Li Qingzhao
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle | 李清照 (Lǐ Qīngzhào) |
Nom de pinceau | 易安居士 |
Domicile | |
Activités | |
Père | Li Gefei (d) |
Mère | Wang Shi (d) |
Conjoint | Zhao Mingcheng (en) |
Genre artistique |
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Như mộng lệnh (d) |
Li Qingzhao (chinois 李清照), née en 1084, morte vers 1155, est une poétesse chinoise de l’époque de la dynastie Song. Elle est considérée comme l'un des maîtres du poème chanté ci.
Biographie
[modifier | modifier le code]Li Qingzhao naît en 1084, dans le Shandong. Son père, Li Gefei, est fonctionnaire à Kaifeng, la capitale, et fait partie d'un cercle littéraire dirigé par le poète Su Shi. Sa mère est une lettrée connue, exception dans une époque où peu de femmes étaient éduquées. Li Qingzhao elle-même reçoit une éducation qui lui donne des connaissances érudites, en histoire, en poésie, en calligraphie, en musique, en chant. Elle commence à écrire des poèmes très jeune. Dès l'âge de dix-sept ans, son talent poétique est admiré dans l'entourage de son père[1].
En 1099 Li Qiangzhao épouse Zhao Mingcheng (en). Ce dernier laissera un nom dans l'histoire en tant qu'épigraphiste, connu pour son Recueil d'épigraphie sur métal et sur pierre en trente volumes[2]. Ce recueil est accompagné d'une postface de Li Qingzhao, l'une des sources les plus importantes sur la vie de la poétesse[3].
À l'occasion de la première absence de son mari, en voyage, Li Qingzhao lui révèle son talent poétique : elle lui envoie en effet un poème qui provoque son admiration. Elle participe aussi aux travaux d'érudition de son époux. Cette activité et la composition de poèmes se poursuivent jusqu'en 1128. Le couple est uni, en dépit de difficultés matérielles qui perdurent, malgré la nomination en 1101 de Zhao Tingzhi, son beau-père, au poste de Premier ministre[2].
Même si le couple vit en harmonie, leurs deux familles n'en sont pas moins divisées. Zhao Tingzhi, Premier ministre, appartient en effet au clan réformateur, tandis que Li Gefei, le père de la poétesse, appartient à celui des conservateurs, ce qui lui vaut une disgrâce en 1102[2]. En 1106, Li Gefei est de retour à Kaifeng. La période qui suit est la plus heureuse de la vie Li Qingzhao. Mais dès 1107, Zhao Tingzhi meurt peu de temps après être tombé en disgrâce. Zhao Mingfeng est envoyé à Qingzhou, dans le Shandong. C'est durant cette période que ce dernier rédige son Recueil d'épigraphie. En 1121 Zhao Mingfeng est nommé préfet de Laizhou puis de Qingzhou[3].
L'installation de la dynastie des Jin dans le nord de la Chine marque le début des malheurs de la poétesse. La prise de la capitale Kaifeng en 1126 par les Jurchen provoque un exode vers le Sud dans lequel est entraînée Li Qingzhao, qui rejoint son époux à Nankin. Dans 1127 à 1128 Zhao Mingcheng est préfet de Jiangning (l'actuelle Nankin). Mais il meurt en 1129 à Jiankang, alors qu'il se rend à Huzhou, où il est nouvellement nommé[4].
Li Qingzhao réside de 1129 à 1131 dans une dizaine de villes, avant de s'installer à Hangzhou, la nouvelle capitale, où elle reste jusqu'en 1134. Elle rejoint ensuite son frère à Jinhua (Zhejiang). La fin de sa vie est mal connue et la date de sa mort peu sûre. Elle se serait remariée à un dénommé Zhang Ruzhou durant cette période, et aurait divorcé par la suite[2],[5].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Li Qingzhao est l'auteur de soixante poèmes chantés (ci), de dix-neuf poèmes classiques (shi) et de deux fu.
Au travers de son œuvre poétique, toute consacrée à son mari, et notamment à son souvenir après la mort de celui-ci, Li Qingzhao est l'image même du personnage de la veuve inconsolable. Son désespoir a fait de Li Qingzhao l'un des plus grands poètes des Song[6].
Sous le titre Fragments of China (éditions Klarthe), quatre poèmes de Li Qingzhao ont été mis en musique par le compositeur Karol Beffa, dans leur traduction anglaise : "tout un cycle amoureux, à l’image des quatre saisons : rencontre, premiers émois, amour réciproque, désamour et abandon"[7].
Traduction
[modifier | modifier le code]- Li Qingzhao, Œuvres poétiques complètes, trad. Liang Paitchin, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », 1977.
- Li Qingzhao, Les Fleurs du cannelier, trad. Zheng Su, interprété et présenté par Ferdinand Stoces, La Différence, coll. « Orphée », 1990.
- Wang Meifang, Fragile beauté et Bonheur d'une rencontre éternelle, 2 poèmes traduits par Danielle Élisseeff et Jean-Pierre Michel, Catalogue Année de la Chine, 2004
Références
[modifier | modifier le code]- Ferdinand Stoces, préface à Li Qingzhao 1990, p. 7-9.
- Liang Paitching, « Présentation de la poétesse Li Qinzhao », Li Qinzhao 1977, p. 11-16.
- Ferdinand Stoces, préface à Li Qingzhao 1990, p. 14-18.
- Ferdinand Stoces, préface à Li Qingzhao 1990, p. 18-20.
- Ferdinand Stoces, préface à Li Qingzhao 1990, p. 22.
- Elisseeff 1988, 270-271.
- Karol Beffa / Cédric Villani, Les coulisses de la Creation, Paris, FLAMMARION, , 252 p. (ISBN 978-2-08-136070-9)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Danielle Élisseeff, La Femme au temps des empereurs de Chine, Stock, « Le Livre de poche », 1988
- Danielle Élisseeff, « Li Qingzhao, poète du xie siècle », dans le catalogue Année de la Chine, 2004, page 18
- Robert Van Gulik, La Vie sexuelle dans la Chine ancienne, Paris, Gallimard, « Tel », 1971 (1961), p. 301-304
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) [PDF] « The Complete Ci-Poems of Li Qingzhao: A New English Translation », Jiaosheng Wang, 1989, Sino-Platonics Papers