Symphonie no 3 de Brahms

Symphonie no 3 en fa majeur
Op. 90
Image illustrative de l’article Symphonie no 3 de Brahms
Johannes Brahms, en 1887

Genre Musique classique, musique symphonique, symphonie, musique romantique
Nb. de mouvements
  • 1 Allegro con brio
  • 2 Andante
  • 3 Poco allegretto
  • 4 Allegro
Musique Johannes Brahms
Effectif Orchestre symphonique
Durée approximative 40 min
Dates de composition 1883
Dédicataire Clara Schumann, présumé
(le grand amour secret et impossible de sa vie)
Création
Musikverein de Vienne
(Drapeau de l'Autriche Autriche)
Interprètes Orchestre philharmonique de Vienne, dirigé par Hans Richter
Fichiers audio
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - I. Allegro con brio (10:05)
noicon
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - II. Andante (8:07)
noicon
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - III. Poco allegretto (6:10)
noicon
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - IV. Allegro (8:28)
noicon

La symphonie no 3 en fa majeur, op. 90 est une symphonie de 1883, en 4 mouvements, du compositeur allemand Johannes Brahms. Un de ses chefs-d'œuvre les plus célèbres, avec en particulier son 3e mouvement Poco allegretto[1],[2].

Brahms compose cette 3e de ses 4 symphonies dans la ville thermale de Wiesbaden en Allemagne[3], où il passe l’été 1883, à l'âge de 50 ans, près de Francfort où il rend visite avant son retour en Autriche à sa grande amie (et grand amour secret et impossible de sa vie[4]) Clara Schumann[3]. Pour elle « cette œuvre est un tout, un seul battement de cœur. Du début à la fin on est enveloppé par le charme mystérieux des bois et des forêts »[5]. Il compose cette œuvre romantique allemande, d'inspiration secrète, près de 6 ans après sa seconde symphonie no 2 op. 73 de 1877. Il écrivit entre les deux, notamment, les partitions de son concerto pour violon op. 77, ses deux ouvertures (ouverture pour une fête académique op. 80 et ouverture tragique op. 81) et son second concerto pour piano no 2 op. 83).

Cette symphonie est créée de façon triomphale le au Musikverein de Vienne en Autriche par l'Orchestre philharmonique de Vienne sous la direction du chef Hans Richter. Ce dernier, enthousiaste, la surnomme « l’Héroïque » en référence à la symphonie no 3 Héroïque de 1805 de Ludwig van Beethoven. L'œuvre s'inspire davantage en réalité de celle de son grand ami disparu Robert Schumann, dont son premier thème reprend un court trait mélodique de la symphonie no 3 de Schumann (dite symphonie rhénane)[6].

« Lors de la première de la symphonie en fa majeur, qui eut lieu le 2 décembre 1883 aux Concerts philharmoniques de Vienne, le groupe des militants ecclesia de Wagner-Bruckner, situé au rez-de-chaussée du Musikverein, osa lancer la première attaque publique contre Brahms. Après chaque mouvement, ses sifflets attendaient toujours que les applaudissements s'éteignent pour éclater de manière démonstrative. Mais le public fut si profondément ému par cette œuvre merveilleuse que non seulement l'opposition fut noyée sous les applaudissements, mais que l'hommage au compositeur atteignit un niveau d'enthousiasme rarement vu auparavant à Vienne, de sorte que Brahms connut alors l'un de ses plus grands triomphes. »[7].

Reprises et adaptations

[modifier | modifier le code]

Le thème du troisième mouvement est repris entre autres en version jazz vocal par Frank Sinatra pour Take My Love[8] (1950), en 1961 pour la musique du film Aimez-vous Brahms…, d'Anatole Litvak, avec Ingrid Bergman et Yves Montand, et en version jazz vocal par Diahann Carroll, et par Yves Montand et Dalida avec Quand tu dors près de moi. Ce même thème est également repris dans la chanson Baby Alone in Babylone de Serge Gainsbourg (1983), par Carlos Santana dans la chanson Love of my life sur l'album Supernatural, ainsi que par Dorothy Ashby pour Lonly Melody. Elle a également été utilisée dans la bande originale du jeu vidéo Civilization IV.

Orchestration

[modifier | modifier le code]

Cette symphonie est écrite pour orchestre symphonique :

Instrumentation de la symphonie no 3
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses

Bois
2 flûtes, 2 hautbois,

2 clarinettes en si, 2 bassons, 1 contrebasson

Cuivres
4 cors 2 en ut et 2 en fa,

2 trompettes en fa, 3 trombones,

Percussions
2 timbales

Si les mouvements extérieurs utilisent l'arsenal complet de cet orchestre, les deux mouvements centraux se satisfont d'un matériel réduit : ni contrebasson ni timbales ni trompettes, deux cors au lieu de quatre, et les trombones se taisent dans le troisième mouvement.

Analyse de l'œuvre

[modifier | modifier le code]

Il s'agit de la plus courte des symphonies de Brahms, et sans doute une des plus personnelles. Caractéristique unique, ses quatre mouvements se terminent dans une atmosphère faite de calme et de luminosité.

Cette symphonie présente une forme cyclique particulière : les accords de la fin sont identiques aux accords initiaux, mais dans la tonalité affirmée de fa majeur, alors que le début de l'œuvre présentait une alternance majeure/mineure. L'aspect cyclique ne se limite pas à cette remarque : plusieurs thèmes jouent des rôles dans les différents mouvements. Ainsi, le second thème de l'adagio disparaît dans la réexposition, pour réapparaître comme second thème dans le final (thème en triolets).

Elle se compose de quatre mouvements et dure environ 35-40 minutes.

  • 1er mouvement : Allegro con brio en fa majeur
Le premier thème énergique en fa majeur est exposé aux violons sur une ligne descendante suivi par une mélodie arpégée auquel enchaîne le deuxième thème à la clarinette. La partie centrale du développement est teintée de chaudes couleurs tziganes qui ensuite laissent place à une séquence sombre et intériorisée. Tout s'achève après la réexposition dans une coda qui reprend l'héroïque thème initial.
  • 2e mouvement : Andante en ut majeur
  • 3e mouvement : Poco allegretto en ut mineur
  • 4e mouvement : Allegro en fa mineur/fa majeur

Enregistrements

[modifier | modifier le code]

La première gravure en a été réalisée en 1928 sous la direction de Leopold Stokowski.

Plus de 150 enregistrements ont pu être depuis décomptés[9]. Seuls sont donnés ci-après les enregistrements les plus marquants, caractérisés par une récompense de la presse musicale.

Dans la culture populaire

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « La Symphonie n°3 de Brahms, héritage de la tradition de Beethoven », sur www.radioclassique.fr (consulté en )
  2. [vidéo] « Brahms: Symphony No. 3 – III. Poco allegretto London Philharmonic Orchestra », sur YouTube
  3. a et b « La 3ème symphonie, la rhénane de Brahms », sur www.radiofrance.fr (consulté en )
  4. « Brahms et les Schumann », sur www.vialma.com (consulté en )
  5. « L'Histoire de la très célèbre 3e symphonie de Johannes Brahms », sur www.radiofrance.fr (consulté en )
  6. Diapason n°624 de mai 2014, p. 46
  7. « Johannes Brahms : Symphonie no 3 », sur www.musicroom.fr (consulté en )
  8. a et b [vidéo] « Take My Love - Frank Sinatra », sur YouTube
  9. Dru F., Écoute comparée : la troisième symphonie de Brahms, Classica-Repertoire, juin 2008, p. 64-67
  10. « Choc de la musique », « Diapason d'or »
  11. « La troisième symphonie est peut-être l'Eroica de Brahms, mais aussi son « jardin secret », et l'une des plus grandes symphonies de tous les temps. C'est du moins ainsi que l'entend Furtwängler [...] Un des plus beaux disques de toute l'histoire ». Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Robert Laffont, , 964 p. (ISBN 2-221-50233-7), p. 201
  12. « La troisième et la quatrième symphonies de Brahms sont, elles, des versions princeps [...] Furtwängler est illuminé d'inspiration de la première à l'ultime mesure de la troisième symphonie, dont il rend le souffle épique sans négliger les passages intimistes. Le ton fantastique donné au premier mouvement, la douceur ineffable réservée aux deux mouvements médians, l'allegro final à l'entrée titanesque, s'achevant sur un poudroiement lumineux de demi-teintes, tout cela révèle l'abîme dans ce qui demeure, conjointement à la quatrième symphonie de Schumann, à la neuvième de Schubert, à la neuvième de Bruckner et à trois ou quatre Beethoven, le plus extraordinaire témoignage de l'art de Furtwängler, de sa maîtrise inouïe des transitions, qui furent tellement singulières et révélatrices parce que fait extrêmement rare, elles n'étaient jamais une fin en soi ». Patrick Szersnovicz, Le Monde de la musique, , p. 77.
  13. « Choc de la musique », Bis
  14. « Diapason d'or », « Choc de la Musique », Sony
  15. « Choc de la musique », Sony
  16. « Diapason d'or », EMI
  17. « 10 de répertoire », RCA
  18. « 10 de Répertoire », DGG
  19. « Diapason d'or », « Choc de la musique », Philips
  20. « 10 de Répertoire », Simax
  21. (en) « Say No More, It's Goodbye by Diahann Carroll », sur secondhandsongs.com (consulté en )
  22. [vidéo] « Goodbye Again (1961) - Love is just a word », sur YouTube

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]