Fatima Achimo

Fatima Achimo
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
AntananarivoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique

Fatima Achimo, née le à Ambanja et morte le à Antananarivo, est une femme d'État malgache. C'est la première femme sénatrice de Madagascar[1] et elle a été secrétaire d'État adjoint.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance, éducation[modifier | modifier le code]

Fille du prince d'Ambanja Said Achimo, elle est née 8 janvier 1931. À ses 18 ans, en 1949, elle obtient un certificat de second degré puis le certificat d'aptitude à l'enseignement. Elle continue ses études à l'Institut des hautes études d'outre-mer à Paris (France) et obtient le certificat en administration de l'enseignement primaire, en 1963.

Elle fait un stage aux États-Unis sur la nutrition des enfants et sur les droits de la femme, en 1964. Elle participe au congrès international des femmes africaines au Congo-Kinshasa et au congrès international des femmes socialistes au Strasbourg en 1968[2].

Figure politique de la première république[modifier | modifier le code]

Elle devient institutrice et exerce à Nosy Be de 1951 à 1959, puis à Sambava de 1959 à 1960 ainsi qu'à Diégo-Suarez de 1960 à 1962. Elle occupe le poste de commissaire général à la protection de l'enfance à partir du .

Elle est élue le au Sénat malgache.

Reconduite dans cette fonction de protection de l'enfance avec le titre de secrétaire d'État adjointe le , elle occupe ce poste jusqu'à la fin de la Première République de Madagascar.

Stèle du président Philibert Tsiranana à Antsiranana.

Elle est proche du président Philibert Tsiranana, dont elle suit le déclin lors de la chute du régime en 1972. Elle est arrêtée le dans le cadre de l’action du gouvernement pour le maintien de la sûreté de l’État et à la suite des troubles qui se sont produits à Antsiranana à l'époque[3]. Elle préside le « Comité pour la commémoration du président Philibert Tsiranana » à Antsiranana et participe à l’inauguration d'une stèle constituée d’un buste du premier président le [4].

Symbole de la femme moderne dans le nord de Madagascar[modifier | modifier le code]

Outre sa carrière politique, elle est connue pour son appartenance à la monarchie traditionnelle du nord-ouest de Madagascar[5]. Son père, Saïd Achimo, faisait partie de la dynastie des Sakalaves Bemazava, et fut gouverneur à titre politique du canton d'Ambanja. De son vivant, elle fut une personnalité considérée comme ayant le savoir des anciens pour avoir témoigné le rôle traditionnel de la femme dans le nord de Madagascar[6].

Elle était aussi connue pour ses réalisations dans la ville d'Antsiranana, entre autres la création de l'internat pour jeunes filles au lycée-mixte d'Antsiranana, qui fut construit en 1969, et la construction du collège d'enseignement général (CEG) PK3 de la ville. Symbole du pouvoir de la gent féminine dans le nord du pays, elle s'est également distinguée pour ses engagements dans l’histoire et la structuration sociale de sa région d’origine. Elle s'est mobilisée pour promouvoir le rôle aussi bien politique que social des femmes du nord. Pour lui rendre hommage à titre posthume, l'ancienne rue Villaret-Joyeuse a été rebaptisée en son nom après sa mort[7]. La rue passant par les hôtels Le Paradis du Nord et L’Étoile du Nord vers la bibliothèque municipale porte actuellement le nom Princesse Fatima Achimo.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Fatima Achimo est mère de cinq enfants, dont l’aîné, Jacob Félicien Andriampanjava, est ministre de Réconciliation du gouvernement Jacques Sylla formé le sous le régime de Marc Ravalomanana[8] et le dernier, Éric Cassam, est pilote de ligne chez Air Madagascar[9].

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Son parcours lui a valu la distinction malgache de grand-croix de l’ordre national de 2e classe et la distinction française de chevalier des « Palmes académiques »[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Didier Galibert, Les gens du pouvoir à Madagascar : État postcolonial, légitimités et territoire, 1956-2002, Paris/Saint-Denis, KARTHALA Editions, , 575 p. (ISBN 978-2-8111-0213-5, lire en ligne)
  2. Alain Dalançon, « Les professeurs du second degré « long » en 1968 », dans À chacun son Mai ?, Presses universitaires de Rennes, , 253–268 p. (ISBN 978-2-7535-1311-2, lire en ligne).
  3. Alain GYRE, « 4 Mars 1973 : l’unité nationale mise à mal - Agir avec Madagascar », Agir avec Madagascar,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Didier Galibert, « Fonder le territoire : état postcolonial et enjeux de mémoire à Madagascar », Journal des anthropologues, nos 104-105,‎ , p. 287–306 (ISSN 1156-0428 et 2114-2203, DOI 10.4000/jda.577, lire en ligne, consulté le )
  5. « T - DicoLAM | LAM - Les Afriques dans le monde », sur lam.sciencespobordeaux.fr (consulté le )
  6. « JOURNEE DE LA FEMME », sur latribune.cyber-diego.com (consulté le )
  7. « Inauguration de l’avenue Princesse Fatimo Achimo », sur latribune.cyber-diego.com (consulté le )
  8. « MADAGASCAR : Jacob F. Andriampanjava - n° 1193 du 09/09/2006 - La Lettre de l'Océan Indien », La Lettre de l'Océan Indien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Ces gens là... : Eric Cassam, pilote de ligne », sur latribune.cyber-diego.com (consulté le )
  10. « Inauguration de l’avenue Princesse Fatimo Achimo » (consulté le )