Théodore Botrel
Nom de naissance | Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel |
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Naissance | Dinan |
Décès | (à 56 ans) Pont-Aven |
Lieux de résidence | Paris |
Activité principale | auteur-compositeur-interprète |
Style | Chanson française, chanson bretonne folklorique, patriotique |
Lieux d'activité | Paris |
Années d'activité | 1886-1925 |
Éditeurs | Georges Ondet |
Distinctions honorifiques | Prix Montyon (1899) Prix Capuran (1908) Prix Archon-Despérouses (1913) |
Œuvres principales
- La Paimpolaise
- Le Mouchoir rouge de Cholet
- Le Grand Lustukru
- Ma p'tite Mimi
- Kénavo
Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel, né le à Dinan et mort le à Pont-Aven, est un auteur-compositeur-interprète français.
Il est l'auteur de La Paimpolaise.
Biographie
[modifier | modifier le code]Un breton gallo
[modifier | modifier le code]Né à Dinan, d'un père breton originaire de Broons, et d’une mère alsacienne[1], il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère paternelle Fanchon, jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit Paris, où ses parents étaient partis quelque temps auparavant pour tenter d'y faire fortune.
Originaire de Haute-Bretagne (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton (parlé en Basse-Bretagne) que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.
Mariages
[modifier | modifier le code]Théodore Botrel s'est marié deux fois :
- le à Paris avec Hélène Lutgen dite « Léna » (née à Beaufort au Luxembourg le et morte à Pont-Aven le ) ;
- avec sa deuxième épouse, Maïlise, il a deux filles dont l'ainée, Léna, épouse l'écrivain Émile Danoën, et la cadette, Janick, est la mère du chanteur Renaud Detressan. Ce dernier a d'ailleurs repris certaines chansons de son grand-père dans l'enregistrement Airs de famille, paru en 2009.
Des débuts difficiles
[modifier | modifier le code]Vers l'âge de 16 ans, il fait partie d'une troupe de théâtre amateur où il fait jouer sa première pièce Le Poignard. Il commence également à écrire quelques chansons et sort sa première imprimée Le Petit Biniou à dix-huit ans. Elle n'eut aucun succès, un autre Biniou étant déjà sorti quelques années auparavant. Parallèlement, il tente plusieurs métiers, dont apprenti serrurier et avoué[1].
Il s'engage alors pour cinq ans dans l'armée et à son retour travaille comme employé de bureau à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM)[1]. Il joue en parallèle dans une petite troupe de théâtre, auprès, entre autres, de celui qui allait devenir le chanteur-fantaisiste Dranem et continue d'écrire quelques chansons, qui n'obtiennent que peu de succès.
L'affaire Dreyfus et la Ligue de la patrie française
[modifier | modifier le code]À l'époque de l'Affaire Dreyfus, comme les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, les écrivains Pierre Louÿs et Frédéric Mistral, etc., Botrel appartint à la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée[2],[3].
Le succès
[modifier | modifier le code]La Paimpolaise
[modifier | modifier le code]Mais un soir, dans un célèbre café-concert de Montmartre, Le Chat noir[4], il remplace un chanteur absent et chante quelques-unes de ses œuvres dont La Paimpolaise créée en 1895 au Concert parisien dont la musique sera finalement signée par son ami pianiste Eugène Feautrier (1849-1898)[5]. Botrel s'est inspiré de l'ouvrage de Pierre Loti Pêcheur d'Islande pour le thème de sa chanson. Ce sera la gloire. Celle-ci reste au répertoire de Félix Mayol jusqu'à sa mort en 1941. On remarquera qu'il y chante « J'aime Paimpol et sa falaise », alors qu'à Paimpol même il n'y a pas de falaise[6]. En réalité, Botrel ne connaissait pas Paimpol lorsqu'il créa la chanson et n'y viendra qu'une seule fois en 1897 pour le pardon des Islandais[1].
Le Mouchoir rouge de Cholet
[modifier | modifier le code]En créant sa chanson Le Mouchoir rouge de Cholet[7] et en la chantant dans cette ville en 1900, Botrel inspira un patron-tisseur, Léon Maret, à créer ce mouchoir qui est devenu le symbole de la cité. Lors de la fermeture en 2004 du dernier tissage de Cholet, la municipalité a racheté un métier à tisser pour fabriquer le mouchoir rouge dans l'enceinte du Musée du textile.
Le petit Grégoire[8]
[modifier | modifier le code]Titre issu des chansons de la Fleur de lys qui rendent un hommage aux Vendéens de la Vendée militaire et aux Chouans mainiots, normands et bretons.
Ma p'tite Mimi
[modifier | modifier le code]On retiendra ses chansons patriotiques du temps de la Grande Guerre, dont la célèbre Ma p'tite Mimi, plus tard reprise par Pierre Desproges.
En , Théodore Botrel écrivit le poème La Vierge du clocher d'Albert, en hommage aux Bretons du 11e corps d'armée tombés au combat devant cette ville picarde.
Lieux de villégiature
[modifier | modifier le code]Il fut un hôte assidu de Sainte-Maxime (Var) durant plusieurs hivers.
Il composa un poème À Sainte-Maxime en souvenir de la fête du et dont voici quelques extraits[9] :
Quand sous le froid climat du Nord,
J'eus manqué de la lâche Mort,
Autrefois être la victime,
Suivant d'un ami le conseil,
Je vins renaître à ton soleil,
Sainte-Maxime !
Et, depuis, je suis revenu,
Dans ce paradis peu connu,
Du boulevardier richissime,
Qui - sous prétexte de bon ton -
Dédaigne, pour Nice ou Menton,
Sainte-Maxime !
Le 28/03/1903, il s'embarque pour New York avec sa femme Hélène à bord du vaisseau La Bretagne, en partance du Havre[10].
Théodore Botrel à Pont-Aven
[modifier | modifier le code]Théodore Botrel s'installa à Pont-Aven (Finistère) à partir de 1905, séjournant de 1907 à 1909 dans la villa Castel-Brizeux qui surplombe la rive gauche de l'Aven avant de construire sa propre maison, dénommé Ker-Botrel. Il fut à l'origine de la création en 1905 de la première fête folklorique bretonne, le Pardon des fleurs d'ajonc. Il a vécu à Pont-Aven jusqu'à son décès en 1925 et est enterré au cimetière communal[11].
- Les Fêtes Bretonnes de Pont-Aven : les joueurs de biniou, les deux Reines des Ajoncs et Théodore Botrel (photographie datant de 1922)
- La maison de Théodore Botrel (Ker Botrel) à Pont-Aven en 1922
- Théodore Botrel en famille à Pont-Aven en 1922
- Carte postale illustrant la chanson de Théodore Botrel : La Meunière de Pont-Aven
Principales chansons
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Le Petit Goret (extrait) J'ons déjà bercé son père Refrain Le Petit Grégoire Le Mouchoir rouge de Cholet La Chanson du patour Fleur de blé noir[14] La Cruelle Berceuse Le Vœu à saint Yves La Ronde des châtaignes Le Couteau[15] Kenavo ![16] | Lilas Blanc Le Grand Lustukru Par le petit doigt[18] Le Tricot de laine Au Parson Goélands, goélettes La Fanchette Jésus chez les bretons Monsieur de Kergariou Le Diable en bouteille Marie ta fille Ma p'tite Mimi Les petits gardiens du feu[19] |
Œuvres
[modifier | modifier le code]Georges Ondet était l'éditeur-propriétaire des œuvres de Botrel.
- La Bonne Chanson, revue musicale publiée mensuellement de à , puis la guerre ne permet que la publication d'un exemplaire par an.La revue reprend en pour s'arrêter définitivement en , elle perd son directeur en juillet et son éditeur Ondet en
- Chansons de chez nous (Chansons Bretonnes), préface d'Anatole Le Braz, couverture, aquarelles hors texte et dessins de E.-H. Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1898 (première édition), éd. Georges Ondet, Paris, 1923. Édition définitive, revue et corrigée, éd. Georges Ondet, Paris, 1926. Réédition 2007, éd. des Régionalismes (PyréMonde)., réédition 1981 présentée par François Méerieux des Editions Slatkine Genève
- Chansons de « La Fleur-de-Lys », Préface de Georges d'Esparbès, couverture-aquarelle et quinze lithographies hors texte, sur velin de E. Hervé Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1899.
- Contes du Lit-Clos - Récits et Légendes Bretonnes en vers suivis de Chansons à dire, éd. Georges Ondet, Paris, 1900.
- Les Chansons des Petits Bretons (3 vol.), Fortin, Paris, 1901.
- Notre-Dame-Guesclin, poème dramatique en 3 parties, Paris, G. Ondet, Bricou et Lesot, 1906, prix Capuran de l’Académie française en 1908.
- Les Chansons de Jean-qui-chante, romances à chanter et poésies à dire illustrées de 45 compositions de Jean Balluriau, musique de André Colomb, P. Rueff, et Gallet, 1907.
- Chansons en sabots, éd. Georges Ondet, Paris, 1911.
- Chansons des Clochers-à-jour suivies de Chansons en marge (suite des Chansons de chez nous et des Chansons en sabots), éd. Georges Ondet, Paris, 1912 - 1926.
- Coups de clairon, éd. Georges Ondet, Paris, 1912.
- Les Alouettes - Poésies 1903-1912, éd Bloud et Gay, 1912. Nouvelle édition augmentée des Chansons de l'Alouette (prix Archon-Despérouses 1913[20]).
- Les Chants du bivouac. 1er août - . Refrains de guerre. Librairie Payot, Paris, 1915.
- Une heure de musique avec Théodore Botrel, éditions cosmopolites, Paris, 1930.
- Chansons sur la Bombarde mises en musique et précédées d'un « hommage au barde » par P. Danjou, Lyre chansonnière, 1932.
- La Paimpolaise, épilogue du roman de Pierre Loti Pêcheur d'Islande, en un acte et en vers. Paris, SPES, 1932.
- Le Mystère de Kéravel. Drame en 3 actes. I. Le Diamant noir. - II. L'Étranger III. La Voix du mort. Niort, Boulord.
- Les Mémoires d'un barde Breton, P. Lethielleux, 1933.
- Souvenirs d'un barde errant, éditions Brittia, 1946. Réédition 2012, éd. des Régionalismes (PyréMonde).
- Le Poignard, éditions André Lesot, 1939.
Reprises notables
[modifier | modifier le code]- Kenavo, interprété par Jean-Pierre Marielle dans Les Galettes de Pont-Aven, film de Joël Séria (1975).
- La chanson Le Couteau a été reprise par le groupe Mes souliers sont rouges dans leur album Une heure déjà (2005).
- Renaud Detressan a repris et arrangé onze chansons de son grand-père dans l'album Airs de famille (2009).
- Alain Souchon chante Le Petit Grégoire dans son album À cause d'elles (2011).
- Bachar Mar-Khalifé a repris la berceuse Dors mon gâs ! dans son album Ya Balad (2015).
Hommages
[modifier | modifier le code]- Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, un square, une place ou une avenue dont Rennes, Dinan, Pont-Aven, Port-Blanc, Saint-Méen, Brest, Guichen, Guipry-Messac, Betton, Pipriac, La Gacilly, Nantes, Loudéac, Couëron, Liffré, Plouay, Le Croisic, Thorigné-Fouillard, Pontivy[21], etc.
- Pierre Lenoir, Monument à Théodore Botrel, 1928, Paimpol[22].
- Louis-Henri Nicot, Monument à Théodore Botrel, Pont Aven.
- Colonne métallique supportant un médaillon de bronze, seul reste des 6 menhirs du Gorsedd de Riec sur Belon organisé par Jean de Saisy de Kérampuil les 14 et .
- L'école publique de Loyat porte son nom.
- Une rue de Montréal porte son nom[23].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Théodore Botrel et Paimpol : une rencontre artistique », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Jean-Pierre Rioux, Nationalisme et conservatisme. La Ligue de la patrie française, 1899-1904, Beauchesne, 1977
- Ariane Chebel d'Appollonia, L'Extrême-droite en France, p. 137.
- Interview de sa femme (https://www.youtube.com/watch?v=P9X1Jx1GwlA)
- S'inspirant à l'origine de Pêcheur d’Islande, le livre à succès de Pierre Loti, Théodore Botrel transpose le sujet à la ville de Paimpol, faisant de cette musique et de la simplicité de ses tournures le type même de la chanson folklorique.
- Les plus proches sont situées sur la commune limitrophe de Plouézec. Botrel aurait avoué n'être allé à Paimpol qu'après avoir écrit sa chanson (« Falaise » rime avec « Paimpolaise »).
- « Le mouchoir rouge de Cholet, 1793 ; La grande caline Botrel, Théodore », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- « Le petit Grégoire », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- Histoire et histoires de Sainte-Maxime, J.-D. de Germond, p. 125, 1986 (ISBN 2950141803).
- « Registres Ellis Island », sur stevemorse.org (consulté le )
- Cimetières de France et d'ailleurs
- Le fichier comprend paroles et musique au format .kar. Le texte synchronisé avec la musique est affiché par les applications lisant les fichiers karaoké. L'extension .kar, peut être nécessaire sur certains logiciels. Il faut alors renommer le fichier en La Paimpolaise.kar.
- « La Paimpolaise », chantée par Botrel. – Vidéo en ligne sur YouTube.
- « Fleur de blé noir », chantée par Botrel. – Vidéo en ligne sur YouTube.
- Chanson reprise en 2005 par le groupe Mes souliers sont rouges, dans leur album Une heure déjà.
- « Au revoir ! » en breton
- Repris par Kurt Weil dans Marie-Galante (1934)
- Une référence à certaines danses bretonnes (l'an dro par exemple) où les danseurs se tiennent par un doigt.
- L'Ouest-Éclair du Dimanche 11 juin 1911 lire en ligne sur Gallica
- « Prix Archon-Despérouses », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.
- « Monument à Théodore Botrel – Rue de la Fontaine – Paimpol », notice sur e-monumen.net.
- « Répertoire historique des toponymes », sur montreal.ca (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-François Botrel, « Théodore Botrel, chansonnier politique », in D. Leloup, M.-N. Masson (dir.), Musique en Bretagne. Images et pratiques. Hommage à Marie-Claire Mussat, PUR (Rennes), 2003, p. 149-159 (en ligne).
- Jean-Nicolas De Surmont, La Bonne Chanson, le commerce de la tradition [...], Montréal, Québec, Triptyque, 2001
- Jean-Nicolas De Surmont, « Théodore Botrel : Convergences historiques, politiques et sociales », Écouter voir, l’information des professionnels de la diffusion musicale, Paris, [Médiathèque musicale de Paris], n° 123, mars 2002, p. 28-35.
- Le Meilleur de ma jeunesse, [film sur Botrel), Brittia Films.
- Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 55
- Katell Mouazan, Enquête sur le véritable Théodore Botrel, 2018, (ISBN 978-2-9564897-0-2)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :