Sibériade

Sibériade

Titre original Сибириада
Sibiriada
Réalisation Andreï Kontchalovski
Scénario Andreï Kontchalovski
Valentin Iejov
Sociétés de production Mosfilm
Pays de production Drapeau de l'URSS Union soviétique
Genre Drame
Durée 275 minutes
Sortie 1979

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Sibériade (Сибириада) est un film épique soviétique réalisé par Andreï Kontchalovski, sorti en 1979.

L'intrigue raconte le destin de deux familles sibériennes — les Solomines et les Oustioujanines — sur leurs trois générations (environ 70 ans) et s'inscrit dans l'histoire de la Sibérie dans l'Union soviétique. Le film, riche en images et en symboles, est partiellement tourné en noir et blanc et se distingue par la musique particulièrement atmosphérique du compositeur soviétique Edouard Artemiev. Des extraits documentaires rythment le film et forment le cadre historique en divisant l'action en étapes de dix ans (les années 1920, 1930, 1940, etc.).

Le film a gagné le Grand Prix du Festival de Cannes 1979.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sibériade forme un ensemble de quatre épisodes. Les deux premiers épisodes sont divisés en deux parties.

Il raconte l'histoire de deux familles dans le petit village de Ielan au nord-ouest de la Sibérie : les Solomines, qui se sont enrichis grâce au commerce des fourrures avec les Khantys indigènes et qui veulent conserver ce qui a fait ses preuves, et les Oustioujanines, pauvres et avides de changement. Les relations entre les membres de ces familles, dont les chemins ne cessent de se croiser, illustrent le changement d'époque.

La première partie, Pirogues et vin amer, débute vers 1907 à l'époque prérévolutionnaire, lorsque le bûcheron Afanassi Oustioujanine commence à construire une interminable tranchée dans la taïga, symbole de l'exploitation imminente par les « modernisateurs » de ce pays peu peuplé de commerçants, d'éleveurs de rennes et de chasseurs de fourrures, et de ses ressources naturelles. Son fils Nikolaï (Kolia) impose un mariage non conforme à son rang avec Nastia Solomine, qui est tombée amoureuse de lui, ce que son frère Ierofei ne lui pardonnera jamais. Les deux familles resteront liées par une relation d'amour-haine pendant plus de 60 ans. Nikolaï promeut l'exploitation du pétrole dans la taïga, mais celle-ci est empêchée par la « crinière du diable », redoutée par les habitants. La « Crinière du Diable » est un immense marécage impénétrable dont les gaz provoquent confusion et hallucinations. Ierofei, qui met en garde les villageois contre ce projet, est dénoncé par Nikolaï, arrêté et emprisonné. Mais le projet d'exploration pétrolière échoue en raison de l'insuffisance des moyens mis en œuvre.

Cette première partie du film s'étend jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle Nikolaï sert dans une unité de la marine et se distingue par sa bravoure. Sa femme est tuée pendant la guerre.

La deuxième partie, Libère le chemin, se déroule jusqu'à la fin des années 1970. Lorsque Nikolaï retourne dans son village natal, il est assassiné par son beau-frère qui vient de sortir de prison. Le fils de Nikolaï, Alexeï (Sascha), spécialiste des travaux de forage, a fait ses preuves dans l'extraction du pétrole dans d'autres régions de l'Union soviétique. Il arrive dans le village de ses pères et décide de se lancer à nouveau dans la recherche de pétrole, puisqu'il avait découvert dans sa jeunesse, en jetant une cigarette, que la Crinière du diable contenait des gaz inflammables. Une scène clef montre Alexei dans le marécage, à côté de la cabane rudimentaire laissée par les forages infructueux des années 1930, dans laquelle est encore collée une affiche de Staline. Il appelle désespérément son père, qui lui apparaît comme une vision.

La vie dans les années 1960, à l'ère du Khrouchtchev, est plus légère, plus insouciante, moins héroïque que dans les années 1930 et 1940. La vie privée, la vie amoureuse et même la jalousie ne peuvent plus être refoulées. On n'est plus sous la pression de l'industrialisation précipitée de l'époque stalinienne et de ses nombreuses victimes, mais on voit la perspective d'avenir dans la technique la plus moderne, qui doit faciliter le travail et la vie. Alexeï, présenté comme doux, mais léger et exubérant, veut désormais vaincre la Crinière du diable grâce à la technique moderne. La scène où il fait sauter avec son tracteur le portail ancestral de la propriété familiale des Solomines a un fort impact symbolique - il détruit quelque chose de créé par l'homme, comme le déplore son oncle Ierofei. Le marécage est exploité par des véhicules tout-terrain, une tour de forage est érigée, mais Alexeï provoque un accident en forant. Le burin s'enfonce dans le trou de forage et les travaux sont interrompus sans résultat.

Un fils de la famille Solomine, Filipp, fonctionnaire du parti et membre d'une nouvelle classe d'intelligence technique, arrive en hélicoptère et présente des plans qui prévoient de transformer la région autour de son pauvre village natal, sans perspectives économiques, en un lac de barrage. Alexei lui demande un délai, pour lequel Filipp s'engage effectivement malgré les réserves de ses supérieurs à Moscou - un pas vers la réconciliation des familles. Lorsque le forage découvre enfin du pétrole, une éruption se produit, le pétrole s'enflamme et Alexei se sacrifie pour sauver un collègue coincé sous les décombres du derrick en feu. Grâce à son acte héroïque, le village est sauvé de l'inondation et a des perspectives économiques.

Le message central du film est que la technique est une condition nécessaire à la bonne vie et à l'humanité, mais que son développement exige encore bien des sacrifices. Parallèlement, le film aborde déjà la nécessité de respecter la nature menacée, mais aussi les traditions culturelles des hommes. La « patrie » est une catégorie clé à cet égard.

Dans de nombreuses scènes, au fil des décennies, apparaît à plusieurs reprises le « Vieux Éternel », un ermite tantôt exhortant, tantôt commentant avec parcimonie ou montrant son incompréhension, accompagné d'animaux apprivoisés (ours, rennes, oiseaux) et symbolisant l'attachement du peuple à la nature et l'âme populaire. Au fil des représentations, les animaux perdent de leur importance.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sibériade », sur encyclocine.com
  2. « Sibériade », sur kinoglaz.fr
  3. (ru) « Сибириада », sur kinopoisk.ru

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]