Jeu d'évasion
Date de 1re édition | 2007 (Japon) |
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Format | Grandeur nature |
Mécanismes | Réflexion Fouille Manipulation Collaboration |
Thèmes | Évasion Énigme |
Joueur(s) | 1 ou 2 à 5 à 10 (variable) |
Durée annoncée | généralement 1 heure |
habileté physique Non | réflexion décision Oui | générateur de hasard Non | info. compl. et parfaite |
Le jeu d'évasion[1],[2], également désigné par les termes anglais escape game ou escape room, est un type de jeu de rôle grandeur nature qui constitue la déclinaison physique des jeux vidéo de type « escape the room ».
Concept
[modifier | modifier le code]Présentation
[modifier | modifier le code]Le jeu d'évasion consiste la plupart du temps à tenter de s’échapper d’une pièce en un temps limité (généralement une heure) et se pratique habituellement en groupe, même si des concepts existent pour une seule personne (par exemple, Lockdown à Singapour)[3].
La plupart du temps par groupe de deux à cinq/six participants (bien qu'il existe des enseignes adaptées à des groupes plus grands), les joueurs doivent chercher des indices disséminés dans une ou plusieurs pièces, puis les combiner pour avancer dans la salle.
Le but est généralement de sortir d'une pièce (d’où le nom d'escape room), mais il peut aussi être d'apporter une solution à un autre problème, comme résoudre un meurtre ou trouver un trésor[4].
Certains jeux d'évasion sont construits autour d’une histoire, tandis que d’autres proposent une succession de jeux de logique déconnectés les uns des autres.[réf. souhaitée]
Bien qu’adaptés à un large public, adolescents, familles ou seniors, les jeux d'évasion ont pour cœur de cible les 25-40 ans[5].
Thèmes
[modifier | modifier le code]Certains thèmes et scénarios, relativement communs dans les jeux d'évasion, comprennent notamment[réf. souhaitée] :
- les lieux hantés dans un cimetière, en ville, dans un manoir (avec des zombies, fantômes ou vampires) ;
- la chasse au trésor (dans une bibliothèque, un souterrain) ;
- les enquêtes criminelles sur des scènes de crimes, voire les enlèvements d'otages (dans un avion, dans un train) ;
- les enquêtes de détective (à la Sherlock Holmes), en archéologie (à la Indiana Jones) ou d'espionnage (à la James Bond) ;
- les laboratoires scientifiques, les prisons, les hôpitaux, les asiles psychiatriques, dans un bureau ;
- les pirates, les tueurs en série, les super-héros ;
- les thèmes militaires, historiques, médiévaux-fantastiques, d'horreur, de western, de science-fiction (dans l'espace, etc.) ou en réalité virtuelle.
Historique
[modifier | modifier le code]Création et développement
[modifier | modifier le code]Behind Closed Doors est le tout premier jeu de type « escape the room », sorti sur l'ordinateur Sinclair ZX Spectrum en 1988. Dans ce jeu vidéo, le personnage commence enfermé et doit trouver une solution pour s'échapper[réf. nécessaire].
Cependant, ce n'est qu'en 2001 qu'un autre jeu de type « escape the room » a véritablement capté l'attention du public avec un concept similaire. Il s'agit de The Mystery of Time and Space (souvent abrégé en MOTAS), un jeu en flash jouable sur navigateur. Le but du jeu est simple : le joueur commence dans une pièce qui ne contient qu'une seule issue verrouillée, et doit trouver un moyen de s'échapper.
Les premiers jeux vidéo d'évasion qui ont popularisé le genre sont l’œuvre du Japonais Toshimitsu Takagi[3] qui crée, dès 2005, des jeux tels que Crimson Room et QP-Shot[6].
La première société à créer un jeu d'évasion pérenne et professionnel est Scrap, qui ouvre son premier jeu à Kyoto en 2008 sous le nom de The Real Escape Game[7].
Ce type de jeu est ensuite pratiqué partout en Asie et notamment à Hong Kong[8]. Il devient un phénomène mondial après 2010, avec entre autres les ouvertures de Parapark en 2011 en Hongrie, de HintHunt en 2012 à Londres, d'AdventureRooms en 2012 à Berne et de Puzzle Break en 2013 à Seattle. En France, la première salle, HintHunt[9], ouvre en à Paris[10],[11] et s'agrandit en avec l'ouverture d'une nouvelle salle[12].
Évolution
[modifier | modifier le code]Les premières énigmes dans les jeux d'évasion originaux japonais étaient principalement des tâches logiques qui devaient être résolues avec du papier et un crayon[réf. souhaitée].
En 2011, Parapark ajoute des cadenas à ouvrir avec des clés trouvées dans les chambres du jeu. En 2012, AdventureRooms introduit les outils scientifiques pour trouver des codes invisibles. À partir de 2014, de plus en plus d'énigmes électroniques qui ouvrent des serrures électromagnétiques sont utilisées.[réf. souhaitée]
En France
[modifier | modifier le code]Depuis les années 2010, le concept de jeu d'évasion est présent dans toutes les grandes métropoles de France, Marseille, Lyon, Toulouse, Lille, Grenoble, etc. et séduit de plus en plus d'entreprises à la recherche d'activités de renforcement d'équipe (team building) originales[13].
Depuis son arrivée en France, le concept continue d'évoluer. Les décors sont de plus en plus immersifs et recoupent l'univers de la cinématographie. L'escape game continue de se réinventer : la dernière tendance est l'intervention d'acteurs en cours de jeu ou l'implantation de scénario dans des lieux atypiques ou chargés d'histoire. Cette pratique rappelle les jeux de rôle grandeur nature.[réf. souhaitée] Certaines enseignes se spécialisent entre thrillers, science-fiction et même horreur.[réf. souhaitée]
En 2016, une enseigne de jeu d'évasion ouvrait tous les trois jours en moyenne en France[14]. En , le plus grand escape game de France s'ouvre à Nantes[15]. En , la barre des 300 enseignes est franchie en France[14]. En , la France comptait 642 enseignes pour plus de 1 500 scénarios différents[14].
L'année 2018 marque également les premières fermetures[16], notamment celle de Mystery Escape, deuxième enseigne parisienne à avoir ouvert juste après HintHunt et qui dénombrait trois scénarios répartis sur onze salles. Les franchises d'Aix-en-Provence et d'Orléans restent néanmoins ouvertes[réf. nécessaire].
En , la France comptait plus de 800 enseignes pour plus de 2 000 scénarios différents. La crise sanitaire du COVID-19 a causé la fermeture administrative de quelques enseignes françaises. Certaines se sont néanmoins réinventées en proposant des adaptations de leurs jeux en visio-conférence[17].
Au Québec
[modifier | modifier le code]Les jeux d'évasion sont apparus au Québec en octobre 2014[18].
Franchises
[modifier | modifier le code]Si le marché du jeu d'évasion est jeune, les marques historiques se lancent dans la franchise.[réf. souhaitée]
Escapes games pédagogiques
[modifier | modifier le code]Avec l'essor des jeux sérieux et de la ludification, les jeux d'évasion deviennent aussi des outils de formation professionnelle[réf. nécessaire]. Ils sont principalement utilisés pour faire découvrir un thème (le patrimoine, les mathématiques, etc.) ou pour apprendre à travailler en équipe. Une équipe de chercheurs lorrains a par exemple mis en place un jeu d'évasion pour apprendre la médecine d'urgence[19].
Conception
[modifier | modifier le code]Certains escape games sont conçus par des entreprises spécialisées dans le game design qui proposent divers produits et services :
- écriture de scénario,
- création d'une scénographie,
- élaboration du game design,
- construction des mécanismes,
- réalisation des décors et des accessoires,
- habillage sonore de la salle,
- ou encore tout cela à la fois au travers de la réalisation complète d'une ou plusieurs salles, de A jusqu'à Z.
Ces entreprises répondent aux demandes des propriétaires de salles d'escape game ou aux débutants qui souhaitent démarrer dans cette industrie. On compte en France plusieurs entreprises spécialisées dans la conception d'escape game dont Labsterium[20], Play Escape, etc.[21]
Incidents
[modifier | modifier le code]En , à Koszalin, en Pologne, cinq adolescentes qui fêtaient un anniversaire perdent la vie, par inhalation de monoxyde de carbone dans l'incendie d'une escape room[22],[23].
Par la suite, après la mort des adolescentes, treize escape rooms sont fermées en Pologne, en raison de l'absence d'issues de secours[24]. Des interrogations sur la sécurité de ces sites avaient été publiées sur Internet mais n'avaient pas été communiquées aux autorités compétentes[réf. nécessaire].
Sécurité
[modifier | modifier le code]Les propriétaires d'établissements de jeux d'évasion doivent respecter des règles de sécurité strictes afin de pouvoir accueillir les joueurs dans de bonnes conditions. Tout d'abord, pour ouvrir un Escape Game, il faut respecter les normes ERP (Etablissement Recevant du Public). La salle devra être aux normes en matière de sécurité, de lutte incendie et d'accessibilité. Une issue de secours doit être accessible rapidement pour toutes les personnes présentes dans le local, en cas d'incendie ou de crise d'angoisse. De plus, le jeu d'évasion doit être équipé d'extincteurs, de dispositifs de surveillance et de systèmes antivol.
Ainsi, le maître du jeu va accueillir les joueurs, leur présenter les règles du jeu, des règles de sécurité et indiquer les issues et voies de secours à emprunter en cas d'incident.
De plus, les propriétaires de jeux d'évasion doivent respecter la norme HACCP si l'établissement vend de la nourriture et des boissons.
Adaptations
[modifier | modifier le code]Livres
[modifier | modifier le code]Depuis 2016, il existe plusieurs collections de « livres-jeu d'évasion »[25] dédiées sur le thème des jeux d'évasion, sur le modèle des livres-jeu ou des recueils d'énigmes logiques. Le lecteur affronte le jeu seul, ou bien en compagnie d'un chronomètre (pour certains titres). Il s'identifie au héros de l'histoire, enfermé dans — au choix : un manoir hanté, un tombeau maya, une vallée maudite, une bibliothèque en pleine nuit, etc.
Jeux d'évasion nomades
[modifier | modifier le code]Certaines sociétés proposent des jeux d'évasion nomades, pouvant être installés à domicile, sur un lieu de travail ou sur une place urbaine. Cette solution permet également de personnaliser des scénarios selon le public. Ces jeux d'évasion peuvent avoir la forme d'une boîte à énigmes, d'un fourgon, d'un conteneur ou d'une caravane.
Jeux de société
[modifier | modifier le code]Il existe également des boîtes de jeux de société sur le thème des jeux d'évasion (par exemple Unlock!), à jouer entre amis en une heure dans son salon en utilisant des cartes et des puzzles. Les versions les plus immersives utilisent de vrais cadenas à numéros, des applications pour smartphone, ou sont constituées de boîtes souvent en bois avec des compartiments cachés et des mécanismes à activer[20],[26]. Ces jeux hybrides sont particulièrement appréciés lors de team buildings et entre amis.
Une personne remplit généralement le rôle du meneur de jeu, organise l'espace et veille au bon déroulement, mais le jeu peut également remplir lui-même ce rôle.
Une boîte ne peut en général être jouée qu'une fois avec les mêmes personnes, sauf si elle contient plusieurs scénarios. La difficulté va du plus simple au plus élevé.
Kits à imprimer
[modifier | modifier le code]Depuis 2017, des sites web, blogs et forums de discussion proposent également ce type de jeux sous forme de kit à imprimer.
Version numérique
[modifier | modifier le code]Depuis 2019, le jeu d'évasion est également ré-adapté pour être jouable à domicile sur ordinateur. Ces adaptations utilisent le numérique comme support de jeu, pour que les joueurs n'aient rien à préparer avant de jouer.[réf. souhaitée]
Ce nouveau format ne doit pas être confondu avec les jeux mobiles de type escape the room et se rapproche davantage des jeux de société ou des kits à imprimer. L'informatique n'est utilisée qu'à titre de support de jeu, il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un jeu vidéo.[réf. souhaitée]
Dans cette version de jeu d'évasion, les joueurs vont explorer des sites web, des courriers électroniques, voire les réseaux sociaux pour trouver des indices afin de résoudre les énigmes du jeu. Utilisant les ressources du numérique, ce mode de jeu fait appel aux nouvelles technologies pour apporter une nouvelle expérience de jeu : usage de Google Maps, des codes QR, accès aux ressources du web pour résoudre les énigmes, etc.[réf. souhaitée]
En réalité virtuelle
[modifier | modifier le code]Aussi appelé « Escape Game VR », cette version de jeu d'évasion se joue avec des casques de réalité virtuelle. Projetés dans un espace en réalité virtuelle, les joueurs doivent collaborer pour tenter de sortir d'une situation.
Hybrides
[modifier | modifier le code]Depuis 2020, sont apparus d'abord aux États-Unis puis en Europe des jeux proches des escape games, mais « hybrides ». Ceux-ci comprennent des éléments physiques (souvent reçus à domicile) et des éléments numériques. Les meilleurs exemples en sont Hunt A Killer aux États-Unis et The Detective Society en Grande-Bretagne et en France.
En extérieur
[modifier | modifier le code]Le jeu d'évasion en extérieur, appelé « outscape game », « escape game outdoor », « nature » ou « sauvage »[27] tend à se développer. En pleine ville ou en forêt, ce concept émerge reprenant les mécanismes principaux du jeu d'évasion en salle : une succession d'énigmes qui alternent avec une navigation afin de résoudre le « mystère »[réf. nécessaire].
Œuvres basées sur des jeux d'évasion
[modifier | modifier le code]Les jeux d'évasion apparaissent au cinéma ou à la télévision (notamment dans le genre des films d'horreur) dans les œuvres suivantes :
- Escape Room (2017), film de Will Wernick (en) ;
- No Escape Room (2018), téléfilm d'Alex Merkin ;
- Escape Game (2019), film d'Adam Robitel ;
- Play or Die (en) (2019), film de Jacques Kluger ;
- Escape Game 2 : Le monde est un piège (2021), film d'Adam Robitel ;
- Follow me (2021), film de Will Wernick ;
- Escape (2021) téléfilm de Stefan Carlod et Valentin Vincent ;
- Escape Room: La pel·lícula (2022) film de Héctor Claramunt ;
- The Bunker Game (2022) film de Roberto Zazzara;
- X&Y (Aiyou de Mishi) (2023), anime de Bi Shui Yu.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « jeu d'évasion », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
- Commission d’enrichissement de la langue française, « jeu d'évasion », sur FranceTerme, ministère de la Culture (consulté le ).
- (en) « Escape game comes to life in Richmond », Denise Ryan, Vancouver Sun.com, 20 février 2014.
- « Qu'est-ce qu'un jeu d'évasion? - Cabinet Mysteriis », Cabinet Mysteriis, (lire en ligne, consulté le )
- « L'escape game : un phénomène mondial qui séduit un public varié », sur lefigaro.fr,
- (en) « Toshimitsu Takagi - CRIMSON ROOMやQP-Shotを作った高木敏光による、不思議なインタラクティブムービーやミニゲーム。», takagism.net.
- (en) « In Escape Rooms, Video Games Meet Real Life », Chris Suellentrop, The New York Times.com, 3 juin 2014.
- (en) AFP-JIJI, « Escapist fantasies play out in Hong Kong »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur japantimes.co.jp, .
- « Le marché florissant des escape games, en voie de saturation », sur Les Echos, (consulté le )
- « Hint Hunt : on a testé le point and click IRL », Le Journal du geek.com, 28 février 2014.
- [vidéo] « Reportage HintHunt : Le point'n click pour de vrai », Jeuxvideo.com, 14 janvier 2014.
- « Hint Hunt, le jeu d’évasion grandeur nature, s’agrandit ! », Madmoizelle.com, 11 août 2014.
- « Pourquoi opter pour un escape game pour votre team building? », sur www.escapegameapero79.fr (consulté le )
- « Le phénomène Escape Game en France », sur escapegame.fr (consulté le ).
- « Ouverture à Nantes de la plus grande salle de jeux d'évasion de France », sur Ouest-France.fr, .
- « Enseignes d'Escape Game définitivement fermées en France », sur escapegame.fr
- « Metz : pour s’adapter à la crise, les escape games proposent de jouer en virtuel », sur France 3 Grand Est (consulté le )
- "Sur les traces d'Al-Patraz", La Presse, 19 décembre 2014
- Laure Abensur Vuillaume, Garry Laudren, Alexandre Bosio et Pauline Thévenot, « A Didactic Escape Game for Emergency Medicine Aimed at Learning to Work as a Team and Making Diagnoses: Methodology for Game Development », JMIR Serious Games, vol. 9, no 3, , e27291 (ISSN 2291-9279, DOI 10.2196/27291, lire en ligne, consulté le )
- « Comment sont créés les escape games », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Concepteurs d'escape game : game design, mécanismes, décors, son et props », sur The Escapers (consulté le )
- « Cinq adolescentes meurent dans l'incendie d'un escape game », sur LCI.fr, .
- « Pologne : cinq adolescentes meurent dans l'incendie d'une "escape room" », Europe 1.fr, 4 janvier 2019.
- (en) Associated Press Varsovie, « Poland shuts down 13 escape rooms after five teenagers killed in fire », sur The Guardian.com, .
- « Vocabulaire de la culture (liste de termes, expressions et définitions adoptés) », commission d’enrichissement de la langue française, Journal officiel N°158 (9 juillet 2021), p.102. (consulté le 15 juillet 2021)
- L'Escapeur, expert en évaluation d'escape games et de jeux, « Présentation d'une boîte en bois d'escape », sur lescapeur.com (consulté le ).
- « Escape Game Sauvage », sur piedvert.com, .
Annexes
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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