code]Son mélodrame à succès[9] Le Chiffonnier de Paris, transformé en 1886-1887 en roman-feuilleton, publié dans Le Radical, puis dans Le Cri du peuple, puis dans un gros volume posthume aux éditions Fayard dans les années 1890, a été adapté deux fois au cinéma :
- en : Le Chiffonnier de Paris d'Émile Chautard, avec Edmond Duquesne, Renée Sylvaire, Louis Paglieri et René Maupré, ce dernier jouant aussi dans le film de Serge Nadejdine en 1924.
- en : Le Chiffonnier de Paris de Serge Nadejdine, avec Nicolas Koline, Hélène Darly, Francine Mussey, René Maupré et Paul Ollivier.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Saint-Gratien, n° 49, vues 187-188/386.
- Joseph-Marie Quérard, La France littéraire : ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles, t. 11, Paris, Ambroise Firmin-Didot, , 717 p. (lire en ligne), p. 574.
- Sylvie Aprile, « Aux origines du présidentialisme », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- Michel Cordillot, « GARREAU Maurice », sur maitron.fr, (consulté le ).
- « Réunions publiques 1868-1870 », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
- Antoine Compagnon, Les Chiffonniers de Paris, Gallimard, 2017 (ISBN 978-2-07-273514-1), p. 241
- Conseil constitutionnel : quand Jean-Louis Debré fait son état des lieux — Jean-Louis Debré, futur comédien ? sur www.francetvinfo.fr, 4 mars 2016 (consulté le 19 octobre 2019).
- Mireille Piarotas, Écrits et expression populaires, Paris, (lire en ligne), p. 125.
- Antoine Compagnon, Les Chiffonniers de Paris, Gallimard, 2017, (ISBN 978-2-07-273514-1) p. 225
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Colombet-Schieferer, Felix Pyat (1810-1889), Révolutionnaire Berrichon, Paris, Bénévent, 2011.
- Larousse du XIXe siècle
- Encyclopedia Universalis, Index Philippa — Zyriane, Paris, 1985.
- Félix Pyat: Edition établie et annotée par Guy Sabatier
- Des monuments historiques et littéraires vus par un journaliste du XIXe siècle, l'Harmattan 2016
- Guy Sabatier a soutenu une thèse à l'université de Paris 8 sous le titre "Le mélodrame de la République sociale et le théâtre de Félix Pyat; 2 tomes, 524 pages et 229 pages publiée aux Editions l'Harmattan. Cet ouvrage a reçu le prix scientifique l'Harmattan en 1998
Notices biographiques
[modifier | modifier le code]- Jules Clère, Les hommes de la Commune : Biographie complète de tous ses membres, Paris, Libraire-éditeur É. Dentu, , xiv-195, 1 vol. in-18 (OCLC 457798492, lire en ligne sur Gallica), p. 134-141
- Jules Clère, Les hommes de la Commune : Biographie complète de tous ses membres, Paris, Libraire-éditeur É. Dentu, , 4e éd. (1re éd. 1871), vi-215, 1 vol. in-18 (lire en ligne sur Gallica), p. 149-157
- Paul Delion, Les membres de la Commune et du Comité central, Paris, A. Lemerre éditeur, , 446 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 172-180
- « Félix Pyat », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Coaraze, L'Amourier éditions, coll. « Bio », (1re éd. 1971), 799 p. (ISBN 978-2-36418-060-4, ISSN 2259-6976, présentation en ligne), p. 664-666
- « Notice Pyat Félix [Pyat Aimé, Félix, (parfois surnommé Pontivy, parfois écrit Piat Félix)] », sur maitron.fr, Le Maitron, dictionnaire bibliographique du mouvement ouvrier et du mouvement social, Association Les Amis du Maitron (consulté le )
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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