San Gimignano
San Gimignano | |
Vue des tours de San Gimignano | |
Armoiries | |
Administration | |
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Pays | Italie |
Région | Toscane |
Province | Sienne |
Maire Mandat | Andrea Marrucci (centre-gauche) 2019 |
Code postal | 53037 |
Code ISTAT | 052028 |
Code cadastral | H875 |
Préfixe tel. | 0577 |
Démographie | |
Gentilé | sangimignanesi |
Population | 7 466 hab. (30-11-2023[1]) |
Densité | 54 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 28′ 00″ nord, 11° 03′ 00″ est |
Altitude | Min. 64 m Max. 628 m |
Superficie | 13 860 ha = 138,6 km2 |
Divers | |
Saint patron | San Gemignano |
Fête patronale | 31 janvier |
Localisation | |
Localisation dans la province de Sienne. | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
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San Gimignano[2] est une commune de la Province de Sienne en Toscane (Italie).
Géographie
[modifier | modifier le code]San Gimignano est une des villes les plus pittoresques et suggestives de la Toscane.
Elle s'étend, toute embrassée dans sa double enceinte de murailles et parsemée de hautes tours, dans la mer d'oliviers qui recouvre une colline dominant le Valdelsa.
Le centre historique de San Gimignano figure dans la liste du patrimoine mondial en Europe de l'UNESCO.
Histoire
[modifier | modifier le code]San Gimignano, d'origine très ancienne, a reçu son nom de l'évêque de Modène, Géminien, qui a vécu pendant le IVe siècle.
La ville conserve presque intactes ses caractéristiques architecturales des XIIIe et XIVe siècles.
Ancien siège d’un petit village étrusque de la période hellénistique, San Gimignano commence son histoire aux alentours du Xe siècle où elle prend le nom du saint évêque de Modène, saint Gimignano, qui aurait sauvé le bourg des hordes barbares. San Gimignano se développe au XIe siècle grâce à la Via Francigena, chemin de pèlerinage reliant Cantorbéry à Rome, qui la traverse[3]. Celle-ci avait été empruntée, en 990, par l'archevêque de Cantorbéry, Sigéric à l'origine de la plus ancienne description de cet itinéraire. Le développement de la ville a également été favorisé par le commerce des produits agricoles des fertiles collines voisines, en particulier le safran, utilisé à la fois dans la cuisine et la teinture des tissus et le vin de Vernaccia. Y fleurissent nombre d'œuvres d’art qui décorent les églises et les couvents. La ville est alors surmontée de soixante-douze tours, qui lui vaudront rétrospectivement le surnom de « Manhattan du Moyen Âge »[4].
En 1199, San Gimignano devient une commune libre, avec son premier podestat après avoir rompu son asservissement aux évêques de Volterra. Elle prend alors le nom de San Gimignano delle belle Torri avec ses 75 maisons-tours mais elle souffre de luttes intestines qui la divisent en deux factions : celle des Ardinghelli (guelfes) et celle des Salvucci (gibelins). Le , elle héberge Dante Alighieri, ambassadeur de la ligue guelfe en Toscane.
Vers 1330, San Gimignano comptait peut-être treize mille habitants[3].
La terrible peste de 1348 et le dépeuplement - elle n'a plus que la moitié ou le quart de ses habitants[3] - qui s'ensuit, jettent San Gimignano dans une crise grave et la petite ville doit se soumettre à Florence en 1353[5]. La grande voie de pèlerinage est alors détournée de la ville et cesse d'emprunter sa rue principale. Avec elle, disparaît le fructueux commerce de tissus et d'épices qui avait fait la richesse de la ville[3].
Elle subit ensuite autant les influences artistiques florentines, siennoises que pisanes.
Économie
[modifier | modifier le code]La ville est aujourd'hui un centre de fabrication de meubles et surtout célèbre par son vin le Vernaccia di San Gimignano (it) (1re DOCG dénomination d'origine contrôlée italienne décernée en ).
Le tourisme est très actif dans ce fleuron de la Toscane, ville médiévale ceinte de murailles (borgo) réputée par ses tours.
Culture
[modifier | modifier le code]Monuments et patrimoine
[modifier | modifier le code]La ville est close de remparts et reste d'une architecture médiévale :
Les monuments les plus intéressants de la ville sont le Dôme, l'hôtel de ville (le palais du peuple) et l'église Sant'Agostino.
Les tours, qui furent à un moment au nombre de 75, passent à 25 à la fin de l'an 1500. Aujourd'hui, 13 demeurent intactes.
- Sur la Piazza della Cisterna, place triangulaire avec son puits du XIIIe siècle qui lui donne son nom :
- la Casa Salvestrini du XIIIe siècle,
- le Palazzo Tortoli-Treccani, de 1300,
- le Palazzo dei Cortesi avec une tour imposante,
- le Palazzo Ardinghelli, avec ses deux tours (l'une tronquée) encadrant le bâtiment central.
- Sur la Piazza del Duomo, au centre de la ville :
- Le vieux Palazzo del Podestà (1239), qui repose sur une arcade appelée la loggia et sa tour de 51 m, la Rognosa.
- Le Palazzo del Popolo (palazzo Nuovo del Podestà) construit en 1283 sur les plans d'Arnolfo di Cambio et sa tour Grossa de 54 m. Il abrite les musées et la pinacothèque de la ville, avec les œuvres de Guido da Siena, du Pinturicchio, de Fra Filippo Lippi, de Benozzo Gozzoli, Lorenzo di Niccolò, Domenico di Michelino, Pier Francesco Fiorentino et d'autres artistes siennois et florentins. À l'intérieur du palais, Dante Alighieri a prononcé un discours le pour inviter la population à entrer dans la ligue guelfe toscane et à envoyer des députés à un congrès guelfe. Dans la salle de Dante la grande Maestà (1317) de Lippo Memmi.
- La collégiale de San Gimignano du XIIe siècle et les fresques du Paradis et de l'Enfer de Taddeo di Bartolo, le martyre de saint Sébastien de Benozzo Gozzoli, les scènes de l'Ancien Testament de Bartolo di Fredi. Le cycle des fresques du Nouveau Testament de Barna da Siena reprises[6] par Lippo et Francesco Memmi. La chapelle de santa Fina de Giuliano et Benedetto da Maiano (1468), l'autel de la chapelle est de Benedetto da Maiano et il est surmonté de fresques de Domenico Ghirlandaio qui reproduisent la vie de sainte Fine (1238-1253), Santa Fina, jeune fille de San Gimignano qui se signala par sa piété et son dévouement envers les pauvres.
- L'église Sant'Agostino (1298) romano-gothique :
- La chapelle San Bartolo et son autel en marbre de Benedetto da Maiano (1494)
- Le chœur et son grand retable du Couronnement de la Vierge de Piero del Pollaiolo ; les fresques de Benozzo Gozzoli sur la vie de Sant'Agostino.
- Les maisons-tours :
- Torre Rognosa, 52 m
- Torre Grossa, 54 m
- Torri dei Salvucci, tours jumelles de 51 m
- Torri degli Ardinghelli
- Torre dei Becci
- Torre Chigi (1280)
- Torre dei Cugnanesi
- Torre del Diavolo
- Torre di palazzo Pellari
La ville est inscrite au patrimoine de l'humanité de l’UNESCO depuis 1990.
Complexe muséal
[modifier | modifier le code]- Spedale di Santa Fina
- La Spezieria di Santa Fina,
- le Museo archeologico,
- la Galleria d'arte
- Le musée SanGimignano1300[7] : situé au cœur de la ville, il propose une imposante collection de reproductions en céramique décorée de la ville de San Gimignano telle qu’elle était entre les XIIIe et XIVe siècles. La réplique permet d’observer l’harmonieuse structure urbaine de 72 maisons-tours qui ont symbolisé la puissance de la cité médiévale, de comprendre le fonctionnement de la vie à l’intérieur d’une cité médiévale, et d’apprécier de plus près ce qui fut préservé durant des siècles d’histoire.
Administration
[modifier | modifier le code]Badia a Elmi, Castel San Gimignano, Pancole, San Donato, Santa Lucia, Ulignano
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Barberino Val d'Elsa (FI), Certaldo (FI), Colle di Val d'Elsa, Gambassi Terme (FI), Poggibonsi, Volterra (PI)
Évolution démographique
[modifier | modifier le code]Habitants recensés
Personnalités nées à San Gimignano
[modifier | modifier le code]- Fina Ciardi (Fina de San Geminiano) (San Gimignano, 1238 - San Gimignano, 1253), sainte catholique, fêtée le 12 mars.
- Giovanni Antonio Dosio (San Gimignano, 1533 - Rome, v. 1609), architecte et sculpteur
- Filippo Buonaccorsi (en latin Philippus Callimachus Experiens) (San Gimignano, 1437 - Cracovie, 1496), humaniste italien réfugié en Pologne, historien et écrivain de langue latine, conseiller politique et diplomate
- Camilla Diana, née le 17 avril 1990, actrice
Jumelage
[modifier | modifier le code]Anecdotes
[modifier | modifier le code]Cette ville apparaît dans le jeu vidéo Assassin's Creed II, sous sa forme du XVe siècle. C'est dans cette ville que l'Assassin Ezio traque les membres de la Conjuration des Pazzi. Elle apparaît également dans Le paradoxe du menteur, un roman de Martha Grimes.
Le film François et le Chemin du soleil (1972) est partiellement tourné à San Gimignano, cette ville étant censée représenter Assise au XIIIe siècle.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (it) « Bilancio demografico mensile », sur demo.istat.it, Istituto nazionale di statistica (consulté le )
- « Dizionario d'ortografia e di pronunzia (Dictionnaire d'orthographe et de prononciation) », sur www.dizionario.rai.it (consulté le )
- Michel De Jaeghere, Un été en Toscane : le temps s'est arrêté à San Gimignano, lefigaro.fr, 8 juin 2017
- (en) Robert Deardorff, « ROME », Travel, vol. 126, , p. 25 :
« San Gimignano was the Manhattan of the Middle Ages, famous for its skyscraper towers which soared above the city. At one time there were 72 of them, and several are still standing. »
- [1]
- après sa mort accidentelle d'une chute sur le chantier
- Site du musée
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- (it) Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :