Janine Charrat

Janine Charrat
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Janine Charrat sur scène, vers 1945
Nom de naissance Jeannine Lucienne Louise Charrat
Naissance
Grenoble (France)
Décès (à 93 ans)
Rueil-Malmaison
Activité principale Danseuse, chorégraphe et Directrice de ballet
Style Danse classique, néo-classique
Activités annexes Conseillère pour la danse au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
Lieux d'activité Paris, Genève
Années d'activité 1938-1988

Janine Charrat, née à Grenoble le et morte le à Rueil-Malmaison[1],[2], est une danseuse, chorégraphe et directrice de ballet française.

Fille d'un colonel des sapeurs-pompiers, Janine Charrat acquiert jeune, à douze ans, une réputation d'enfant prodige de la danse avec son rôle dans le film de Jean Benoît-Lévy La Mort du cygne. A la recherche d'un partenaire, elle est mise en relation avec Roland Petit par la critique Irène Lidova. Avec les encouragements de Serge Lifar enfreignant la règle de ne faire danser les élèves du Ballet de l'Opéra qu'entre eux, elle forme avec lui le couple vedette de l'univers chorégraphique. En 1945, elle crée pour les Ballets des Champs-Élysées Jeu de cartes, son premier ballet, puis fonde sa propre compagnie en 1951, les Ballets Janine Charrat, appelés un temps les Ballets de France[3].

Père de Janine Charrat
Où l'on apprend que Janine Charrat est la fille du colonel des Sapeurs-Pompiers de la Caserne Champerret. Elle présente sa troupe nouvellement créée au théâtre de l'Empire, devant son père très ému. La Vigie Marocaine, 2 février 1952

Pour Paul Valéry, la jeune prodige est la réincarnation de son Atictée dans L'Âme et la danse. En 1948, elle crée un ballet à partir du mimodrame que Paul Claudel avait écrit pour la scène japonaise en 1922 (La Femme et son ombre[4]).

Elle travaille avec de très grands créateurs et artistes du XXe siècle : auteurs, chorégraphes, compositeurs, hommes de théâtre, peintres, décorateurs, costumiers. Citons Jean Babilée, Pierre Balmain, Jean Bazaine, Bertolt Brecht, Marius Constant, Paul Delvaux, Leonor Fini, Jean Genet, Alexis de Giers, Arthur Honegger, Joseph Kosma, Marcel Landowski, Fernand Léger, Serge Lifar, Jean-Denis Maillart, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Maurice Ravel, Henri Sauguet, Pierre Soulages, Igor Stravinsky, Maurice Thiriet, Jean Vilar, Jean Wiener, ou Kurt Weill. Jean Cocteau disait d'elle « Janine Charrat, marcheuse solitaire, va au-delà des étoiles ».

Le au Théâtre des Champs-Élysées, c'est la création avec Bertrand Castelli du ballet qu'elle chorégraphie : Les Algues , sur une musique de Guy Bernard[5],

En 1961, elle cosigne avec Maurice Béjart Les Quatre Fils Aymon. La même année, le , pendant les répétitions du ballet Les Algues pour la télévision française, son tutu prend feu au contact d’un flambeau placé au sol. Transformée en torche vivante, elle est très sévèrement brûlée [6]. Après plusieurs mois de soins à l'hôpital Cochin, de convalescence et de rééducation, elle revient à la scène en prenant la direction de la danse du Grand Théâtre de Genève de 1962 à 1964. En 1966, elle obtient du tribunal une indemnité d'un montant de 1.450.000 francs à l'encontre de Jean Lajoie, accessoiriste à l'ORTF, déclaré responsable du drame pour avoir posé un flambeau allumé sur le sol du plateau de télévision, à proximité de Janine Charrat, et ne plus s'en être préoccupé[7].

Elle se marie en 1969 dans l'île de Moorea avec Michel Humbert, industriel[8].

En 1975, elle est candidate à l'Académie française, en même temps que Louise Weiss[9].

En 1978, elle devient conseillère pour la danse au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou à Paris.

Filmographie

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Publication

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  • Janine Charrat, Antigone de la danse, J. Charrat et al., Piazza, (OCLC 419472435), 1970

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Décès de la danseuse Janine Charrat », Le Figaro, 29 août 2017
  3. Dictionnaire de la danse Larousse
  4. Paul Claudel, Théâtre, tome II, Pléiade, 2011. Voir aussi Roland Petit, J'ai dansé sur les flots, Grasset, 1993, p. 205 : « Janine Charrat aimait Claudel. Le côté mystique de son œuvre l’impressionnait. […] J’allais donc voir Claudel pour lui parler de la petite chorégraphe qui rêvait de danser Jeanne d’Arc, et me retrouvai face à une sorte de pachyderme postillonnant et expectorant dans un mouchoir de calicot. Il ne m’accorda que quelques minutes, pour me dire que si la jeune chorégraphe le souhaitait elle pouvait faire son ballet sur un de ses contes inspiré d’un no japonais. Mais qu’il n’était pas question qu’elle perçoive des droits d’auteur, ces revenus lui étant réservés. Janine a conçu un très joli ballet sur La Femme et son ombre. Claudel, ce vieux grippe-sou, n’a même pas pris le temps de lui écrire un petit mot d’encouragement. »
  5. « Béjart.- Antoine Livio- 2004, Ed. L’âge d’homme, Paris, page 49 »
  6. « Je redanserai, reportage pour Les Coulisses de l’exploit, 29 juin 1962 - INA »
  7. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 5 juillet 1966 : "Grièvement brûlée dans un studio de télévision, Janine Charrat obtient 1.450.000 fr. du tribunal"
  8. Paris-Presse, L'Intransigeant, 22 août 1969, p.7 : "Janine Charrat s'est mariée"
  9. « revue-cahiers-du-genre » Accès libre
  10. a et b « Janine Charat l'instinct de la danse.-Arte : »

Bibliographie

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  • Légendes de la danse, une histoire en photos 1900 - 2000, Philippe Verrièle, Éditeur Hors Collection, 2002
  • Coulisses de la danse, Gilbert Serres, France-Europe éditions, 2005
  • Ballets Janine Charrat, André Philippe Hersin, Les Saisons de la danse. n° 6, été 1968, p 3.

Liens externes

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