Soft science-fiction

La soft science fiction est un genre de science-fiction plus préoccupé par l'aspect social de son récit que celui des sciences ou de l'ingénierie[1].

Deux définitions possibles lui sont attribuées : soit elle est axée sur l'exploration des sciences dites « douces », en particulier les sciences sociales, plutôt que sur celles dites « dures » ; soit elle n'est pas scientifiquement correcte. Cela peut être aussi les deux[2].

La soft SF est le complément de la hard science fiction.

Le terme soft science fiction a été formé sur la même base que son terme complément hard science fiction.

Sa première apparition date de 1976, dans 1975 : L'Année de la science fiction par Peter Nicholls, dans Nebula Awards Stories 11. Il a écrit " la même liste révèle qu'un écart a déjà été établi entre la hard SF (chimie, physique, astronomie, technologie) et la soft SF (psychologie, biologie, anthropologie, sociologie et même [...] linguistique) et continue de s'accroître plus fortement que jamais.

Photographie de Peter Nicholls assis durant une conférence
Peter Nicholls, la première personne attestée à avoir utilisé le terme de soft science fiction.

Définition

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Dans L'Encyclopédie de la science-fiction, Peter Nicholls dénonce la soft SF comme n'étant "pas un terme très précis de la terminologie SF" et perçoit le contraste entre hard et soft comme étant "parfaitement illogique[3]".

En fait, les frontières entre les deux termes ne sont ni définies ni universellement acceptées, donc il n'y a pas de normes scientifiques sur la "dureté" ou la "douceur" des sciences. Certains lecteurs pourraient considérer toutes déviations du possible ou du probable comme une marque de soft SF. Par exemple, le fait de voyager plus rapidement que la vitesse de la lumière ou la possession de pouvoirs paranormaux par certains individus. D'autres pourraient voir le fait d'aborder les conséquences et phénomènes sociaux induits par l'évolution technologique comme une ouverture vers les problématiques de la science, de l'ingénierie ou de la technologie, qui, à leur avis, devrait être la priorité de la hard SF. Étant donné ce manque de clarification, la soft SF n'est ni un genre ni un sous-genre de SF mais une tendance - l'un des pôles d'un axe qui a la hard SF comme autre extrémité[3].

Dans Brave New Words, sous-titré "le Dictionnaire Oxford de la science-fiction", la soft science-fiction présente deux définitions. La première est celle d'une science-fiction principalement axée sur le progrès ou l'extrapolation des sciences humaines, comprenant les sciences sociales mais pas les sciences naturelles. La seconde est celle d'une science-fiction dans laquelle la science n'occupe pas une part importante dans le récit[4].

Poul Anderson, dans Ideas of SF Writers (1998), décrit H. G. Wells comme le modèle de la soft SF "il s'est concentré sur les personnages, leurs émotions et interactions" plutôt que toute la science et la technologie restées en arrière fond; comme, les hommes invisibles ou les machines à remonter le temps[5].

Jeffrey Wallman, quant à lui, voit l'apparition de la soft science-fiction dans le roman gothique d'Edgar Allan Poe et de Mary Shelley.
Dans Fiction 2000 (1992), Carol McGuirk affirme que "l'école" de la soft science-fiction dominait le genre dans les années 1950, avec le début de la Guerre froide et l'afflux de nouveaux lecteurs dans le genre SF.

Les premiers écrivains du champ sont Alfred Bester, Fritz Leiber, Ray Bradbury et James Blish. Ils ont créé une rupture avec la hard science-fiction et ont pris "l'extrapolation explicitement vers l'extérieur", en insistant sur les personnages et leurs caractérisations[6]. Parmi les exemples précis de cette période, McQuirk décrit le roman d'Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit (1969), comme un "soft SF classique".

Dans les années 1960 et 1970, le mouvement de la Nouvelle Vague s'est développé dans la science-fiction à partir de la soft SF. En suivant dans les années 1980, le conte cruel devient la forme narrative du champ[pas clair]. D'ailleurs le cyberpunk s'épanouira à partir de ce dernier.

Mc Guirk identifie deux sous-genres de la soft science-fiction:

  • "la science fiction humaniste" : Dans ce type de récit, les êtres humains, plutôt, que la technologie, sont l"élément déclencheur ou la cause du changement; impliquant souvent la spéculation sur la condition humaine.
  • "la science fiction noire" : Ce type de récit se concentre sur les aspects négatifs de la nature humaine. Il prend le plus souvent la forme d'une dystopie.

Thèmes abordés

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Dans chacune des œuvres de soft science-fiction, le récit se concentre sur ses personnages, leurs caractéristiques et leur progression. Certains thèmes abordés sont souvent les mêmes. L'intérêt est souvent porté sur les relations interpersonnelles entre les personnages, leur rapport au pouvoir auquel ils sont soumis, la réalisation d'un personne grâce à son unicité au sein de la société dans laquelle il s'inscrit.

Par exemple, le roman de George Orwell, 1984, s'intéresse aux effets sur la société et les relations interpersonnelles que peut apporter une force politique impitoyable, qui utilise la technologie comme moyen de pression sur sa population. L'auteur aborde également le thème du contrôle de l'esprit ou de la surveillance. Ainsi le style de l'ouvrage évoque celui d'un roman d'espionnage ou d'un thriller politique[7].

Le film de Ricky Gervais, Mytho-Man de 2009, met en scène un monde alternatif dans lequel le mensonge est impossible. Le personnage principal va remettre ce concept en question et pour s'en sortir va casser les codes sociétaux. La technologie n'est clairement pas l'intérêt principal de l’œuvre mais bien la spécificité de son personnage principal.

La soft science-fiction n'est pas présente uniquement dans le domaine littéraire. Elle s'applique aussi à d'autres champs d'expression comme le cinéma, la télévision, le théâtre, ou même la philosophie.

Séries télévisées

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Philosophie

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Notes et références

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  1. « Science fiction (literature and performance) », Encyclopedia Britannica, Britannica.com (consulté le 9 septembre 2013)
  2. (en) « Soft SF », dans Encyclopedia of Science Fiction (lire en ligne) (consulté le ).
  3. a et b John Clute et Peter Nicholls, The Encyclopedia of science fiction, New York, St. Martin's Griffin, , 1386 p. (ISBN 978-0-312-13486-0 et 978-0-312-09618-2, OCLC 260194289).
  4. Brave New Words, Oxford University Press, 2007 (ISBN 9780195305678), p. 191
  5. Jeff Prucher et Malcolm Farmer, « Soft science fiction (n) », SF Citations for OED, sur SF Citations for OED, 6 juillet 2008 (consulté le 21 mai 2014) See also the alternative Soft science fiction (n) for the second definition.
  6. a b c d e f g et h Carol McGuirk, Fiction 2000, University of Georgia Press, 1992, 109–125 p. (ISBN 9780820314495), « The 'New' Romancers »
  7. « 1984 de Orwell (Analyse) », sur La-Philosophie.com : Cours, Résumés & Citations de Philosophie, (consulté le ).
  8. Duvall, John N., ed. (2012), The Cambridge Companion to American Fiction After 1945, Cambridge University Press. p. 59 (ISBN 9780521196314).
  9. a b et c Hal Duncan, Rhapsody: Notes on Strange Fictions, Lethe Press, 2014 (ISBN 9781590212615), p. 119
  10. Bertens, Hans; D'haen, Theo (2013), American Literature: A History, Routledge. p. 229.
  11. (en) « Bestsciencefictionbooks.com », sur bestsciencefictionbooks.com (consulté le ).
  12. Bertens, Hans; D'haen, Theo (2013), American Literature: A History, Routledge. p. 229 (ISBN 9781135104580).
  13. (en) « Bestsciencefictionbooks.com », sur bestsciencefictionbooks.com (consulté le ).
  14. Matthew, Robert (2003), Japanese Science Fiction, Routledge. (ISBN 9781134983605).
  15. Lamb, Nancy (2008), The Art And Craft Of Storytelling, Writer's Digest Books. p. 255.
  16. Stableford, Brian (2006), Science Fact and Science Fiction, Taylor & Francis p. 227 (ISBN 9780415974608).