Gerridae

Les Gerridés (Gerridae) sont une famille d'insectes de l'ordre des Hémiptères et du sous-ordre des Hétéroptères (punaises).

Ils sont communément appelés araignées d’eau, appellation qui leur vient sans doute du fait de leurs longues pattes, mais il s'agit bien d'insectes, à 6 pattes, et non d'araignées. Leur capacité à se déplacer sur l'eau leur vaut aussi le nom de patineurs de l'eau.

Description

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Le corps est longiligne, la face ventrale couverte d'une dense pubescence. La tête porte des antennes bien développées et des yeux globuleux placés à l'arrière, mais pas d'ocelles. Le scutellum n'est pas visible par en dessus, car entièrement recouvert par le pronotum (ce qui les distingue des Mesoveliidae). On les distingue des Veliidae par plusieurs critères: la tête ne présente pas de sillon médian longitudinal sur sa face dorsale; les hanches médianes sont plus proches des hanches postérieures que des antérieurs; les fémurs postérieurs sont généralement un peu plus minces que les fémurs médians, et dépassent l'extrémité du corps, ce qui n'est pas le cas chez les Veliidae. Les tarses sont formés de deux articles, et les griffes sont insérées avant l'extrémité du tarse. Les ailes sont plus ou moins développées, non seulement selon les espèces, mais également selon les individus (polymorphisme alaire). Ils mesurent de 1,5 à 36 mm de long[1],[2].

Répartition et habitat

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Les Gerridae sont répartis sur tous les continents. Ces insectes vivent en majorité sur la surface des eaux calmes, certaines espèces s'étant même adaptées aux eaux courantes, comme Aquarius paludum. Ils peuvent vivre en eaux douces ou saumâtres, voire en milieu marin (côtes, estuaires, mangoves etc)[3], y compris, cas unique parmi les insectes, cinq espèces du genre Halobates vivant en plein océan[4]! C'est notamment le cas d'Halobates sericeus qui semble avoir profité des vortex de détritus du Pacifique qui dérivent sur les gyres océaniques, écosystème récent surnommé la plastisphère[5] et où il trouve de nouveaux supports pour ses pontes[6].

Les Gerridae sont des insectes prédateurs, qui se nourrissent des petits insectes ou invertébrés tombés à la surface de l'eau, morts ou vivants, et dont ils détectent les vibrations, notamment à l'aide de grands poils sensoriels à l'extrémité des tarses[7]. Ils les piquent avec leur rostre puissant, à l'aide duquel ils leur injectent une salive digestive, leur permettant ensuite d'aspirer les sucs.

Mode de déplacement

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Les Gerridae se déplacent très vite à la surface de l'eau, jusqu'à 1,5 m/s (5,4 km/h), par à-coups, en n'utilisant que deux de leurs trois paires de pattes, les pattes médianes et postérieures. Seuls les tarses reposent sur l'eau, créant de petites dépressions à la surface, dont la tension permet de les maintenir. Leur face ventrale et les extrémités des pattes sont recouvertes de poils hydrofuges, ce qui leur permet d'utiliser la tension superficielle de l'eau (effet lotus) pour flotter et se déplacer sur l'eau. Ils patinent sur l'eau, certains d'entre eux peuvent voler. Ils sont très agiles et peuvent fuir les prédateurs très facilement. Ils peuvent même remonter le courant par bonds successifs. Les courtes pattes antérieures ne servent qu'à stabiliser le corps et à la prédation. Les individus « macroptères » (à grandes ailes) volent et s'éloignent de l'eau pour hiverner.

Lorsqu'il y a du courant, ou que le vent déplace l'eau, ils sont capables de corriger cette dérive par des petits sauts successifs afin de garder une position moyenne constante. Ces sauts semblent générés par un mécanisme interne[8].

Reproduction

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Les Gerridae pondent des œufs sur un substrat, et les larves savent flotter dès le premier stade. Les ailes se développent au fil des mues, et ne sont opérationnelles, pour les individus macroptères, que lors du stade adulte. Les éclosions ont lieu au printemps.

Chez certaines espèces, lors de la reproduction, le mâle et la femelle communiquent par des séquences de vaguelettes produites par des mouvements des pattes. Ces séquences stimulent la ponte chez les femelles[9],[10].

Un genre de la sous-famille des Ptilomerinae, Stridulobates, semble posséder des organes stridulatoires[11].

Systématique

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Cette famille est a été définie par le zoologiste britannique William Elford Leach en 1815, à partir du nom de genre Gerris. Sa phylogénie n'est pas encore définie de manière sûre. Elle formerait, conjointement avec la famille des Veliidae, un clade bien argumenté au sein des Gerromorpha. Le statut des sous-familles n'y est pas encore tranché, ni la question de savoir si certaines sous-familles de Veliidae devraient être rattachées aux Gerridae[4].

La famille des Gerridae remonte au moins à l'Oligocène, soit entre il y a 33 et 23 millions d'années[12].

Liste des sous-familles, tribus et genres

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Selon BioLib (25 mars 2022)[13] :


Selon Paleobiology Database (23 février 2019)[14] :

Genres et espèces présents en Europe

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Seuls 3 genres de la sous-famille des Gerrinae, tribu des Gerrini, sont représentés en Europe, avec 16 espèces[16]:


Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Henri-Pierre Aberlenc, Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 510, tome 2 p. pp. 240-242
  2. Raymond Poisson, Hétéroptères aquatiques, Paris, Éditions Paul Lechevalier, , 264 p. (lire en ligne), pp. 216 ss.
  3. Les araignées d'eau
  4. a et b (en) Jakob Damgaard, « What Do We Know About the Phylogeny of the Semi-Aquatic Bugs (Hemiptera: Heteroptera: Gerromorpha)? », Entomologica Americana, vol. 118, no 1,‎ , p. 81–98 (ISSN 1947-5136 et 1947-5144, DOI 10.1664/12-RA-030.1, lire en ligne, consulté le )
  5. afp - ifremer - Arte - Surfrider
  6. Quentin Mauguit Futura, « Dans le Pacifique, un continent de déchets plastiques… et un insecte », sur Futura (consulté le )
  7. André Lequet, « Les Gerris: biologie, morphologie, développement. », sur www.insectes-net.fr (consulté le )
  8. (en) W. Junger, « Waterstriders (Gerris paludum F.) compensate for drift with a discontinuously working visual position servo », Journal of Comparative Physiology A, vol. 169, no 5,‎ , p. 633–639 (ISSN 1432-1351, DOI 10.1007/BF00193553, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) R. Stimson Wilcox, « Communication by surface waves », Journal of comparative physiology, vol. 80, no 3,‎ , p. 255–266 (ISSN 1432-1351, DOI 10.1007/BF00694840, lire en ligne, consulté le )
  10. R. Stimson Wilcox, « Ripple communication in aquatic and semiaquatic insects », Écoscience, vol. 2, no 2,‎ , p. 109–115 (ISSN 1195-6860, DOI 10.1080/11956860.1995.11682274, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) G. Thirumalai et Herbert Zettel, « Stridulobates anderseni, a new genus and species of ptilomerine Gerridae (Hemiptera: Heteroptera) with 'stridulatory devices' from South India », Insect Systematics & Evolution, vol. 31, no 4,‎ , p. 433–439 (ISSN 1876-312X et 1399-560X, DOI 10.1163/187631200X00462, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Lanna Cheng, « Biology of Halobates (Heteroptera: Gerridae) », Annual Review of Entomology, vol. 30,‎ , pp. 111-135 (lire en ligne, consulté le )
  13. BioLib, consulté le 25 mars 2022
  14. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 23 février 2019
  15. (en) Andersen NM, Farma A, Minelli A, Piccoli G, « A fossil Halobates from the Mediterranean and the origin of sea skaters (Hemiptera, Gerridae) », Zoological Journal of the Linnean Society 1994; 112(4): 479–489,‎ (lire en ligne)
  16. « Gerridae | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )