Suzanne Grandais

Suzanne Grandais
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Suzanne Grandais par Henri Manuel
Nom de naissance Suzanne Gueudret
Naissance
Paris 17e, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 27 ans)
Vaudoy-en-Brie, France
Profession Actrice
Danseuse
Films notables Suzanne, professeur de flirt
Le Mystère des roches de Kador

Suzanne Gueudret dite Suzanne Grandais[1], née le à Paris 17e[2] et morte accidentellement à Vaudoy-en-Brie le , est une actrice française du cinéma muet.

Elle tourna beaucoup pour Léonce Perret et Louis Feuillade, et fut surnommée la Mary Pickford française en raison de sa beauté.

Jeune danseuse, elle entame une carrière théâtrale au théâtre de Cluny[3] dans Le Château des loufoques de Benjamin Rabier. Après une tournée en Amérique du Sud, elle débute au cinéma pour l'Éclair et la Lux. Elle est repérée par Léonce Perret qui en fait l'une des actrices vedettes de l'entreprise Gaumont[4], tournant dans plus de quarante-cinq films de la société à la marguerite[3] entre 1911 et 1913. Il s'agit principalement de courtes comédies et de drames. Louis Feuillade la prend sous son aile au sein de sa troupe d'acteurs de cinéma, pour la plupart venus du théâtre à l'instar de Renée Carl[3]. Elle tourne alors dans Scènes de la vie telle qu'elle est ou dans les séries de Léonce Perret qui fait figure à la fois de partenaire et de directeur.

Elle quitte la Gaumont au printemps 1913, avec Yvette Andréyor, pour tourner, en Allemagne, des films réalisés par Marcel Robert, le beau-frère d'Émile Cohl, et Charles Decroix pour la Dekagé (Deutsche Kinematograph Gesellschaft). En 1913-1914, elle tourne ainsi plus de dix-huit films. À cause des mauvaises relations avec l'Allemagne, plusieurs films furent tournés en France pour faire oublier leur origine (par exemple : À chacun sa destinée de Charles Decroix)[5].

Après cette période, Suzanne Grandais fonde sa propre compagnie cinématographique, Les films Suzanne Grandais, avec Raoul d'Auchy.

Pendant la guerre, elle travaille à Éclipse et le drame Suzanne (1916) fut un succès qui lui conféra le rang de star internationale. En 1918, Louis Delluc la compare à l'actrice américaine Pearl White[6].

L'actrice signe un contrat en 1920 avec Charles Burguet[7] et meurt la même année dans un accident[8] sur une route déserte de Seine-et-Marne, au lieu-dit Le Prévert, lors du tournage de L'Essor.

Le décès de Suzanne Grandais est, en 1920, un deuil pour l’Art cinégraphique. Cette actrice était peut-être, avec Emmy Lynn, la plus connue et populaire parmi les vedettes françaises du Cinéma de l'époque. Elle était encore en pleine jeunesse, en pleine activité. Il y a quelques jours à peine qu’on avait commencé à projeter dans les principales salles de Paris sa dernière création : Gosse de Riche. Suzanne Grandais avait tourné pour la Phocéa, sous la direction de M. Burguet, un film en 12 épisodes, l’Essor, dont le scénario a pour objet principal de présenter la France dans son  effort de reconstitution et de relèvement, au  milieu des ruines accumulées par la guerre. C’est pour ce film doublement français qu’elle avait parcouru l’Alsace, la Lorraine et les régions dévastées. Un dernier épisode de ce film se déroulait à Vittel. C’est là que Mlle Suzanne Grandais, avec ses principaux interprètes, MM. Bosc et Cahuzac, avait « tourné ». Elle regagnait en automobile Paris. Dans la voiture, outre le chauffeur, se trouvaient M. et Mme Burguet et l’opérateur, M. Ruette. Tous les cinq s’étaient arrêtés à Provins, où ils avaient déjeuné. Puis, ils s’étaient remis en voyage, la voiture venait de dépasser Jouy-le-Châtel dans le canton de Nangis, quand l’accident se produisit. Comme l’automobile prenait le virage, un pneu éclata. La voiture fit une brusque embardée, dont le chauffeur ne put se rendre maître. Le chauffeur en sortit indemne mais sous les décombres, Mlle Suzanne Grandais et M. Ruette restaient inanimés. Des paysans accoururent. L’artiste et son opérateur étaient morts. Ils avaient été tués sur le coup. Mlle Suzanne Grandais avait la tête effroyablement écrasée. On transporta les deux corps à la mairie de Jouy-le-Châtel. Mille Grandais, qui était née à Montmartre, rue du Poteau, avait débuté très jeune au théâtre. Elle n’y fit qu’un rapide séjour et ne tarda pas à se consacrer exclusivement au cinéma, sous la direction de M. Léonce Perret. Tour à tour, elle « tourna » sur les scènes de diverses firmes, et exploita même un instant sous son nom. Ses principales créations furent Midinette, Suzanne, les Roches de Cador, Suzanne et les Brigands, qu’elle « tourna » avec Capellani, Oh ! c’ baiser en 1916 (et non Oh! ce baiser), et enfin Gosse de Riche. Délaissant pour quelque temps le cinéma, elle devait jouer, au mois de , dans un des plus grands théâtres de Paris, une comédie de Louis Verneuil. Puis, au mois d’avril, elle se proposait d’accompagner Fauteur, interprète en Amérique et devait rester là-bas six mois. 

Filmographie

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Notes et références

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  1. (fr) Notice d'autorité FRBNF15593053, catalogue Bn-Opale Plus, BnF.
  2. Acte de naissance no 1960 (vue 31/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 17e arrondissement, registre des naissances de 1893.
  3. a b et c Antoine Bertrand, Les curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, Paris, Librairie Droz, , 929 p. (ISBN 2-600-00107-7, lire en ligne), p. 677
  4. Pierre-Jean Benghozi, Christian Delage (trad. de l'anglais), Une histoire économique du cinéma français, 1895-1995 : regards franco-américains, Paris, Éditions L'Harmattan, , 364 p. (ISBN 2-7384-5852-1, lire en ligne), p. 85
  5. Georges Sadoul, Histoire générale du cinéma, vol. 3, Paris, Denoël, , p. 365
  6. (fr) Louis Delluc, « Cinéma et Cie », Paris-Midi,‎
  7. Philippe d'Hugues, Michel Marmin, Jean Mitry, Jacques Richard, Le Cinéma français : le muet, Paris, Atlas, , 175 p. (ISBN 2-7312-0462-1), p. 164
  8. (en) Marcia Landy, Imitations of life : a reader on film & television melodrama, Detroit, Mich., Wayne State University Press, , 619 p. (ISBN 0-8143-2065-1), p. 564
  9. C'est pendant le tournage de ce film qu'elle fut tuée dans un accident de voiture, avec l'opérateur Marcel Ruette, le 28 août 1920, ce qui obligea Burguet à remanier le film.

Bibliographie

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Liens externes

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