Polymathie
La polymathie est la connaissance approfondie d’un grand nombre de sujets différents, en particulier dans le domaine des sciences, de la philosophie et des arts. Le substantif associé est polymathe.
Terminologie
[modifier | modifier le code]Le mot vient du grec ancien πολυμαθής / polumathḗs, « qui sait beaucoup, très savant »[1], de πολύ / polú, « beaucoup » et μανθάνω / manthánō, « apprendre ». Il signifie la connaissance approfondie d’un grand nombre de sujets différents, en particulier dans le domaine des arts et des sciences[2].
Cependant, le terme polymathe est absent de la plupart des grands dictionnaires[Note 1]. On le retrouve uniquement dans le Littré (2e édition) et dans le dictionnaire de Trévoux. Les dérivés polymathie et polymathique sont présents dans la 8e édition du dictionnaire de l'Académie française et dans le TLFi (Trésor de la langue française informatisé).
Il existe en grec un synonyme : πολυΐστωρ / poluḯstōr, « très savant », emprunté dans plusieurs langues dont le latin, l'anglais, le tchèque sous la forme polyhistor[3] et l'allemand sous la forme Polyhistor.
Quelques polymathes parmi les plus connus
[modifier | modifier le code]- Pythagore (-580 – -495)
- Démocrite (-460 – -370)
- Hippias d'Élis (-443 – -343)
- Xénophon (-430 – -362)
- Aristote (-384 – -322)
- Archimède (v. -287 – -212)
- Claude Ptolémée (v. 100 – 168)
- Hypatie (355/370 – 415)
- Isidore de Séville (v. 560-570 – 636)
- Sylvestre II (v. 945-950 – 1003)
- Al-Biruni (973 – v. 1050)
- Avicenne (Ibn Sina) (980 – 1037)
- Shen Kuo (1031 – 1095)
- Omar Khayyam (1048 – 1131)
- Hildegarde de Bingen (1098 – 1179)
- Averroès (1126 – 1198)
- Vincent de Beauvais (1184/1194 – 1264)
- Nicole Oresme (v. 1320-1322 – 1382)
- Ali Quchtchi (1403 – 1474)
- Leon Battista Alberti (1404 – 1472)
- Léonard de Vinci (1452 – 1519)[4]
- Jean Pic de la Mirandole (1463 – 1494)
- Copernic (1473 – 1543)
- Michel-Ange (1475 – 1564)
- Matrakçı Nasuh (en) (1480 – v. 1564)
- Fausto Veranzio (v. 1551 – 1617)
- Francis Bacon (1561 – 1626)
- Galilée (1564 – 1642)
- Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580 – 1637)
- Marin Mersenne (1588 – 1648)
- Pierre Gassendi (1592 – 1655)
- René Descartes (1596 – 1650)[4]
- Samuel Hartlib (v. 1600 – 1662)
- Gabriel Naudé (1600 – 1653)
- Athanasius Kircher (1601 – 1680)
- Katip Çelebi (1609 – 1657)
- Pierre de Fermat (1610 – 1665)
- Blaise Pascal (1623 – 1662)
- William Petty (1623 – 1687)
- Robert Hooke (1635 – 1703)
- Isaac Newton (1643 – 1727)
- Gottfried Wilhelm Leibniz (1646 – 1716)
- Emanuel Swedenborg (1688 – 1772)
- Benjamin Franklin (1706 – 1790)[4]
- Émilie du Châtelet (1706 – 1749)
- Raimondo di Sangro (1710 – 1771)
- Mikhaïl Lomonossov (1711 – 1765)
- Jean-Philippe Baratier (1721 – 1740)
- Johann Wolfgang von Goethe (1749 – 1832)
- Alexander von Humboldt (1769 – 1859)
- Thomas Young (1773 – 1829)
- Mary Somerville (1780 – 1872)
- Élisa Mercœur (1809 – 1835)
- Richard Francis Burton (1821 – 1890)
- Francis Galton (1822 – 1911)
- Jean-Henri Fabre (1823 – 1915)
- Thomas Edison (1847 – 1931)
- Henri Poincaré (1854 – 1912)
- Nikola Tesla (1856 – 1943)
- Théodore Reinach (1860 – 1928)
- Léon Lamouche (1860 – 1945)
- Rabindranath Tagore (1861 – 1941)
- Bertrand Russell (1872 – 1970)
- William James Sidis (1898 – 1944)
- Theodore Stephanides (1896 – 1983)
- John von Neumann (1903 – 1957)
Dans la fiction
[modifier | modifier le code]Littérature
[modifier | modifier le code]- De nombreux personnages des romans de Jules Verne, comme Michel Ardan, ou Cyrus Smith de L'Île mystérieuse (1875), sont polymathes.
- Dans le roman Dune (1965) de Frank Herbert, le concept de mentat est cousin de celui de polymathe, davantage ressemblant à une machine à calculer humaine, étant donné que le recours aux machines est frappé d'un tabou religieux.
- Dans Polymath (1974), un roman de science-fiction de John Brunner[5].
- Dans la trilogie romanesque Midnighters (2004) de Scott Westerfeld, les polymathes sont des personnes maîtrisant les mathématiques à la perfection.
- Dans l'univers de Sherlock Holmes de l'écrivain Arthur Conan Doyle, Sherlock et son frère Mycroft excellent et disposent de savoirs approfondis dans de nombreux domaines tel que la déduction, la chimie, la musique, la médecine, les arts martiaux.
Théâtre
[modifier | modifier le code]- Polymathe est un personnage de la pièce Le Faux Savant (1728) de Jacques Du Vaure.
Cinéma
[modifier | modifier le code]Dans le film d’animation Yellow Submarine, le personnage excentrique de Jeremy Hillary Boob (en) est présenté comme polymathe, à la fois titulaire d’un doctorat, sculpteur, peintre, pianiste, biologiste, dentiste, botaniste, écrivain, et critique littéraire de son propre livre.[réf. nécessaire]
Télévision
[modifier | modifier le code]- Dans la série télévisée Fringe, Walter Bishop et son fils, Peter Bishop, sont des polymathes maîtrisant de vastes domaines scientifiques et parlant plusieurs langues.
- Dans la série Esprits criminels, Spencer Reid est un polymathe possédant des doctorats en chimie, mathématiques et ingénierie, diplômé en psychologie et en sociologie et suivant des cours de philosophie.
Bande dessinée
[modifier | modifier le code]- Dans l'univers Marvel de Marvel Comics, les personnages du Docteur Fatalis, Mr Fantastic et Finesse (en) sont polymathes.
- Dans l'univers DC de DC Comics, Bruce Wayne/Batman et Mister Terrific (en) sont polymathes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire de l’Académie française (8e édition et précédente) ; Le Petit Robert ; TLFi.
Références
[modifier | modifier le code]- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- Définition de l'Encyclopédie de Diderot : « POLYMATHIE, s. f. (Belles-Lettres.) connoissance de plusieurs arts & sciences, grande & vaste étendue de connoissances différentes. Voyez Encyclopédie. »
- (en) « polyhistor », dans Wiktionary, (lire en ligne)
- Frédéric Filloux, « La polymathie, botte secrète des leaders de la tech », L'Express, , p. 63
- Polymath, John Brunner, traduit par Odile Sabathé-Ricklin, Presses de la Cité, 1977, (ISBN 2-258-00320-2).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :