Pierre Quarré
Naissance | Ivry-sur-Seine, France |
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Décès | (à 71 ans) Dijon, France |
Nationalité | Française |
Profession | Conservateur du Musée des beaux-arts de Dijon (1938-1979) |
Conjoint | Madeleine Oursel |
Descendants | Bernard Quarré, François Quarré, Chantal Quarré, Dominique Quarré |
Pierre Quarré, né le à Ivry-sur-Seine et décédé le à Dijon[1], est un conservateur et historien de l'art français. Il a totalement modernisé et rénové le Musée des beaux-arts de Dijon de 1938 à 1979. Son action a permis également de sauver une partie du patrimoine pendant la guerre, dans l'évacuation des chefs-d’œuvre, et la protection de certaines statues destinées à être fondues.
Biographie
[modifier | modifier le code]Pierre Quarré n'était pas du tout destiné à la carrière de conservateur, mais plutôt à prendre la succession de son père grainetier en gros, et bibliophile. Après une licence de droit, il suivit les cours de l'École du Louvre ou il rencontra Paul Vitry et l'enseignement d'Henri Focillon à l'Institut d'art et d'archéologie. Il se dirigea vers l'étude de la sculpture medievale et soutint sa thèse sur "La sculpture romane en Haute-Auvergne" en 1938. Il fut aussitôt nommé auxiliaire permanent (conservateur-adjoint) du Musée des beaux-arts de Dijon, alors dirigé par le sculpteur Paul Gasq qui résidait le plus souvent à Paris. Pierre Quarré était donc dès 1938, celui qui assurait l'essentiel de la gestion du Musée et il en devint naturellement conservateur du Musée des beaux-arts de Dijon en 1943[2].
La rénovation
[modifier | modifier le code]Dès lors il put entreprendre une transformation radicale du Musée, de ses collections, de ses itinéraires, de sa muséographie et organisa les premières grandes expositions. La guerre éclata, et en parallèle de son mentor Paul Vitry au Louvre, s'occupa de l'évacuation des chefs-d’œuvre du musée dans des lieux sûrs jusqu'à la libération[3]. Avec l'occupation allemande et malgré la politique de Vichy à partir de 1941, il entreprit avec succès le sauvetage de plusieurs statues en bronze de la fonderie.
« Le plus beau musée de France après le Louvre »
[modifier | modifier le code]En 1945, la rénovation complète du Musée commence et se prolonge six ans jusqu'en 1951. Quarré en profite pour revitaliser la société des amis du musée de Dijon pour l'acquisition d'œuvres dès 1949 : elle permet par exemple l'achat de Vue du château de Montmuzard, par Jean-Baptiste Lallemand en 1954[4]. Son travail est reconnu par ses pairs et la direction des musées de France, et le musée est qualifié de « plus beau musée de France après le Louvre »[5]. Il sera nommé conservateur en chef des Musées de Dijon en 1963, et participe à la création d'un service éducatif et d'une "salle des enfants" au musée en 1966. Il fut également chargé de cours à l'université et organisa près de 120 expositions jusqu'à sa retraite en 1979.
Expositions
[modifier | modifier le code]Pierre Quarré met en place une politique d'expositions prestigieuses notamment dans les années 1950[6]. Au total près de 120 expositions sont organisées au Musée des beaux-arts de Dijon, entre 1938 et 1979, citons:
- Les Trésors de Bourgogne des Musées de Vienne (1948) - avec le trésor de l'ordre de la Toison d'Or venu de Vienne.
- Le Grand siècle des ducs de Bourgogne (1951)
- Saint Bernard et l'art des Cisterciens (1953)
- Palais des ducs et Palais des Etats (1956)
- Le diocèse de Dijon (1957)
- La collection Jehannin de Chamblanc (1958)
- Dijon, capitale provinciale au XVIIIe siècle (1959)
- La Chartreuse de Champmol (1960)
- La Sainte Chapelle de Dijon (1962)
- Les Févret de Saint-Mémin (1965)
- Napoléon III et la Côte d'Or (1968)
- Les Pleurants des ducs de Bourgogne (1971)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Thèse soutenue à l'École du Louvre : "La sculpture romane en Haute-Auvergne. Le décor des chapiteaux romans", Aurillac : Impr. moderne, 1938
- Pierre Quarré, Une façade romane découverte à Aurillac, Extrait de la Revue archéologique, Avril-
- Pierre Quarré, Remarques sur les dessins de François Devosge, Extrait des Annales de Bourgogne, 1941
- Pierre Quarré, "Un reliquaire de la sainte hostie de Dijon", dans Bull. de la soc. nationale des antiquaires de France, 1941, p.183
- Pierre Quarré, Artistes bourguignons, 1942
- Pierre Quarré, Louis Legrand, peintre-graveur : 1863-1951, Musée de Dijon, 1953
- Pierre Quarré, Un Paysagiste dijonnais du XVIIIe siècle : J.-B. Lallemand : 1716-1803, Musée de Dijon, Palais des États de Bourgogne, 1954
- Pierre Quarré, Jean-Philippe Rameau, 1683-1764 : commémoration du bicentenaire, 1964
- Pierre Quarré, Chefs-d'œuvre de la sculpture bourguignonne : du XIVe au XVIe siècle, 1949
- Pierre Quarré, Un Cabinet d'amateur dijonnais au XVIIIe siècle, la collection Jehannin de Chamblanc, Musée de Dijon, Palais des États de Bourgogne, 1958
- Pierre Quarré, L'Art religieux du Moyen âge en Avallonnais, Musée de Dijon, Palais des ducs de Bourgogne, 1960, 1960, préf.
- Pierre Quarré, Prud'hon et la Bourgogne, Dijon : Bernigaud et Privat, 1961
- Pierre Quarré, La Sainte Chapelle de Dijon: Siège de l'Ordre de la Toison d'or, Dijon, Musée des Beaux-arts de Dijon, 1962
- Pierre Quarré, Le roi René prisonnier du duc de Bourgogne à Dijon et son œuvre de peintre, Paris : Revue du Louvre et des musées de France, 1964
- Pierre Quarré, Kunst des 18. Jahrhunderts aus Dijon : Ausstellung des "Musée de Dijon", Altertumsmuseum und Gemäldegalerie der Stadt Mainz, 7. Mai-15. Juni 1966, Dijon : Musée de Dijon, 1966
- Pierre Quarré, La "Joyeuse entrée" de Charles le Téméraire à Dijon en 1474, Bruxelles : Palais des Académies, 1969
- Pierre Quarré, Jean Bertholle : œuvres de 1933 à 1971 : Musée des beaux-arts de Dijon, Palais des États de Bourgogne, 1972, Dijon : Musée des beaux-arts, 1972
- Pierre Quarré, Antoine Le Moiturier : le dernier des grands imagiers des ducs de Bourgogne, Musée de Dijon, Palais des ducs de Bourgogne, 1973, Dijon : Musée de Dijon, 1973
Distinctions et membre de sociétés savantes
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur
- Officier de l'ordre national du Mérite
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres
- Officier de l'ordre des Palmes académiques
- Chevalier de l'ordre du Lion d'or de la maison de Nassau
Sociétés
[modifier | modifier le code]- Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, membre résidant (1942), président (1957)[7]
- Membre correspondant de l'Institut de France
- Membre correspondant de l'Académie royale de Belgique
- Président de l'Association générale des conservateurs des collections publiques de France
- Correspondant de la Commission nationale des monuments historiques
Références
[modifier | modifier le code]- L'Académie / Who's who ? / Pierre Georges Marc Quarré sur le site de l'Académie royale de Belgique
- Sophie Jugie et Emmanuel Starcky, L'art des collections, bicentenaire du musée des beaux-arts de Dijon, Musée des beaux-arts de Dijon, 2000, p. 335
- Pierre Quarré, Université de Dijon - Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, « Les châteaux de la Côte d'Or, asiles de chefs-d'oeuvre (1939-1945) », sur Gallica, Annales de Bourgogne, (consulté le )
- Sophie Jugie et Emmanuel Starcky, L'art des collections, bicentenaire du musée des beaux-arts de Dijon, Musée des beaux-arts de Dijon, 2000, p. 337.
- Georges Salles, à l'inauguration des salles de peinture française, le 5 novembre 1949.
- Les musées de province dans leur environnement, textes réunis par Loïc Vadelorge, Presses Universitaires de Rouen, Cahiers du GRHIS, no 4, 1996, p.68
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