François Cheng

François Cheng
François Cheng, invité d'honneur au Festival international de géographie en 2004.
Fonction
Fauteuil 34 de l'Académie française
depuis le
Biographie
Naissance
Nom de naissance
程纪贤
Cheng Jixian
Nationalités
chinoise (jusqu'en )
française (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Cheng Qibao (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Essai, poésie, roman
Distinction
Prix Femina (1998), Grand prix de la francophonie de l'Académie française (2001), membre de l'Académie française (fauteuil 34)
Œuvres principales

François Cheng (nom d'auteur ; nom chinois : 程抱一 ; pinyin : Chéng Bàoyī ; litt. « qui embrasse l'unité »), né le à Nanchang (province du Jiangxi, Chine), est un écrivain, poète et calligraphe français d’origine chinoise. Il a été naturalisé français en 1971 et ne détient depuis que cette nationalité. Il est membre de l'Académie française depuis 2002.

Ses travaux se composent de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français, d’essais sur la pensée et l’esthétique chinoises, de monographies consacrées à l’art chinois, de recueils de poésies, de romans et d’un album de ses propres calligraphies.

Né Cheng Chi-hsien (程纪贤), il est issu d'une famille de lettrés et d'universitaires. Après des études à l'université de Nankin, François Cheng arrive à Paris avec ses parents en 1948 lorsque son père (1895-1975) obtient un poste à l'Unesco en tant que spécialiste des sciences de l’éducation. Alors que sa famille émigre aux États-Unis en 1949 en raison de la guerre civile chinoise, il décide de s'installer définitivement en France, motivé par sa passion pour la culture française.

Apprentissage du français

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Il se consacre à l'étude de la langue et de la littérature françaises en vivant dans le dénuement et la solitude[1] avant de faire dans les années 1960 des études universitaires, en préparant un diplôme de l'École pratique des hautes études (EPHE)[2],[3]. Dans les années 1960, il enseigne au Centre de linguistique chinoise, le futur Centre de recherches linguistiques sur l'Asie orientale[4]. Il se lance aussi dans des traductions en chinois de poèmes français, puis celles de poèmes chinois en français[5].

En 1969, il est chargé d’un cours à l'université Paris-VII. À partir de là, il mènera de front l’enseignement et une création personnelle. Il est naturalisé français en 1971. En 1974, il devient maître de conférences puis professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales.

Premières publications

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Tout d'abord, il publie de la poésie en chinois à Taïwan et à Hong Kong. Ce n'est que tardivement (en 1977) qu'il écrit en français, sur la pensée, la peinture et l'esthétique chinoises et aussi des ouvrages poétiques. Jugeant avoir acquis assez d'expérience, il peut ensuite se lancer dans l'écriture de romans.

Dialogue avec les arts plastiques

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François Cheng n'est pas seulement écrivain, il est également plasticien : il est l'auteur de nombreuses calligraphies. Il évoque cet art dans de nombreux ouvrages tels que Vide et plein : le langage pictural chinois (1979) ou encore Et le souffle devient signe (2001).

Il collabore également avec d'autres artistes, tels que le peintre coréen et prêtre dominicain Kim En Joong : ils publient communément Quand les âmes se font chant en 2014 chez Bayard, ouvrage réédité en 2018, qui se présente comme le dialogue entre des œuvres de deux artistes : « Le livre renoue avec l’ancestral dialogue qui prévaut en Asie entre la peinture et la poésie. Quand ses pages s’entrouvrent, elles semblent les deux ailes prêtes à s’élancer, elles suggèrent le jaillissement, le bond et l’ouvert, la palpitation d’un élan. La rainure du livre concrétise en miniature – comme ces jardins asiatiques de minuscule dimension – une réalité cosmogonique et un concept philosophique. Ravin du livre, le pli unit et sépare les deux propositions artistiques[6]. »

Engagements politiques et artistiques

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Depuis 2008, il est membre du comité d'honneur de la fondation Chirac[7], créée pour agir en faveur de la paix dans le monde. Il est également membre d'honneur de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), une association multiconfessionnelle qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine culturel français.

Vie privée

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Il est le père de la sinologue Anne Cheng, née de son premier mariage, avec l'artiste peintre chinoise Zheng Zhen-ting, qui résidait en Chine tandis qu'elle-même menait une jeunesse conflictuelle avec son père converti au catholicisme (dont elle se plaint de l'autoritarisme jamais disparu et avec qui elle entretient des rapports restés complexes) et sa belle-mère à Chatou puis à Vitry-sur-Seine, jusqu'à son entrée à l’École normale supérieure de Sèvres[8]. Il s'était remarié en 1963 avec la Française Micheline Benoit[9], issue d'une famille catholique tourangelle[10] et morte le (à l'âge de 96 ans)[11]. Il a reçu le baptême catholique en 1969 et cette spiritualité est de grande importance pour lui[12], mais il préfère dire qu'il reste ouvert, que c'est la voie christique qu'il a choisie et qui l'a mené un peu plus loin que la voie du Tao qui continue de le guider cependant, plutôt que de se définir comme catholique ou chrétien, et il souligne les liens sans renoncement entre cette voie et le taoïsme, qui était initialement sa religion[13].

Son prénom français fait référence à saint François d'Assise[14]. Il déclare que par une « rencontre inattendue » celui-ci a changé sa vie[13].

Recueils de poésie

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  • Erre, dessins de Marcel Dumont, La Balance, 1988
  • Déployance, lavis de Marcel Dumont, La Balance, 1988
  • De l'arbre et du rocher, Fata Morgana, 1989
  • Saisons à vie, Encre marine, 1993
  • 36 poèmes d'amour, Unes, 1997
  • Double chant, Encre marine, 1998 - (prix Roger-Caillois)
  • Cantos toscans, Unes, 1999
  • Poésie chinoise, calligraphies de Fabienne Verdier, Albin Michel, 2000
  • Qui dira notre nuit, Arfuyen, 2001
  • Le Long d'un amour, Arfuyen, 2003
  • Le Livre du vide médian, Albin Michel, 2004, édition revue et augmentée, 2009
  • À l'orient de tout, Œuvres poétiques, Poésie Gallimard, 2005
  • Vraie lumière née de vraie nuit, lithographies de Kim En Joong, éditions du Cerf, 2009
  • Quand les âmes se font chant : cantos toscans, peintures de Kim En Joong, éditions Bayard, 2014[6]
  • La vraie gloire est ici, Poésie Gallimard, 2015 (ISBN 978-2-070-11208-1)
  • Enfin le royaume, quatrains, Poésie Gallimard, 2018 (ISBN 978-2-072-76744-9)
  • Nostalgie de la rondeur, empreintes de Claude Viallat, éditions du Bourdaric, 2018
  • Salutation, peintures et gravures de Loïc Le Groumellec, éditions du Bourdaric, 2020
  • Suite orphique, 99 quatrains, Poésie Gallimard, 2024 (ISBN 978-2-073-05767-9)

Essais et traductions

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Livres d'art, monographies

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  • L'Espace du rêve : mille ans de peinture chinoise, Phébus, 1980
  • Chu Ta : le génie du trait, Phébus, 1986
  • Shitao : la saveur du monde, Phébus, 1998 - (prix André-Malraux)
  • D'où jaillit le chant, Phébus, 2000
  • Et le souffle devient signe, Iconoclaste, 2001
  • Que nos instants soient d'accueil, avec Francis Herth, Les Amis du Livre contemporain, 2005
  • Pèlerinage au Louvre, Flammarion / Louvre, 2008
  • La joie, En écho à une œuvre de Kim En Joong, Le Cerf, 2010
  • Échos du silence, Créaphis, 2018

Récompenses et distinctions

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Prix littéraires

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Décorations

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Notes et références

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  1. François Cheng, Assise, Albin Michel, Paris 2013, p. 10
  2. Francois Cheng (Cheng Chi-Hsien), Analyse formelle de l'œuvre poétique d'un auteur des Tang, Zhang Ruo-xu, sous la direction d'Alexis Rygaloff, École pratique des hautes études, 1969, édition EPHE - Paris Mouton, 1970.
  3. François Cheng ou dire la Chine en français par Yinde Zhang, Revue de littérature comparée 2/2007 (no 322), p. 141-152.
  4. « Dictionnaire de la Littérature française du XXe siècle »
  5. Antoine Gaudemar, Les tribulations d'un Chinois en Cheng. Passeur en France de la culture chinoise et en Chine de la poésie française, François Cheng narre, dans « le Dit de Tianyi », l'itinéraire d'une génération de Chinois qui s'achève dans le chaos de la Révolution culturelle. Libération, 5 novembre 1998.
  6. a et b Marine d'Avel, « “Quand les âmes se font chant” : dialogue entre le poète François Cheng et le peintre Kim En Joong », sur Profession Spectacle,
  7. Comité d'honneur de la Fondation Chirac
  8. Ilana Navaro, « “J’ai appris les règles du foot dans une cité parisienne” : épisode 2/5 du podcast Anne Cheng : penser la Chine, penser le monde », sur France Culture (consulté le )
  9. Pierre-Jean Rémy, « Réponse au discours de réception de M. François Cheng | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  10. « UN MODÈLE D’INTÉGRATION : FRANCOIS CHENG, DE LA CHINE À LA FRANCE », sur CDI Garches, (consulté le )
  11. « Micheline CHENG née BENOIT - Avis de décès - Paris 14E Arrondissement », sur www.simplifia.fr (consulté le )
  12. Madeleine Bertaud, « François Cheng, du Tao à la « Voie christique » », Transversalités, vol. 124, no 4,‎ , p. 129–143 (ISSN 1286-9449, DOI 10.3917/trans.124.0129, lire en ligne, consulté le )
  13. a et b Astrid De Larminat, « François Cheng : «François d'Assise a changé ma vie » », sur Le Figaro, (consulté le )
  14. Assise, une rencontre inattendue, Paris, Albin Michel, 2014, 51 p.
  15. « Réponse au discours de réception de M. François Cheng à l'Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  16. « Décret du 31 décembre 2008 portant promotion et nomination », sur legifrance.gouv.fr, .
  17. « La Légion d'honneur du Nouvel An », Le Figaro, 1er janvier 2009.
  18. a et b « François Cheng », sur academie-francaise.fr.

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Bibliographie

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  • Madeleine Bertaud, François Cheng : un cheminement vers la vie ouverte, Paris, éditions Hermann, 2009 ; et 2de édition, révisée et complétée, Hermann, 2011.
  • Id., Lire François Cheng / poète français, poète de l'être, Hermann, 2017.
  • Madeleine Bertaud et Cheng Pei, François Cheng à la croisée de la Chine et de l'Occident, Actes du colloque de Paris-Shanghai (), Genève, Droz, 2014.
  • Yinde Zhang, « François Cheng ou Dire la Chine en français », in Revue de littérature comparée, 2/2007, no 322, p. 141-152. [lire en ligne]
  • ARDUA, François Cheng Écriture et quête de sens, Actes du colloque de Bordeaux (), éditions Passiflore, .
  • Madeleine Bertaud: François Cheng, Enfin le royaume / Quatrains, édition introduite et commentée par Madeleine Bertaud, Genève, Droz, "Textes Littéraires Français", 2020.

Liens externes

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