Tabernacle (Bible)
Dans l'Ancien Testament, le tabernacle devait être l'habitation provisoire de Dieu, sa résidence et le centre de ralliement de son peuple. Le Tabernacle originel est la tente qui abritait l'Arche d'alliance à l'époque de Moïse. Son architecte en chef, désigné directement par Dieu à Moïse, est Béséléel.
Les termes hébreux pour le désigner sont mishkan (משכן), c'est-à-dire la Demeure, ou Tente d'Assignation (de Rencontre) (אוהל מועד). C'était un lieu de culte mobile pour les Hébreux depuis le temps de la sortie d'Égypte, puis de la conquête du pays de Canaan relatée dans le Livre des Juges, jusqu'à ce que ses éléments fassent partie du Temple de Salomon aux alentours du Xe siècle av. J.-C.
Le mot français « tabernacle » est dérivé du latin tabernaculum signifiant « tente, hutte ». Tabernaculum est une forme diminutive de taberna, « taverne ».
Le mot Sanctuaire ainsi que « tente de la rencontre » s'appliquent également au Tabernacle.
Fonction du Tabernacle
[modifier | modifier le code]Dans l'Ancien Testament, le tabernacle devait être l'habitation provisoire de Dieu, sa résidence et le centre de ralliement de son peuple. Selon le Livre de l'Exode, chapitre 25, c'était une demeure visible au sein de la nation qu'il avait adoptée : « Ils me feront un sanctuaire et j'habiterai au milieu d'eux »[1].
Le Saint des Saints était la partie la plus sacrée du tabernacle, séparée par un rideau ou un voile, où seul le grand prêtre pouvait entrer une fois par an, lors de la journée de l'expiation, pour offrir un sacrifice en faveur du peuple d'Israël. (Exode|26:31-33). (Lévitique|16:2-34)
Les Lévites étaient une tribu d'Israël qui avait été choisie pour servir dans le tabernacle et plus tard dans le temple de Jérusalem. Ils étaient responsables de l'entretien du tabernacle, de la garde de l'Arche d'Alliance et de l'offrande de sacrifices. (Nombres|3:5-10). (1 Chroniques|23:28-32).
La construction du Tabernacle
[modifier | modifier le code]Les instructions données à Moïse pour la construction du Tabernacle sont détaillées dans la Bible, Livre de l'Exode, chapitres 25 à 27[2]. Les chapitres 35 à 40 décrivent l’accomplissement du travail.
Brièvement exposé, le Tabernacle était une construction faite d’une série de planches de bois de sittim (acacia), recouvertes ou plaquées d’or, reposant sur des socles d’argent (traductions de la Bible par Z. Kahn et A. Crampon), et solidement retenues ensemble par des barres de même bois également recouvertes d’or.
Cette construction avait 10 coudées de large, 10 coudées de haut et 30 coudées de long, et était ouverte sur la façade est. Elle était recouverte par une grande toile de lin blanc, entrelacée de figures de chérubins, en bleu, en pourpre et en écarlate. L’ouverture de la façade était fermée par une courtine d’une toile semblable à celle de la couverture, et était appelée « la porte » ou premier voile. Un autre rideau de la même toile, pareillement brodé de figures de chérubins, appelé « le Voile » (ou Second Voile), était suspendu de manière à diviser le Tabernacle en deux appartements. Le premier de ces appartements, le plus grand, qui avait 10 coudées de large et 20 coudées de long, était appelé le « Saint ». Le second appartement, celui qui était en arrière, de 10 coudées de long et de 10 coudées de large, était appelé le « Saint des saints ». Ces deux appartements constituaient le tabernacle proprement dit ; et une tente fut élevée au-dessus pour l’abriter. Cette tente était faite d’une couverture de drap (cachemire) de poil de chèvre, d’une autre de peaux de béliers teintes en rouge, et d’une autre de peaux de veaux marins (traduction Crampon de la Bible).
Parvis
[modifier | modifier le code]Le Tabernacle était entouré d’une cour ou « Parvis » à l’extrémité duquel il se trouvait. Ce parvis de 50 coudées de large et 100 coudées de long, était formé par une clôture de courtines de lin, suspendues par des agrafes d’argent, placées au sommet de poteaux de bois ayant 5 coudées de haut, qui étaient eux-mêmes enchâssés dans de pesants socles de cuivre (mal traduit par « airain »), et tendues, comme la tente qui couvrait le Tabernacle avec des cordes et des épingles. L’enclos tout entier était une place sainte, et, en conséquence, appelée le « Lieu Saint », ou le « Parvis du Tabernacle ». Son ouverture était du côté de l’est, comme la porte du tabernacle, et on l’appelait la « Porte ». Cette « Porte » était de lin blanc, entremêlé de bleu, de pourpre et cramoisi.
Les trois entrées, la « Porte du Parvis », la « Porte du Saint », et le « Voile » du Saint des Saints », étaient de même toile et des mêmes couleurs. En dehors du Tabernacle et de son « Parvis », se trouvait le « Camp » d’Israël, qui l’entourait de tous côtés, à une distance respectueuse.
Le mobilier
[modifier | modifier le code]Le mobilier du « Parvis » ne comprenait que deux meubles principaux : « l’Autel d’airain ou l'autel des sacrifices *(Ex 27 v 1-8) » et la « Cuve d'airain *(Ex 30 v 17-21) », avec leurs ustensiles respectifs.
En dedans de la porte, et immédiatement en face d’elle, se trouvait « l’Autel d’airain *». Cet autel était en bois, recouvert de cuivre, et avait 5 coudées carrées et 3 coudées de haut. Divers ustensiles appartenaient à son service : « vases à feu », (appelés encensoirs), pour transporter le feu à « l’Autel des parfums », bassins (pour recevoir le sang), fourchettes, pelles, etc. Ensuite, entre « l’Autel d’airain » et la porte du Tabernacle, était la « Cuve* ». Elle était faite de cuivre poli et contenait de l’eau. Les sacrificateurs s’y lavaient avant d’entrer dans le Tabernacle.
Le mobilier du Tabernacle se composait d’une « Table », d’un « Chandelier », d’un « Autel des parfums » dans le « Saint » ; et de l’ « Arche de Témoignage » dans le « Saint des saints ».
Dans le premier appartement du Tabernacle, le « Saint », du côté droit en entrant (nord), se trouvait la « table des pains de proposition ». Elle était en bois recouvert d’or, et, sur cette table, étaient placés douze pains sans levain en deux piles, avec de l’encens au sommet de chaque pile (Lévitique chapitre 24 : versets 6 et 7). Les sacrificateurs seuls pouvaient manger de ce pain ; il était saint et il était renouvelé chaque septième jour ou sabbat.
Du côté opposé à la « Table des pains de proposition », se trouvait le « Chandelier », fait d’or pur battu (martelé), ayant sept branches et une lampe à chaque branche. C’était la seule lumière dans le « Saint », car la lumière naturelle était obscurcie par les voiles et les courtines et il n’y avait aucune fenêtres. Ses sept lampes étaient nettoyées, arrangées, pourvues d’huile, etc. par le Souverain Sacrificateur lui-même qui, en même temps, offrait l’encens sur l’« Autel d’or ».
Plus loin, tout près du « Voile » se trouvait un petit autel de bois recouvert d’or, appelé « l’Autel d’or » ou « l’Autel des parfums ». Là, il n’y avait pas de feu, sauf lorsque le sacrificateur en apportait dans les encensoirs qui étaient placés au sommet de cet « Autel d’or », et qu’il émiettait l’encens dessus. Il se produisait alors une fumée odoriférante ou parfum qui, remplissant le « Saint », pénétrait aussi au-delà du « Second Voile, dans le Saint des saints ».
Au-delà du « Voile, dans le « Saint des saints », il n’y avait qu’un seul meuble : l’« Arche d'alliance » : sorte de coffre rectangulaire, fait de bois recouvert d’or, muni d’un couvercle d’or pur, appelé le « Propitiatoire ». Par-dessus (et tirés de la même masse) étaient deux chérubins en or battu. Dans cette « Arche » (sous le Propitiatoire) étaient placés le vase d’or contenant la manne, la verge d’Aaron qui avait fleuri, et les deux Tables de la Loi (Épître aux Hébreux chapitre 9 verset 4). Une lumière surnaturelle apparaissait sur le Propitiatoire et brillait entre les chérubins, représentant la présence divine. C’était la seule lumière du « Saint des saints ».
Galerie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ex 25, cf (en) Michael D. Coogan, The Oxford History of the Biblical World, USA, Oxford University Press USA, , p. 60.
- Tim Dowley, The Kregel Pictorial Guide to the Tabernacle, Kregel Publications, USA, 2003, p. 29