Guerre des Crochets et des Cabillauds

Guerre des Crochets et des Cabillauds
Description de l'image Het slot van IJsselstein veroverd en verbrand, 1417, RP-P-OB-78.257.jpg.
Informations générales
Date 1345-1490
Lieu Pays-Bas
Issue Victoire des Bourguignons et des Cabillauds
Belligérants
Parti des Hameçons
Royaume d'Angleterre
Comté de Zélande
Parti des Cabillauds
État bourguignon
Commandants
Walter Fitzwalter (nl)
Floris III van Haamstede (nl)
Raas van Haamstede †
Johan van Renesse †
Philippe le Bon
Jean de Villiers de L'Isle-Adam
Jacob van Borselen
Frank van Borssele

Guerres des Hameçons et des Cabillauds

La guerre des Crochets et des Cabillauds ou guerre des Hameçons et des Cabillauds[1] (en néerlandais Hoekse en Kabeljauwse twisten), est un conflit politique qui se déroule en Hollande de 1345[2] à 1490, entre deux factions appelées parti des Hameçons et parti des Cabillauds.

Ce conflit débute après la mort du comte Guillaume IV[3]en 1345, à l'occasion d'un conflit survenu en 1349 entre la comtesse Marguerite d'Avesnes, sœur et successeur du défunt, et son fils Guillaume de Wittelsbach, héritier présomptif. Mais en arrière-plan, il s'agit aussi d'un conflit entre la bourgeoisie urbaine et la noblesse féodale de Hollande.

Le conflit se poursuit ensuite en prenant de l'importance à l'occasion des problèmes dynastiques touchant les Pays-Bas et particulièrement le comté de Hollande : notamment lors de la succession de Jacqueline de Bavière à Philippe le Bon vers 1430 et après la mort de la duchesse Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, sous la régence de son époux Maximilien d'Autriche.

La défaite en juillet 1490 du soulèvement des Hameçons dirigé par Frans van Brederode (la « guerre du jonker Frans ») marque la fin de la guerre des Hameçons et des Cabillauds.

D'autres conflits politiques ont lieu durant cette période aux Pays-Bas, comme celui des Hekerens et des Bronkhorsten dans le duché de Gueldre lors de la guerre de Succession de Gueldre ; celui des Schieringers et des Vetkopers en Frise[1] ; celui des Lichtenbergers et des Fresingen dans la principauté épiscopale d'Utrecht ; celui des Klauwaerts et des Leliaerts dans le comté de Flandre.

Le comté de Hollande, fief du Saint-Empire

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Au XIVe siècle comme au XVe siècle, le comté de Hollande est un fief du Saint-Empire romain germanique, dont les souverains, les comtes de Hollande, appartiennent à la maison d'Avesnes jusqu'en 1345, puis à la maison de Wittelsbach jusqu'en 1433, enfin à la maison de Valois-Bourgogne (issue de la famille royale française des Valois) à partir de 1433 (sous le règne de Philippe le Bon).

Le comté de Hollande, élément de l'État bourguignon (à partir de 1433)

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Tout en continuant de relever du Saint-Empire (jusqu'en 1581), il devient alors un des fiefs réunis par les puissants ducs de Bourgogne au sein de ce qu'on appelle l'État bourguignon.

Après la mort de son père Charles le Téméraire (janvier 1477), l'héritière, Marie de Bourgogne (1457-1482), épouse Maximilien d'Autriche (1459-1519), de la maison de Habsbourg : le comté de Hollande passe alors à cette famille avec le duc Philippe le Beau (1478-1506), à qui succède Charles de Habsbourg (futur Charles Quint[4]). Maximilien, qui devient empereur en 1493, est régent des possessions bourguignonnes de 1482 à 1494. C'est donc sous sa régence que prend fin la guerre des Cabillauds.

Début du conflit

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La succession de Guillaume IV (1345-1349)

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Le comte Guillaume IV de Hollande (1317-1345), est tué lors d'une bataille livrée à Stavoren contre l'armée de la principauté épiscopale d'Utrecht.

Comme il ne laisse pas de descendance, il revient à l'empereur, Louis IV (1282-1347), duc de Bavière, de désigner un successeur dans la dynastie d'Avesnes : il choisit (janvier 1346) sa propre épouse Marguerite (1311-1356), sœur du défunt. Il écarte notamment Jean de Beaumont, oncle du défunt, Philippa de Hainaut, autre sœur du défunt, épouse du roi d'Angleterre Edouard III et Jeanne de Hainaut, épouse du duc de Jülich.

Marguerite prend possession des trois comtés concernés (Hollande, Zélande et Hainaut) et en septembre 1346, nomme son fils Guillaume (1330-1389), futur héritier, son lieutenant (stathouder) en Hollande et Zélande.

La mort de Louis IV en 1347 affaiblit la position de Marguerite : le roi d'Angleterre et le duc de Jülich contestent le choix de Louis IV et réclament une révision de la succession. Les nobles mécontents de Guillaume, accusé de favoritisme, se manifestent aussi. La situation est aggravée par le conflit qui se poursuit avec la principauté d'Utrecht.

Le conflit entre Marguerite et Guillaume (1349-1354) et la formation des deux factions

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Son fils Guillaume entre en conflit avec elle en 1349.

C'est en 1350 que se forme le parti des Cabillauds, puis celui des Hameçons. Le parti des Cabillauds soutient Guillaume, duc de Bavière en 1347. Ce parti est composée principalement de bourgeois des villes de Hollande, qui connaissent alors un grand développement, plus tardif que celui des villes du comté de Flandre (Bruges et Gand notamment).

Le parti des Hameçons, soutenu par Marguerite de Bavière mère de Guillaume, représentait la noblesse conservatrice.

La paix est rétablie en 1354 : Guillaume devient comte de Hollande et de Zélande ; Marguerite conserve le Hainaut, dont Guillaume hérite à sa mort en 1356.

Le conflit après la mort de Marguerite de Hainaut (1356)

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Sous la dynastie de Wittelsbach (1356-1433)

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Sous la dynastie de Bourgogne (1433-1482)

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Le parti des Hameçons est opposé à l'avènement de Philippe le Bon comme comte de Hollande, au détriment de Jacqueline de Bavière.

Par la suite, les Hameçons sont hostiles à la dynastie de Valois-Bourgogne (Philippe le Bon, Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne), puis à l'époux de Marie, le Habsbourg Maximilien d'Autriche, régent des possessions bourguignonnes après la mort de Marie (1482), au nom de leur fils Philippe le Beau (1478-1506), qui devient duc régnant en 1494.

Durant la régence de Maximilien d'Autriche : l'ultime soulèvement du parti des Hameçons (1488-1490)

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À partir de 1484, Maximilien est confronté à une sérieuse rébellion des villes de Flandre : en 1488, il est même retenu prisonnier par les Brugeois, ainsi que plusieurs de ses conseillers. Un soulèvement du parti des Hameçons a alors lieu en Hollande.

Il est dirigé par Frans van Brederode (1465-1490), issu d'une famille attachée de longue date à cette faction. Il est choisi par un groupe de conjurés alors qu'il est étudiant à Louvain.

Le , il réussit à s'emparer de Rotterdam, qu'il tient ensuite pendant plusieurs mois, menant des attaques dans les environs. Il ne réussit cependant pas à prendre d'autres villes importantes (Delft, Dordrecht, Gouda, Schiedam), seulement Woerden et Mont-Sainte-Gertrude.

En 1489, le stathouder de Hollande et Zélande, Jean III d'Egmont, met le siège devant Rotterdam qu'il réussit à prendre en juillet. Plusieurs meneurs sont jugés et certains décapités, notamment le maire de Rotterdam.

Frans van Brederode, qui a échappé à la capture, se réfugie avec des compagnons en Zélande. Il est rattrapé en juillet 1490 par le stathouder. Une bataille a lieu le à Brouwershaven, non loin de Zierikzee, opposant 1 000 Hameçons aux 3 000 hommes du stathouder. Brederode est fait prisonnier et condamné à mort, mais meurt en prison de ses blessures.

Liste de protagonistes

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Parti des Hameçons

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Parti des Cabillauds

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La guerre des Hameçons et des Cabillauds dans la culture

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Notes et références

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  1. a et b Christophe de Voogd, Histoire des Pays-Bas : Des origines à nos jours, Fayard, , p. 45.
  2. Le Guide Vert Michelin Pays-Bas, 2011, p. 42.
  3. La numérotation des comtes de Hollande n'est pas la même que celle des comtes de Hainaut : Guillaume d'Avesnes est Guillaume II de Hainaut et Guillaume IV de Hollande.
  4. Charles de Habsbourg devient Charles Ier de Castille et d'Aragon en 1516 et Charles V du Saint-Empire (couramment, en français, Charles Quint) quand il est élu empereur en 1520.

Bibliographie

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  • Christophe de Voogd, Histoire des Pays-Bas : Des origines à nos jours, Fayard, coll. « Biographies historiques », , 396 p. (ISBN 2213615667).
  • H. M. Brokken, Het onstaan van de Hoekse en Kabeljauwse twisten, Zutphen, , 676 p.
  • [compte rendu] Michel Morineau, « Het onstaan van de Hoekse en Kabeljauwse twisten (résumé en français) by H. M. Brokken », Revue Historique, vol. 274,‎ , p. 229-230 (lire en ligne, consulté le ).
  • [compte rendu] Johanna Kossmann, « Het ontstaan van de Hoekse en Kabeljauwse twisten by H. M. Brokken », The English Historical Review, vol. 100, no 395,‎ , p. 376-377 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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