Idrissa Ouedraogo

Idrissa Ouédraogo
Idrissa Ouédraogo au Cines del Sur 2007.
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Œuvres principales

Idrissa Ouédraogo est un réalisateur burkinabè, né le à Banfora au Burkina Faso et mort le (à 64 ans) à Ouagadougou,. Son œuvre aborde souvent le conflit entre la vie rurale et la vie urbaine, la tradition et la modernité dans son pays natal, le Burkina Faso, et ailleurs en Afrique. Il est surtout reconnu pour son long métrage Tilaï, qui remporte le grand prix au Festival de Cannes en 1990, et Samba Traoré en 1992, qui est nommé pour l'Ours d'argent au 43e Festival international du film de Berlin.

Enfance et études

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Idrissa Ouédraogo naît à Banfora[1], en 1954. Son enfance se déroule dans la ville de Ouahigouya, située dans la région nord de son pays natal. Il tournera ses films (aux décors africains) dans cette région. En 1976, il obtient un baccalauréat en arts. Dans l'espoir d'offrir à leur fils des perspectives meilleures, ses parents, agriculteurs de profession, l'envoient à Ouagadougou pour poursuivre ses études. Là-bas, il intègre l'Institut africain d'études cinématographiques (LAFEC), dont il achève le cursus en 1981, il sort major de sa promotion en obtenant une maîtrise. Il part ensuite suivre un stage au VGIK (Institut fédéral d'État du cinéma) de Moscou[2],[3] et séjourne à Kiev quelque temps. Puis il va en France suivre les cours à l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec-Fémis) et à la Sorbonne, Paris I. Il obtient un DEA de cinéma[4] en 1985.

Pour son projet de film de fin d'études, Idrissa Ouédraogo crée la société de production "Les Films de l'Avenir", qui ultérieurement évolue sous le nom de "Les Films de la Plaine"[4]. Ce court-métrage de fiction, intitulé Poko[5], remporte le prix du meilleur court-métrage au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Dans la même période, il intègre le corps des fonctionnaires à la Direction de la Production Cinématographique du Burkina Faso, où il réalise plusieurs courts-métrages documentaires[4],[6]. Son premier court métrage est Pourquoi sorti en 1981.

Par la suite, Ouédraogo réalise une série de courts métrages, comprenant notamment Les Écuelles (1983), Les Funérailles du Larle Naaba (1984), Ouagadougou, Ouaga deux roues (1985) et Issa le tisserand (1985). Son ultime court métrage, Tenga (1985), parcourt le retour d'un villageois dans sa communauté d'origine après avoir vécu en ville[7].

En 1986, il réalise son premier long métrage, Yam Daabo (Le Choix). Deux ans plus tard, Yaaba voit le jour : ce film se voit décerner le prix de la critique au Festival de Cannes en 1989 ainsi que le prix du public au FESPACO la même année. En 1990, il réalise Tilaï, une adaptation d'une tragédie grecque dans le contexte africain contemporain, qui lui vaut le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990[8], le Prix du meilleur long métrage au 1er Festival du cinéma africain de Milan en 1991, ainsi que l’Étalon de Yennenga la même année.

En 1991, il met en scène La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire à la Comédie-Française. Samba Traoré, en 1993, le film est bien accueilli, se voyant nommé pour l'Ours d'argent au 43e Festival international du film de Berlin[9]. Idrissa Ouedraogo poursuit avec son film Le Cri du cœur, tourné en 1994, qui remporte l'année suivante le prix du public lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan. Lors de la 8e édition de ce festival, en 1998, il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour Kini et Adams (1997). En 2001, il produit et réalise la série à succès Kadi Jolie. En 2002, il contribue au film de réflexion collective 11'09"01 - September 11 sur les attentats terroristes de New York en septembre 2001. En 2003, il préside le grand jury du Fespaco, présentant également son film La Colère des Dieux. En collaboration avec Issa Traoré de Brahima, la série Trois hommes, un village remporte le prix spécial du jury série ou sitcom au FESPACO en 2005. Il est honoré en tant que commandeur de l’ordre national du Burkina Faso et chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres français.

La production cinématographique d'Idrissa Ouédraogo suscite des critiques, qui soulignent une orientation trop marquée vers l'attrait du public en Afrique et en Occident. Françoise Pfaff, parmi d'autres observateurs, le qualifie de conteur préférant les décors ruraux africains atypiques, illustrés par des scènes telles que « des images monotones de femmes battant du millet ou du maïs. » Selon Pfaff, cette orientation aliène les spectateurs africains tout en ciblant principalement un public non africain[10]. En réponse à ces critiques, Sharon A. Russell plaide en faveur d'Idriss Ouédraogo, soulignant les contraintes auxquelles le réalisateur est confronté pour maintenir son activité cinématographique en Afrique. Russell insiste sur la nécessité pour Ouédraogo de répondre aux exigences de financement de ses projets futurs, tout en reconnaissant son talent pour réaliser des films dans des conditions souvent difficiles.

Fin de vie et décès

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En février 2015, peu avant l'ouverture du 24e Fespaco, Idrissa Ouédraogo annonce son intention de réaliser "un film important" traitant de la colonisation étrangère en Afrique, de la lutte anticoloniale et des figures marquantes de ce mouvement. Dans les années précédant sa disparition, ses proches relèvent son désenchantement à l'égard du cinéma africain contemporain, attribuant cette déception à une présumée insuffisance de talents et de moyens de production[11].

Le 18 février 2018, vers 5 h 30 GMT, Idrissa Ouédraogo meurt à la clinique Bois à Ouagadougou à l'âge de 64 ans[12],[13]. Peu après son décès, le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, exprime le sentiment que son pays « a perdu un cinéaste d'un immense talent. » Le 20 février, il est inhumé au cimetière de Gounghin. En chemin, le cortège funèbre fait halte près de la place des Cinéastes, à proximité de l'hôtel de ville de Ouagadougou, où il est honoré par le maire de la ville. Le cortège marque également un arrêt devant la porte du Fespaco. Des personnalités politiques, religieuses et artistiques assistent à la procession funéraire, marquée par des honneurs militaires[14].

Filmographie

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Réalisateur

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Longs métrages

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Courts métrages, documentaires et films collectifs

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Télévision

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Distinctions

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Récompenses

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Poko, 1981

  • Prix du meilleur court-métrage au FESPACO[15]
  • Prix de la Critique Internationale[16],[5]
  • Mention spéciale de l’Institut culturel africain (ICA)[16],[5]

Écuelles (les), 1983

Issa le tisserand, 1984

Yam Daabo, 1986

Yaaba, 1989

Tilaï, 1990

Samba Traoré, 1992

Le Cri du cœur, 1994

Kini et Adams, 1997

11'09"01 - September 11,2002

Trois Hommes, un village, 2005

Décorations

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Notes et références

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  1. Écrans d'Afrique - Numéros 3 à 10 Pan-African Federation of Film-Makers, Centro orientamento educativo (Italie) - 2001 « L'épreuve qui le guette désormais, et à laquelle le film de Ouédraogo se confronte victorieusement, est de continuer de croître en qualité et en puissance (technique, financière, organisationnelle), sans se perdre, sans perdre sa particularité et ... »
  2. « OUEDRAOGO Idrissa », sur La Petite Académie
  3. Médias France intercontinents, Cinémas africains d'aujourd'hui : guide des cinématographies d'Afrique : MFI, Medias France intercontinents, Paris, Karthala : Radio France internationale, , 142 p. (ISBN 978-2-84586-889-2, lire en ligne)
  4. a b et c « Idrissa Ouedraogo », sur Ciné-ressources, Bibliothèque du film
  5. a b c d e f g et h « Bio et filmo d'Idrissa », sur Africultures
  6. « Idrissa Ouedraogo – Leaders Afrique », (consulté le )
  7. (en) Sharon A. Russell, Guide to African Cinema, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-0-313-29621-5, lire en ligne)
  8. « Festival de Cannes - From 15 to 26 may 2013 », (consulté le )
  9. « | Berlinale | Archive | Annual Archives | 1993 | Prize Winners », (consulté le )
  10. (en) Nwachukwu Frank Ukadike, Black African Cinema, University of California Press, (ISBN 978-0-520-91236-6, lire en ligne)
  11. « Idrissa Ouedraogo : « Le cinéma low-cost ne veut rien dire » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Le cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo est décédé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Cinéma : le réalisateur burkinabè Idrissa Ouedraogo est mort », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Cinéma : Idrissa OUEDRAOGO repose désormais au cimetière municipal de Gounghin - leFaso.net » (consulté le )
  15. a b c d e et f « Participations et palmarès », sur Fespaco
  16. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Alexandre Tylski, « Yaaba & Idrissa Ouedraogo. Mise à l’écart des films africains, territoires intimes », sur Cadrage,
  17. a b c d e et f « Awards for Idrissa Ouedraogo », sur IMDB
  18. « Le Palmarès 1990 », Festival de Cannes
  19. a b et c « Éditions du festival », Festival Cinéma Africano
  20. « A l'occasion des JCC, le président décore des personnalités de la scène cinématographique », sur businessnews.com.tn, (consulté le )

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Bibliographie

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  • Vincent Malausa, «Idrissa Ouedraogo, éternelle jeunesse», Cahiers du cinéma, no 743, , p. 50

Article connexe

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Liens externes

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