La Course de taureaux
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Dimensions (H × L) | 114 × 144 cm |
No d’inventaire | AM 2763 P |
Localisation |
La Course de taureaux est un tableau de Joan Miró peint en 1945 et conservé au Centre Pompidou à Paris.
Sur le thème de la corrida, Joan Miró avait déjà produit un tableau : Le Toreador, daté de 1927, est conservé au Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut et provient de l'ancienne donation Geneviève et Jean Masurel[1]. La Course de taureaux est plus joyeuse, presque ironique : Michel Leiris dira que Miró tourne le taureau en dérision[2].
Présentation
[modifier | modifier le code]La Course de taureaux, inspirée par son retour à Barcelone en 1943, témoigne de la continuité de la création spontanée de Femme, Oiseau, Étoile[3]. Dans ses notes, il parle d'un projet de série sur le thème de la course de taureaux pour : « […] chercher des symboles poétiques, que le banderillero soit comme un insecte, les mouchoirs blancs des ailes de pigeons, les éventails qui se déploient, des petits soleils[4]. » Pas une fois il ne fait allusion au taureau, qui est la figure centrale du tableau, et qu'il a démesurément grossi[5]. Walter Eben avance une explication : Miró n'aime que les sensations colorées de l'arène qui lui fournissent toute une série d'harmonies et de tons fortement évocateurs[6]. Il assiste à la corrida comme à une fête populaire teintée d'érotisme, mais dont il ne mesure pas l'enjeu[7]. Il éprouve le plaisir simple d'une fête colorée. Une photo le représente aux côtés de Jacques Dupin (alors très jeune), assistant à une corrida à Palma de Majorque en 1967[8]. Il ne se limite pas à l'aspect tragique de la course, il y introduit nombreuses évocations comiques[9].
Expositions
[modifier | modifier le code]- Miró : La couleur de mes rêves, Grand Palais, Paris, 2018-2019 — n°82.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ancienne donation Geneviève et Jean Masurel, 1979, dation Jean Masurel, 1994. Dépôt du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris.
- Leiris et Masson 1981, p. 58.
- Dupin 1961 et 1993, p. 268.
- Miró 1976, p. 262.
- Bergamín et Delay 2008, p. 68.
- Erben 1960 et 1980, p. 43.
- Leiris et Masson 1981, p. 18, 58.
- Dupin 1961 et 1993, p. 465.
- Erben 1960 et 1980, p. 44.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Dupin , Joan Miró, Paris, Flammarion, coll. « Grandes monographies », 1961 et 1993, Flammarion éd., 479 p. (ISBN 978-2-08-011744-1 et 2-08-011744-0).
- José Bergamín et Florence Delay (trad. de l'espagnol), La Solitude sonore du torero, Lagrasse et Paris, éditions Verdier, éditions du Seuil, (réimpr. 1981 et 1989), 89 p. (ISBN 978-2-86432-545-1).
- Joan Miró, Carnets catalans. Dessins et textes inédits, vol. 2, t. II, Genève, Albert Skira, , 146 p.
- Walter Erben, Miró, Monte-Carlo et Munich, André Sauret et Prestel Verlag, 1960 et 1980, réédition Taschen, 1998, (ISBN 3822873497).
- Michel Leiris et André Masson, Miroir de la tauromachie, Saint-Clément-de-Rivière et Montpellier, Éditions Fata Morgana, (ISBN 2-85194-268-9).