Grazalema
Grazalema | |
Héraldique | Drapeau |
Vue générale de Grazalema | |
Administration | |
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Pays | Espagne |
Statut | Municipio |
Communauté autonome | Andalousie |
Province | Province de Cadix |
Comarque | Sierra de Cádiz |
District judic. | Ubrique |
Budget | 1 689 100,72 € [1] (2007) |
Maire Mandat | Carlos Javier García Ramírez (PSOE) 2015-2019 |
Code postal | 11 610 |
Démographie | |
Gentilé | Grazalemeño/a |
Population | 2 002 hab. () |
Densité | 16 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 00′ 46″ nord, 5° 36′ 11″ ouest |
Altitude | 812 m |
Superficie | 12 241 ha = 122,41 km2 |
Distance de Madrid | 546 km |
Rivière(s) | Le Guadalete |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.grazalema.es |
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Grazalema est une commune espagnole de la province de Cadix, en Andalousie. Le village, peuplé de 2 243 habitants en 2006, est situé en plein cœur du parc naturel de la Sierra de Grazalema, dont elle constitue l'un des points les plus visités. Les possibilités de randonnée, la beauté des paysages et l'authenticité préservée de la région ont contribué à en faire un des lieux incontournables du tourisme de la province. Ce secteur représente aujourd'hui la principale activité économique de la commune, aux côtés du pastoralisme.
Géographie
[modifier | modifier le code]Le territoire de la commune de Grazalema est établi au nord-est de la province de Cadix, au cœur de la Sierra de Grazalema. Cette sierra calcaire appartient à la cordillère pénibétique, qui comprend un certain nombre de massifs montagneux du sud de l'Andalousie, dont la Sierra Nevada. La Sierra de Grazalema est elle-même composée de divers sous-ensembles : les Sierras de Zafalgar, del Pinar et del Endrinal, dont l'altitude moyenne oscille entre 600 et 1 600 mètres. S'étendant sur 51 695 hectares[2], elle constitue le premier parc naturel créé en Andalousie, qui fut classé Réserve de biosphère par l'UNESCO, en 1977[3].
Grazalema est elle-même construite sur les flancs de la Sierra del Endrinal, à environ 800 mètres d'altitude. Placée sur une plateforme naturelle, à l'abri d'un cirque montagneux, elle est dominée par un imposant pic rocheux, le Peñón grande. Depuis cette situation privilégiée au sommet d'une falaise, elle contrôle toute la vallée placée très en contrebas, où le Guadalete trouve sa source. Les paysages, calcaires et abrupts, sont égayés par la présence d'une espèce endémique de pinacée, le pinsapo (Abies pinsapo), et par de nombreuses vallées d'altitude, qui permettent l'élevage ovin et porcin[4]. La région est parcourue de très nombreux cours d'eau, en raison de la forte pluviométrie, l'une des plus élevées de toute l'Espagne (avec une moyenne de 2 093 mm de précipitations par m² par an) [5].
La commune est bordée par El Gastor et Zahara de la Sierra au nord, Prado del Rey et El Bosque à l'ouest, Benaocaz et Villaluenga au sud, et par la province de Malaga à l'est. Elle est reliée à El Bosque et Ronda par l'A-372, et à Benaocaz et Ubrique par l'A-2302. Deux petites routes, la CA-5311 et la CA-531 la connectent avec les villages du nord de la province.
Faune et flore
[modifier | modifier le code]Les environs servent de refuge à une faune sauvage importante, dont les plus beaux représentants ne sont autres que le vautour fauve, le faucon pèlerin, l'aigle royal et impérial, la genette d'Europe ou encore le bouquetin ibérique. Les montagnes de Grazalema regorgent également de cerfs, chevreuils et de renards [6]. Les montagnes sont également l'habitat traditionnel des animaux d'élevage que sont le porc, les caprins et les ovins. La flore est elle aussi d'une grande richesse. Au pinsapo se mêlent l'olivier sauvage, le chêne-liège (qui alimente tout un pan de l'artisanat local), le chêne vert, le chêne du Portugal, le saule, l'orme ou encore le peuplier.
Démographie
[modifier | modifier le code]Grazalema, comme toute la zone de la Sierra, a énormément souffert de l'exode rural depuis le début du XXe siècle : la population a tendu à se déplacer vers la zone côtière de Cadix ou dans les villes les plus importantes de la Sierra que sont Ubrique et Ronda [7]. La population a été divisée par plus de deux en un siècle. Néanmoins, on observe une stabilisation depuis les années 1970, et même une légère reprise de la croissance démographique entre les recensements de 2001 et 2006, en raison, sans doute, du développement du tourisme, qui a provoqué l'installation de plusieurs résidents britanniques. En 2006, la population s'élevait ainsi à 2 243 habitants, parmi lesquels 131 vivaient en dehors du bourg, dans le hameau de Benamahoma ou dans l'habitat dispersé de la commune, dans la montagne. La population juvénile se maintient à un niveau assez élevé, puisque les moins de 20 ans représentent 20,86 % des résidents, alors que la part des plus de 65 ans atteint 19,22 % [8]. Cette relative importance de la population juvénile justifie la présence d'une école et d'un collège d'enseignement secondaire[9].
Évolution démographique de Grazalema de 1900 à 2006 | |||||
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1900 | 1910 | 1920 | 1930 | 1940 | 1950 |
5 587 | 5 179 | 4 298 | 4 257 | 3 744 | 3 652 |
1960 | 1970 | 1991 | 2001 | 2006 | |
3 224 | 2 555 | 2 240 | 2 195 | 2 243 | |
Source : Instituto Nacional de Estadísticas. |
Histoire
[modifier | modifier le code]La ville fut fondée par les musulmans d'Al Andalus, au Moyen Âge. Des découvertes archéologiques réalisées dans les environs ont toutefois permis d'attester d'une présence humaine depuis la préhistoire. Ce sont les Romains qui organisèrent la région, comme en témoigne encore l'antique chaussée romaine unissant Ubrique à Benaocaz. Les Romains, arrivés avec le général Scipion au moment de la deuxième guerre punique, fondèrent à proximité du bourg actuel une bourgade connue sous le nom de Lacidulia, du nom que portait alors le Guadalete (Cilbus).
À la suite de la conquête musulmane de l'Hispanie, la région fut colonisée par les arabes et les berbères, qui continuèrent à faire prospérer l'élevage des ovins, et développèrent l'exploitation forestière, l'agriculture et la production textile. Le village fut baptisé Raisa lani suli ("ville des Banu al-Salim"), puis Ben-salama ("fils de Zulema"), et postérieurement Gran Zulema et Zagrazalema.
Le village de Zagrazalema fut reconquis en 1485 par le Duc d'Arcos. Ce dernier, représentant de la maison nobiliaire des Ponce de León, l'intégra à ses domaines qui s'étendaient sur une grande partie de l'actuelle province de Cadix. La prise du village survient alors que les Rois catholiques menaient la reconquête du Royaume de Grenade, dans le giron duquel Grazalema s'était maintenue depuis le XIIIe siècle. C'est à compter du XVIIe siècle que la ville va connaître une époque d'apogée économique, grâce à l'industrie drapière, alimentée par la production lainière de la contrée[10].
Le déclin de l'industrie textile et de l'élevage ovin entraînent un important exode rural dès le début du XXe siècle. Le village connaît aujourd'hui une nouvelle jeunesse, grâce au tourisme.
Patrimoine
[modifier | modifier le code]Outre les paysages d'une grande beauté qui caractérisent la région, Grazalema a conservé de son long passé un riche patrimoine architectural, essentiellement religieux. Le village possède quatre églises et deux ermitages. Le plus important des édifices religieux est l'église de Nuestra Señora de la Aurora, bâtie en style baroque au XVIIIe siècle. L'église San José fut, quant à elle, édifiée au XVIIe siècle sur le site d'un ancien couvent de Carmélites. L'église de San Juan fut construite au XVIIIe siècle, sur le site d'une ancienne mosquée, dont subsistent quelques éléments. Elle abrite aujourd'hui un centre culturel pour jeunes. L'église de Nuestra Señora de la Encarnación est celle qui a le plus souffert des aléas de l'histoire. Installée sur un ancien sanctuaire mudéjar, elle fut élevée au XVIIe siècle, avant d'être reconstruite à la suite des dégâts causés par les troupes françaises lors de la guerre d'indépendance espagnole. Le site de la ville romaine de Lacilbula, fondée au IIe siècle est situé à quelques kilomètres en contrebas du bourg. De cette ville subsistent de nombreux vestiges qui témoignent de l'importance qu'a pu avoir la cité dans la région : pans de muraille, tours, restes de chaussée[11], etc. Grazalema honore également son passé industrieux à travers un musée consacré à l'artisanat textile.
La ville présente un urbanisme caractéristique des villages andalous. Les maisons sont alignées de manière serrée le long d'étroites ruelles, débouchant sur quelques places agrémentées de fontaines. Les maisons, chaulées, sont décorés aux fenêtres de fleurs et de grilles en fer forgé. Par ailleurs, plusieurs belvédères (Mirador de los Asomaderos, Mirador El Tajo, etc.) offrent des points de vue spectaculaires sur la vallée située en contrebas et sur les massifs montagneux qui encerclent le village[12]. Les efforts de Grazalema en matière d'aménagement urbain lui ont valu l'octroi du Premio Nacional de Embellecimiento y Mejora (Prix national d'embellissement), tandis que le bourg est classé Ensemble historico-artistique par le Ministère de la culture depuis 1982[13]
Économie
[modifier | modifier le code]L'activité économique de Grazalema est aujourd'hui dominée par le tourisme. Néanmoins, les trois grands secteurs économiques sont représentés dans la ville, à travers 142 entreprises[14]. En 2006, la ville comptait 821 emplois, et 166 chômeurs, soit un taux de chômage de 16,8 %.
L'agriculture monopolise une surface de 161 hectares, exploités essentiellement pour la production de plantes fourragères, mais également pour la production horticole. 293 hectares sont consacrés à l'exploitation arboricole, dont les principales productions sont l'oranger et surtout l'olivier. En matière d'élevage, le village se distingue, comme le reste de la région, par l'importance de l'élevage. Porcs, brebis et chèvres paissent en quasi liberté dans les pâturages et dehesas d'altitude, pour fournir par la suite la viande (les charcuteries ainsi que la viande d'agneau sont réputées), le lait ou la laine.
La production de produits manufacturés continue à occuper quinze entreprises, qui maintiennent les principales activités artisanales du village, tels que la vannerie, le textile (écharpes, manteaux, etc. et surtout couvertures, connues comme les mantas de Grazalema), la céramique et les produits dérivés du liège. Par ailleurs, dix entreprises de construction sont installées à Grazalema.
Le secteur des services qui génère une part non négligeable des revenus de la ville, notamment grâce au tourisme, qui constitue l'une des principales ressources de la commune. Les visiteurs sont attirés par les paysages et l'authenticité des lieux, et les possibilités de randonnée qu'offre la ville, qui se trouve sur le circuit connu comme la Ruta de los Pueblos blancos (Route des villages blancs). De ce fait, Grazalema est dotée d'une capacité hôtelière de 520 lits, répartis sur cinq hôtels et deux pensions, ainsi que vingt restaurants. Les 52 établissements commerciaux profitent également de cette aubaine toursitique. L'immobilier et la banque représentant deux secteurs bien implantés.
Gastronomie
[modifier | modifier le code]La gastronomie de la ville, et de la région, ne saurait être envisagée sans prendre en compte la variété des productions agricoles locales. Les produits les plus caractéristiques sont les fromages de chèvre, les charcuteries, les morilles et le miel[15].
Au rang des hors-d'œuvre figurent en bonne place les jambons, saucissons et autres chorizos du pays, mais également les potages. La soupe de Grazalema est le bouillon du puchero andaluz (sorte de pot-au-feu) accompagné de pain, d'œuf, de chorizo, et parfumé à la menthe. La traditionnelle soupe aux asperges est également très répandue.
L'agneau constitue une des viandes les plus appréciées, notamment rôti au four, avec du thym, du laurier et de l'ail. Le porc est également très consommé, sous toutes ses formes, ainsi que le gibier.
Les desserts sont très variés, et révèlent, comme dans toute l'Andalousie, une nette influence orientale. On trouve, entre autres, les patates douces au miel (batatas cocidas ou boniatos), les amarguillos (pâtisserie à base d'amande pilée, d'œuf, de sucre et de citron), les cubiletes (pâtisserie à base de saindoux, de farine, de cannelle, et de cheveux d'ange), etc.
Fêtes
[modifier | modifier le code]Les fêtes, essentiellement religieuses, rythment le calendrier de la commune. Le a lieu la Romería de San Isidro (pèlerinage de saint Isidre), qui marque l'arrivée de l'été. La procession sort de l'église de Nuestra Señora de la Aurora se dirige vers le lieu-dit de la Ribera de Gaidovar, petit vallon verdoyant dans les montagnes cernant la ville. La Velada del Carmen (veillée du Carmen) est célébrée en honneur de la Vierge du Carmen le . La sainte patronne de Grazalema, la Vierge des Anges (Virgen de los Ángeles), est fêtée le . Une procession est organisée dans la ville, avant que l'effigie de la Vierge ne soit ramenée à l'ermitage de los Ángeles, où elle demeure toute l'année. Les grandes fêtes de la commune (Fiestas mayores) ont lieu au cours de la deuxième quinzaine du mois d'août. Des bals et autres activités festives sont organisés à cette occasion[16].
Notes
[modifier | modifier le code]- Source : Ministère espagnol des Administrations publiques.
- Source : Consejería de Medio Ambiente de la Junta de Andalucía.
- Source : Unesco.
- Source : Mairie de Grazalema.
- Source : Agencia Estatal de Meteorología.
- Source : Parques naturales de Andalucía.
- Source : Plan de desarrollo sostenible del Parque natural Sierra de Grazalema, Séville, Junta de Andalucía, 2006, p. 17. Document consultable en ligne.
- Source : Institut andalou de la statistique.
- Source : Ministère espagnol de l'éducation et de la science, registre national des établissements scolaires.
- Sources : Mairie de Grazalema et Fuertehoteles.
- Source : Mairie de Grazalema.
- Source : Mairie de Grazalema.
- Source : Base de Données du patrimoine historique du ministère espagnol de la Culture.
- Source du chapitre : Institut andalou de la statistique et Mairie de Grazalema.
- Source du chapitre : Mairie de Grazalema.
- Source : Planetarural.