Makhzen (Maroc)

Chaouch du bureau arabe de Tlemcen (Algérie) à droite, recevant un message des mains d'un Mkhazni du kaïd d'Oujda (Maroc). Photo Félix-Jacques Moulin, .

Le makhzen (en arabe : مَخْزَن, maḵzan, litt. « magasin » ; en amazighe : ⵍⵎⴰⵅⵣⵏ) est, dans le langage courant et familier au Maroc, à la fois le pouvoir marocain et par extension l'administration.

Avant le protectorat, le makhzen était l'appellation du gouvernement du monarque du Maroc.

Origine et étymologie

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Selon l'Encyclopédie de l'Islam[1], le terme « makhzen » est dérivé du verbe « khazana » (خَزَنَ, ḵazana) qui signifie « enfermer », « conserver », « thésauriser ». À l'origine, « makhzen » désignait les abris où étaient stockées les denrées de base (blé, orgeetc.) par le pouvoir saadien pour faire face aux grandes famines ou aux catastrophes. Par extension, la population a commencé a assimiler le makhzen aux personnes dépositaires de ces lieux de stockage et aux responsables de la distribution des denrées stockées.

Ère médiévale et précoloniale

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L'utilisation du terme « makhzen » pour désigner l'appareil étatique date de l'ère almoravide[2], forme qui perdure sous les dynasties qui leur succèdent.

La structure administrative du makhzen est réorganisée sous le sultan saadien Ahmed al-Mansour, qui s'inspire du modèle ottoman[3],[4].

Sous les Alaouites, le makhzen repose grandement sur les familles arabo-andalouses ou de l'aristocratie religieuse (chorfas) des grandes villes du Maroc telles que Fès, Rabat, Salé ou Marrakech.

Ère moderne

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Depuis l'indépendance retrouvée et la mise en place d'institutions modernes, l'institution traditionnelle du makhzen a théoriquement cessé d'exister. Cependant l'appellation « makhzen » continue de désigner, dans le langage courant et familier, l'appareil étatique marocain.

Officiellement, le terme « makhzen » est de nos jours réduit à désigner certaines brigades (makhzen administratif, makhzen mobile, makhzen mécanisé, etc.) des Forces auxiliaires, un corps paramilitaire dépendant du ministère de l'Intérieur.

Notes et références

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  1. Michaux-Bellaire et Buret 1936.
  2. Yousra Abourabi, Maroc, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, coll. « Monde arabe - monde musulman », , 124 p. (ISBN 978-2-8073-2146-5), p. 49.
  3. Brahim Harakat, « Le makhzen sa'adien », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, nos 15-16,‎ , p. 43–60 (DOI 10.3406/remmm.1973.1226, lire en ligne, consulté le ).
  4. Abourabi 2019, p. 17.

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Article connexe

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Bibliographie

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Liens externes

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