Guillaume Lekeu

Guillaume Lekeu
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Guillaume Lekeu vers 1886.

Naissance
Heusy, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 24 ans)
Angers, Drapeau de la France France
Activité principale Compositeur
Style Musique classique
Maîtres César Franck, Vincent d'Indy
Récompenses Prix de Rome (édition belge)(1891), lauréat du Deuxième prix

Œuvres principales

Guillaume Lekeu, né à Heusy le et mort à Angers le , est un compositeur belge[1]. Sa disparition prématurée fut également ressentie comme une perte irréparable tant les premières œuvres achevées annonçaient un compositeur très prometteur.

Issu d'un milieu social aisé (son père est négociant en laines), Guillaume Lekeu commence à apprendre la musique dès l'âge de six ans, il reçoit des cours de solfège, de piano et de violon. Il se lie aussi d'amitié avec Mathieu Crickboom, son cadet d'un an[2]. Il reçoit ses premières leçons de musique du directeur du conservatoire de Verviers, Louis Kéfer. En 1879, ses parents s'installent à Poitiers, où il fréquente le lycée tout en poursuivant ses études de musique en autodidacte. Il compose sa première pièce à l'âge de quinze ans.

En juin 1888, sa famille s'installe à Paris où il commence à étudier la philosophie. Il est initié aux œuvres de Théodore de Wyzewa et poursuit ses études auprès de Gaston Vallin. En août 1889, il se rend à Bayreuth pour voir les opéras de Richard Wagner. À son retour, il étudie le contrepoint et la fugue en privé avec César Franck puis devient l'élève de Vincent d'Indy qui lui apprend l'orchestration[3].

En 1891, avec sa cantate Andromède, il remporte le second prix au concours du prix de Rome de Belgique, concours auquel se présente également son compatriote vervietois Albert Dupuis. En 1892, d'Indy présente Lekeu à Octave Maus, alors secrétaire du Cercle des XX, basé à Bruxelles. Eugène Ysaye lui demande alors de composer une sonate pour piano et violon, qu’il interprète en . Cette sonate reste l'œuvre la plus connue de Lekeu[4].

Atteint de typhoïde après avoir mangé un sorbet infecté par la salmonela enterica dans un restaurant à Bruxelles début [5], il meurt trois mois plus tard à l'âge de vingt-quatre ans[2]. Selon Honoré Lejeune, un écrivain et journaliste de Verviers, il aurait contracté cette fièvre en allant rendre visite à un de ses amis, interne dans un hôpital de typhiques à Paris[6]. Il est inhumé au cimetière de Heusy.

En 1892, Lekeu avait rencontré le peintre symboliste Carlos Schwabe avec lequel il avait noué des relations de grande amitié. Après sa mort, le peintre participe aux hommages qui sont alors organisés à sa mémoire. Il réalise le frontispice des oeuvres inédites et une affiche pour l'audition d'oeuvres de Lekeu, concert dirigé par Vincent d'Indy à la salle d'Harcourt[7]. La mort du jeune compositeur sera à l'origine de toute une partie de l'oeuvre du peintre dont Le Destin et La Mort du fossoyeur, oeuvres phares de Carlos Schwabe[8].

Postérité

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En son hommage, un mémorial, réalisé par Adolphe Wansart, lui est consacré à Verviers le  ; la sculpture représente non pas le musicien mais « sa muse, debout, la tête inclinée sur sa lyre »[9]. Plusieurs manifestations à l'occasion du centième anniversaire de la mort du musicien ont permis de mieux le faire connaître. À cette occasion, de nombreuses œuvres connues et moins connues ont été exécutées et enregistrées sur disque compact[10].

Ses œuvres

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Lekeu a composé une cinquantaine de partitions, dont la majorité est restée dans les archives des conservatoires. Son œuvre est influencée par César Franck, Beethoven et Wagner.

  • Andante et variations, 1885
  • Marche d’Ophélie, 1887
  • Méditation pour quatuor à cordes, 1887
  • Sonate pour violoncelle, 1888
  • Quatuor à cordes, 1888
  • Andante piutosto adagio, pour violon et piano, 1888
  • Adagio molto espressivo, pour deux violons et piano, 1888
  • Molto adagio, pour quatuor à cordes, 1889
  • Prélude pour Barberine, 1889
  • Première étude symphonique (Chant de triomphale délivrance), 1889
  • Deuxième étude symphonique (Hamlet et Ophélie), 1889-1890
  • Fantaisie contrapuntique sur un cramignon liégeois, 1890
  • Trio avec piano, 1891
  • Adagio pour quatuor d'orchestre, 1891
  • Epithalame pour cordes, trois trombones et orgue, 1891
  • Chant lyrique, pour chœur et orchestre, 1891
  • Introduction et Adagio, pour tuba et orchestre d'harmonie, 1891, dédié à Henri Joseph Faniel (1857-?)
  • Trois poèmes pour chant et piano (Sur une tombe, Ronde, Nocturne), 1892
  • Andromède, poème lyrique et symphonique, 1892
  • Larghetto, pour violoncelle et orchestre, 1892
  • Fantaisie pour orchestre sur deux airs populaires angevins, 1892-1893
  • Sonate pour piano et violon, 1893
  • Quatuor pour piano et cordes, inachevé, 1893
  • Sonate pour piano, date inconnue
  • Andante sostenuto, pour piano à quatre mains, date inconnue
  • Trois pièces pour piano : Chansonnette sans parole, Valse oubliée, Danse joyeuse, date inconnue
  • Les Pavots , chanté le par Spéranza Calo-Séailles à la Salle Pleyel

Notes et références

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  1. « Guillaume Lekeu | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le )
  2. a et b « Bayard-Nizet : Guillaume Lekeu », sur bayard-nizet.com (consulté le ).
  3. Keyser, Félix De. "Centenaire de la Mort de Guillaume Lekeu". Philagodu.be.
  4. Le manuscrit autographe de cette sonate est conservé à la bibliothèque du Conservatoire de Verviers (sans cote, 47 pages).
  5. Musiq3, « Sur la tombe de Guillaume Lekeu », sur rtbf.be, (consulté le ).
  6. Luc Verdebout, Guillaume Lekeu, Correspondance, éditions Pierre Mardaga, , p. 28
  7. Jean-David Jumeau-Lafond, Carlos Schwabe symboliste et visionnaire, Courbevoie, 1994
  8. Jean-David Jumeau-Lafond, "Guillaume Lekeu et Carlos Schwabe : une haute confraternité artistique", Revue de musicologie, 1988, n°1, p. 53-68
  9. « LEKEU Guillaume | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le ).
  10. « Guillaume Lekeu », sur musimem.com (consulté le ).

Bibliographie

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  • Gilles Thieblot, Guillaume Lekeu, Bleu-Nuit Éditeur (Collection Horizons, no 8), 2006, 176 p. (ISBN 2-913575-77-3)
  • Guillaume Lekeu, Correspondance, publiée par Luc Verdebout, éditions Pierre Mardaga, 1993.
  • Paul-Gilbert Langevin, Musiciens de France, la génération des grands symphonistes, La Revue Musicale, 1979.
  • Marthe Lorrain, Guillaume Lekeu, sa correspondance, sa vie et son œuvre, Printing co., Liège, 1923.

Liens externes

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