Paul S. Williams
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Activités | Journaliste, critique musical, documentary participant |
Membre de | Philip K. Dick Society (d) |
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Paul S. Williams est un chroniqueur musical et écrivain américain né le et décédé le . En , il fonde Crawdaddy! (en), le premier magazine américain d'envergure nationale consacré à la critique du rock. Il fait partie des auteurs les plus influents sur les travaux des musiciens Bob Dylan, Brian Wilson et Neil Young ainsi que sur les écrivains de science-fiction Philip K. Dick (il est exécuteur testamentaire de son patrimoine littéraire) et Theodore Sturgeon.
Carrière
[modifier | modifier le code]Williams lance plusieurs fanzines consacrés à la science-fiction. Dans le court laps de temps où il fréquente Swarthmore College, il fonde en Crawdaddy! (en), le premier magazine américain d'envergure nationale consacré à la critique du rock, avec l'aide de quelques amis amateurs de science-fiction[1],[2],[3]. Il rédige entièrement les dix pages du premier numéro, publié à l'aide d'une machine miméographique[2],[4]. Il quitte le magazine en 1968 et recommence sa parution en 1993 mais il doit y renoncer en 2003 en raison de difficultés financières.
Par ailleurs, il écrit plus de 25 livres. Les plus célèbres sont Outlaw Blues, Das Energi et Bob Dylan: Performing Artist (en), une trilogie remportant un large succès. Les travaux de Williams sont une référence sur des musiciens comme Bob Dylan, Brian Wilson et Neil Young ainsi que sur les écrivains de science-fiction Philip K. Dick (Williams est exécuteur testamentaire de son patrimoine littéraire[5]) et Theodore Sturgeon. Les derniers ouvrages de Williams sont The 20th Century's Greatest Hits (qui dresse un palmarès de 40 films, livres et autres documents) en 2000[6] et le dernier volume de ses chroniques sur la musique de Bob Dylan : Bob Dylan: Mind Out of Time (Performing Artist Vol. 3, 1987-2000), en 2004.
En 1981, il rédige et publie avec David G. Hartwell (en) la première édition en livre de la Déclaration universelle des droits de l'homme, prefacée par Jimmy Carter.
Association avec Philip K. Dick
[modifier | modifier le code]Au printemps 1967, Trina Robbins, Bhob Stewart (en) et Art Spiegelman permettent à Williams de découvrir les ouvrages de Philip K. Dick[7]. Williams rencontre l'écrivain en août 1968 lors du 26th World Science Fiction Convention (en) qui s'est tenu à Berkeley, en Californie ; les deux hommes deviennent amis pour le restant de leur vie[7].
En 1974, Williams entame des travaux pour dresser le portrait de Dick dans le magazine Rolling Stone. Le dossier paraît dans le numéro du ; intitulé « The True Stories of Philip K. Dick », il couvre plusieurs sujets, dont les nombreuses théories sur le cambriolage survenu en 1971 chez Dick, dans sa maison de San Rafael, sa tentative de suicide en 1972 en Colombie-Britannique, le déménagement qui s'ensuit vers le comté d'Orange, la politique de l'époque et les liens entre sa carrière d'écrivain et son usage de drogues (dont son addiction aux amphétamines et ses quelques expériences avec le LSD).
Après le décès de Dick, Williams devient l'exécuteur testamentaire de ses œuvres littéraires pendant plusieurs années et, dans cette fonction, il obtient la publication de plusieurs romans inédits de style néoréaliste.
Entre 1983 et 1992, Williams codirige la Philip K. Dick Society avec Andy Watson et Keith Bow-den au Royaume-Uni. L'association compte des milliers de membres à l'international et joue de sa grande influence pour la diffusion dans le monde des œuvres de l'écrivain. Elle a aussi publié 30 lettres d'informations trimestrielles, dont certains présentent des travaux inédits de Dick.
En 1986, Williams publie l'une des premières biographies de l'écrivain : Only Apparently Real: The World of Philip K. Dick. Il est interviewé dans trois documentaires consacrés à l'artiste : Philip K Dick: A Day in the Afterlife de BBC2 en 1994[8], The Gospel According to Philip K. Dick en 2001 et The Penultimate Truth About Philip K. Dick en 2007[9].
Vie personnelle
[modifier | modifier le code]Au début de 1968, Williams a une relation avec Trina Robbins[10].
Mel Lyman (en), associé et ami de longue date de Williams, participe à une communauté intentionnelle basée à Fort Hill, Boston (en) ; Williams l'intègre pour y vivre et y travailler pendant quelques mois en 1971. D'après David Felton dans Rolling Stone, Williams lui a déclaré qu'il lui a fallu s'enfuir à la faveur de la nuit, car on lui avait dit qu'il était surveillé et qu'il ne pourrait pas quitter la communauté[11]. Sur son site personnel, Williams a aussi vécu dans une communauté installée dans une région sauvage à Gelly Bay en Colombie-Britannique.
En 1972, Williams épouse Sachiko Kanenobu (ja), compositrice et chanteuse japonaise, avec qui il élève deux enfants[12].
Dans les années 1980, il épouse Donna Nassar[13], qui publie de nombreuses illustrations pour la nouvelle version de Crawdaddy!.
En 1992, Williams commence une relation avec Cindy Lee Berryhill (en), chanteuse et cofondatrice d'anti-folk, qui deviendra sa veuve.
En 2009, Williams passe une partie de l'année à Encinitas avec Berryhill et leur fils, Alexander Berryhill-Williams. Néanmoins, il est envoyé dans une maison de repos en raison de sa démence[14] : en effet, il est atteint de d'encéphalopathie traumatique chronique, dont les premiers symptômes remontent à un traumatisme crânien subi en 1995 lors d'un accident à vélo[15],[16]. Le centre de soins réclamant des sommes très élevées, sa famille fait appel aux donations pour payer les factures[17]. Le , Williams bénéficie des remboursements via Medi-Cal (en) (Medicaid)[18].
Décès
[modifier | modifier le code]Williams décède à son domicile en Californie le , en raison de complications liées à son accident de vélo en 1995[5]. Sur son site officiel, un communiqué précise qu'il « était atteint de traumatisme crânien subi lors d'un accident à vélo, ce qui a conduit à une démence précoce et un déclin continu nécessitant des soins à temps complet. Le fardeau pesant sur son entourage proche était écrasant »[19].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Outlaw Blues: A Book of Rock Music (1969)
- Time Between (1972)
- Das Energi (1973)
- Pushing Upward (1973)
- Apple Bay (1976)
- Coming (1977)
- Right To Pass (1977)
- Heart of Gold (écrit en 1978, publié en 1991)
- Bob Dylan: What Happened? (1979)
- Fox and Hare: the story of a Friday evening. Entwhistle Books, Glen Ellen (Californie). Written by Chester Anderson; "Introduction: the Making of Fox & Hare" by Paul Williams, publisher; illustrations by Charles Stevenson. (1980)
- The Book of Houses (1980)
- Common Sense (1982)
- Waking Up Together (1984)
- Only Apparently Real: The World of Philip K. Dick (en), Arbor House, New York, (ISBN 0-87795-800-9)) (1986)[20]
- Remember Your Essence (1987)
- The Map or Rediscovering Rock and Roll (a journey) (1988)
- Rock and Roll: The 100 Best Singles (1993)
- Bob Dylan: Performing Artist, vol. 1. (1990)
- Bob Dylan: Performing Artist, vol. 2: The Middle Years (1992)
- Energi Inscriptions (1995)
- Bob Dylan: Watching The River Flow (1996)
- Neil Young: Love To Burn Londres, New York, Paris, Sydney: Omnibus Press. (ISBN 0-934558-19-1) (1997)
- Brian Wilson & The Beach Boys – How Deep Is The Ocean? (1997)
- The Twentieth Century’s Greatest Hits (2000)
- Bob Dylan: Mind Out of Time (Performing Artist Vol. 3, 1987-2000) (2004)
- The International Bill of Human Rights, Glen Ellen, CA : Entwhistle Books, foreword by Jimmy Carter, (ISBN 0-934558-06-X) (1981)
- The Complete Stories of Theodore Sturgeon, vol. I-XII
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paul Williams (journalist) » (voir la liste des auteurs).
- Bill Wyman, « Dylan Gives the People What He Wants », The New York Times, (lire en ligne).
- (en) « And so it began, remembering the first issue », Crawdaddy, (lire en ligne, consulté le ).
- All Yesterdays Parties: The Velvet Underground in Print, 1966-1971 by Clinton Heylin, p. xvii.
- « Grateful Dead Family Discography : Crawdaddy », sur deaddisc.com (consulté le ).
- (en) « Paul Williams: The first rock critic, and one of the best », sur wbez.org, .
- « Archived copy » (version du sur Internet Archive))
- (en) Williams, Paul, Only Apparently Real: The World of Philip K. Dick, New York, Arbor House Publishing Company, (ISBN 0-87795-800-9), pp. 14-15.
- « Philip K Dick: A day in the afterlife » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
- « The Penultimate Truth About Philip K. Dick » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
- (en) « Joni Mitchell Library », sur jonimitchell.com (consulté le ).
- "I said I was leaving the day before and they said I wouldn't be allowed to. They said they'd be watching me 24 hours a day. So I was super paranoid, super cautious. But that doesn't bother me. I mean, they owed it to me, in a sense, to keep me on the hill. If I grow enough, someday I may come back. I care about Mel Lyman more than anyone outside of myself; someday I may be able to care about him more than me. The people who can, have something really beautiful going." Paul Williams, quoted by David Felton, in "The Lyman Family's Holy Siege of America" (originally appeared in Rolling Stone, Dec. 23, 1971, pp. 40-60).
- Sachiko Kanenobu on last.fm.
- Bob Dylan: Performing Artist, The Middle Years by Paul Williams.
- Beloved Stranger
- David Fricke, "Rockers Reach Out to Pioneering Music Critic: Struck by Alzheimer's, 'Crawdaddy!' founder Paul Williams solicits help", Rolling Stone, avril 20, 2009, p. 26.
- Paul Williams Website & Support Fund
- [1]
- Beloved Stranger see December 16, 2009
- « Crawdaddy magazine founder Paul Williams dead at 64 », LA Times (consulté le )
- Nominated for prix Hugo 1987, Best Related Non-Fiction Book.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Official Site
- (en) Crawdaddy! Online
- (en) Paul WIlliams on MySpace
- (en) Paul Williams' Common Sense
- Ressources relatives à la littérature :