Citadelle d'Anvers

Citadelle d'Anvers
Image extraite du folio représentant Anvers dans Georg Braun et Frans Hogenberg, atlas Civitates orbis terrarum, vol. I, 1572
Présentation
Destination initiale
Fortifications militaires défensives
Fondation
Démolition
Localisation
Division administrative
Subdivision administrative
Commune
Coordonnées
Carte

La citadelle d'Anvers, également connue sous le nom de château du Sud, était située au sud de la ville d'Anvers.

Elle avait été construite entre 1567 et 1572 sur ordre du duc d'Albe Ferdinand Alvare de Tolède, gouverneur des Pays-Bas et a été complètement arasée en 1881[1].

La construction et la furie espagnole

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Statue du duc d'Albe foulant aux pieds l'hérésie, élevée sous la domination espagnole et abattue en 1792.

Le duc d'Albe devint gouverneur des Pays-Bas espagnols en 1567 après le départ de Marguerite de Parme, avec la mission de réprimer l'iconoclasme survenu un an plus tôt dans le plat pays. Dès son arrivée, il se mit à la recherche d'un endroit propice à la construction d'une forteresse, destinée principalement à étouffer dans l'œuf toute tentative de soulèvement de la population anversoise[2]. L'architecte et ingénieur militaire italien Francesco Paciotto dessina les plans de la citadelle qui furent modifiés après son départ par son compatriote Bartolomeo Campi. Le résultat final fut une citadelle pentagonale, comportant un bastion à flancs brisés à chaque angle et portant les noms de Hernando, Toledo, Paciotto, d'Albe et Le Duc[3].

La citadelle est construite à l'extrémité sud de la muraille de la ville, à l'emplacement actuel du quartier dénommé Het Zuid (Le Sud). Un certain nombre de bâtiments occupaient l'espace intérieur, dont des casernes, des poudrières, des abris à l'épreuve des bombes et une chapelle[1]. La citadelle s'étendait sur une superficie totale de cinq hectares et était entourée d'un fossé[2].

Pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, la citadelle sert de base de départ au sac d'Anvers (la « fureur espagnole ») de 1576, sous les ordres de Sancho d'Avila, alors commandant de la citadelle[4].

Après la conquête française en , le général républicain Francisco de Miranda fait planter un arbre de la liberté à la place de la statue du duc d'Albe et renommer les cinq bastions des fortifications : Albe, Du Duc, Hernando, Toledo et Paciotto devinrent Dumouriez, Pétion, Mirabeau, Rousseau et Helvétius[5].

La révolution belge, le siège de 1832 et la démolition de la citadelle

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Le monument de la citadelle à Ginneken (Pays-Bas).

Pendant la révolution belge de 1830, Anvers est défendue par le général néerlandais David Hendrik Chassé. Le , il quitte la ville et surtout le quartier de Sint-Andries pour se réfugier dans la citadelle. Après un échange de tir prolongés, il conclut un cessez-le-feu avec le commandement belge[4], mais qui ne sera pas respecté par les révolutionnaires belges.

Deux ans plus tard, le , le général Chassé, qui occupait la citadelle, se rend à l'armée française après avoir subi de lourds bombardements d'artillerie et un siège de 25 jours[6]. La citadelle d'Anvers est l'un des derniers forts classiques à avoir été conquis suivant un plan de siège éprouvé visant à ouvrir une brèche décisive dans ses murailles.

Sous le royaume de Belgique, la ville est dotée d'une enceinte de fortifications modernes entre 1878 et 1885[7]. La citadelle, devenue inutile, est démolie, la destruction totale étant achevée en 1881.

Médaille et monuments

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La Médaille d'Anvers, une médaille commémorative pour les soldats néerlandais qui ont combattu pendant le siège d'Anvers, comporte la représentation de la citadelle au recto.

Près de l'église de la commune néerlandaise de Ginneken a été érigé le Monument de la citadelle, construit et inauguré en 1874 en mémoire des soldats néerlandais morts pendant le siège. Les pierres originales portant le nom des cinq bastions de la citadelle ont été offertes par la Belgique aux Pays-Bas et incorporées dans le monument[3].

Le monument français datant de 1897, érigé pour commémorer la libération d'Anvers, est actuellement à Tournai, la ville d'Anvers l'ayant refusé sur son territoire.

Les archéologues ont mis au jour quelques vestiges de la citadelle lors de fouilles effectuées notamment en 2006 et en 2012. Ainsi les fondations, la base de murailles et des débris de construction ont pu être étudiés[1],[8].

Notes et références

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(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Citadel van Antwerpen » (voir la liste des auteurs).
  1. a b et c (nl) Opgravingen brengen drie eeuwen Antwerpse citadel aan het licht sur archeonet.be
  2. a et b [PDF] (nl) Het beleg van de Citadel van Antwerpen in 1832 (Le siège de la citadelle d'Anvers en 1832) sur collectie.legermuseum.nl
  3. a et b (nl) Plechtigheid ter herdenking van de verdediging van de Citadel van Antwerpen in 1832 (Cérémonie commémorant la défense de la citadelle d'Anvers en 1832) sur stadsarchief.breda.nl
  4. a et b (nl) Het vergiftigd geschenk van Alva aan Antwerpen sur zonderland.blogspot.com
  5. Henri Louis Gustave Guillaume, Documents inédits relatifs à l'invasion française en Belgique en 1792, Bruxelles, 1861, p. 12 [1]
  6. (nl) Generaal Chassé geeft de citadel van Antwerpen over (24-12-1832) sur defensie.nl
  7. Louis Bougier, Géographie de la France et de ses colonies, Félix Alcan, Paris, 1892, p. 380 [2]
  8. (nl) 16de-eeuwse muur van de Antwerpse citadel ontdekt sur le site archeonet.be

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Bibliographie

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Articles connexes

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