Pendjab (Inde)

Pendjab
ਪੰਜਾਬ (pa)
Blason de Pendjab
Emblème
Pendjab (Inde)
Localisation de l'État en Inde.
Administration
Pays Drapeau de l'Inde Inde
Capitale Chandigarh[1]
Plus grande ville Ludhiana
Création
Langue officielle Pendjabi
Gouverneur Banwarilal Purohit (en)
Ministre en chef Bhagwant Mann (en)
Démographie
Population 27 743 338 hab. (2011[2])
Densité 551 hab./km2
Rang 15e
Géographie
Superficie 50 362 km2
Rang 19e

Le Pendjab (en pendjabi (gurmukhi) : ਪੰਜਾਬ, Pañjāb, /pənˈdʒaːb/ ; en hindi : पंजाब ; en anglais : Punjab) est un État du nord-ouest de l'Inde. Le Pendjab est bordé à l'est par le Himachal Pradesh, au sud par le Haryana, le territoire de Chandigarh, au sud-ouest par le Rajasthan et à l'ouest par la province pakistanaise du Pendjab. La capitale de l'État est Chandigarh, un territoire et également la capitale du Haryana.

Lors de la partition des Indes en 1947, la province du Pendjab du Raj britannique a été divisée entre l'Inde et le Pakistan. En 1966, le Pendjab indien a été de nouveau divisé en trois États : le Himachal Pradesh et le Haryana, hindiphones, et le Pendjab actuel, panjabiphone et à majorité sikhe. Ses villes principales sont Amritsar et Ludhiana.

L'agriculture est le principal secteur économique du Pendjab, il est le plus gros producteur de blé en Inde[3]. Un nombre considérable de Pendjabis ont émigré dans de nombreux pays, plus particulièrement au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis et en Australie.

Étymologie

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Le mot « Pendjab » est une combinaison des mots indo-iraniens: پنج panj (cinq) et آب āb (eau). Pendjab signifie donc « (pays des) cinq rivières ». Ces cinq rivières sont la Beas, le Sutlej, le Ravi, la Chenab et la Jhelum. En anglais, le Pendjab est appelé Punjab ou the Punjab.

Géographie

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Le Pendjab est situé dans le nord-ouest de l'Inde et a une superficie de 50 362 km2. Il est bordé à l'ouest par le Pakistan, au nord par le Jammu-et-Cachemire, au nord-est par l'Himachal Pradesh et au sud par l'Haryana et le Rajasthan.

La majeure partie du Pendjab occupe une plaine alluviale fertile parcourue par de nombreuses rivières et un important réseau de canaux d'irrigation[4]. Au nord-est de l'État se trouve la chaîne montagneuse du Shivalik, qui forme les contreforts de l'Himalaya, tandis que dans le nord de l'État, le district de Pathankot se situe sur les premières collines de l'Himalaya. L'altitude moyenne est de 300 m, allant de 180 m au sud-ouest jusqu'à plus de 900 m à la frontière nord avec le Jammu-et-Cachemire et l'Himachal Pradesh.

Le Pendjab est classé dans les zones sismiques II (faible risque) à IV (haut risque)[5].

Un champ au Pendjab pendant la mousson.

Le climat du Pendjab se caractérise par des températures extrêmement chaudes en été et froides en hiver : de °C à 40 °C, mais pouvant atteindre 47 °C au plus chaud de l'été et descendre jusqu'à °C en hiver.

La zone du nord-est de l'État, près des collines de l'Himalaya, reçoit de fortes chutes de pluie alors que le climat au sud-ouest est semi-aride, se mêlant en partie avec le désert du Thar. Les précipitations annuelles moyennes sont de 960 mm dans les collines à 460 dans la plaine.

Le Pendjab compte trois saisons[4] :

  • l'été, d'avril à juin, quand les températures peuvent atteindre 40 °C ;
  • la mousson, de juillet à septembre, où tombe la majorité des pluies ;
  • l'hiver, de décembre à février, quand les températures peuvent descendre jusqu'à °C.

Environnement

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Antilopes mâles et femelles.

Il n'y a presque plus de forêts naturelles dans les plaines du Pendjab, les rares forêts qui sont parvenues jusqu'à aujourd'hui sont d'anciennes réserves de chasse de la principauté de Patiala (est du Pendjab). Les collines du Shivalik, situé dans le nord-est de l'État forment la région la plus riche en matière de biodiversité[6]

Le Pendjab compte de nombreuses zones humides, zones protégées ou parcs zoologiques, notamment la Zone humide nationale de Hari-Ke-Pattan, la Réserve de faune sauvage de Harike, près de Tarn Taran Sahib, la Zone humide de Kanjli, la Zone humide de Kapurthala Sutlej, le Parc zoologique de Ropar[7].

Les rivières du Pendjab abritent des crocodiles et on trouve des chameaux dans les zones arides. Le cobra est un animal fréquent.

Le Pendjab a désigné l'autour à ailes grises[8], l'antilope cervicapre et le sesham comme oiseau, animal et arbre officiels de l'État[4].

Démographie

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Selon le recensement de 2011, la population du Pendjab s'élève à 27 743 338 habitants, dont 14 639 465 hommes et 13 103 873 femmes[2]. Le taux d'alphabétisme est de 75 % (80,23 % pour les hommes, 68,36 % pour les femmes).

Le Pendjab est un État avant tout agricole et 66 % de sa population vit en zone rurale[réf. nécessaire].

Les Dalits représentent 28,3 % de la population, la plus haute proportion des États indiens[9].

Le Temple d'Or à Amritsar est le principal lieu saint du sikhisme.
Pendjab indien : % de sikhs par sous district selon le recensement indien de 2011.

Le sikhisme est la religion majoritaire au Pendjab : 60 % des Pendjabis sont sikhs et on trouve un gurdwara dans pratiquement chaque ville et chaque village de l'État. Le principal lieu saint du sikhisme, Harmandir Sahib est situé à Amritsar. La ville abrite également le Shiromani Gurdwara Parbandhak Committee, la plus haute autorité religieuse sikhe, et l'Akal Takht, le siège temporel de la Khalsa, la communauté des sikhs baptisés.

L'hindouisme est la deuxième religion du Pendjab, pratiquée par 37 % de la population.

Les autres principales religions du Pendjab sont l'islam (1,53 % de la population), le christianisme (1,21 %), le bouddhisme (0,17 %) et le jaïnisme (0,16 %).

Le pendjabi, écrit en écriture gurmukhi, est la langue officielle de l'État[10]. Le pendjabi est parlé en Inde mais également au Pakistan, dans la province du Pendjab pakistanais, et dans le monde entier en raison de l'importante émigration de Pendjabis, notamment au Royaume-Uni, en Amérique du Nord et en Australie[11].

En 1947, la partition de l'Inde britannique découpe entre l'Inde et le Pakistan ce qui était précédemment la province du Pendjab. La partie occidentale, peuplée majoritairement de musulmans, revient au Pakistan et forme la province du Pendjab pakistanais, tandis que la partie orientale, majoritairement sikhe et hindoue, revient à l'Inde. Cette partition provoque d'importants déplacements de population et des massacres entre communautés.

Plusieurs petits États princiers, dont celui de Patiala, intègrent aussi l'Inde et en 1950, deux États pendjabis sont créés : le Pendjab proprement dit, sur le territoire de l'ancienne province, et l'Union des États de Patiala et du Pendjab oriental (PEPSU) qui regroupe les anciens États princiers. En 1956, le PEPSU est réuni au Pendjab, tandis que plusieurs districts himalayens sont intégrés dans le nouvel État d'Himachal Pradesh. La capitale de l'ancienne province, Lahore, étant maintenant en territoire pakistanais, une nouvelle capitale, Chandigarh, est construite. Enfin, le , la moitié sud-est, majoritairement hindoue et hindiphone, devient un État à part entière, l'Haryana. Ce qui reste du Pendjab est un État majoritairement sikh et panjabiphone. Chandigarh, qui se trouve maintenant à la frontière des deux États, accède au statut de territoire de l'Union et sert de capitale aux deux États du Pendjab et de l'Haryana.

Pendant les années 1970, la Révolution verte accroit la productivité agricole du Pendjab, devenu l'un des plus riches de l'Inde. Dans les années 1980, des nationalistes sikhs réclament la création d'un État indépendant, appelé Khalistan mais le mouvement est militairement réprimé par le gouvernement d'Indira Gandhi (Opération Blue Star).

Gouvernement et politique

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Comme les autres États indiens, le Pendjab est gouverné par un ministre en chef et un gouvernement responsables devant l'Assemblée législative. Celle-ci compte 117 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans.

La vie politique pendjabie a été longtemps dominée par le Congrès national indien et le Shiromani Akali Dal (SAD), un parti religieux sikh allié avec le BJP. Depuis le , le ministre en chef est Bhagwant Singh Mann, du parti Aam Aadmi qui détient la majorité absolue à l'Assemblée législative du Pendjab.

Le gouverneur du Pendjab, nommé par le gouvernement central, est Banwarilal Purohit depuis 2021.

La capitale du Pendjab est Chandigarh. Depuis la division de l'État en 1966 elle a la particularité de ne plus être située sur le territoire du Pendjab mais de constituer un territoire de l'Union administré par le gouvernement central. Elle est également capitale de l'Haryana.

Subdivisions

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Carte des districts du Pendjab.

Depuis , le Pendjab est divisé en 22 districts et quatre divisions :

Division Districts
Division de Firozpur Fazilka, Firozpur, Moga, Muktsar
Division de Faridkot Bathinda, Faridkot, Mansa
Division de Patiala Fatehgarh Sahib, Ludhiana, Rupnagar, Patiala, Sangrur, Barnala, Mohali
Division de Jalandhar Jalandhar, Hoshiarpur, Amritsar, Gurdaspur, Kapurthala, Shaheed Bhagat Singh Nagar, Pathankot, Tarn Taran

L'État compte 22 cités et 157 villes. Les agglomérations les plus importantes sont Ludhiana, Moga, Jalandhar, Nawanshahr, Amritsar, Patiala, Ajitgarh, Bathinda.

L'économie pendjabie est avant tout agricole : il s'agit d'une des régions les plus fertiles au monde et l'État est souvent surnommé le « grenier de l'Inde »[12]. La principale production est celle du blé : le Pendjab produit 19,5 % du blé indien. Il produit également 10,3 % du coton et 11 % du riz du pays. Le Pendjab produit ainsi à lui seul 2 % du blé mondial, 1 % du riz et 1 % du coton[12]. Les autres cultures concernent la canne à sucre, le millet, le maïs et l'orge.

En raison de sa richesse agricole, le Pendjab est souvent considéré comme l'État indien proposant la meilleure qualité de vie[13]. Il est l'État le moins touché par la faim[14].

Le Pendjab dispose d'infrastructures développées par rapport au reste du pays[15],[16].

Le modèle agricole du Pendjab est source d'une forte pollution[17]. Le riz et le blé sont cultivés sur les mêmes champs au Pendjab et les tiges de blé sont brûlées sur des millions d'hectares avant de semer le blé. L'État consomme également 223,46 kg d'engrais par an et par hectare, contre 90 kg pour la moyenne indienne. L’utilisation massive de pesticides lui vaut de présenter l’un des taux de cancer les plus élevés d'Inde. Une étude de 2017 a révélé d’importantes traces d’uranium et d’autres éléments toxiques lourds dans des échantillons d’eau potable[18].

En outre, une étude publiée en 2020 par l’université agricole du Pendjab indique que les paysans du Pendjab sont endettés à hauteur de quatre fois leur revenu annuel[18]. L’activité économique et les transports sont en partie paralysés en novembre 2020 à la suite d'un mouvement de grève conduit par les paysans. Ces derniers entendent protester contre la décision du Premier ministre Narendra Modi de supprimer les prix minimaux garantis[19].

La productivité, traditionnellement très importante, est en chute en raison de la baisse de la fertilité du sol. La baisse du niveau des ressources en eau est également un sujet d'inquiétude[20],[21].

En raison de la présence de communautés pendjabies émigrées à travers le monde, de nombreux éléments culturels du Pendjab sont souvent considérés en Occident comme représentatifs de la culture indienne en général.

De nombreux plats présentés comme de la cuisine indienne à travers le monde sont en fait originaires du Pendjab. C'est par exemple le cas de la cuisine au tandoor (poulet tandoori) ou du paratha (pain plat), qui est au Pendjab souvent consommé fourré.

Le masala pendjabi est généralement fait à partir d'oignon, d'ail et de gingembre.

La performance bhangra

Le bhangra (pendjabi : ਭੰਗੜਾ pɑ̀ŋɡɾɑ̀ː) est une forme de danse et de musique originaire du Pendjab[22].

À l'origine la danse bhangra est une danse populaire de fermiers pendjabis célébrant la saison des récoltes. Les mouvements spécifiques du bhangra reflètent la manière dont on cultive la terre. Cette danse a été popularisée par les communautés pendjabies au Royaume-Uni et aux États-Unis, où des compétitions sont organisées[23].

Aujourd'hui le bhangra existe à travers le monde sous différentes formes : de la musique pop, des bandes originales de films ou des spectacles culturels.

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Punjab, India » (voir la liste des auteurs).
  1. Chandigarh est un territoire de l'Union, également capitale du Pendjab.
  2. a et b (en) « Punjab Population Census data 2011 », Gouvernement de l'Inde (consulté le ).
  3. « Punjab », Overseas Indian Facilitation Centre (consulté le ).
  4. a b et c « State Profile – About Punjab », Punjabgovt.nic.in (consulté le ).
  5. Pragati Infosoft Pvt. Ltd., « Punjab Geography, Geography of Punjab, Punjab Location, Punjab Climate », Punjabonline.in (consulté le ).
  6. Jerath, Neelima, Puja & Jatinder Chadha (Editors), 2006. Biodiversity in the Shivalik Ecosystem of Punjab. Punjab State Council for Science and Technology, Bishen Singh Mahendra Pal Singh, Dehradun.
  7. « Indian States : Punjab :: Flora And Fauna », India Travel Information (consulté le ).
  8. « Panjab Tourism, General Information » (consulté le ).
  9. « DATA HIGHLIGHTS : THE SCHEDULED CASTES », Govt of India, Census (consulté le ).
  10. (en) « Punjabi Language, official Language of Punjab, Regional Languages of Punjab », sur indiasite.com, .
  11. Punjabi in North America. Apnaorg.com. Retrieved on 2012-01-18.
  12. a et b « Welcome to Official Web site of Punjab, India »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  13. Arvind Chhabra, « Punjab: Progressive by nature: India Today », Indiatoday.intoday.in, (consulté le ).
  14. (en) « India fares badly on global hunger index », Times of India,‎ (lire en ligne).
  15. « Welcome to Official Web site of Punjab, India »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  16. « Welcome to Official Web site of Punjab, India »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  17. « Fields on fire: making farming more sustainable in India – in pictures », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. a et b « Inde : des réformes agraires entraînent la plus grande grève du monde », sur lvsl.fr,
  19. « Révolte. Dans le nord de l’Inde, les paysans en colère s’en prennent aux soldats et bloquent l’économie », sur Courrier international,
  20. J. Carl Ganter, « Q&A: Upmanu Lall on India’s Nexus of Energy, Food and Water », Circle of Blue (consulté le ).
  21. Upmanu Lall, « Punjab: A tale of prosperity and decline », Columbia Water Center (consulté le ).
  22. Pakistan almanac, Volumes 2001–2002, Royal Book Company (lire en ligne) — Bhangra refers to both a traditional dance and a form of music invented in the 1980s. Bhangra, the punjabi folk dance that has become popular all over the world. Panjabi folk songs have been integral part of fertile provinces.
  23. Bhangra History. Bhangra.org. Retrieved on 2012-01-18.

Liens externes

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