Corinthia Brussels

Hôtel Astoria
L'hôtel Astoria, palace bruxellois, œuvre de l'architecte Henri van Dievoet, 1909. Photo prise en 2020.
Localisation
Pays
Belgique
Commune
Bruxelles
Coordonnées
Architecture
Type
Ouverture
Architecte
Style
Style Louis XV et Louis XVI (éclectique)
Patrimonialité
Équipements
Étoiles
Chambres
126
Gestion
Propriétaire
Corinthia Hotels[1]
Site web
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Le Corinthia Brussels, auparavant l'hôtel Astoria, de Bruxelles est un des plus prestigieux palaces de la capitale européenne.

Il est situé aux n° 101-103 de la rue Royale à Bruxelles.

En vue de l'Exposition universelle de Bruxelles de 1910, Leopold II, qui désire que la capitale soit dotée d'un hôtel fastueux, confie à l'architecte Henri van Dievoet, petit neveu de Joseph Poelaert et arrière-neveu du sculpteur Pierre van Dievoet[2], un des créateurs de la Grand-Place de Bruxelles, la construction de l'Astoria. Cet hotel est destiné à accueillir les hôtes de marques de l'exposition tel que le jeune prince Hirohito qui occupera en 1910 la suite royale et qui y retournera en tant qu'empereur 48 ans plus tard, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1958.

Intérieur de l'hôtel Astoria, vers 1910.
Projet d'extension de l'hôtel Astoria de Henri Van Dievoet, par l'architecte Francis Metzger.

L'hôtel Astoria est devenu un lieu mythique de Bruxelles, il est depuis un siècle le rendez-vous des rois et des grands de ce monde. Dans le livre d'or, on peut retrouver de nombreuses personnalités célèbres[3] : des chefs d'État et premiers ministres comme Winston Churchill, Eisenhower, le shah de Perse, Adenauer, Ben Gourion ; des artistes comme Salvador Dali, des écrivains comme James Joyce, Marguerite Yourcenar[4], des acteurs comme Pierre Fresnay ou Gérard Philippe, des chanteurs comme Maurice Chevalier et des musiciens comme Rubinstein, Khatchatourian, Mehunin ou Oistrakh[5].

L'architecte Henri van Dievoet, créateur de l'hôtel Astoria de Bruxelles.
L'Hôtel Astoria vers 1911.

Construit dans un pur esprit parisien, sa façade Louis XVI lui donne un aspect aristocratique et le style Louis XV des pièces intérieures sont pleines de distinction et impressionnent par leur aspect majestueux.

Comme l'écrit Virginie Jourdain[6] : « La consultation des plans soumis aux autorités par l’architecte Henri Van Dievoet nous permet d’approcher les ambitions qui sous-tendaient ce projet : rencontrer, d’une manière inédite dans le quartier Royal, l’ensemble des exigences de services d’une clientèle fortunée, habituée au luxe et au confort moderne les plus poussés. La façade, embrassant le style académique et conservateur « Beaux-arts », en vogue à cette époque dans les milieux bourgeois, abritait 108 chambres desservies par deux ascenseurs. Au rez-de-chaussée, la porte d’entrée principale était flanquée, de part et d’autre, par six magasins de standing mis en location par les propriétaires et qui leur assurait une source de revenus très rentable».

Après la Grande guerre il reprit sa vie mondaine brillante sous la gestion de Georges Marquet[7] qui créera bientôt de nombreux palaces à travers l'Europe.

Il figure comme l'Hôtel Sacher de Vienne, le Ritz de Paris, le Negresco de Nice ou le Pera Palace d'Istanbul parmi les endroits légendaires de l'hôtellerie de luxe.

Restauration

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L'Hôtel Astoria en 2012

Après avoir été exploité sous la marque Sofitel du Groupe Accor, l’hôtel Astoria est racheté début 2008 par le groupe Global Hotels and Resort qui est contrôlé par le cheikh saoudien Mohammed El-Khereji.

À la suite de ce rachat, l'hôtel Astoria fait l'objet d'une restauration[8] et d'un agrandissement[9] par l'architecte Francis Metzger, administrateur de l'atelier MA² - Metzger et Associés Architecture [10] composé notamment des architectes Carmen Azevedo (Brésil), Thomas Brogniez et Virginie Vanongeval.

L'hôtel Astoria comporte avant restauration 118 chambres. Il en proposera, par sa nouvelle configuration, 149, dont la suite royale et trois appartements. Cinq immeubles seront ajoutés au bâtiment actuel.

La nouvelle construction – voisine – présentera une façade ultra contemporaine ornée de branches de laurier, répondant à ce même ornement floral déjà présent dans l'aile historique d'Henri van Dievoet. Elle sera partiellement mobile afin que la lumière puisse entrer de manière diffuse. Francis Metzger a dessiné un élément "prolongeant harmonieusement le rythme de la façade historique" .[11]

La verrière magistrale de deux étages de haut sur 15 mètres de long, qui avait disparu après guerre, sera reconstituée d’après les photos d’époque et retrouvera la parure de ses vitraux originaux, colorés et peints.

L'extension permettra de développer le projet de palace et de le doter de nouveaux espaces et qualités  :

  • Centre de bien-être et salles de soins raffinés
  • Équipements de sécurité
  • Salles de réunion modulaires élargies et dotées d’équipements technologiques
  • Bar à l’ambiance historique
  • Restaurants de haute qualité culinaire
  • Boutiques de luxe

Il est racheté en 2016 par le groupe hôtelier Corinthia qui continua sa rénovation. Sa réouverture est prévue pour 2024 sous le nom de Corinthia Brussels[12].

Comme le dit l'architecte Francis Metzger[13], « La difficulté est de combiner deux exigences apparemment contradictoires : adapter bien entendu l'hôtel aux normes actuelles. (...) L'autre exigence est de retrouver l'identité de l’œuvre de l'architecte Henri Van Dievoet, le petit-neveu de Joseph Poelaert, en nous documentant jusqu'à aller voir à Berlin l'escalier de l'hôtel Adlon ».

Bibliographie

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  • Andreas Augustin, Hôtel Astoria Brussels, 2018.
  • "Astoria: Die Nobelherberge von Brüssel", dans, Bonn Journal, nov. 1972, n° 11, pp. 43 à 45.
  • Sven-Claude Bettinger (Text) et Markus Hilbich (Bild), Harenberg City Guide Brüssel, Dortmund (Turnhout), 1994, p.424.
  • Stéphanie Bocart, « L’Astoria va renaître de ses cendres » et « Leçon d’histoire », dans, La Libre Belgique, Bruxelles, vendredi , p.50. (L’Astoria subira une profonde rénovation par l’architecte Francis Metzger qui désire toutefois le préserver et lui rendre son cachet unique.)
  • Fanny Bouvry, "Famille van Dievoet. Artistes, de père en fils", dans, Le Vif-L'Express, n° 2903, 21-, p. 121.
  • Carlo R. Chapelle, Étude sur l'hôtel Astoria, Bruxelles, 2010, 600 p. (non publié).
  • Janine Claeys, "L'hôtel Astoria à la recherche de son authenticité", dans Le Soir, , p. 15.
  • (Janine Claeys), "rendons à Henri...", dans Le Soir, .
  • Fr. D., "L'hôtel Astoria va fermer ses portes pour se rénover", dans, Le Soir, (quotidien), Bruxelles, 6-, p. 12.
  • Thierry Demey, Léopold II (1865-1909), La marque royale sur Bruxelles, Bruxelles, Badeaux, 2009, p. 302.
  • Guy Duplat, « Reconstituer la verrière mythique de l'Astoria », dans : La Libre Belgique, Bruxelles, 15 février 2021, pp. 44-45.
  • Anne Hustache, "De la classe dans les enseignes", dans, Les Nouvelles du Patrimoine, n° 119, 2008, p. 20 et p. 22.
  • Virginie Jourdain, L'hôtellerie bruxelloise 1880-1940 : acteurs, structures et logiques spatiales d'un secteur multiforme, Bruxelles, 2011, vol. 1, p. 308 Lire en ligne.
  • Mathieu Ladevèze, "L'Astoria va fermer pour un an", dans La Dernière Heure, (quotidien), Bruxelles, 6-, p. 17.
  • Valérie Lahaye, "L'hôtel Astoria va être rénové". "L'hôtel va accroître sa capacité d'accueil de 118 à 142 chambres", dans, La Libre Belgique, vendredi . (Interview de Valérie Lahaye, du service commercial de l'Astoria).
  • Georges Lebouc, Bruxelles, 100 merveilles, avec des photographies de Bénédicte Maindiaux, Bruxelles, éditions Racine, 2009, p. 54 (l'hôtel Astoria).
  • Pierre Loze (dir.), Guide de Bruxelles XIXe et Art Nouveau, Bruxelles, Atelier Vokaer Commission française de la Culture de l'Agglomération de Bruxelles, 1985, pp. 81-82.
  • Pierre Loze (dir.), Guide de Bruxelles XIXe et Art Nouveau, Bruxelles, Eiffel éditions - C.F.C. éditions, 1990, p.80.
  • "Patrimoine en péril", dans, Sgraffito, n° 53, 2008, p.26.
  • Olivier Stevens, "La vie de palace. 3. L'hôtel Astoria. Palace et carnet mondain", dans, La Libre. Match, n° 256 du 3 au , pp. 88 à 95, (avec des illustrations).
  • 2008 : Alain Van Dievoet, "l'hôtel Astoria", dans, Sgraffito, n°53, 2008, p.27.
  • Alain Van Dievoet, "L'architecte Henri van Dievoet (1869-1931)", in Sgraffito, Bulletin trimestriel, Groupe d'études et de recherches peintures murales-sgraffites culturel, GERPM-SC asbl 72, rue des Champs-Élysées 1050, Bruxelles, n°55 juillet-août-septembre 2008, pp.3-14.
  • Alain Van Dievoet, "Projets non réalisés de l'architecte Henri Van Dievoet", dans Sgraffito, Bulletin trimestriel, Groupe d'études et de recherches peintures murales-sgraffites culturel, GERPM-SC asbl 72, rue des Champs-Élysées 1050, n°60, Bruxelles, octobre-novembre-décembre 2009, p.26 à 28.
  • Herman Verelst, "Hôtel Astoria", dans Brussel Toerisme, 1984, n° 4, p. 13-16.
  • Guy Verstraeten, "L'Astoria astique ses étoiles. Le célèbre hôtel bruxellois cherche à retrouver son lustre d'antan, en s'associant avec de nouveaux partenaires", dans, Le Soir, Bruxelles (journal), vendredi , p.9.
  • G. V. , « Astoria, la suite », dans, Le Soir, Bruxelles, vendredi , p.14.
  • "L'Astoria doir revoir sa copie", dans, Le Soir, mercredi , p. 10: "La commission de concertation de la Ville de Bruxelles a remis un avis défavorable à la demande de permis de rénovation de l'ensemble des parties classées et à l'extension de l'hôtel Astoria, rue Royale. L'avis conforme de la Commission royale des monuments et sites (CRMS) était déjà défavorable au projet, tandis que, mardi, la Ville a ajouté trois conditions dont celle de modifier la composition de façade au rez-de-chaussée rue Royale, plus en harmonie avec la façade existante. Une nouvelle demande de permis devra être réintroduite dans les semaines à venir."

Notes et références

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  1. "L'Astoria change de propriétaire et de projet" par Charlotte Mikolajczak, dans : La Libre Belgique, 18 mai 2016.
  2. Henri Van Dievoet descend de Jean-Baptiste Van Dievoet (1663-1751), époux d'Anne van der Borcht (1670-1707), le frère du sculpteur bruxellois Pierre Van Dievoet (1661-1729), un des créateurs de la Grand-Place de Bruxelles. Lire : « Un disciple belge de Grinling Gibbons, le sculpteur Pierre van Dievoet (1661-1729) et son œuvre à Londres et Bruxelles », dans Le Folklore brabançon, mars 1980, n° 225, p.65 à 91 Lire en ligne. Lire aussi : Pasteur Hugh Robert Boudin, Dictionnaire historique du protestantisme et de l'anglicanisme en Belgique du 16e siècle à nos jours, Arquennes-Bruxelles, 2014, sub verbo "VAN DIEVOET, Henri, °1869 +1931" : « Né dans une vieille famille bruxelloise issue d'un des sept lignages de la ville, dont certains étaient célèbres dans le domaine des beaux-arts : l'orfèvre Philippe et le sculpteur Pierre, un des créateurs de la Grand-Place de Bruxelles. Sa grand'mère Hortense Poelaert était la sœur de Joseph ».
  3. Jean d'Osta, Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles, Bruxelles, 1986, p. 288-289 : « les "hôtes de marque" furent nombreux et fidèles », « En 1919, après la longue occupation par des "hôtes de marque" de l'armée allemande, l'Astoria reprit sa vie brillante, cette fois sous la direction d'un gérant qui plus tard, allait créer de célèbres palaces dans toute l'Europe : M. Marquet. Aux thés dansants de l' Astoria, le Tout-Bruxelles mondain voulait se faire voir et entrevoir les hôtes illustres, tels l'Aga-Khan, le prince héritier du Japon (l'actuel empereur Hiro-Hito), le shah de Perse, le ministre Édouard Herriot, Maurice Chevalier etc. », « De toute façon, les hôtes d'importance ne firent jamais défaut. L'après-guerre de l' Astoria fut marquée, dès le début de 1945, par le séjour de Winston Churchill. Dans le livre d'or du prestigieux hôtel, on peut lire ensuite les noms de Konrad Adenauer, David Ben Gourion, du Premier ministre Edward Heath, de Yehudi Menuhin, David Oïstrakh, Khatchaturian, Rubinstein, Gérard Philippe, Pierre Fresnay, le général Haig, Salvador Dali, parmi d'autres célébrités ».
  4. Michèle Goslar, Yourcenar. Biographie. "Qu'il eût été fade d'être heureux", Lausanne : L'Âge d'Homme, 2014, p. 224 : « Une conférence, reportée depuis février 1954, la ramène à Bruxelles le 1er avril. (...) malade, elle prolonge son séjour à l'hôtel Astoria jusqu'au 6 avril ».
  5. Georges Lebouc, Bruxelles, 100 merveilles, Bruxelles, Racine, , 217 p. (ISBN 978-2-87386-589-4), p. 54
  6. Virginie Jourdain, L'hôtellerie bruxelloise 1880-1940 : acteurs, structures et logiques spatiales d'un secteur multiforme, Bruxelles, 2011, vol. 1, p. 308.
  7. Jean d'Osta, Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles, Bruxelles, 1986, pp. 288-289 : « En 1919, après la longue occupation par des "hôtes de marque" de l'armée allemande, l'Astoria reprit sa vie brillante, cette fois sous la direction d'un gérant qui plus tard, allait créer de célèbres palaces dans toute l'Europe : M. Marquet.
  8. Voir journal Le Soir, Bruxelles, samedi 19 et dimanche 20 juin 2010, p. 9 (manchette): "L'hôtel Astoria, rue Royale à Bruxelles, racheté en 2008 par le cheik saoudien Mohammed Youssef El-Khereiji (Global Hotels & Resorts), rouvrira ses portes en 2013 après de nombreux travaux qui coûteront 30 millions d'euros en tout".
  9. L'hôtel Astoria s'agrandit.
  10. Projet d'extension de l'Hôtel Astoria.
  11. « Metzger signe un Astoria futuriste », sur dhnet.be (consulté le ).
  12. (en-GB) « Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels », sur Corinthia (consulté le ).
  13. Guy Duplat, « Reconstituer la verrière mythique de l'Astoria », dans : La Libre Belgique, Bruxelles, 15 février 2021, p. 45.
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